Alors que plusieurs dizaines de milliers de Libanais sont venus célébrer à Nabatiyeh le 30ème anniversaire de la disparition de l’imam Moussa Sadr, la justice libanaise a émis un mandat d’arrêt international contre Mouammar Kadhafi et plusieurs anciens membres de la junte libyenne pour complicité d’enlèvement et assassinat. Ce mandat a été transmis à tous les États membres d’Interpol.
Le juge Sami El-Hajj a émis un mandat d’arrêt national contre Mouammar Kadhafi et six de ses compagnons d’armes, le 24 avril 2008. Les prévenus ne s’étant pas présentés et n’ayant pas répondu au magistrat, celui-ci a émis un mandat d’arrêt international, le 27 août 2008. Le procureur général du Liban, Saïd Mirza a requis la peine de mort par contumace.
Théologien chiite de libération, l’imam Moussa Sadr créa le mouvement des déshérités en 1974, puis le parti Amal (tout à la fois mot signifiant Espoir et acronyme de Bataillon de la résistance) qui donna ultérieurement naissance au Hezbollah.
Personnalité charismatique, il restaura la dignité des chiites libanais, longtemps exclus de la vie politique et économique. Il refusa de faire usage des armes de la Résistance dans la guerre civile. Toujours vénéré, son portrait géant orne les quartiers chiites du pays.
Invité en Libye, après l’invasion israélienne du Sud du Liban en 1978, Moussa Sadr y disparait avec son adjoint cheikh Mohamed Yakoub et le journaliste Abbas Bader El Dine. Les autorités libyennes affirment qu’il avait quitté le pays pour l’Italie, ce que Rome dément.
Plusieurs interprétations du crime ont été émises. Pour les uns, son assassinat aurait été commandité par Israël et perpétré par des Palestiniens ; pour les autres, il aurait été commandité par les États-Unis avant que ceux-ci ne rapatrient l’imam Khomeiny en Iran de manière à ce que le renversement du Shah ne donne pas lieu à une révolution chiite généralisée au Proche-Orient.
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