Le président états-unien, George W. Bush, a réagi avec scepticisme, mercredi 25 juin 2003, à l’annonce de l’accord du cessez-le-feu. Selon lui, le Hamas et les autres organisations palestiniennes doivent être mises hors d’état de nuire, en démantelant tout leur réseau terroriste. Il s’est déclaré dubitatif quant à l’accord, « connaissant l’histoire des terroristes ». Lors de sa rencontre avec le président de la Commission européenne, Romano Prodi, George W. Bush a pressé l’Union européenne de déclarer hors-la-loi le Hamas dans les pays européens, où existe pour l’instant une distinction entre les branches politique et militaire du mouvement.
De leur côté, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, et son ministre de la Défense, Shaul Mofaz, ont décidé mercredi 25 juin qu’Israël ignorerait les accords sur un éventuel cessez-le-feu et insisterait au contraire sur la nécessité pour l’Autorité palestinienne de désarmer les milices dans toutes les zones dont elle assume la responsabilité. Des sources gouvernementales israéliennes ont exprimé leur déception quant à la déclaration du ministre palestinien chargé de la Sécurité, Mohammed Dahlan, selon lequel il n’a aucune intention de rentrer en conflit ouvert avec le Hamas. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Silvan Shalom, a déclaré qu’Israël ne devrait pas accepter de cessez-le-feu si celui-ci n’aboutit pas au démantèlement des infrastructures terroristes. Il a appelé les représentations israéliennes à l’étranger à se préparer à un assaut de propagande palestinien qui va accuser Israël de violer le cessez-le-feu, tout en passant sous silence la responsabilité de l’Autorité palestinienne dans la pérennité des cellules terroristes locales. Il s’est également félicité des déclarations du président Bush, en indiquant que le démantèlement des organisations terroristes était un point sur lequel l’Autorité palestinienne s’était engagé en acceptant la « feuille de route ».
Lors d’une rencontre avec l’émissaire états-unien chargé de l’application de la « feuille de route », John Wolf, le ministre israélien de la Justice, Yosef Lapid, a indiqué qu’il était plus inquiet par la possibilité d’avoir comme voisin un « Iran nucléaire » que par le problème palestinien. John Wolf lui a répondu que la communauté internationale commençait à prendre conscience du problème posé par le programme nucléaire iranien.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Bush, Israel : Terrorists must be disarmed », par Arnon Regular, Aluf Benn et Nathan Guttman, Ha’aretz, 26 juin 2003.