« Mis sur la touche par le conflit département d’État/ département de la Défense »
Sidelined by the State-Defense Split
Washington Post (États-Unis)
[AUTEUR] John Newhouse est chercheur au Center for Defense Information et l’auteur de Imperial America : The Bush Assault on the World Order. Il est ancien conseiller au département d’État (1998-2001).
[RESUME] La déclaration surprenante de Colin Powell sur la rédaction en six mois de la future constitution irakienne est une conséquence de l’affrontement sans fin entre le département d’État et le département de la Défense. Ce conflit porte sur l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord et il est difficile de savoir qui George W. Bush écoute le plus.
Les Européens, qui se méfient de Donald Rumsfeld car ils le soupçonnent de vouloir diminuer l’OTAN et l’Union européenne, espèrent que les évènements en Irak vont l’affaiblir lui et Wolfowitz. Dans le même temps, il s’interrogent sur le rôle exact de Dick Cheney dans l’administration Bush.
Les tensions entre les deux départements empêchent la constitution d’une politique cohérente vis-à-vis de trois pays : le Pakistan, la Corée du Nord et l’Iran. Le Pakistan, bien qu’allié des États-Unis, est un danger, car c’est un État fragile et qu’il exporte du matériel nucléaire. La Corée du Nord est un autre problème, mais il semblait que le département d’État était presque parvenu à un accord avant que le Pentagone ne sape son activité en déclarant qu’on ne pouvait pas faire confiance aux Nord-coréens. Enfin, concernant l’Iran, on avait assisté à un début de collaboration avec ce pays après le 11 septembre, mais le discours agressif de Washington a tendu les relations et pourrait pousser Téhéran à faire un usage militaire de ses installations nucléaires.
Le cercle intérieur de la Maison Blanche préfère créer de la réalité plutôt que d’accepter la réalité et d’utiliser les méthodes diplomatiques en partenariat avec ses alliés. Dans cette équipe, le seul qui soit modéré et multilatéraliste, c’est Powell.
« Suppositions sur les jouets de Saddam »
Guesses about Saddam’s toys
Washington Times (États-Unis)
[AUTEUR] Clifford D. May est ancien correspondant à l’étranger et à Washington du New York Times. Il est président de la Foundation for the Defense of Democracies, un think tank néo-conservateur créé après le 11 septembre 2001 par James Woolsey.
[RESUME] La question n’est pas de savoir si Saddam détenait ou non des armes de destruction massive, mais ce qu’il en a fait. David Kay, du groupe de surveillance de l’Irak, a déclaré au Congrès qu’il était probable que l’Irak disposait de petites unités de production d’agents biologiques cachées et facilement activables. On sait par ailleurs que Saddam a utilisé des armes chimiques contre les Kurdes, le gendre de Saddam avait affirmé, avant d’être exécuté, que son beau-père possédait des armes biologiques et, dans les années 80 et en 1991, Saddam a été proche de posséder l’arme atomique. Il ne s’est sans doute pas dit qu’il devait abandonner cet arsenal après la Guerre du Golfe.
Tous les services secrets de la planète, y compris les Français, savent qu’il n’a pas abandonné ses armes. Il existe plusieurs hypothèses concernant le devenir de ces armes :
– Saddam a pu les transférer en Syrie, au Liban ou ailleurs avant la guerre.
– Time magazine a émis l’hypothèse que Saddam pensait peut-être disposer d’armes de destruction massive, mais que les milliards qu’il avait investi avaient été détournés par des scientifiques par cupidité ou idéalisme.
– Peut-être que Saddam a détruit ses armes en 1998 après avoir expulsé les inspecteurs tout en gardant les capacités de production, attendant que son bon ami [1] Jacques Chirac ne lève les sanctions contre l’Irak. S’il n’a pas pleinement collaboré avec les inspecteurs de l’ONU malgré cette destruction, c’est pour ne pas paraître faible devant les Arabes.
Quoi qu’il en soit, il était menaçant et l’attaque contre lui était donc justifiée. Nous aurions dû le renverser dès 1991, mais nous avons était poussés par la communauté internationale à mener une coûteuse politique d’endiguement depuis l’Arabie saoudite, ce qui a donné des argument à Ben Laden.
Je ne sais pas ce que trouvera Kay en Irak, mais je suis prêt à parier une bière ou deux que notre troisième hypothèse concernant les armes de destruction massive n’est pas loin de la vérité.
« Pourquoi la vérité ne serait-elle pas ailleurs ? »
Why isn’t the truth out there ?
The Observer (Royaume-Uni)
[AUTEUR] Paul Donovan est un journaliste indépendant travaillant régulièrement avec l’Observer et le Guardian et ayant couvert les actions des mouvements pacifistes depuis le 11 septembre 2001.
[RESUME] L’une des principales faiblesses du journalisme actuel est la fascination pour le pouvoir politique. Alors que les journalistes devraient être un contre-pouvoir, la plupart semblent tirer leur satisfaction dans le soutien aux vérités officielles. C’est cette tendance qui a permis à Alastair Campbell et compagnie d’être aussi puissants. La reprise d’informations erronées est d’autant plus facile qu’elle entre aussi dans les intérêt du propriétaire du titre de presse.
Ce mode de fonctionnement entraîne les journalistes liés à l’establishment à dénigrer les travaux allant à l’encontre de la vérité officielle et à le présenter comme « conspirationniste ». Ainsi, concernant le 11 septembre, de plus en plus de personnes s’interrogent sur le déroulement des évènements ce jour-là et le fait que les actions des différents responsables américains étaient en contradiction avec les procédures d’urgence prévues dans de tels cas. Pourtant, contrairement à des personnes comme Mickael Meacher ou Gore Vidal, peu de journalistes enquêtent sur l’étrange attitude de l’administration Bush ce jour-là et sur le fait que cet événement sert ses intérêts. De même, presque personne ne s’est intéressé au problème de santé que pouvait poser l’effondrement des Twin Towers à long terme.
Le public mérite mieux qu’une reprise de la vérité officielle par les journalistes.
« La guerre contre Al-Jazeera »
The war on al-Jazeera
The Guardian (Royaume-Uni)
[AUTEUR] Dima Tareq Tahboub est enseignante à l’Arab Open University d’Amman et la veuve de Tarek Ayyoub, correspondant de guerre à Bagdad d’Al-Jazeera tué lors d’un bombardement états-unien contre les locaux de la chaîne.
[RESUME] Le 8 avril, j’ai découvert à la télévision que les États-uniens avaient bombardés les locaux d’Al-Jazeera à Bagdad et tué mon mari. Pendant longtemps, lorsque je donnais des cours de traduction anglaise, j’ai défendu les principes du rêve américain contre mes étudiants qui dénonçaient la politique de ce pays. Aujourd’hui je sais que j’avais tort.
Si les États-Unis ont bombardé Al-Jazeera, c’est parce que cette chaîne faisait des reportages qui contredisaient l’image qu’ils souhaitaient donner de la guerre et qu’ils ne supportaient pas la liberté d’expression de cette chaîne. Le premier avertissement eut lieu en novembre 2001 lors du bombardement des bureaux de la chaîne à Kaboul et avec l’arrestation d’un cadreur emmené à Guantanamo. En Irak, les États-Unis n’ont pas supporté la dénonciation des souffrances des Irakiens ordinaires et ont bombardé les bureaux d’Al-Jazeera, tiré sur les locaux d’Abu Dhabi TV et ouvert le feu sur l’hôtel Palestine où se trouvaient les journalistes. Le Pentagone a présenté cela comme des accidents alors qu’il savait précisément ce qu’il visait. Trouvant ces attaques insuffisantes, les États-Unis présentent aujourd’hui Al-Jazeera comme une chaîne partiale et anti-américaine.
Six mois après la mort de mon mari, les responsables de sa mort sont toujours en postes, continuent de donner des leçons d’éthiques et poursuivent leur offensive contre Al-Jazeera en emprisonnant ses journalistes comme Tayseer Alouni. Je n’ai pas la possibilité de les attaquer en justice, mais les manifestations contre les responsables de la guerre m’ont redonné foi en l’humanité. J’espère que ma fille vivra dans un monde en sécurité et que les meurtriers de son père seront jugés.
« Une grande stratégie pour l’avenir de l’OTAN »
A grand strategy for Nato’s future
The Independant (Royaume-Uni)
[AUTEUR] L’amiral britannique Sir Ian Forbes est vice commandant suprême des forces de l’ OTAN. Cette tribune est adaptée d’un discours prononcé devant la Pilgrim Society
[RESUME] Comment, dans l’avenir, pourrons-nous associer le rôle combattant de l’OTAN à ses missions de stabilisation et de reconstruction ? Cette question divise l’alliance entre les conceptions états-uniennes et européennes car les partenaires analysent différemment les missions de maintien de la paix. L’Europe envisage ces missions dans un sens proche de celui de l’ONU quand les États-Unis souhaitent avant tout éradiquer toute opposition militaire.
En réalité, la reconstruction d’un pays prend des années. Si l’armée américaine est configurée pour gagner des guerres et combattre, elle ne peut pas mener des opérations de maintien de la paix sans fin. Les derniers développements en Irak vont cependant peut-être pousser les États-Unis à réévaluer leurs opérations de maintien de la paix et à se rapprocher du point de vue européen. L’expérience de l’OTAN dans ce domaine est intéressante et son implication en Irak pourrait permettre un rapprochement entre les partenaires atlantiques.
« La longue route »
The Long Haul
Washington Post (États-Unis)
[AUTEURS] Samuel R. Berger était le conseiller en sécurité intérieure du président Clinton. Il dirige Stonebridge International une entreprise de consulting économique. Ivo H. Daalder est chercheur à la Brookings Institution et ancien responsable des questions européennes au National Security Council (1995-1996).
[RESUME] Il est évident aujourd’hui que la plupart des suppositions sur la façon de stabiliser l’Irak de l’après-guerre que nous avions émises avant la guerre étaient fausses, mais trop de choses sont aujourd’hui en jeu pour que nous abandonnions. Notre succès en Irak entraînera la constitution d’un pays stable, tolérant et moderne qui influencera cette turbulente région. Notre échec entraînera l’avènement des idéologies radicales et la région entière et nous-même en paieront le prix.
Nous avons agi en croyant que nous pourrions réussir seuls, mais il est temps d’être réalistes et d’admettre que notre tâche prendra du temps. La résistance irakienne est peut-être menée exclusivement par les loyalistes de Saddam Hussein et des terroristes étrangers, mais elle est soutenue par l’Irakien moyen. Il est donc nécessaire que l’occupation cesse d’avoir un visage exclusivement américain. L’administration civile doit être confiée à la communauté internationale et ne doit plus être dirigée par un Américain avec l’aval de l’ONU. Si nous ne donnons pas de responsabilités à nos partenaires, il est peu probable qu’ils nous aident. Dans le même temps, il faut impliquer progressivement les Irakiens et leur rendre très vite partiellement leur souveraineté.
Si nous continuons notre politique actuelle, nous ne pourrons bientôt plus choisir qu’entre une longue et douloureuse occupation ou un départ précipité.
« Nous défendons les mêmes valeurs »
« Nous défendons les mêmes valeurs »
Le Figaro (France)
[AUTEUR] Médecin gastro-entérologue, Bernard Kouchner est ancien administrateur de l’ONU au Kosovo (1999-2001) et ancien secrétaire d’État, puis ministre de la Santé dans les gouvernements Rocard, Cresson et Bérégovoy (1988-1993), puis dans celui de Lionel Jospin (1997-1999). Fondateur de Médecin du Monde, Il a mené campagne dans les institutions internationales pour la reconnaissance du droit d’ingérence, notion au nom de laquelle il a préconisé l’attaque de l’Irak par les États-Unis. Le texte ci-dessous est un résumé d’une interview accordée au Figaro.
[RESUME] Les Américains n’ont pas su préparer leur peacekeeping mission et ont tout fait reposer sur leurs seuls soldats. Aujourd’hui, ils tentent de venir à bout des derniers soutiens de Saddam Hussein. Ceux-ci ne mènent plus qu’une politique de harcèlement contre les libérateurs de l’Irak, mais assassinent les chiites, les Kurdes et les fonctionnaires internationaux en partenariat avec les intégristes et la nébuleuse terroriste. Leur objectif dans leur logique nihiliste est de susciter la terreur.
Les Américains ont tort de croire qu’ils peuvent s’en tirer dans le pays avec 115 000 hommes. Ils étaient mal préparés, mais, à leur décharge, la France en brandissant le veto, les a forcé à accélérer le pas. De son côté, Paris a trop minimisé la capacité de nuisance de la tyrannie baasiste et, dans le « camp de la paix », on a trop entendu de faux tiers-mondiste prétendre que les peuples du sud ne sont « reconnus » que s’ils demeurent assujettis à des autocrates. Nous devons aider à reconstruire un Irak démocratique et regarder l’islamisme tel qu’il est : un fléau qui 60 ans après le nazisme rêve de détruire nos valeurs. La France doit donc mettre de l’eau dans son vin concernant l’Irak et accepter le système fédéral avec un pouvoir central.
Européens et Américains défendent les mêmes valeurs. Je suis perplexe face au rejet poujadiste de la mondialisation. Nous devons défendre les valeurs humanistes dans le monde en prenant des risques en politique internationale et en défendant le droit d’ingérence.
« "Under God" : un "dommage" presque sans victimes »
’Under God’ : An ’Injury’ With Almost No Victims
Los Angeles Times (États-Unis)
[AUTEUR] Charlotte Allen est l’auteur de The Human Christ : The Search for the Historical Jesus. Elle est rédactrice sur le site BeliefNet.com.
[RESUME] L’année dernière, la neuvième Cour d’appel a estimé que le serment d’allégeance était anticonstitutionnel car il contenait l’expression « Under God » [2] rajoutée par le Congrès par un vote de 1954. Le juge Alfred T. Goodwin a affirmé que cette expression excluait tacitement les non-croyants de la communauté des Américains et était contraire au premier amendement. Le tribunal qui a rendu ce jugement est connu pour ses décisions ultra-libérales et farfelues qui sont souvent cassés par la Cour suprême, mais cette décision là pourrait bien être validée vue la jurisprudence en la matière.
Traditionnellement, le rapport à la religion était réglé par les institutions locales ou les États car le premier amendement interdit au seul Congrès de voter une loi en faveur d’une religion. Toutefois, depuis 40 ans et la décision sur la prière à l’école, la Cour suprême s’est prononcée sur cette question, cela semble devoir entrer dans son champ de compétence.
L’expression « Under God » est récitée et acceptée par des centaines de millions d’Américains depuis 50 ans sans la moindre protestation. Presque tous les Américains, même les non-pratiquants, croient en un principe divin. C’est pour cette raison que le Congrès et la population ont été choqués par cette décision qui, bien que ne s’appliquant qu’à la Californie considère que l’expression est anticonstitutionnelle dans tout le pays. Ce jugement est la conséquence de la judiciarisation des États-Unis qui pousse de plus en plus de personnes à se plaindre au tribunal pour des dommages triviaux. Dans ce cas précis, la plainte a été déposée par un athée affirmant que sa fille se sentait exclue de la communauté américaine à cause de ce passage alors qu’il s’est révélé que la petite fille chantait sans problème le serment et ne vivait même pas chez le plaignant, mais chez sa mère, chrétienne.
Affirmer être blessé par une référence à Dieu dans le serment d’allégeance est ridicule.
« Des marranes politiques ? »
Des marranes politiques ?
Le Figaro (France)
[AUTEUR] Arno Klarsfeld est avocat et ancien animateur de télévision.
[RESUME] Le juif d’Europe occidentale et en particulier le juif de France vit une situation paradoxale : sa liberté religieuse et culturelle est totale, mais on le pousse à s’assimiler politiquement en se démarquant de la politique d’Israël et en condamnant la politique de Ariel Sharon qui a pourtant pour conséquence qu’il n’y ait pas davantage d’attentats suicide.
Les informations que nous recevons sur le conflit sont partiales et le présente comme israélo-palestinien alors qu’il est israélo-arabe. En effet, les dirigeants arabes savent qu’un Israël installé en paix au Proche-Orient hâtera le processus d’émancipation socio-économique de leur population ce qui entraînera leur chute. Voilà pourquoi ils projettent une haine raciale et religieuse sur les juifs. Depuis la décolonisation, la France a adopté une dangereuse politique pro-arabe alors que les pays occidentaux devraient défendre les démocraties contre les dictatures.
Petit fils de victime d’Auschwitz et d’un soldat de la Wehrmacht, je crois en la réconciliation des peuples, mais elle n’est possible qu’avec une double volonté sincère. Les accords d’Oslo reposaient sur la théorie qu’Israël devait s’habituer à la constitution d’un État palestinien, tandis que les Palestiniens devaient accepter l’existence d’Israël et renoncer au retour. Mais cela ni les autorités, ni les médias français ne l’acceptent. Cela entraîne un malaise croissant entre la communauté juive de France et la France, malaise aggravé par les agressions de juifs parce qu’ils sont juifs, les premières depuis la Libération.
La situation des juifs de France n’entraînera pas une alliah [3] massive, mais si la situation devait se prolonger, les juifs de France n’auraient plus comme perspective que l’alliah ou vivre comme des marranes [4] politiques.
« Le Proche-Orient court au désastre »
Middle East heads for disaster
The New Scotsman (Royaume-Uni)
[AUTEUR] Sir David Steel est membre de la chambre des Lords britannique et membre des libéraux écossais. Il est connu au Royaume-Uni pour avoir combattu l’apartheid en Afrique du Sud.
[RESUME] En se concentrant excessivement sur l’Irak, la communauté internationale risque d’oublier la « feuille de route » vers la paix dans la conflit israélo-palestinien.
Il est généralement admis, surtout chez les Israéliens mal informés, que le gouvernement israélien a raison de se prémunir contre davantage d’attentats suicides en construisant un mur de protection le long de la ligne verte (la frontière entre les territoires palestiniens et Israël). La vérité est pourtant très différente. Ce mur est en partie construit en plein territoire palestinien, interdisant l’accès à des territoires confisqués, coupant même un campus universitaire en deux. Ce mur entraîne un étranglement économique et a été comparé à un ghetto nazi par un rabbin de New York choqué par le procédé. La construction de ce mur est un mélange de la politique d’apartheid et de la logique qui a conduit à la construction du mur de Berlin, mais ni les États-Unis, ni l’Europe ne semblent vouloir prendre de mesure contre cette décision.
L’absence de dialogue entre les deux camps est attristant et n’a entraîné qu’un retour au premier plan d’Arafat que beaucoup de Palestiniens trouvent pourtant incompétent, autocrate ou trop vieux. Malheureusement, l’administration Bush a une vision idéologique du conflit, Tony Blair la suit et l’Union européenne est impuissante.
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