Nizar Nayouf a été torturé dans une prison syrienne et il en porte encore les séquelles physiquement aujourd’hui pour avoir simplement voulu fonder une organisation de défense des Droits de l’homme en Syrie contre le régime totalitaire ba’asiste. En dépit de ses blessures, Nayouf continue son combat pour libérer et démocratiser la Syrie, mais il est à nouveau dans un endroit inhospitalier pour conduire ses activités pro-démocratiques : Paris.
Libéré des prisons syriennes en 2001 grâce à l’intervention de Lionel Jospin, Nayouf a obtenu le statut de réfugié politique en France en juillet 2002. Après ce début prometteur, l’expérience française de Nayouf a mal tourné. Pendant 18 mois, le gouvernement français a refusé de donner accès aux documents officiels lui permettant de voyager librement pour poursuivre ses activités. Officiellement, cela est en lien avec la prétendue possession d’un passeport syrien par Nayouf et à des erreurs bureaucratiques, mais cela est plus sûrement dû aux manœuvres de Damas pour museler son opposition.
Aujourd’hui contrait de rester à Paris, Nayouf n’a pu se rendre à une conférence à Washington où il était invité, mais où les autorités françaises ne souhaitaient pas qu’il aille. Son cas est étudié au ministère des Affaires étrangères français, mais le fait que Condoleezza Rice l’ait dernièrement présenté comme une source lui permettant d’affirmer que les armes de destruction massive irakiennes sont aujourd’hui en Syrie ne va pas faciliter les choses. Cette affaire soulève des questions sur les liens de la France au Proche-Orient.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« A dissident in Paris », par Nir Boms et Erick Stakelbeck, Jerusalem Post, 17 janvier.