Jeune alsacien, fils d’industriel, Victor Schoelcher découvre l’esclavage au cours de ses voyages d’affaires dans les Caraïbes et aux États-Unis. Républicain convaincu, il se lance dans la lutte politique contre l’esclavage et pour l’abolition de la peine de mort. La Révolution de 1848 le nomme ministre des Colonies. Il rédige immédiatement le décret d’abolition de l’esclavage qui sera signé le 27 avril 1848. Il ne s’accompagne pas d’indemnisations individuelles -ni des esclaves, ni des propriétaires- mais d’une indemnisation des colonies pour les aider à adapter leur économie à la liberté. La Révolution de 1789 l’avait déjà aboli, mais il avait été réintroduit, en 1802, par Bonaparte. Pour Schoelcher « tant qu’il restera un esclave sur la surface de la Terre, l’asservissement de cet homme est une injure permanente faite à la race humaine toute entière ». 22 millions d’africains furent victimes de la traite. Aujourd’hui, en 2004, plus de 5 millions de personnes vivent encore en situation d’esclavage... dont près de 30.000 « petites bonnes » en France.
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