L’opinion publique palestinienne a vivement réagi à l’entretien accordé par Yasser Abbas au magazine économique de Dubai, Al-Aswak.net.
Yasser Abbas est le fils de Mahmoud Abbas (Premier ministre de l’Autorité palestinienne en 2003, puis président du 15 janvier 2005 au 9 janvier 2009). Il serait aujourd’hui la principale fortune de Palestine. Selon ses déclarations, il aurait commencé à faire des affaires en 1996, c’est-à-dire après que son père eut négocié et signé les Accords d’Oslo, mais avant qu’il ne devienne Premier ministre.
Il aurait débuté en obtenant le monopole d’importation de cigarettes états-uniennes (Kent, Lucky, etc.) au titre de sa société Falcon Tobacco. Puis, il aurait créé diverses sociétés d’import-export au sein du Falcon Trading Group. Ses activités actuelles lui rapporteraient environ 35 millions de dollars par an (soit 12 000 fois le salaire moyen dans les Territoires occupés).
Sans remettre en cause les talents de M. Abbas Junior, force est de constater que sa fortune provient de l’attribution d’une licence exclusive des cigarettes de British American Tobacco et de l’attribution de licences d’import-export par le gouvernement israélien. Yasser Abbas n’ayant rendu aucun service aux autorités états-uniennes et israéliennes, la question se pose donc de savoir si ces licences —et par voie de conséquence sa fortune— ne sont pas une rétribution indirecte de l’action de son père au service de Washington et de Tel-Aviv.
Au passage rappelons que le mandat présidentiel de Mahmoud Abbas s’est terminé le 9 janvier 2009. En l’absence d’élections et selon les dispositions de la Constitution palestinienne, le président de l’Assemblée, Abdel Aziz Duwaik, assure l’intérim. Cependant, M. Abdel Aziz Duwaik ayant été enlevé par les Israéliens, le 6 août 2006, et étant retenu prisonnier, M. Abbas père a appliqué des dispositions constitutionnelles conservatoires et a prorogé lui-même son mandat d’un an.
Sans remettre en cause les talents de M. Abbas Senior, force est de constater qu’il est aujourd’hui président de l’Autorité palestinienne non par la volonté de son peuple, mais par une manœuvre des autorités israéliennes.
Dans le même entretien, Yasser Abbas a également déclaré que la majorité des hommes d’affaires palestiniens, y compris lui-même, collaboraient avec les Israéliens.
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