Huit ans après les attentats du 11-Septembre, le monde est divisé en deux blocs qui interprètent différemment ces événements. Dans la plupart des États hors OTAN, il est admis que des éléments du complexe militaro-industriel états-unien, disposant de complicités au sein de l’administration Bush, ont commandité ces attentats et les ont fait réaliser par des sociétés militaires privées. À l’inverse, dans les États de l’OTAN, il est admis que ces attentats ont été conçus et perpétrés par un complot islamique mondial, Al Qaida.

La première chaîne de télévision russe a organisé, le 12 septembre 2008, la diffusion d’un documentaire écrit par l’euro-député italien Giulietto Chiesa, Zéro. Cette projection était suivie d’un débat réunissant des experts réputés aptes à discuter les deux thèses en présence. Cette émission semblait coordonnée avec les déclarations de Dmitry Medvedev. Le président russe avait en effet déclaré la veille qu’après l’agression de ses ressortissants par les forces géorgiennes soutenues par le Pentagone, Moscou ne se sentait plus l’obligation de fermer les yeux sur les mensonges de Washington. La programmation de cette soirée spéciale, un vendredi soir en prime time, lui a permis d’atteindre un record d’audience pour une émission d’information hors période électorale : 34 millions de téléspectateurs.

À l’inverse, depuis 2002 tout débat sur ce sujet est interdit dans de nombreux États de l’OTAN, dont la France. Ainsi, le Conseil supérieur de l’audio-visuel français affirme que les informations portées à la connaissance du public étranger sont « à l’évidence fausses ». Dans un style tout orwellien, il a réprimandé France-Télévision pour avoir donné la parole à Thierry Meyssan et « lui a demandé de prendre des mesures pour que la vérité soit rétablie et que de tels dérapages ne se renouvellent pas » [1]. Les journalistes de France 24, qui croyaient l’oukaze dépassé, en ont fait les frais. Ils ont eux aussi organisé des débats en septembre 2008. L’un en arabe avec Issa el-Ayoubi, vice-président du Réseau Voltaire ; l’autre en français, avec Atmoh, porte-parole de ReOpen911. Ils ont été immédiatement licenciés. C’est que toute contestation de la version US remet en cause la légitimité de l’intervention de l’OTAN en Afghanistan.

Revenons-en à la vision russe du 11-Septembre. Ce jour-là, l’état-major militaire russe était en état d’alerte. Le Pentagone avait annoncé un exercice de très grande envergure : la simulation d’une attaque par des bombardiers nucléaires russes arrivant via le Canada et la riposte US. Comme toujours dans ce genre d’exercice, il s’agissait à la fois pour le Pentagone de tester ses capacités et de les montrer à son rival pour le dissuader à tout jamais de penser à un tel scénario. Dans ce contexte particulier, les forces russes avaient positionné et activé tous leurs moyens d’observation (satellites, systèmes d’interception des communications militaires, etc.). Elles purent donc observer en temps réel les attentats, à défaut de pouvoir immédiatement les interpréter. Craignant qu’ils ne leur soient attribués par erreur et qu’ils ouvrent une Troisième Guerre mondiale, les autorités russes tentèrent vainement toute la journée d’entrer en contact avec leurs homologues états-uniens. Mais ni le chef d’état-major US, ni le président Bush n’acceptèrent de communication, comme s’ils n’avaient pas besoin de les entendre. Dans les jours qui suivirent, l’état-major russe commanda diverses analyses et expertises qui aboutirent toutes à invalider la version gouvernementale US. En 2005, le général Léonid Ivashov (qui était le chef d’état-major russe le 11 septembre 2001) participa à la conférence Axis for Peace organisée par le Réseau Voltaire, son intervention fut publiée en préface de la réédition de L’Effroyable imposture. Par ailleurs, le Premier ministre Mikhaïl Fradkov reçut Thierry Meyssan qui lui offrit la version russe de son livre.

Parmi les participants au débat, on reconnait également Mikhail Leontieff, chroniqueur de télévision et directeur du news magazine Profile qui a publié plusieurs dossiers de Thierry Meyssan.

Vidéo : première chaîne de télévision russe.
Sous-titrage : reopen911.info.

[1Le lettre du CSA, n°151, 23 avril 2002.