Les ministres de l’intérieur français et britannique réaffirment leur engagement à coopérer encore plus étroitement en matière de lutte antiterroriste, de sécurité et de migration.
Les ministres de l’intérieur du Royaume-Uni, Mme Amber Rudd, et de la France, M. Bernard Cazeneuve, se sont rencontrés à Paris le 30 août 2016.
Cette première rencontre depuis la nomination de Mme Rudd a été l’occasion de réaffirmer la volonté de la France et du Royaume-Uni de poursuivre et d’approfondir plus encore l’étroit partenariat que les deux pays, à la fois voisins et partenaires européens, ont tissé depuis de nombreuses années. Une collaboration efficace entre le Royaume-Uni et la France est cruciale pour mieux lutter contre la menace commune du terrorisme et de l’extrémisme à laquelle nous sommes confrontés, ainsi que les défis actuels liés aux flux migratoires vers l’Europe. Nous nous engageons à préserver cette collaboration, qui doit être et sera développée tant aujourd’hui qu’après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
1. Renforcement de la lutte contre le terrorisme
Les attentats terroristes ayant frappé la France, ainsi que d’autres pays européens au cours des 18 derniers mois, rendent plus pertinent que jamais notre engagement à travailler étroitement ensemble.
Conscients du caractère permanent de la menace terroriste à laquelle la France et le Royaume-Uni doivent faire face :
– Les services de renseignement britannique et français continueront à renforcer leurs liens par le partage des informations et une collaboration plus étroite lors de leurs enquêtes
– Nous approfondirons notre collaboration en matière de radicalisation, par un meilleur échange de bonnes pratiques et de retours d’expériences entre experts
– Nous permettrons d’améliorer la réglementation et le contrôle de l’acquisition et de la détention d’armes dans l’UE, notamment par l’adoption dans les meilleurs délais de la directive révisée sur les armes à feu et en luttant contre le trafic d’armes passant par les Balkans
– Nous poursuivrons notre collaboration étroite pour prévenir les menaces potentielles pour la sécurité tant maritime qu’aéronautique
– Le partage d’informations entre tous les États membres restera une priorité afin de lutter contre les menaces auxquelles nous sommes confrontés. Il faut pour cela garantir l’interopérabilité des bases de données européennes et internationales et la mettre en oeuvre et la meilleure exploitation possible des outils existants
– Nous appelons l’ensemble des États membres à mettre en oeuvre la Directive de l’UE relative aux données des dossiers passagers (PNR) dans les plus brefs délais, en intégrant, comme convenu, les vols charters et intra-européens
– Nous appelons à renforcer les frontières extérieures grâce au partage amélioré des informations, des mesures sécuritaires plus efficaces et l’exploitation systématique de l’ensemble des bases de données disponibles
– Le chiffrement des communications utilisé par les terroristes est un réel défi. Nous nous engageons à partager les bonnes pratiques et idées innovatrices les adaptées en la matière, et nous appelons les États qui n’auraient pas déjà signé et ratifié la Convention de Budapest sur la cybercriminalité à y procéder le plus tôt possible
2. Traitement conjoint de la situation à Calais
Face aux défis de la crise migratoire en Europe, et tenant compte de la pression migratoire dans le Calaisis et de sa situation particulièrement difficile sur le plan humanitaire, nous nous engageons à collaborer de manière étroite pour renforcer la sécurité de notre frontière commune, afin de réduire substantiellement la pression migratoire à Calais, en préservant les intérêts économiques vitaux garantis aux postes de contrôles juxtaposés.
Nous nous engageons notamment dans les prochains mois à :
– Poursuivre notre étroite collaboration pour résoudre la situation dans le Calaisis en rehaussant le niveau de sécurité des ports et du tunnel : un total de 100 millions d’euros a déjà été débloqué par les autorités britanniques à ces fins. En outre, depuis un an les autorités françaises mettent à disposition jour et nuit 1.000 policiers et gendarmes afin de prévenir toute intrusion et protéger les personnes et les biens à l’intérieur et autour des zones portuaires et du tunnel. Ce dispositif a été récemment complété par 160 agents supplémentaires
– Poursuivre notre collaboration étroite afin d’assurer la répression des activités des groupes criminels organisés qui exploitent les personnes vulnérables. 28 filières d’immigration irrégulière vers le Royaume-Uni ont été démantelées en 2015, suivis de 28 autres depuis le début de cette année
– Répondre efficacement aux défis humanitaires à Calais, compte tenu de la présence actuelle d’environ 7.000 migrants, dont 5.000 sans logement. Depuis 2015, les autorités françaises ont pris en charge dans le cadre du Schéma national pour l’accueil des demandeurs d’asile plus de 2.000 demandeurs d’asile présents dans le Calaisis ainsi que plus de 5.000 migrants dans des centres provisoires situés à travers la France
– Continuer à travailler ensemble pour assurer le retour des migrants irréguliers à Calais sans besoin de protection. Depuis 2015, plus de 2.700 migrants irréguliers ont déjà été éloignés du territoire français
– Accepter l’entrée d’enfants non accompagnés demandeurs d’asile sur le territoire britannique dans les cas où ceci est dans leur intérêt, conformément au règlement Dublin III.
Nos deux pays reconnaissent que la situation humanitaire à Calais nous affecte profondément. Nous sommes convenus de la nécessité d’intensifier nos efforts conjoints pour continuer d’y améliorer la situation. Nous poursuivrons notre collaboration étroite dans tous les domaines couverts par la déclaration ministérielle conjointe d’août 2015 et continuerons de faire des efforts sur les investissements pour protéger la frontière commune. Les travaux supplémentaires entrepris à cet égard tiendront compte des résultats des revues de sécurité franco-britanniques, ainsi que des mesures restant à prendre, y compris par le Royaume-Uni, pour poursuivre de manière efficace la gestion de la frontière commune.
Nous nous réjouissons de la poursuite de la collaboration entre nos deux pays sur ces enjeux ainsi que sur d’autres sujets importants nous aurons à traiter au cours des mois et des années à venir.
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