Composition de la délégation : M Jean-Claude Carle, rapporteur.

 La création du centre

L’association JET (jeunes en équipes de travail) a été créée en 1984 par l’amiral Brac de la Perrière. Il s’agissait au départ d’organiser une transition pour des jeunes majeurs détenus entre l’incarcération et le service national. Aujourd’hui, les centres JET visent à la réinsertion de jeunes majeurs ayant connu l’incarcération. Il existe trois centres pour adultes en France : Agnetz dans l’Oise, Fort-Barraux dans l’Isère, Vigeant près de Poitiers.

En 1993, le garde des Sceaux a demandé à l’association d’ouvrir un centre pour mineurs.

Le centre JET juniors a ouvert en 1994 en Haute-Loire, au sein d’une ancienne colonie de vacances. Le centre est situé à 30 km au nord du Puy-en-Velay, au lieu dit La Souchère à Felines.

L’ouverture de ce centre encadré par des militaires a provoqué de vives réactions au sein de la protection judiciaire de la jeunesse, qui se sont estompées avec le temps.

En 1996, l’association a été habilitée pour recevoir des mineurs placés au titre de l’ordonnance de 1945.

 La vocation du centre

Le centre JET juniors accueille pour des stages de trois mois et demi une quinzaine de jeunes délinquants de 16 à 18 ans. L’accord du mineur est demandé. Comme l’indique le projet pédagogique ducentre « l’objectif unique du stage est d’apporter au jeune le maximum d’atouts pour lui donner envie de modifier son comportement et de démarrer une vie d’adulte normale. Il s’agit, à terme, de permettre aux mineurs d’accéder au sentiment de reconnaissance et d’appartenance sociale afin qu’il puissent dépasser leur problématique personnelle. » Les mineurs accueillis sont souvent très ancrés dans la délinquance.

 L’encadrement du centre

Le entre JET juniors est dirigé par un commandant en retraite, M. Bertrand Chanoine. Les mineurs accueillis sont encadrés par des militaires détachés pour la durée du stage. Un sous-officier supérieur de la gendarmerie dirige le stage tandis que quatre sous-officiers encadrent chacun une équipe de quatre jeunes. Les militaires sont présents 24 heures sur 24 pendant toute la durée du stage.

Pendant le stage, les mineurs sont vêtus de treillis ou de bleus de travail. Le début des activités est précédé du lever des couleurs.

Outre les militaires, le centre emploie à temps plein un directeur adjoint, une secrétaire comptable, un formateur menuiserie, un formateur plomberie-soudure, un cuisinier. Il emploie à temps partiel une enseignante, deux femmes de ménage, un agent administratif, un agent d’entretien, un psychologue, un psychiatre (0,142 équivalent temps plein !) et une cuisinière.

Le prix de journée s’élève à 195,90 ¤, les salaires des militaires d’active n’étant pas inclus.

 Les activités

Pendant la durée du stage, les activités des mineurs sont les suivantes :

 remise à niveau scolaire

 travail en atelier (menuiserie, plomberie, soudure, ferronnerie) ;

 sport : le centre comprend un terrain de sport et un « chalet sportif » accueillant une salle de musculation et une salle de judo peu utilisée, les mineurs délinquants n’étant guère amateurs, contrairement ce que l’on pourrait croire, de sports de combat ;

 chantiers extérieurs au profit de collectivités : aménagements de sentiers, réhabilitation de petits patrimoines...

 chantiers au sein du centre : le centre est progressivement rénové, agrandi grâce aux travaux des mineurs pendant leur stage.

A l’issue du stage, le centre s’efforce de nouer des liens avec diverses institutions (missions locales, AFPA...) de façon à permettre l’accès des jeunes à des formations professionnelles. Toutefois, la fin du stage demeure le moment le plus délicat, beaucoup de jeunes ayant encore besoin d’une prise en charge intensive.

De nouveaux centres JET juniors pourraient voir le jour au cours des prochains mois. Il existe en effet un projet dans l’Oise et un en Midi-Pyrénées.


Source : Sénat français