Un expert états-unien doit se rendre en Israël afin d’évaluer la faisabilité des différents projets de « clôture de sécurité ». Il devra notamment vérifier la validité de l’assertion israélienne selon laquelle la meilleure solution consiste à constuire la clôture à l’est de la colonie de Beit Aryeh, afin d’empêcher les terroristes de tirer des missiles anti-aériens sur des avions israéliens.
Le gouvernement états-unien s’oppose à l’inclusion de l’enclave de Beit Aryeh dans le tracé, au motif que 15 000 Palestiniens vivent dans cette zone. Une délégation israélienne, menée par Don Weisglass, directeur de cabinet du Premier ministre, a rencontré à Washington la conseillère nationale de sécurité états-unienne, Condoleeza Rice, ainsi que d’autres officiels états-uniens, pour évoquer ces questions. L’expert envoyé par Washington devrait tenter d’élaborer un autre moyen de défendre les vols transitant par l’aéroport international Ben-Gourion.
Le directeur général du ministère de la Défense, Amos Yaron, a également présenté à Condoleeza Rice les plans de tracé incluant les colonies d’Ariel et de Kedumim, en affirmant que cela rendrait les choses plus faciles pour les Palestiniens vivant dans la zone. La construction de la clôture le long de l’autoroute Trans-Samarienne, qui relie les colonies au centre du pays, permettrait en effet de démanteler un certain nombre de barrages routiers et de checkpoints, permettant ainsi aux Palestiniens de vivre plus librement.
Don Weisglass et Amos Yaron ont également réaffirmé que les sites choisis pour la construction de la clôture l’ont été pour des raisons de sécurité, et non pour instaurer dans les faits une frontière politique future.
La construction de la clôture autour d’Ariel et de Kedumim pourrait démarrer rapidement. Dans un premier temps, qui peut être évalué entre six et huit mois, elle ne serait pas totalement fermée, et ne serait pas non plus reliée à la clôture principale, construite le long de la Ligne verte. La décision de relier les deux tracés ne pourrait intervenir que bien plus tard.
Selon des officiels israéliens anonymes cités par Ha’aretz, l’administration Bush aurait déjà décidé de ne pas réduire les garanties bancaires promises en Israël, et ce malgré sa menace initiale de sanctionner financièrement Israël pour la construction de cette clôture.
Condoleeza Rice a néanmoins déclaré, au sortir de sa réunion avec Dov Weisglass, lundi 22 septembre, que « le mur ne reflète pas vraiment notre vision de ce à quoi le Proche-Orient devra un jour ressembler », ajoutant que la clôture était incompatible avec la vision états-unienne des « deux États vivant côte-à-côte et en paix »

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« U.S. expert to review Israeli security fence demands », par Aluf Benn, Ha’aretz, 24 septembre 2003. « Shalom to meet Rice and Powell on separation fence »