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1 - VUE D’ENSEMBLE SUR LA MALNUTRITION ET L’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE DANS LES TPO
A. Au bord d’une catastrophe humanitaire
Les TPO sont au bord d’une catastrophe humanitaire, conséquence de mesures militaires extrêmement sévères imposées par les forces militaires israéliennes d’occupation depuis l’éclatement de la seconde Intifada, en septembre 2000.
Les niveaux de malnutrition chez les Palestiniens se sont rapidement aggravés depuis l’imposition des mesures militaires susmentionnées. Une étude financée par USAID indique que « les territoires palestiniens, et en particulier la bande de Gaza, sont confrontés à une claire urgence humanitaire, en termes de malnutrition aiguë et grave [1] ». La malnutrition grave dont il est fait état à Gaza équivaut aujourd’hui aux niveaux relevés dans les pays pauvres subsahariens, ce qui constitue une situation aberrante, étant donné que la Palestine était naguère une économie caractérisée par des revenus moyens. Plus de 22 % des enfants de moins de cinq ans souffrent aujourd’hui de malnutrition (9,3 % souffrent de malnutrition aiguë et 13,2 % de malnutrition chronique), à comparer à 7,6 % en 2000 (1,4 % souffraient alors de malnutrition aiguë, et 6,2 % de malnutrition chronique), d’après des relevés du PCBS [2]. Près de 15,6 % des enfants de moins de cinq ans souffrent d’anémie aiguë [3], qui aura pour beaucoup d’entre eux des effets dommageables permanents sur leur développement futur, physique et mental. La consommation de nourriture a chuté de plus de 30 % per capita [4]. Les pénuries alimentaires, en particulier en matière d’aliments protéiniques, ont été largement attestées [5]. Plus de la moitié des foyers palestiniens ne peuvent plus avoir qu’un seul repas par jour [6]. De nombreux Palestiniens avec lesquels le Rapporteur Spécial a pu converser ont indiqué ne survivre qu’en consommant du pain et du thé.
L’économie s’est pratiquement totalement effondrée et le nombre des gens extrêmement pauvres a triplé. Près de 60 % des Palestiniens vivent aujourd’hui dans une pauvreté aiguë (75 % à Gaza et 50 % en Cisjordanie). Le PNB par habitant a diminué de près de la moitié par rapport à il y a deux ans [7]. Même lorsque des aliments sont disponibles, beaucoup de Palestiniens ne sont pas en mesure d’en acheter pour nourrire leur famille. Plus de 50 % des Palestiniens ont été contraints à s’endetter pour acheter de quoi se nourrir et ils sont nombreux à vendre tous leurs biens, en désespoir de cause [8]. Plus de la moitié des Palestiniens sont désormais totalement dépendants de l’aide internationale pour se nourrir et néanmoins, comme l’ont indiqué beaucoup des organisations charitables et humanitaires que la mission a rencontrées, l’entrée et le transport de denrées alimentaires dans les Territoires Occupés sont souvent refusés et les camions qui les transportent doivent rebrousser chemin. L’accès humanitaire est rendu très souvent difficile, tant pour l’ONU que pour les ONG humanitaires. Ainsi, en mai 2003, une délégation de l’UNSCO a été retenue à Gaza durant cinq jours, les forces d’occupation ne les laissant pas repartir. Le fait que les Palestiniens ne reçoivent pas assez de nourriture, qu’il s’agisse d’aides internationales ou non, se manifeste dans la détérioration rapide des niveaux de malnutrition évoqués plus haut.
B. Causes de la crise alimentaire
Les bouclages et les entraves aux déplacements
Atteignant un niveau sans précédent, les limitations imposées aux déplacements des Palestiniens à l’intérieur des Territoires Occupés privent les Palestiniens non seulement de leur liberté de mouvement, mais aussi de leur droit à l’alimentation. L’imposition généralisée et durable de couvre-feu, les routes bloquées, les différents systèmes de permis de circuler, les barrages de sécurité et l’obligation de décharger et de recharger les camions aux points « frontaliers » imposée par les forces militaires occupantes sont à l’origine de la crise humanitaire. Une étude financée par l’USAID avance que « L’éclatement de l’Intifada, en septembre 2000 et les incursions militaires israéliennes qui l’ont suivie, ainsi que les bouclages et les couvre-feu, ont dévasté l’économie palestinienne et miné les systèmes sur lesquels la population palestinienne s’appuyait habituellement afin d’obtenir les produits (et services) de première nécessité, notamment la nourriture et les soins médicaux [9]. » La Banque Mondiale a constaté que « la cause directe de la crise économique palestinienne est la fermeture des Territoires [10]. » Les restrictions aux déplacements se traduisent par le fait que l’économie s’est presque totalement effondrée et que les Palestiniens sont nombreux à ne pas pouvoir se nourrir : ils ne peuvent plus se rendre sur leur lieu de travail, ni aller moissonner leurs champs ou simplement aller acheter de quoi manger. Pour de nombreux Palestiniens, cette incapacité à nourrir leur famille entraîne pour eux une perte de leur dignité humaine et un désespoir insondable, souvent à cause des brutalités et des humiliations auxquelles ils sont soumis aux checkpoints lorsqu’ils tentent de les franchir pour aller au travail ou pour aller acheter de quoi manger [11]. Comme l’a écrit Avraham Burg, l’honorable ex-porte-parole de la Knesset, aujourd’hui député du parti Travailliste : « Il est bien difficile de se faire une représentation de l’expérience humiliante vécue par un Arabe méprisé qui doit ramper, des heures durant, sur les routes défoncées et bloquées qui lui sont assignées [12] ».
Les bouclages ne font pas seulement obstacle aux déplacements entre les régions palestiniennes et Israël, mais aussi entre régions situées à l’intérieur des territoires palestiniens. Les routes sont fermées, entre pratiquement toutes les villes et tous les villages, au moyen de checkpoints servis par des soldats ou encore au moyen de barrières physiques prenant la forme de blocs de béton ou de profondes tranchées. La plupart des trajets, qui n’auraient pris que quelques minutes en temps normal, exigent actuellement plusieurs heures, voire des journées entières, même lorsqu’il s’agit simplement de se rendre au village voisin. Le Rapporteur Spécial a constaté qu’il est presque toujours possible de trouver un long circuit détourné à travers les collines, pour quelqu’un en bonne santé et supportant de longues marches. Mais pour une personne âgée, faible, affamée ou malade, c’est impossible. Ce constat semble rendre bien difficile la justification des bouclages en alléguant qu’il s’agirait de mesures de sécurité efficaces. Les mouvements de biens sont contrôlés au moyen du système « dos à dos », qui consiste en ce que tous les camions doivent être déchargé d’un côté d’un check-point et qu’ensuite leur contenu soit rechargé sur d’autres camions, de l’autre côté de ce checkpoint. Etant donné la multitude de checkpoints dans l’ensemble de la Cisjordanie et de Gaza, cette mesures augmente considérablement le coût de transport de la nourriture et des productions agricoles [13]. Dans certains cas, on refuse le permis de franchir les barrages pour aller chercher de la nourriture ou transporter des produits agricoles, plusieurs journées durant, sans autre explication. A plusieurs checkpoints de Cisjordanie, le Rapporteur Spécial a vu des camions chargés de fruits et de légumes en train de pourrir au soleil.
Tout Palestinien doit détenir un permis pour effectuer tout déplacement important ou encore aller travailler en Israël. Plus de 100 000 emplois occupés par des Palestiniens ont été perdus, en Israël, avec le déclenchement de l’Intifada, leurs permis de travail et de déplacement ayant été révoqués. Mais les Palestiniens doivent demander des permis y compris pour pouvoir se déplacer d’une ville de Cisjordanie à une autre, et ces permis leur sont souvent refusés sans aucune explication [14]. Les couvre-feu, quelquefois en vigueur plusieurs jours d’affilée, confinent les populations de villes entières chez elles, dans un état d’arrêt domiciliaire virtuel [15]. Ces mesures rendent la vie quasi invivable et elles menacent très sérieusement la sécurité alimentaire de tous les Palestiniens. De nombreuses organisations non gouvernementales (israéliennes, palestiniennes et internationales) suggèrent que ces mesures militaires ne servent absolument pas les objectifs sécuritaires allégués, mais sont imposées en guise de punition collective. Elles ne visent pas une population spécifique, qui pourrait éventuellement représenter une certaine menace, mais elles ont plutôt pour effet principal d’affecter gravement la sécurité alimentaire de la plupart des Palestiniens.
Très peu des bouclages et des checkpoints ont été levés par les forces occupantes durant la période de la visite du Rapporteur Spécial. Même lorsque les armées occupantes se retiraient de certaines des villes palestiniennes, les tanks n’étaient pas retirés, dans la plupart des cas, au-delà des faubourgs immédiats de ces localités. Ainsi, le Rapporteur Spécial a visité Bethléem à un moment où l’armée occupante s’était retirée du centre-ville, dont elles venaient de remettre le contrôle à la police palestinienne, et néanmoins, même durant cette période de « retrait », les habitants de Bethléem avaient encore le sentiment de vivre dans une prison géante, entourée par des tanks retirés seulement jusqu’aux faubourgs immédiats de la ville [16]. La voiture même du Rapporteur Spécial s’est vu refuser le passage à un checkpoint militarisé, en sortant de Bethléem, et dut faire demi-tour dans l’espoir de trouver un autre chemin.
Les restrictions d’eau sont aussi sérieuses et préoccupantes que les pénuries alimentaires. A cause du système de checkpoints et de barrages routiers mobiles en vigueur, les camions citernes transportant de l’eau ne sont pas toujours en mesure de parvenir jusqu’aux villages, ou bien sont bloqués arbitrairement à certains checkpoints, privant d’eau certaines agglomérations durant plusieurs jours [17]. La situation est particulièrement préoccupante dans 280 communes rurales des Territoires Occupés qui ne disposent pas de puits et ne sont pas raccordés aux réseaux d’eau potable, et dépendent de ce fait entièrement de l’eau livrée par des camions citernes municipaux et privés. Le prix de l’eau acheminée par tanker a connu une augmentation de 80 % depuis septembre 2000, en raison de l’augmentation des coûts de transport occasionnée par les barrages routiers. De plus, la qualité de la plupart des eaux acheminées par tankers ne satisfait plus aux critères du WHO [Water Health Organization] [18]. Les cas de maladies transmises par des germes anaérobies continuent à augmenter, conséquence de la destruction des ressources en eau et de la dépendance accrue de ressources en eau de piètre qualité [19].
La destruction, l’expropriation et la confiscation des terres palestiniennes
Depuis la seconde Intifada, un niveau sans précédent de destruction et de confiscation de terres, de ressources en eau, d’infrastructures et d’autres ressources palestiniennes, ainsi que l’extension continue des colonies israéliennes dans les Territoires Palestiniens contribuent, également, à priver de nombreux Palestiniens de leur droit à l’alimentation.
La destruction de fermes et de vastes étendues de terres cultivées, dont des oliveraies et des orangeraies, ainsi que des puits d’irrigation, ont contribué à l’effondrement du secteur agricole palestinien. Dans la bande de Gaza, le Rapporteur Spécial a vu la destruction dévastatrice de l’infrastructure agricole, la démolition de bâtiments agricoles et le labourage délibéré de vergers, détruisant des centaines d’oliviers et d’orangers à Beit Hanoun peu après une incursion de l’armée israélienne. Il a vu la destruction de maisons d’habitation et de gagne-pain pour les Palestiniens à Khan Younis et à Rafah. Il a vu les bulldozers des forces d’occupation encore à l’œuvre à Rafah à l’endroit même où Rachel Corrie, une pacifiste américaine militante, fut tuée par un bulldozer blindé tandis qu’elle tentait de sauver une maison palestinienne de sa destruction programmée. Cela se passait en mars 2003. [20].
L’expropriation et la confiscation de vastes superficies de terres agricoles palestiniennes et de points d’eau continuent. La terre est confisquée, par exemple, en vue de la construction de la « Barrière de Sécurité », alias « Mur de l’Apartheid » [21] tout au long de la limite occidentale des Territoires Occupés (voir ci-après). Des terres sont actuellement en cours de confiscation, également, à Jérusalem, afin de construire une autre muraille, qui coupe des villes telles Abu Dis et Sawahreh en deux. Gideon Levy écrit que le mur qui coupe Abu Dis en deux n’est rien d’autre qu’« un abus collectif sans aucun rapport avec sa finalité affichée ». Aucun passage n’a été ménagé dans ce mur, mais la police des frontière permet aux gens de l’escalader et de passer par-dessus s’ils en sont physiquement capables, tout en saisissant l’occasion de les humilier lorsqu’ils tentent d’accomplir ce véritable exploit. « Une ville entière escalade le mur pour aller à l’école, pour aller à l’épicerie, ou encore au travail - jour après jour, après-midi après après-midi : des vieux, des jeunes, des femmes et des enfants [22]. » La ville de Sawahreh n’est pas encore entièrement coupée en deux. Le 14 août, 50 000 Palestiniens ont reçu un ordre d’expropriation émanant du Ministère israélien de la Défense, leur ordonnant de quitter leurs maisons, en application d’une loi datant de 1949 qui autorise l’armée à procéder à « des évacuations d’urgence, en cas d’impérieuse nécessité ». Les Palestiniens expulsés sont informés qu’ils peuvent percevoir des compensations, mais seuls quelques-uns d’entre eux auront les moyens financiers de payer les services d’avocats capables d’obtenir ces dédommagements [23].
Les terres sont également confisquées pour étendre des colonies, construire des routes réservées aux seuls colons et des bandes de sécurité autour des colonies. Ainsi, le 21 mai 2003, le ministère du Logement a rendu public un marché pour la construction de 502 appartements neufs à Maale Adumim - une énorme colonie qui s’étend, depuis l’est immédiat de Jérusalem jusqu’à la région de Jéricho, coupant la Cisjordanie en deux [24]. La puissance occupante exerce un contrôle de plus en plus draconien sur des étendues de terres palestiniennes de plus en plus vastes, confinant les Palestiniens dans des zones de plus en plus exiguës de leur terre « en suivant un plan prédéterminé de colonisation et de construction de routes de contournement, qui vise à garantir la pérennisation de la mainmise israélienne tant, directement, sur les terres confisquées qui ont été déclarées « terres de l’État » qu’en encerclant chaque village et ville palestiniens par des colonies et des « no man’s lands » ou des terrains d’exercice de l’armée [25]. » Des routes réservées aux colons sillonnent les territoires palestiniens, saucissonnant la région et opérant à l’instar d’une autre forme de bouclage entravant les déplacements des Palestiniens. De nombreuses ONG tant internationales qu’israéliennes et palestiniennes, affirment que la confiscation en cours de la terre palestiniennes équivaut à une lente dépossession du peuple palestinien.
Une stratégie de « bantoustanisation »
Pour de nombreux intellectuels israéliens et palestiniens, ainsi que pour les commentateurs de par le monde, la politique de confiscation de terrains est inspirée par une stratégie sous-jacente d’isolation graduelle des regroupements de population palestiniennes aboutissant à des « bantoustans » séparés les uns des autres. Michael Warshawski a pu identifier une politique délibérée de « bantoustanisation » de la Palestine [26]. Un analyste israélien de renom, Akiva Eldar, a décrit le recours explicite au concept de bantoustan par le Premier ministre Sharon, qui, par le passé, « a longuement expliqué que le modèle des bantoustans était la solution la plus appropriée au conflit [27] ». Le terme de « bantoustans » fait historiquement référence aux zones territoriales séparées assignées à la population noire pour y résider par l’État d’apartheid d’Afrique du Sud. Le recours aux bantoustans aurait pour effet de couper totalement les Palestiniens de leurs terres et de leurs ressources en eau et de les empêcher d’édifier une nation palestinienne dotée d’une authentique souveraineté et capable de satisfaire au droit à l’alimentation de sa population.
La construction de la barrière de sécurité / mur d’apartheid est perçue comme une manifestation concrète de cette volonté de « bantoustanisation », de même que l’extension des (et la construction de nouvelles) colonies et de routes réservées aux colons, qui découpent la Cisjordanie et la bande de Gaza littéralement en unités territoriales contiguës. A l’examen de cartes détaillées de l’orientation actuelle et planifiée de la barrière de sécurité / mur d’apartheid, ainsi que des colonies, cartes fournies au Rapporteur Spécial tant par les Autorités israéliennes que palestiniennes, ainsi que par les ONG compétentes, il est évident que cette stratégie de bantoustanisation est en cours d’application. Cela menace la potentialité d’un État palestinien viable doté d’une économie efficiente à même de nourrir sa population. D’après Jeff Halper, Coordonnateur du Comité Israélien Contre la Démolition des Maisons, la feuille de route offre une lueur d’espoir en ceci qu’elle fait explicitement référence à la « fin de l’occupation » dans les Territoires. Toutefois, ce document arrive malheureusement en des temps « où Israël apporte la dernière main à la campagne qu’il mène inlassablement depuis trente-cinq ans, visant à rendre l’occupation irréversible [28]. »
L’obstruction à l’aide humanitaire
Le gouvernement israélien a l’obligation, sous l’empire du droit international, d’assurer la survie des populations soumises à son occupation et de leur porter secours en tant que de besoin. Néanmoins, aujourd’hui, ce sont l’ONU et d’autres organisations internationales, ainsi que des ONG, qui sont obligées d’intervenir afin d’apporter des secours alimentaires aux Palestiniens. A l’époque de la mission (juillet 2003), l’UNRWA apporte une aide alimentaire à 1,2 millions de réfugiés palestiniens à Gaza (sur un total de 1,5 millions). Le CICR [Comité International de la Croix-Rouge] fournit de la nourriture à 50 000 familles (soit à environ 650 000 personnes), après avoir prolongé - exceptionnellement - son programme de secours alimentaire jusqu’au mois de décembre 2003. En dépit de ces efforts afin d’apporter une aide alimentaire et d’autres formes d’assistance, de nombreuses organisations font état du fait que l’accès humanitaire est souvent restreint, voire dénié totalement, par l’administration de la puissance occupante, par les checkpoints, les bouclages de localités, le système de chargement - rechargement des camions [« back to back »]. La visite de l’Envoyée personnelle du Secrétaire Général Catherine Bertini, en août 2002, visait à obtenir du gouvernement israélien des engagements spécifiques à faciliter l’accès à l’aide humanitaire des populations concernées. Toutefois, de nombreuses instances d’aide, tant internationales que locales, ont informé le Rapporteur Spécial que, bien que cette démarche ait produit quelques améliorations minimes dans l’accès à l’aide humanitaire, les engagements du gouvernement israélien vis-à-vis de Madame Bertini sont encore loin d’être respectés en totalité.
Si l’accès aux aides alimentaires humanitaires s’est grandement amélioré à court terme, à moyen terme l’aide alimentaire ne saurait représenter la réponse la plus appropriée à la crise. Le Rapporteur Spécial convient, avec Catherine Bertini, que la crise humanitaire découle entièrement de facteurs humains [29]. Les pénuries d’aliments et d’eau potable ne sont en rien les conséquences de sécheresses ou d’inondations ou encore d’autre calamités naturelles. Les Territoires Palestiniens, avant la crise actuelle, disposaient de terres fertiles et connaissaient dans l’ensemble une économie bouillonnante, exportant des dizaines de tonnes d’olives, de fruits et de légumes vers Israël, l’Europe et les pays du Golfe. La crise actuelle, fabriquée par la main de l’homme, résulte des mesures impitoyables qui entravent les déplacements des personnes et le transport des biens, et qui ont amené l’économie palestinienne au bord de l’effondrement. La crise humanitaire pourrait, par tant, être rapidement soulagée si les entraves aux personnes et aux biens étaient immédiatement desserrées.
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[1] John Hopkins University et al. : « Nutritional Assessment of the West Bank and Gaza Strip », septembre 2002.
[2] Catherine Bertini (2002), Rapport de Mission de l’Envoyée Humanitaire Personnelle du Secrétaire Général, p. 14, Première statistique émanant de l’étude de John Hopkins University, deuxième statistique provenant du Bureau Central Palestinien des Statitiques.
[3] Bertini, 2002.
[4] Voir : Riccardo Bocco, Mathias Brunner, Isabelle Daneels, Frederic Lapeyre, Jamil Rabah : « Palestinian Public Perceptions on Their Living Conditions » [Perceptions par l’opinion publique palestinienne de ses conditions de vie], Genève, décembre 2002, p. 51.
[5] John Hopkins University.
[6] Banque Mondiale, 2003 : Vingt-sept mois d’Intifada : Les bouclages et la crise économique palestinienne : une évaluation ». Twenty-Seven Months - Intifada, Closures and the Palestinian Economic Crisis : An Assessment », Jérusalem, mai 2003.
[7] Banque Mondiale, 2003.
[8] John Hopkins University, p. 59.
[9] John Hopkins University.
[10] Banque Mondiale, 2003, p. xii.
[11] Voir Gideon Levy, « Il y a un mur sur la route », in Ha’aretz, Jérusalem, 08.09.2003.
[12] Avraham Burg : « La fin du sionisme ? Une société israélienne échue est en train de s’écrouler » [The end of Zionisme ? A failed Israeli society is collapsing » , in International Herald Tribune, 06.09.2003. Publié par Le Monde sous le titre : La Révolution sioniste est morte, dans son édition du 11.09.2003.
[13] Banque Mondiale, 2003, p. xii.
[14] Amnesty International, 2003, « Survivre sous l’état de siège : Impact des restrictions aux déplacements sur le droit au travail », 09.07.2003 [Surviving under siege : The impact of movement restrictions on the right to work ».
[15] Amnesty International, 2003.
[16] Voir également Catherine Dupeyron : « Bethléem se refait une beauté mais se sent vivre dans une grande prison » in Le Monde, Paris, 31.07.2003.
[17] Bertini 2002.
[18] Banque Mondiale 2003, p. 47.
[19] Bertini 2002.
[20] BBC news, 17.03.2003 http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_e...
[21] Le terme « barrière de sécurité » est utilisé par les forces d’occupation. Le terme « mur d’apartheid » est utilisé par les militants israéliens palestiniens qui s’y opposent.
[22] Voir Gideon Levy, « Il y a un mur sur la route », in Ha’aretz, Jérusalem, 08.09.2003.
[23] Serge Dumont : « Le Mur arrive à Jérusalem », in Le Temps, Genève, 09.09.2003.
[24] Tikva Honig-Parnass, « Tout est prêt pour la guerre à grande échelle contre les Palestiniens » [All’s Clear for Full-Scale War against the Palestinians], Between the Lines, juin 2003, p. 6.
[25] Tikva Honig-Parnass, 2003.
[26] Michael Warshawski : The Arab World and The Middle East [Le Monde arabe et le Moyen-Orient], New from Within, Alternative Information Center, février 2003.
[27] Akiva Eldar : « Sharon’s Bantustans are far from Copenhagen’s Hope » [Avec les bantoustans de Sharon, on est bien loin des espoirs soulevés à Copenhague], in Ha’aretz, 13.05.2003.
[28] Jeff Halper : « The Middle East « Roadmap » : Time to Engage ? » [La « Feuille de route » au Moyen-Orient : Le temps est-il venu de s’y engager ?], New from Within, Alternative Information Center, juin 2003, p. 18.
[29] Bertini 2002.
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