La décision de l’administration Bush de cesser son opposition, et même d’accélérer l’adoption du Syria Accountability Act entraîne une hausse des tensions entre Washington et Damas.
La presse officielle syrienne a accusé les responsables pro-israéliens du gouvernement états-unien d’être à l’origine de ce projet de sanctions, afin de servir « Israël, sa politique et ses objectifs agressifs, », d’après as-Saoura. La Syrie a également confirmé qu’elle considère comme de la « résistance » la lutte des mouvements palestiniens contre l’occupation israélienne et refuse de qualifier de « terroristes » les groupes armés palestiniens commettant des attentats contre des civils en Israël.
Il s’agit d’une « tentative de pression pour amener la Syrie à modifier sa position de principe (...) concernant l’occupation (américaine) de l’Irak et la situation explosive dans les territoires occupés » par Israël, affirme as-Soura.
Selon L’Orient Le Jour, deux facteurs ont entraîné le renversement de la position états-unienne à l’encontre de Damas : « la faillite de la « feuille de route », le plan de paix pour le Proche-Orient élaboré par le quartet (Union européenne, Russie, États-Unis, Onu) et parrainé par le président George Bush, et l’enlisement américain en Irak. ». Les chefs d’accusation américains contre la Syrie sont nombreux et vont de la possession d’armes de destruction massive à l’occupation du Liban. Toutefois, Washington accuse surtout Damas de soutenir « des groupes terroristes » palestiniens tels les islamistes du Hamas et du Jihad islamique et d’autoriser l’infiltration d’éléments armés en Irak qui mènent des opérations antiaméricaines.
Cette décision a suscité des déclarations satisfaites de la part du gouvernement israélien, qui y voit une justification du bien-fondé de son raid aérien du week-end dernier en territoire syrien. L’Orient Le Jour cite ainsi un haut responsable à la présidence du Conseil : « C’est une décision positive qui prouve que les Américains ont pris conscience de l’ampleur de l’implication syrienne dans le terrorisme, ainsi que des facilités accordées par ce pays pour le passage de terroristes de Syrie en Irak pour y commettre des attaques antiaméricaines ».
_ Dans le même temps, la commission européenne a annoncé, jeudi 9 octobre, que l’Union européenne n’envisageait « évidemment pas » de suivre les États-Unis dans leur volonté d’imposer des sanctions contre la Syrie. « Ce n’est évidemment pas notre position, on est en train de négocier un accord d’association avec la Syrie », a déclaré Emma Udwin, porte-parole du commissaire aux Relations extérieures Chris Patten. « La politique d’isoler la Syrie n’est pas la plus productive », a-t-elle estimé
La Ligue arabe a estimé jeudi, dans un communiqué, que la levée par la Maison-Blanche de son opposition à l’imposition de sanctions américaines contre la Syrie « augmente la tension dans la région, éloigne les chances de la paix de plus en plus, et entrave tout dialogue sérieux entre les États-Unis et la Syrie ». Cette décision qui intervient après « l’agression israélienne contre la Syrie suscite des interrogations au sujet de la double campagne dont fait l’objet la Syrie », de la part des États-Unis et d’Israël, ajoute le communiqué.
« Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa est profondément inquiet à la suite des accusations injustes contre la Syrie de la part d’Israël, sur lesquelles se base la campagne américaine contre la Syrie », poursuit le texte.
« Première réaction « officieuse » aux menaces de sanctions américaines », L’Orient Le Jour, 10 octobre 2003. « La Ligue arabe met en garde contre une augmentation de la tension régionale », L’Orient Le Jour, 10 octobre 2003.
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