Le président syrien Bachar el-Assad a réagi, jeudi 16 octobre 2003, aux menaces de sanctions états-uniennes en évoquant la présence de « fanatiques » dans l’entourage du président américain George W. Bush, lors du sommet islamique en Malaisie.
Les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis ont « fourni l’opportunité et le prétexte à un groupe de fanatiques et de gens mal intentionnés pour attaquer les valeurs et les principes humains », a déclaré le président lors du sommet des dirigeants de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) en Malaisie.
« Ces fanatiques ont révélé leur vision brutale de la société humaine et ont commencé à vendre le principe de la force à la place du dialogue, de l’oppression à la place de la justice et du racisme à la place de la tolérance. Ils ont même commencé à créer un ennemi horrible et illusoire qu’ils appellent l’islam », a-t-il ajouté.
Ces déclarations font suite à l’adoption par la Chambre des Représentants états-uniennes, du Syria Accountability Act, un projet de loi prévoyant des sanctions économiques et diplomatiques contre la Syrie accusée de soutenir le terrorisme. Le texte prévoit également de contraindre Damas à mettre fin à l’occupation du Liban.
« Je pense que cette législation est essentielle dans le cadre de la guerre en cours contre le terrorisme et la Syrie a évidemment choisi le côté des terroristes dans cette guerre », a déclaré avant le vote Tom Delay (Texas), le chef de majorité républicaine de la Chambre.
Malgré des déclarations rassurantes des dirigeants syriens sur l’impact d’une telle mesure de rétorsion, des experts économiques, dont Nidal Maalouf, estiment au contraire qu’un boycottage américain aura des répercussions sur le climat des investissements en Syrie, qui sont aujourd’hui largement réalisés par des sociétés états-uniennes.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Maher a estimé « inadmissible et injustifiable » le projet de loi de sanctions contre la Syrie, adopté mercredi par la Chambre des représentants américains. « Ce n’est pas ainsi que la politique internationale doit être menée », a affirmé M. Maher dans une interview à l’agence de presse égyptienne Mena.
La Ligue arabe a quant à elle vivement critiqué hier le projet US : l’imposition de sanctions « ferait monter encore plus la tension entre les États-Unis et la Syrie », a estimé le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmed ben Hilli, dans une déclaration aux journalistes. Il a appelé les États-Unis à « geler le projet de loi pour la responsabilité de la Syrie et sur la souveraineté du Liban et à poursuivre le dialogue avec la Syrie afin de dissiper les malentendus » entre les deux pays.
Le ministre des Affaires étrangères israélien Sylvan Shalom s’est félicité du projet de loi de sanctions contre la Syrie. « Je suis très heureux que ce texte soit passé, car cela va isoler la Syrie », a-t-il affirmé à la radio publique.
« La Syrie menacée de sanctions, Assad s’en prend aux « fanatiques » de l’Administration US », L’Orient Le Jour, 17 octobre 2003.
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