Le Japon se retire progressivement de son accord d’exploitation du gisement pétrolier iranien d’Azadegan

Le porte-parole du gouvernement iranien, Abdollah Ramezanzadeh, a déclaré, lundi 15 décembre 2003, que l’Iran ne perdrait rien si le Japon venait à se retirer de l’accord lucratif qu’il s’est vu offrir pour développer le gigantesque champ pétrolier d’Azadegan.
Lors de sa conférence de presse hebdomadaire, il a indiqué que l’Iran n’accordait pas trop d’importance à l’implication de sociétés japonaises dans le projet. "Nous ne serons pas les perdants dans ce dossier, étant donné la nouvelle situation internationale", a-t-il conclu.
Ces déclarations interviennent après la publication, dimanche 14, d’un article du quotidien japonais Asahi Shimbum selon lequel la société nippone Tomen Corp aurait décidé de se retirer de cet accord de 2,8 milliards de dollars, la veille de la date butoir fixée par Téhéran. L’article en déduisait que le retrait de cette société du consortium chargée de l’exploitation pourrait remettre en cause les futures discussions sur le projet.
Dès vendredi 12 , des informations avaient été relayées par l’agence de presse Kyoto, faisant état de propos d’officiels japonais selon lesquels le projet entre les deux pays pourrait échouer si le gouvernement iranien ne faisait pas de concessions.
D’après l’IRNA, les négociations se poursuivent néanmoins entre les deux parties, malgré cette annonce. L’Iran avait donné sa préférence à des négociations avec le consortium japonais lors de sa visite dans le pays. Les pressions états-uniennes auraient depuis largement parasité les négociations contractuelles. La date butoir était alors fixée en juin 2003.
Après le dépassement de ce délai, le ministre du Pétrole iranien, Bijan Namdar Zanganeh avait déclaré en septembre que le droit préférentiel accordé au Japon dans ce dossier était levé. Quelques semaines plus tard, il annonça que l’Iran allait organiser un appel d’offre limité pour le développement du champ pétrolier.