Le vice-président syrien, Abdul Haleem Khaddam, a reçu, samedi 3 janvier 2004, une délégation représentant l’ensemble des tribus irakiennes, et emmenées par Mohammad Taher.
Au terme de cette rencontre, il a réaffirmé la position syrienne, qui consiste en un soutien au peuple frère irakien sur la voie de la libération, de l’indépendance et de la pleine souveraineté, en soulignant l’importance de maintenir l’unité nationale.
Selon lui, les Irakiens doivent avoir le droit à l’auto-détermination, le droit de construire leur propre État et leur propre futur, ainsi que de mener les affaires intérieures après des élections organisées en concertation avec l’ONU. Le vice-président syrien a mis en garde contre toute erreur dans le processus d’unification nationale qui pourrait avoir un impact sérieux sur l’ensemble de la population irakienne.
Ainsi, interrogé sur l’hypothèse de l’établissement d’une fédération en Irak, Abdul Haleem Khaddam a indiqué que tout ce qui concerne les structures légales, politiques et constitutionnelles de l’Irak doit être décidé aux termes d’élections libres. Personne ne peut prendre de décisions sans que le peuple irakien n’ait décidé, a-t-il conclu.
Concernant la coordinations entre la Syrie, la Turquie et l’Iran dans le dossier irakien, le vice-président syrien a simplement déclaré : « Tous les pays arabes ainsi que l’Iran et la Turquie sont concernés par la situation en Irak et appellent à la fin de l’occupation, à la libération du pays et au transfert du pouvoir au peuple irakien ».
Enfin, il a stigmatisé les intentions israéliennes de développer de nouvelles colonies dans le plateau du Golan. Selon lui, « de telles mesures et d’autres qui sont prises dans les territoires occupés palestiniens confirment qu’Israël persiste à s’opposer à la paix et à réaliser le projet expansionniste sioniste qui s’oppose fondamentalement à toute la nation arabe et à son avenir ».
Le vice-Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a cependant démenti, vendredi 2 janvier, les propos du ministre de l’Agriculture, Yisrael Katz, qui avait déclaré que le gouvernement avait donné son accord à une extension des colonies dans le Golan. Les États-Unis avaient immédiatement demandé des explications à Israël, qui a simplement répondu que les propos du ministre ne reflétaient pas la position officielle du gouvernement. Ehud Olmert, qui s’exprimait dans l’émission « Hardtalk » de la BBC, a démenti que cet épisode ait suscité le chaos au sein du gouvernement. Deux parlementaires du Meretz, Yossi Sarid et Ran Cohen, ont cependant demandé à Ariel Sharon de renvoyer son ministre.

Source
Syria Times (Syrie)

« Khaddam stresses Syrias position in support of Iraqi people », Syria Times, 4 janvier 2004. « Olmert denies plans to expand settlement on Golan Heights », Ha’aretz, 4 janvier 2004.