Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a accusé, lundi 19 janvier 2004, le Premier ministre palestinien, Ahmed Qureih, d’éviter toute rencontre avec lui. Au cours d’une réunion devant la commission de la Knesset consacrée aux Affaires étrangères et à la Défense, Ariel Sharon a révélé que son homologue palestinien avait rencontré, mardi 13 janvier, le leader d’opposition Shimon Peres, au domicile de l’émissaire onusien pour le Proche-Orient, Terje Roed-Larsen, à Tel-Aviv. Il a ensuite accusé le parlementaire travailliste, Haim Ramon, dont il avait récemment révélé la rencontre avec le négociateur en chef palestinien, Saeb Erekat, de l’avoir « durement critiqué » au cours de cette réunion, qui s’est tenue au domicile de l’ambassadeur états-unien, Dan Kurzter.
Les parlementaires de l’opposition se sont indignés devant l’utilisation par le Premier ministre des services de renseignement « à des fins politiques ». Pour Shimon Peres, « il est impensable que Sharon puisse utiliser les services de renseigement pour des raisons politiques. De telles choses n’ont pas cours dans les régimes démocratiques. En tant que leader d’opposition, j’ai légalement le droit de rencontrer qui je veux et le Premier ministre ne peut pas révéler d’informations en vue de donner l’impression que mes rencontres sont illégales ».
Le Parti travailliste appelle à l’établissement d’une enquête indépendante afin de vérifier si le Premier ministre a ordonné aux services de sécurité de surveiller ses activités.
Dans le même temps, le cabinet d’Ahmed Qureih a démenti que le Premier ministre palestinien ait rencontré Shimon Peres.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Peres : PM using intelligence information against Labor », par Gil Hoffman et Herb Keinon, Jerusalem Post, 19 janvier 2004.