A. Éducation

42. Objectifs. La mission du programme d’éducation est de donner aux réfugiés palestiniens des connaissances de base et un ensemble de compétences qui développent leur potentiel humain et leur permettent de devenir des membres autonomes productifs de leur communauté. Le programme est adapté à l’identité et au patrimoine des réfugiés. Il vise à inculquer aux élèves réfugiés un esprit d’interdépendance et de tolérance vis-à-vis des individus et des groupes dont ils diffèrent. Il visait aussi à leur faire prendre conscience des droits fondamentaux de l’homme et à promouvoir ceux-ci. L’objectif ce faisant était de préparer les élèves réfugiés à faire face aux défis et aux incertitudes multiples d’un monde en rapide mutation, et à bien se défendre dans l’enseignement supérieur et sur le marché du travail. Le Département de l’éducation de l’Office entendait remplir cette mission en appliquant quatre principaux programmes : enseignement général, formation pédagogique, enseignement professionnel et technique et planification et gestion de l’enseignement.

43. Enseignement primaire et primaire supérieur. Le programme d’éducation de base de l’Office comprend un cycle primaire de six ans et un cycle primaire supérieur de trois ou de quatre ans, en fonction du système appliqué par les autorités du pays d’accueil, que suit l’Office. Durant l’année 2002/03, les 651 écoles gérées par l’Office dans ces cinq zones d’opérations ont accueilli au total 488 657 élèves. Le nombre total des élèves scolarisés a augmenté de 1,04 %, soit 5 006 élèves, par rapport à l’année 2001/02, mais cette croissance a été inégalement répartie. Elle est restée forte en Cisjordanie et dans la bande de Gaza (2,53 % et 2,36 % respectivement), mais elle a été répartie au Liban, en République arabe syrienne et en Jordanie (-0,39 %, -0,23 % et -0,41 % respectivement). Ces tendances s’expliquaient notamment par l’accroissement naturel de la population réfugiée, le transfert d’élèves réfugiés d’écoles de l’Office à des écoles publiques et le transfert d’élèves réfugiés d’écoles privées à des écoles de l’Office. Les écoles des zones d’opérations de la Jordanie et de la bande de Gaza ont accueilli chacune un tiers environ du nombre total d’élèves inscrits dans les établissements de l’Office. Le système scolaire de l’Office a continué de maintenir une stricte égalité entre les sexes, 50,1 % des élèves inscrits étant des filles. En application d’accords d’échanges conclus avec les autorités d’accueil en vue d’assurer un enseignement scolaire dans les régions les plus éloignées, 216 676 élèves réfugiés auraient été inscrits dans les écoles publiques et privées du cycle primaire et primaire supérieur. Trente-neuf mille quatre-vingt-quatre élèves non réfugiés fréquentaient des écoles de l’Office aux niveaux primaire et primaire supérieur.

44. Enseignement secondaire. L’Office a pu assurer quelques classes d’enseignement secondaire dans la zone du Liban en vue de remédier au faible nombre de places dont bénéficient les réfugiés palestiniens dans les écoles publiques et aux frais d’inscription prohibitifs dans les écoles privées. Les cinq établissements secondaires des camps de Burj el-Barajneh, Ein el-Hilweh, Rashidieh, Beddawi et Wavel ont accueilli 2 292 élèves au total en 2002/03. Selon les estimations de l’Office, 70 413 élèves réfugiés étudiaient dans des écoles secondaires publiques et privées des différentes zones.

45. Infrastructures. L’augmentation des taux de scolarisation, la nécessité qui en découle d’accueillir de nouveaux élèves et la volonté d’offrir un cadre plus propice à l’apprentissage ont nécessité que l’Office continue de maintenir en état et d’améliorer ses infrastructures d’éducation. Les effectifs ont augmenté plus vite que la capacité des infrastructures d’éducation de l’Office. Entre les années 1993/94 et 2002/03, le nombre de bâtiments scolaires s’est accru de 0,97 %, le nombre d’écoles de 2,5 % et le taux de scolarisation de 23,1 %. Le système d’éducation de l’Office est toujours surchargé, le nombre moyen d’élèves par classe dans l’ensemble des établissements atteignant 42,2 en 2002/03. C’est dans la bande de Gaza que le taux d’occupation était le plus élevé (47,1 élèves par classe) et au Liban le plus bas (36,4 élèves). De nombreuses écoles de l’Office, en particulier celles construites dans les années 60, se sont dégradées, problème exacerbé par le manque de ressources nécessaires à un entretien correct des établissements. L’Office a continué de mobiliser des fonds au profit de projets d’amélioration et d’expansion des infrastructures d’éducation. Le nombre d’écoles gérées par l’Office a augmenté, passant de 644 en 2001/02 à 656 en 2002/03. Les nouvelles écoles, plus grandes, sont équipées de salles de classe suffisamment spacieuses, de laboratoires, de bibliothèques, de salles d’ordinateurs et de cours de récréation. Les travaux ainsi réalisés ont contribué à la réduction des frais de fonctionnement des écoles et à l’amélioration du cadre scolaire. Durant la période considérée, l’Office a achevé la construction de 8 bâtiments scolaires, de 89 salles de classe supplémentaires (pour éviter que les locaux disponibles accueillent une troisième classe par roulement et pour remplacer les salles de classe devenues insalubres ou dégradées), de 18 salles à usage spécialisé, de 9 citernes d’eau et de 3 cantines. Au total, 11 bâtiments scolaires, 96 salles de classe et 21 salles à usage spécialisé sont en construction.

46. Système des classes alternées. Constatant que les taux de scolarisation excédaient les capacités infrastructurelles existantes et qu’il n’était pas possible, faute de ressources suffisantes, de construire à un rythme suffisant, l’Office a dû adopter le système consistant à héberger deux écoles, administrées séparément, dans un même bâtiment et à faire travailler leurs élèves en alternance. L’Office s’efforce de réduire le nombre d’écoles fonctionnant selon ce principe. Toutefois, malgré le programme élargi de construction d’écoles entrepris depuis 1993 dans le cadre du Programme pour la mise en oeuvre de la paix, seule une légère amélioration a été enregistrée quant au pourcentage d’établissements soumis à ce régime entre les années scolaires 1992/93 (75 %) et 2002/03 (77,1 %). Le Département de l’éducation a dû maintenir une grande partie de ses prévisions sur la base du système de classes alternées pour éviter d’avoir à faire utiliser les locaux par un troisième groupe d’élèves, ce qui aurait pour conséquence de réduire encore plus le temps d’enseignement, de limiter les activités périscolaires et d’accroître les dépenses d’entretien.

47. Location de bâtiments scolaires. L’Office a déjà été contraint d’accueillir des élèves dans des bâtiments loués, pour la plupart situés en dehors des camps de réfugiés. Ces locaux n’offraient pas en général l’espace approprié pour des salles de classe et les installations nécessaires aux activités scolaires et périscolaires et n’étaient pas suffisamment éclairés et ventilés. Les élèves et les enseignants s’y trouvaient à l’étroit, et les coûts étaient d’autant plus élevés que les salles étaient trop petites pour accueillir le nombre optimal d’élèves. En 2002/03, le taux d’occupation des classes dans les locaux loués étaient de 29,91 en moyenne, contre 44,3 dans les écoles construites par l’Office du fait que les salles de classe disponibles étaient plus petites. L’Office s’était fixé comme objectif de remplacer tous les locaux loués par des écoles construites selon son cahier des charges, sous réserve de l’obtention des ressources et des terrains nécessaires. Grâce aux fonds alloués au projet, l’Office a réussi à réduire de 18,1 % le nombre de bâtiments loués, le ramenant de 94 en 1993/94 à 77 en 2002/03. Les 77 bâtiments loués abritaient 113 écoles, dont la plus forte proportion se trouvaient au Liban et en Cisjordanie.

48. Réforme de l’enseignement par les pays d’accueil. Ayant continué d’aligner son programme d’éducation sur ceux des pays d’accueil, l’Office doit introduire des modifications similaires dans ses écoles dès que les autorités locales modifient leurs programmes d’enseignement. Le changement le plus important à cet égard est la prolongation du cycle d’enseignement primaire de 9 à 10 ans dans le territoire palestinien occupé. L’Office n’a pas pu introduire la dixième année, faute de ressources suffisantes. L’Autorité palestinienne a par conséquent accueilli les élèves de dixième année dans ses écoles. Un nouveau programme palestinien a été introduit en première et en sixième année en 2000/01, en deuxième et en septième année en 2001/02, et en troisième et huitième année en 2002/03 pour remplacer le programme jordanien en Cisjordanie et le programme égyptien dans la bande de Gaza. En République arabe syrienne, un nouveau plan d’études, des programmes d’enseignement et des manuels des cycles primaire et préparatoire également nouveaux ont été progressivement introduits. La nouvelle formule de la sixième année de l’enseignement primaire a été adoptée par toutes les écoles de l’Office en 2002/03, et celle de la septième année par certaines écoles de l’Office et certains établissements publics. L’Office a introduit l’informatique dans les classes de huitième année à la suite de l’introduction de cet enseignement dans les écoles publiques. En Jordanie, durant la période considérée, des cours d’informatique ont été introduits dans les écoles publiques, dans les classes de septième année, dans le cycle primaire supérieur.

49. Cours de rattrapage et enseignement spécial. Les cours de rattrapage et les programmes d’enseignement spécial proposés par l’Office visent à maintenir le niveau des résultats des élèves et à permettre à ceux qui ont des difficultés d’assimilation de tirer pleinement parti des cours d’enseignement général qu’il dispense. Les mesures prises comportent notamment l’organisation de cours de rattrapage, d’heures de cours supplémentaires facultatives et de programmes audiovisuels ainsi que l’utilisation de moyens pédagogiques destinés à enrichir les programmes et de matériel d’études à domicile. En 2002/03, 850 élèves lents, 1 138 élèves ayant besoin de cours de rattrapage, 11 enfants aveugles, 81 enfants sourds et 115 enfants handicapés ont pu en bénéficier. Vu la difficulté de financer durablement un projet d’éducation spécialisée, l’Office a essayé de venir en aide à tous les élèves ayant des difficultés sans engager de dépenses supplémentaires, en se servant des ressources et des compétences disponibles.

50. Conseils scolaires. Des conseils scolaires étaient en place dans toutes les écoles de l’Office. Composés chacun de 10 membres, à savoir le directeur (qui préside), 3 enseignants, 3 membres représentant la société locale et 3 élèves, ils ont contribué à maintenir la coopération entre les écoles et la société locale.

51. Formation professionnelle et technique. En 2002/03, les huit centres de formation professionnelle et technique de l’Office dans les cinq zones d’opérations ont accueilli au total 5 101 élèves, soit une augmentation de 210 élèves par rapport à l’année précédente. Vingt-deux cours de formation professionnelle de deux ans de niveau postpréparatoire et 32 cours semi-professionnels ou techniques de deux ans de niveau postsecondaire ont été offerts aux jeunes gens et aux jeunes filles dans divers domaines techniques, paramédicaux et commerciaux. Les femmes représentaient 64,17 % des inscrits aux cours semi-professionnels ou techniques en 2002/03. La teneur des cours varie selon les centres en fonction des besoins du marché local du travail et des possibilités de formation offertes par d’autres établissements. En raison de ses difficultés financières, l’Office n’a pas pu ouvrir de nouveaux cours ni accroître la capacité des cours existants sans en supprimer d’autres. Outre les cours de formation de deux ans, les centres de l’Office en Jordanie, en Cisjordanie, en République arabe syrienne, au Liban et dans la bande de Gaza offraient des stages de courte durée (33 semaines au maximum), organisés sur une base ponctuelle en coopération avec des organisations gouvernementales et non gouvernementales ou l’Autorité palestinienne. Durant l’année 2002/03, 654 stagiaires se sont inscrits dans 15 cours recouvrant des disciplines extrêmement variées. En outre, une académie régionale Cisco a été ouverte au centre de formation de Kalandia, ce qui porte à six le nombre d’académies locales.

52. Cours de formation. En 2002/03, les centres de formation de l’Office offraient 22 cours de formation professionnelle dans les domaines de la mécanique, de l’électricité et de la construction, ainsi que des cours de formation professionnelle pour les femmes, et 32 cours de formation technique et semi-professionnelle dans les domaines techniques, paramédicaux, commerciaux et dans celui des arts ménagers. Durant l’année considérée, l’Office a introduit de nouveaux cours favorisant mieux l’embauche, notamment dans les domaines du contrôle électronique, des applications informatiques, de la banque, du marketing et de la gestion financière, des télécommunications et de la confection. Les cours de formation sont ouverts aux stagiaires des deux sexes, à l’exception du Centre de formation pour femmes de Ramallah.

53. Formation pédagogique. Les trois antennes de la faculté des sciences de l’éducation en Jordanie et en Cisjordanie ont continué à dispenser une formation préalable à l’emploi débouchant sur un premier grade universitaire, dans le cadre du processus de recyclage du personnel enseignant de l’Office qui vise à s’aligner sur les réformes de l’enseignement lancées par le Gouvernement jordanien et l’Autorité palestinienne. Le programme de formation avant l’emploi, d’une durée de quatre ans, qui débouche sur un diplôme universitaire, a accueilli 1 035 diplômés du secondaire, dont 684 femmes. Durant la période considérée, 230 stagiaires ont terminé une formation avant l’emploi. Sur les 199 inscrits au programme de formation avant l’emploi qui avaient déjà obtenu un diplôme dans les trois antennes, 167 ont été recrutés par l’Office en 2001/02. Par ailleurs, 71 étudiants ont terminé leur formation au centre de Siblin en 2001/02 et tous ont été recrutés par l’Office en 2002/03.

54. Institut des sciences de l’éducation. L’Office a continué d’améliorer les compétences professionnelles de ses enseignants, principaux et directeurs d’école, grâce à son programme de formation en cours d’emploi dispensé par l’Institut des sciences de l’éducation UNRWA/UNESCO, avec la coopération des cinq centres de formation pédagogique. En 2002/03, 921 enseignants, principaux et directeurs d’école des cinq zones d’opérations y ont participé. Il s’agissait de cours de un à deux ans pour 521 des stagiaires, tandis que les 400 autres étaient de nouveaux enseignants recrutés conformément au nouveau règlement du personnel de l’Office ou des enseignants contractuels titularisés. Les activités de formation en cours d’emploi portaient sur la planification, l’organisation et l’élaboration de programmes de formation et de matériels didactiques.

55. Bourses universitaires. Depuis 1997/98, l’Office, en butte à des difficultés financières, a dû cesser de subventionner le sous-programme de bourses à l’aide de son budget ordinaire. Néanmoins, il a continué d’aider certains étudiants avec des fonds destinés aux projets et continuera de le faire jusqu’à ce que les intéressés obtiennent leur diplôme. En 2001/02, 140 étudiants ont obtenu leur diplôme et 1 a échoué ; le nombre d’étudiants qui poursuivaient leurs études était de 56, dont 27 femmes. À la fin de la période considérée, les étudiants étaient répartis dans 10 universités de six pays du Moyen-Orient. Tous les boursiers étudiaient la médecine. Le montant annuel des bourses était compris entre 200 et 1 000 dollars, en fonction des frais d’inscription.

56. Placement et orientation professionnelle. L’Office a proposé des services de placement et d’orientation professionnelle aux réfugiés palestiniens diplômés de ses centres de formation et d’autres établissements afin de leur faciliter l’accès à l’emploi. Ces services ont été proposés aux élèves des écoles primaires de l’Office et des écoles secondaires publiques afin de leur faire connaître les possibilités offertes par les centres de formation de l’Office, qui a continué à suivre le cheminement professionnel de ses diplômés et le déroulement de leur carrière après le premier emploi. Sur les 2 132 élèves sortis des centres de formation de l’Office en 2000/01, 1 556, soit 73 %, occupaient un emploi en 2002. Les bureaux de placement et d’orientation professionnelle de l’Office ont facilité le travail des recruteurs, aidé à trouver des candidats ayant les compétences voulues et informé les candidats des possibilités d’emploi. En outre, l’Office a effectué des enquêtes périodiques sur la demande de main-d’oeuvre afin de mieux adapter ses cours de formation aux exigences du marché du travail. Sur la base des résultats des enquêtes, de nouvelles formations ont été introduites dans les centres de formation professionnelle, en vue d’améliorer les compétences en matière de communication, de créativité, de relations interpersonnelles, d’informatique, et de refléter l’adoption du projet d’autonomisation fondée sur la langue anglaise. En conséquence, de nouveaux cours ont été proposés, tels que celui sur la banque et la gestion financière au centre de formation de Damas.

57. Budget-programme et gestion. L’enseignement est resté le principal domaine d’activité de l’Office, les 17 047 personnes qui y sont employées (personnel enseignant et administratif) représentant 72 % environ de l’ensemble de ses effectifs. Le budget-programme de l’enseignement pour l’année 2003 s’élevait à 179 millions de dollars, soit 52 % du montant total du budget de l’Office. Les dépenses effectives encourues en 2002 se sont élevées à 175 450 000 dollars, soit 60 % du total des dépenses de l’Office. Dans toutes les zones d’opérations, à l’exception de Gaza, on a demandé aux élèves et aux stagiaires des contributions symboliques et facultatives pour améliorer l’équipement et les installations des écoles et centres de formation. Les contributions ainsi reçues en 2002/03 se sont montées au total à 515 808 dollars. Les collectivités ont aussi soutenu le programme d’enseignement par des dons de matériel, de mobilier et de fournitures, de photocopieuses, de magnétophones, de magnétoscopes, de rétroprojecteurs, de micro-ordinateurs, d’imprimantes et d’autres articles.

58. Projets spéciaux. L’initiative informatique en faveur des centres de formation professionnelle lancée en 1998 s’est poursuivie et a entraîné une amélioration de la formation technique et de la gestion dans les huit centres de formation professionnelle de l’Office. L’action entreprise au cours de la période considérée a appuyé les efforts visant à satisfaire les exigences croissantes du programme du pays hôte et l’évolution des besoins du marché qui nécessitent l’information d’un ensemble de spécialités de formation. Également au titre de la phase IV, des efforts ont été faits pour établir un service de la technologie de l’information dans le département de l’éducation en vue de rationaliser les activités dans ce domaine, et pour moderniser les laboratoires informatiques dans chaque centre de formation professionnelle. Durant la phase IV, le département de l’éducation a assuré le respect des droits de la propriété intellectuelle, comme prévu par les textes de l’OMC. Durant la phase IV, des instructeurs en informatique ont été formés et certifiés, des instructeurs de formation technique et professionnelle et des enseignants de haut niveau ont suivi une formation de l’ICDL en vue d’obtenir leur " permis de conduire international d’ordinateurs ". Le centre de formation de Kalandia a été institué académie locale Cisco. La pleine coordination et coopération d’un important donateur et du personnel de l’enseignement de haut niveau au siège et dans les cinq zones d’opérations a permis de mettre au point un plan de développement quinquennal (2000-2004). Le plan proposé pour l’année 2002/03 a été mené à bien, couvrant les cinq domaines suivants : planification de l’éducation ; valorisation des ressources humaines et perfectionnement des cadres ; formation professionnelle et technique ; système de gestion des activités d’enseignement ; personnel et finances. Dans le cadre de ce plan, un projet visant à poursuivre le perfectionnement des cadres à tous les niveaux au sein du programme d’enseignement de l’Office et à permettre aux écoles de jouer le rôle de centres de perfectionnement a été proposé. Une formation poussée du personnel de l’enseignement concerné au niveau des gestionnaires et des écoles a démarré en vue d’améliorer la façon dont ce personnel de l’Office gère, fait fonctionner et planifie les systèmes éducatifs appropriés au niveau des écoles, des régions, des zones d’opérations et du siège. Au cours de l’année écoulée, le département de l’éducation de l’UNRWA a travaillé à un projet pilote, le projet de développement des compétences en anglais (l’anglais pour l’autonomisation), qui cible les instructeurs et les stagiaires des centres de formation professionnelle de l’UNRWA dans le secteur d’opérations de Jordanie en vue de leur donner une formation dynamique afin de leur donner les moyens de communiquer en anglais comme cela est nécessaire dans un monde du travail anglophone. À cette fin, des études de marché régionales ont été conduites, des professeurs d’anglais ont été formés à l’élaboration de programmes et à la rédaction de textes anglais spécialisés pour les cours de formation professionnelle et un projet de manuel de base a été produit en septembre 2002 et tiré à 1 000 exemplaires pour les stages de mécanique.

59. Enseignement de la tolérance et du règlement des différends. En décembre 1999, l’Office a lancé un projet financé par des donateurs afin d’appuyer et de renforcer encore les efforts qu’il déploie pour étoffer le matériel pédagogique existant et promouvoir l’idée et le principe des droits fondamentaux de l’homme, mieux faire comprendre l’importance de la tolérance et former les enfants et les adolescents palestiniens réfugiés aux moyens non violents de régler les différends, en mettant l’accent sur les techniques de médiation par les pairs (en Cisjordanie et dans la bande de Gaza). Des outils d’acquisition ont été conçus pour les études sociales, l’apprentissage de la langue arabe et l’éducation islamique. À ce titre, les manuels destinés aux enseignants et les cahiers d’exercices à l’intention des étudiants ont été élaborés. Six récits écrits par des enfants sur le thème des droits de l’homme ont été distribués à tous les élèves de la quatrième à la neuvième année en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. En 2002, ces histoires ont imprimées et distribuées dans les écoles dans les zones d’opérations de la République arabe syrienne, du Liban et de la Jordanie. Des ateliers de formation des formateurs se sont tenus en vue de former les enseignants à l’utilisation de ces histoires dans des situations d’enseignement réelles. Des programmes de formation des enseignants en Jordanie, en République arabe syrienne et au Liban ont été élaborés. En août 2002, l’Office a commencé la mise en oeuvre d’un projet similaire intitulé " Promouvoir la tolérance, le règlement des conflits et les notions fondamentales des droits de l’homme " dans les zones d’opérations de la Jordanie, de la République arabe syrienne et du Liban. Ce projet est financé par le Gouvernement allemand et cible les élèves de la cinquième à la huitième année d’études dans 49 écoles pilotes et plus de 300 directeurs d’école. Les professeurs principaux ont été formés aux stratégies relatives à l’enseignement de la tolérance, au règlement des conflits et aux notions fondamentales relatives aux droits de l’homme. Des moyens pédagogiques destinés aux étudiants ont été établis, ainsi que des guides visant à aider les enseignants à utiliser ceux-ci dans la pratique.

60. Incidences de l’insuffisance du financement. L’insuffisance du financement disponible a directement compromis la capacité du programme d’enseignement de se développer au même rythme que la population bénéficiaire. Il en a notamment résulté une réduction des interactions entre enseignants et élèves, un alourdissement de la charge de travail du corps enseignant et des surveillants, et des difficultés pour le recrutement d’enseignants qualifiés selon le nouveau barème de traitements. Les difficultés financières ont aussi empêché l’Office de s’aligner sur les réformes de l’enseignement introduites par les autorités des pays d’accueil, ce qui a accru l’écart entre le système éducatif de l’Office et celui de ces pays et compromis les efforts d’harmonisation en cours. La réduction des crédits d’entretien et les restrictions budgétaires relatives aux matériels et aux fournitures nécessaires à la formation professionnelle ont également compromis le financement du programme d’enseignement, entraînant une détérioration des infrastructures d’enseignement et l’utilisation par les stagiaires de matériel et de fournitures obsolètes. Le système de classes alternées a continué d’être un handicap, avec 77,1 % d’établissements soumis à ce régime. De plus, l’Office n’a pas été en mesure de résoudre le problème posé par la location de bâtiments scolaires inadaptés. Au cours de la période considérée, le taux d’occupation moyen des classes continuait d’être élevé et atteignait en moyenne 42,9. Le manque de ressources a par ailleurs empêché l’Office d’offrir de nouveaux cours dans les centres de formation professionnelle et a porté préjudice à la qualité de l’enseignement et à la capacité d’apprentissage des enfants, notamment faute d’un nombre suffisant d’outils pédagogiques. La réduction du montant affecté au financement des frais de voyage des cadres en poste au Siège risquait également de nuire à la qualité de la formation dispensée aux enseignants en cours d’emploi.

61. Coopération avec les autorités locales. L’Office a continué d’aligner son programme d’enseignement de base sur ceux des pays d’accueil. Le personnel enseignant de l’Office a continué de participer à toutes les grandes activités de développement de l’enseignement des autorités locales dans tous les domaines.

62. Coopération entre l’UNESCO, l’UNICEF et la Ligue des États arabes. Le programme d’enseignement de l’Office a été administré en coopération avec l’UNESCO, qui a continué de financer six postes d’administrateur et de spécialiste de haut niveau, dont celui du Directeur de l’éducation. Sur ces six postes, deux étaient des postes internationaux financés à l’aide d’un prêt non remboursable consenti par l’UNESCO, et quatre étaient des postes locaux, également financés par l’UNESCO. La douzième réunion annuelle de l’Office et du Conseil de la Ligue des États arabes pour l’éducation des enfants de Palestine s’est tenue au Caire en décembre 2002. Le Conseil s’est félicité des efforts déployés par l’Office pour fournir des services éducatifs aux enfants et aux adolescents palestiniens réfugiés en dépit de ses difficultés financières. L’Office a pris part à la trente-deuxième Conférence générale de l’UNESCO, tenue du 18 au 22 septembre 2002, à Paris. En coopération avec l’UNICEF, le bureau de Gaza a dispensé une formation aux conseillers pour leur permettre d’apporter un soutien psychologique. En outre, en République arabe syrienne, des cours ont été dispensés aux enseignants dans le cadre du programme d’enseignement mené en coopération avec l’UNICEF afin de les former à l’éducation sanitaire, à l’éducation pour tous et aux droits de l’enfant.

63. Éducation compensatoire d’urgence. Pendant la période considérée, les restrictions imposées par les autorités israéliennes à la liberté de mouvement des Palestiniens en Cisjordanie ont entraîné la perte de 1 372 jours de classe, soit une moyenne de 14,4 jours par école, et de 31 874 journées d’enseignant, soit une moyenne de 134 enseignants absents par jour, représentant 7 % du corps enseignant. Les trois centres de formation de l’Office ont perdu en tout 3 956 journées de travail. En mars 2003, quelque 283 enseignants supplémentaires avaient été recrutés par l’Office à la suite de l’appel d’urgence, dont 126 pour remplacer les enseignants qui ne pouvaient se rendre à leur travail et 157 pour étendre les cours de rattrapage aux élèves en difficulté. Plusieurs autres mesures ont été prises pour veiller à ce que les enseignants aient accès aux établissements scolaires, notamment le déploiement de professeurs recrutés dans le cadre du programme de création d’emplois, l’utilisation d’un programme de formation de diplômés financé par l’appel d’urgence, et des échanges temporaires de professeurs entre les écoles de l’Office et celles de l’Autorité palestinienne. Dans la bande de Gaza, des programmes d’enseignement compensatoire ont été dispensés en vertu d’appels d’urgence pour répondre aux besoins d’environ 40 000 élèves ayant à rattraper des journées de classe perdues et pour remédier aux effets de la crise actuelle sur les résultats scolaires. Le taux d’échec aux examens indiquait une baisse du niveau scolaire, tendance à laquelle les programmes d’enseignement compensatoire d’urgence tentaient de remédier. C’est ainsi que le taux de réussite des enfants inscrits du CE2 jusqu’à la 3e et ayant bénéficié des cours de rattrapage entre mars et mai 2003 dans la bande de Gaza est passé, dans l’enseignement en arabe, de 39 % à 80,9 %.

B. Santé

64. Objectifs. Le programme de soins de santé de l’Office vise à protéger, préserver et promouvoir la santé des réfugiés de Palestine et à répondre à leurs besoins fondamentaux en la matière, conformément aux principes et règles de l’OMS et aux normes des services de santé publique de la région. La stratégie de l’Office est axée sur la préservation de l’investissement durable réalisé dans les soins de santé primaires, sur le renforcement de la création de capacités institutionnelles et la valorisation des ressources humaines, sur l’amélioration de la qualité des services de santé de base fournis aux réfugiés de Palestine et sur l’harmonisation des politiques et normes avec celles des autorités d’accueil en matière de santé. En 2002-2003, les priorités du programme sont demeurées les suivantes : améliorer les services de soins de santé primaires, en accordant une attention particulière à la santé maternelle, à la planification familiale, à la santé infantile et à la lutte intégrée contre les maladies ; assurer la rentabilité en utilisant des technologies appropriées telles que la mécanisation du ramassage et de l’évacuation des déchets afin de réduire les dépenses récurrentes de personnel ; tirer le meilleur parti des ressources en vue d’obtenir de meilleurs résultats ; améliorer l’infrastructure sanitaire dans les camps de réfugiés en finançant, entre autres projets, des projets d’adduction d’eau, d’assainissement et de drainage, ainsi que de gestion des déchets solides.

65. Conséquences pour le programme de santé de la situation d’urgence dans le territoire palestinien occupé. Les troubles qui perdurent dans le territoire palestinien occupé et les incursions répétées de l’armée israélienne dans les camps de réfugiés, villes et villages ont entraîné une hausse de la demande de services de consultation externe fournis par l’Office au cours de la période considérée. Les restrictions à la liberté de mouvement imposées par les forces israéliennes ont empêché ou retardé la fourniture d’une assistance médicale d’urgence aux réfugiés de Palestine, en particulier dans les camps. De plus, les restrictions imposées par les Israéliens ont provoqué une pénurie d’eau, d’électricité et de fournitures médicales, et ont entravé l’accès aux soins de santé. Le personnel médical de l’Office a travaillé dans des conditions dangereuses en fournissant des services de santé d’urgence. Au cours de la période considérée, les consultations médicales ont augmenté de 45,1 % dans la bande de Gaza et de 40,3 % en Cisjordanie. En raison des opérations militaires israéliennes et des restrictions à la liberté de mouvement imposées par Israël, 7 881 heures de travail ont été perdues en Cisjordanie pendant la période considérée. L’Office a cherché à répondre aux demandes de soins supplémentaires dans le cadre de ses interventions d’urgence. Toutefois, les indicateurs relatifs à l’état sanitaire et nutritionnel des réfugiés palestiniens évoluaient de manière préoccupante. Dans le territoire palestinien occupé, une enquête réalisée par plusieurs organisations auprès de communautés vivant en zone urbaine ou rurale ou dans des camps a révélé que, parmi les enfants âgés de moins de 5 ans, 13,2 % dans la bande de Gaza et 4,3 % en Cisjordanie souffraient de malnutrition aiguë, et que 17,5 % des enfants de la bande de Gaza et 7,9 % des enfants de Cisjordanie souffraient de malnutrition chronique. En outre, cette étude a montré que plus de 40 % des femmes en âge de procréer souffraient d’une anémie ferriprive. Des évaluations rapides menées par l’Office et une étude financée par des donateurs sur la manière dont sont fournies les prestations dans les établissements de soins de santé primaires du Ministère de la santé de l’Autorité palestinienne, de l’Office et d’ONG ont montré les conséquences que pouvait avoir le fait de retarder ou de refuser des services de santé préventive : le nombre de nourrissons ayant un poids insuffisant à la naissance avait augmenté de 25 %, la surveillance régulière de la croissance des enfants avait baissé de plus de 5 % et le nombre de jeunes enfants vaccinés à la date fixée en Cisjordanie avait chuté d’environ 36 %. La destruction des équipements des camps et la contamination croisée ont entraîné une épidémie de maladie diarrhéique dans le camp de Balata au cours de la période considérée. Ces perturbations, qui ont touché le taux de couverture et la qualité des services de soins maternels et infantiles, le programme élargi de vaccination et le traitement des maladies non transmissibles, ont mis en péril les progrès constants réalisés par l’Office en matière de soins de santé primaires et risquaient de provoquer une autre épidémie ou la transmission transfrontière d’infections dans la région. Les restrictions à la liberté de mouvement ont également eu des conséquences sur les programmes de renforcement des capacités et le perfectionnement du personnel.

66. Situation sanitaire. Le profil démographique et épidémiologique actuel des réfugiés de Palestine rappelle la situation de nombreuses populations passant d’un stade de développement à un stade développé et présente de nombreux points propres à ces deux stades. Si la situation en ce qui concerne les maladies évitables par la vaccination était bien maîtrisée, la prévalence des maladies transmises par véhicules et par vecteurs était toujours élevée ; la morbidité et la mortalité dues à des maladies chroniques non transmissibles comme le diabète sucré et l’hypertension étaient en progression. Des maladies mortelles telles que le paludisme, la syphilis et le tétanos néonatal avaient été éliminées depuis longtemps, et aucun cas de poliomyélite n’avait été signalé parmi les réfugiés depuis 1993. De plus, l’Office opère dans une région où la prévalence du VIH/sida est très faible. Toutefois, les données régionales relatives à l’incidence des maladies sexuellement transmissibles étaient préoccupantes. Les femmes en âge de procréer et les enfants de moins de 15 ans représentaient environ 58 % de la population. Les taux bruts de natalité atteignaient jusqu’à 40,7 ‰ de la population dans la bande de Gaza, 37 en Cisjordanie, 30 en République arabe syrienne, 29 en Jordanie et 23 au Liban. Le taux global de fécondité était estimé à 3,5, le taux le plus élevé (soit 4,4) étant enregistré dans la bande de Gaza. L’âge moyen des femmes au mariage était de 19,7 ans dans l’ensemble des zones d’opérations, plus de 36 % des filles de la population réfugiée dans la bande de Gaza se mariant à l’âge de 18 ans ou avant d’avoir atteint cet âge. Les naissances étaient généralement rapprochées, 22 % des femmes en Cisjordanie ayant des enfants à moins de 18 mois d’intervalle.

67. Soins de santé primaires. Le programme de soins de santé de l’Office est resté axé sur les soins de santé primaires d’ensemble, qui comprennent une vaste gamme de soins de santé maternelle et infantile et de services de planification familiale ; des services de médecine scolaire ; des activités d’éducation et de promotion en matière de santé ; des soins ambulatoires ; la prévention et l’éradication des maladies transmissibles et non transmissibles et des soins spécialisés, une attention particulière étant accordée à la gynécologie et à l’obstétrique ainsi qu’à la cardiologie. Ces services ont été complétés par des soins dentaires et des services d’appui essentiels tels que la radiographie et les analyses de laboratoire (voir annexe I, tableau 6). Au cours de la période considérée, les hôpitaux de jour de l’Office ont assuré 8 290 460 consultations médicales et 583 528 consultations dentaires, ainsi que 1 181 347 services infirmiers tels que pansements et injections. Les fournitures médicales essentielles et la rééducation des handicapés physiques entraient également dans le cadre du programme de soins de santé primaires. La charge de travail est restée élevée dans les établissements hospitaliers de l’Office, avec une moyenne de 99 consultations médicales quotidiennes par docteur dans toutes les zones d’opérations, ce chiffre atteignant 124 dans la bande de Gaza, à la fin de décembre 2002.

68. Protection et promotion de la santé. Au cours de la période considérée, les centres de soins de santé primaires de l’Office ont fourni des soins préventifs à 195 588 enfants de moins de 3 ans, soit environ 85,1 % de la population réfugiée enregistrée appartenant à cette classe d’âge, et à 79 937 femmes enceintes, ce qui correspondait à environ 60 % des grossesses prévues parmi les femmes de la population de réfugiés en âge de procréer, d’après les taux bruts de natalité actuels. La prévalence des méthodes contraceptives modernes parmi les femmes en âge de procréer qui utilisaient les services maternels de l’Office était d’environ 50 %, dans l’ensemble des zones d’opérations, les taux les plus élevés atteignant environ 65 % en République arabe syrienne et au Liban. Plus de 21 122 utilisatrices de moyens anticonceptionnels ont été enregistrées au cours de cette période, ce qui porte à plus de 94 137 le nombre total d’utilisatrices des services de planification familiale de l’Office. Le bureau de Gaza, qui avait noté par le passé que l’utilisation des services de planification familiale par les réfugiées était en augmentation régulière, a confirmé cette tendance tout en constatant une augmentation du nombre de femmes enceintes enregistrées en vue de recevoir des soins prénatals. L’Office a poursuivi la mise en oeuvre de son système de surveillance de la mortalité maternelle afin de réduire le nombre de cas dus à des causes évitables. Des indicateurs de résultats ont été mis au point et utilisés pour mesurer les progrès réalisés dans la couverture et la qualité des services de santé prénatale et postnatale et de planification familiale. En outre, l’Office a fourni des soins obstétriques dans six services de maternité faisant partie de ses centres de santé les plus importants dans la bande de Gaza et a encouragé, dans toutes les zones d’opérations, les femmes enceintes chez lesquelles la grossesse présente des risques élevés à accoucher dans un hôpital. Dans l’ensemble, 97,3 % des accouchements signalés ont bénéficié de l’assistance de personnel qualifié et 98,7 % des femmes enceintes suivies par l’Office ont été vaccinées contre le tétanos. Conformément à la stratégie recommandée par l’OMS, deux actions de déparasitage ont été menées à bien dans l’ensemble des zones d’opérations à l’intention des enfants d’âge scolaire, qui ont reçu un traitement vermifuge extrêmement efficace en une prise unique. Une étude sur la mortalité infantile et juvénile et une analyse approfondie des cas de mortalité maternelle signalés au cours des huit dernières années ont été réalisées en mars 2003. L’Office a continué à prêter une grande attention au dépistage précoce et au traitement des carences en oligo-éléments, en particulier l’anémie ferriprive, toujours nettement prévalente chez les enfants d’âge préscolaire et les femmes en âge de procréer. L’Office a pris des mesures pour améliorer les spécifications des préparations de fer et d’acide folique destinées aux femmes enceintes et aux enfants dans le cadre de la stratégie pour la prévention et le traitement de l’anémie. Il a également pris des mesures pour enrichir la farine de blé, distribuée dans le cadre de son programme d’aide alimentaire, avec du fer et des folates. L’Office a lancé un modeste programme de santé mentale destiné à fournir des conseils et un appui psychologique dans le cadre de son programme d’assistance humanitaire d’urgence dans le territoire palestinien occupé. Il s’efforce d’établir des liens avec d’autres organisations nationales et internationales menant le même type d’actions, telles que l’UNICEF et l’OMS.

69. Prévention et traitement des maladies. Parmi les activités de l’Office dans ce domaine, on notera la lutte contre les maladies transmissibles évitables grâce à la vaccination et les autres maladies transmissibles importantes sur le plan de la santé publique, la prévention de nouvelles maladies transmissibles telles que le VIH/sida, le traitement des maladies transmissibles qui réapparaissent, telles que la tuberculose, et la prévention et le traitement des maladies non transmissibles liées aux modes de vie, comme le diabète sucré et l’hypertension (voir annexe I, tableau 7). L’Office a continué d’assurer une couverture vaccinale optimale contre les maladies pour lesquelles il existe un vaccin et a participé à des campagnes nationales de vaccination pour l’éradication de la poliomyélite organisées en mai et en juin en République arabe syrienne et au Liban, dans le cadre de la stratégie régionale de l’OMS et en coordination étroite avec les autorités sanitaires locales. Quarante-huit mille enfants ont ainsi été immunisés. Il convient de noter qu’en République arabe syrienne la campagne contre la poliomyélite a été menée en parallèle avec une campagne de vaccination ROR (rougeole, oreillons, rubéole) qui a permis d’immuniser plus de 20 000 enfants. En outre, l’Office a participé à une campagne de vaccination contre la poliomyélite lancée par le Ministère de la santé de l’Autorité palestinienne en octobre/novembre 2002 à Rafah. Il a pris des mesures pour renforcer son système de surveillance des maladies transmissibles, en particulier des maladies pouvant être évitées par la vaccination et d’autres maladies transmissibles importantes sur le plan de la santé publique, telles que la brucellose et la salmonellose. Il a prêté une attention particulière au renforcement des mesures de contrôle et de traitement de la tuberculose et à la coordination de ces mesures avec celles prises par les autorités sanitaires dans toutes les zones d’opérations, en se fondant sur la stratégie de traitement rapide à observation directe. L’Office, par l’intermédiaire de 115 centres de santé, a fourni des soins pour lutter contre les maladies non transmissibles, en mettant l’accent sur le traitement du diabète sucré et de l’hypertension. Environ 105 000 patients en ont bénéficié en 2002, parmi lesquels 23,1 % souffraient de diabète, 48,2 % d’hypertension, et 28,7 % des deux affections. Une étude des dossiers médicaux a été réalisée au début de 2003 dans toutes les zones d’opérations afin d’évaluer la prévalence des facteurs de risque parmi un échantillon de 8 157 patients traités pour une maladie non transmissible dans 30 établissements gérés par l’Office. Il s’agissait également de mesurer l’efficacité du programme et les résultats obtenus sur le plan du respect du traitement, de la stabilisation de la maladie et des complications. Pour l’ensemble des zones d’opérations, 36,4 % des patients diabétiques, 45,5 % des patients hypertendus, 29,4 % des patients atteints des deux maladies et 37,2 % de l’ensemble des patients avaient vu leur état stabilisé. En ce qui concernait les patients atteints d’une maladie ou des deux depuis moins de cinq ans, 44,6 % d’entre eux étaient dans un état stable alors que pour ceux qui étaient malades depuis plus de cinq ans, cette proportion était de 31,9 %. De même, des complications terminales ont été observées chez 4,6 % des patients malades depuis moins de cinq ans et chez 10,4 % des patients atteints de la maladie depuis plus de cinq ans. Des complications ultérieures ont été observées chez 31,1 % des patients dont la maladie avait été maîtrisée et chez 37,7 % de ceux dont la maladie n’avait pas été stabilisée. L’étude a donc établi une étroite corrélation entre les facteurs de risque et les complications, et a souligné la nécessité d’améliorer la qualité des services de santé sous l’angle du dépistage, du contrôle et de la prévention des troubles grâce à une formation du personnel et une éducation du patient.

70. Éducation sanitaire. Les activités visant à promouvoir des comportements bénéfiques pour la santé, à limiter l’exposition à des facteurs pathogènes, à valoriser l’éducation nutritionnelle et à promouvoir l’utilisation de méthodes contraceptives modernes faisaient partie intégrante des activités de l’Office en matière de soins de santé primaires. Ces activités étaient menées à bien par le personnel médical et infirmier lors de réunions de groupe et d’entretiens individuels. L’Office a continué de s’attacher à renforcer les compétences et les capacités des professionnels de la santé en matière de techniques d’orientation. Des activités de promotion sanitaire destinées aux écoliers et aux adolescents ont continué d’être élaborées sous la forme d’outils d’auto-apprentissage sur la prévention du tabagisme et du VIH/sida. Toutes les journées internationales de la santé, telles que la Journée mondiale de la santé, la Journée mondiale sans tabac, la Journée mondiale du sida et la Journée mondiale du diabète, ont été observées en menant des activités planifiées dans les locaux de l’Office, à l’intérieur et à l’extérieur des camps. Les deux programmes d’éducation sanitaire sur la prévention du tabagisme et celle du VIH/sida ont été exécutés sous forme d’activités multidisciplinaires s’adressant aux adolescents et aux écoliers.

71. Soins secondaires. L’Office a aidé les réfugiés de Palestine à bénéficier de soins secondaires en remboursant partiellement les traitements dispensés dans les hôpitaux publics et ceux des ONG ou en passant des contrats avec ces derniers ou avec des hôpitaux privés. Il a aussi dispensé directement des soins secondaires dans l’hôpital de 43 lits de Qalqiliya en Cisjordanie. Les travaux de construction d’un pavillon pédiatrique de 20 lits, d’unités de radiologie et de rééducation, ainsi que d’un dortoir pour le personnel infirmier sont achevés. Les services de restauration et le service des urgences ont été modernisés, et l’hôpital a reçu des équipements supplémentaires. Grâce à ces améliorations, l’hôpital disposait maintenant de 63 lits. Ce dernier a joué un rôle important dans le traitement des blessés en Cisjordanie. Cependant, le nombre élevé de victimes, de même que les restrictions à la liberté de mouvement imposées à la population et aux ambulances par les Israéliens, ont eu des répercussions sur les services hospitaliers. En Cisjordanie, les patients réfugiés n’ont pas pu accéder aux hôpitaux avec lesquels des contrats avaient été signés et ont dû être soignés dans d’autres hôpitaux et se faire rembourser le coût du traitement. Les taux élevés de chômage et la paupérisation généralisée engendrés par la crise actuelle ainsi que les restrictions à la liberté de mouvement ont entraîné la faillite du système du partage des coûts. En outre, les hôpitaux ont connu d’importantes pénuries de fournitures médicales et ont dû recevoir l’assistance de l’Office. Ces dépenses supplémentaires ont pu être couvertes par les contributions spéciales reçues au titre des appels d’urgence de l’Office. Au cours de la période considérée, 59 907 patients ont bénéficié de l’assistance de l’Office, ce qui représente 154 698 journées d’hospitalisation. Les accords passés entre l’Office et les hôpitaux ont continué de pâtir de l’insuffisance des ressources financières. En conséquence, les critères d’orientation médicale plus stricts et le ticket modérateur ont été maintenus, et un système de gestion informatique pour surveiller l’évolution de la morbidité des patients hospitalisés et celle des pratiques d’orientation médicale a été créé. L’Office a mis en place un système décentralisé chargé de générer les demandes de remboursement en Jordanie. Des ressources budgétaires supplémentaires ont été allouées aux zones d’opérations situées en Jordanie et en République arabe syrienne, au titre de l’exercice biennal 2002-2003, pour maintenir les services hospitaliers fondamentaux des hôpitaux publics et privés au niveau actuel.

72. Renforcement des capacités. L’Office a continué à mettre l’accent sur la valorisation des ressources humaines en organisant des cours de formation de base. En raison de l’interruption du soutien extérieur au programme, l’Office a éprouvé de grandes difficultés à maintenir les études universitaires dans les disciplines relatives à la santé publique et les disciplines connexes destinées à favoriser le perfectionnement professionnel et à répondre aux besoins futurs de remplacement. Il a poursuivi l’exécution d’un programme de renforcement des capacités financé par les donateurs en vue d’améliorer les compétences de l’ensemble du personnel de santé et élaboré en coopération avec le centre collaborateur de l’OMS aux Centres for Disease Control and Prevention des États-Unis. Le programme visait, d’une part, à créer un noyau de formateurs pouvant former les professionnels de la santé en vue d’améliorer l’efficacité du système et la qualité des soins en transmettant les connaissances et les compétences acquises aux autres membres du personnel, et, d’autre part, à évaluer la pertinence des diverses composantes du programme et à renforcer la surveillance, le suivi et la réponse au niveau de la fourniture des services. Les modules révisés de gestion de l’information ont été portés à la connaissance du personnel sur le terrain lors d’un atelier de planification et d’évaluation organisé en septembre 2002, et des arrangements ont été conclus pour étendre ce système à d’autres établissements de soins de santé primaires à compter de mars 2003, date à laquelle a commencé une nouvelle série d’essais des modules révisés dans 38 centres de soins. On envisage de remplacer les méthodes manuelles de collecte et d’analyse des données par des techniques informatisées dès que le matériel sera disponible et que le personnel aura été formé aux nouvelles technologies de l’information. Il convient de noter que les programmes de renforcement des capacités ont souffert de la situation d’urgence et des restrictions à la liberté de mouvement imposées au personnel de l’Office dans le territoire palestinien occupé.

73. Infrastructure sanitaire. Les soins de santé primaire ont été prodigués par les 122 dispensaires de l’Office situés à l’intérieur et à l’extérieur des camps de réfugiés. Grâce à des crédits spéciaux reçus principalement au titre de projets, l’Office a continué de rénover ou de reconstruire les établissements. La construction, la modernisation et l’aménagement des dispensaires ont permis d’améliorer la qualité du service et la réception des patients avec une incidence notable sur la qualité des soins. Au cours de la période considérée, la construction de deux nouveaux centres de santé devant remplacer des locaux loués dans le secteur jordanien et les travaux de remplacement de deux dispensaires (l’un étant situé dans le secteur libanais et l’autre en Cisjordanie) ont été achevés.

74. Hygiène du milieu. Environ 1,3 million de réfugiés de Palestine résidant dans les 59 camps de réfugiés officiels des cinq zones d’opérations, soit 31,9 % de l’ensemble de la population enregistrée, ont bénéficié des services d’hygiène du milieu que l’Office a dispensés en coopération avec les municipalités locales (évacuation des eaux usées, canalisation des eaux pluviales, adduction d’eau potable, ramassage et évacuation des déchets et lutte contre les insectes et les rongeurs). L’Office a continué à jouer un rôle actif dans la planification et l’exécution de grands projets de construction de réseaux d’évacuation des eaux usées, de drainage et d’adduction d’eau potable dans les camps et dans la modernisation des systèmes de ramassage et d’évacuation des déchets solides grâce à la mécanisation, surtout dans la bande de Gaza. Après le lancement de son programme spécial d’hygiène du milieu à Gaza en 1993, l’Office a exécuté des projets d’assainissement, de canalisation des eaux pluviales et d’évacuation des déchets solides, qui concernaient aussi bien les camps que les localités extérieures, pour un coût de 25 650 000 dollars, tandis que le montant des projets dont l’exécution était prévue, dans la limite des fonds disponibles, était estimé à 14 360 000 dollars. Au Liban, les études de faisabilité et les plans détaillés de rénovation et de construction de réseaux d’adduction d’eau et d’égout dans cinq camps de réfugiés ont été achevés. L’accord de financement avec le donateur a été prorogé jusqu’au mois de juin 2004 et les marchés ont été adjugés en avril 2003. En République arabe syrienne, un accord de partenariat et de financement conclu entre le Gouvernement syrien, le donateur et l’Office porte essentiellement sur l’amélioration des systèmes d’adduction d’eau dans deux camps de réfugiés et la construction d’un réseau d’égouts dans un camp. Il englobe des projets en faveur du développement des zones rurales et des camps de réfugiés. À cet égard, un mémorandum d’accord a été signé en décembre 2002 entre le Gouvernement syrien et l’Office, qui sera l’organisme opérationnel. Les projets d’équipement ont été complétés dans tous les secteurs par des activités d’auto-assistance, aux fins desquelles l’Office a fourni des apports matériels et les collectivités de la main-d’oeuvre à titre bénévole.

75. Ressources budgétaires et humaines. Le rapport sur les politiques macroéconomiques et la santé établi à la demande de l’Organisation mondiale de la santé indique que l’investissement minimum nécessaire pour financer une série d’interventions clefs dans le domaine de la santé est estimé en moyenne à 34 dollars par personne et par an, le montant total des dépenses consacrées à la santé étant de 11 dollars dans les pays les moins avancés et de 23 dollars dans les pays à faible revenu. Les dépenses que l’Office a consacrées à la santé et aux activités liées à la santé en 2002, y compris les soins médicaux préventifs et curatifs, les services d’assainissement du milieu dans les camps et le programme d’alimentation d’appoint destiné aux groupes vulnérables, s’élevaient en moyenne à 13 dollars par réfugié ; le budget santé de l’Office était donc d’un ordre de grandeur comparable à celui des pays les moins avancés, tandis que les réalisations de son programme étaient plutôt analogues à celles des pays à revenu intermédiaire. La plus grande part du budget santé, soit environ 72 %, a été affectée aux soins médicaux (traitements, services d’appui, santé maternelle et infantile, planification familiale et santé scolaire, prévention et lutte contre les maladies, soins dentaires, analyses de laboratoire, rééducation et hospitalisation). Le solde a été réparti entre les services d’hygiène essentiels dans les camps et le programme d’alimentation d’appoint destiné aux groupes vulnérables. Sur les fonds alloués aux soins, l’essentiel - 77 % - devait financer les soins de santé primaires, les 23 % restants étant affectés aux services hospitaliers essentiels. La structure des dépenses a toutefois été très variable selon les zones d’opérations, en fonction des situations locales. Environ 57,6 % des allocations en espèces au programme santé ont servi à financer les postes des 3 600 agents sanitaires de l’Office recrutés localement, qui ont exécuté toutes les activités de base du programme. En raison d’une insuffisance de crédits, qui a entraîné un gel du recrutement, les effectifs ont continué de tomber en dessous du niveau qu’appelait une demande toujours croissante : on ne peut disposait que de 0,8 médecin et de 2,2 infirmières pour 10 000 réfugiés. Pour que la qualité des soins ne pâtisse pas de cette situation, les protocoles normalisés ont été révisés et le personnel a été formé pour atteindre les niveaux de compétence voulus. Le montant total des crédits budgétaires alloués au programme de santé pour l’exercice biennal 2002-2003, qui représente 18,6 % du budget global de fonctionnement de l’Office, a augmenté de 11 %, principalement en raison des crédits alloués aux dépenses supplémentaires relatives au personnel, à l’hospitalisation et aux fournitures.

76. Gestion du programme. Les efforts déployés par l’Office pour améliorer la gestion du programme de santé ont été axés sur le renforcement des capacités institutionnelles, l’optimalisation de l’emploi des ressources et l’évaluation périodique des composantes du programme. Ces évaluations portaient notamment sur la qualité des soins de santé, la rentabilité des divers services, la charge de travail des laboratoires et les objectifs de rendement, la mise en oeuvre de la stratégie de traitement de brève durée sous surveillance directe pour la tuberculose, les tendances relatives à l’utilisation des fournitures médicales, la lutte contre les maladies non transmissibles et la mortalité des nourrissons et des jeunes enfants. Des protocoles d’étude ont été mis au point pour évaluer la résistance antibactérienne ainsi que la charge de travail et la productivité des services dentaires. Les résultats de ces études ont été exploités pour réorienter les stratégies d’intervention et élaborer des programmes de formation appropriés. La technique de l’évaluation rapide a été utilisée pour évaluer la prévalence des grossesses à haut risque et pour mesurer le taux de couverture vaccinale et l’impact de la situation d’urgence qui règne dans le territoire palestinien occupé sur l’état de santé de la population et la prestation des services. L’Office a révisé et mis à jour ses directives techniques conformément aux objectifs énoncés dans le programme de santé, mis au point un protocole normalisé pour l’évaluation de l’espace, des effectifs et du matériel disponibles et du nombre de patients à traiter dans chaque dispensaire, l’objectif ultime étant d’améliorer l’organisation et la gestion des services à l’échelle des prestations. Des listes spéciales de contrôle de tutelle ont également été établies pour chaque composante du programme en tant qu’instruments permettant de rehausser la qualité.

77. Coopération avec les autorités des pays d’accueil. L’Office a continué de coopérer étroitement avec le Ministère de la santé de l’Autorité palestinienne. Les professionnels de santé les plus chevronnés de l’Office ont participé aux travaux de toutes les commissions techniques de l’Autorité palestinienne chargées d’appliquer la politique de cette dernière en matière de santé. Le Ministère de la santé de l’Autorité palestinienne a fourni tous les vaccins dont l’Office avait besoin pour sa campagne de vaccination dans le territoire palestinien occupé. L’Office a maintenu sa collaboration étroite avec les Ministères jordanien, libanais et syrien de la santé, notamment en échangeant des informations, en coordonnant les mesures de surveillance épidémiologique et de lutte contre les maladies et en participant aux conférences et aux campagnes de vaccination organisées au niveau national. Le Gouvernement jordanien a fourni tous les vaccins demandés par l’Office, notamment le nouveau vaccin quadruple (contre la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et l’hépatite B), le vaccin contre l’haemophilus influenzae B, ainsi que des produits contraceptifs. Le Ministère syrien de la santé a fourni à l’Office la quantité requise de vaccin quadruple (contre la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et l’haemophilus influenzae B), ainsi que le vaccin contre l’hépatite B uniquement. En raison de l’insuffisance des crédits, cette assistance a été interrompue en avril 2003, ce qui a contraint l’Office à prélever des fonds sur son budget ordinaire pour financer l’achat de ces vaccins. Les Ministères jordanien, libanais et syrien de la santé ont donné aux patients réfugiés des médicaments antituberculose et fourni des services de laboratoire pour la surveillance des maladies évitables par la vaccination que l’on cherche à éliminer et d’autres maladies telles que la rougeole, la rubéole et le VIH/sida.

78. Coopération avec l’OMS et d’autres organismes des Nations Unies. L’OMS a continué de superviser techniquement le programme de santé de l’Office. Aux termes d’accords de longue date, le Bureau régional de la Méditerranée orientale de l’OMS a détaché les fonctionnaires qui occupent les postes de directeur de la santé et de chef de la protection et de la promotion de la santé, a financé deux postes recrutés localement et a fourni à l’Office des documents techniques et scientifiques. En réponse à l’appel lancé par l’Office demandant une assistance d’urgence dans le territoire palestinien occupé, l’OMS a détaché pendant six mois les services d’un ingénieur sanitaire chargé d’évaluer les besoins et de planifier la rénovation de l’infrastructure d’adduction d’eau et d’assainissement des camps de réfugiés de Cisjordanie. L’Office a également participé à une mission dirigée par l’OMS pour évaluer l’état nutritionnel de la population dans le territoire palestinien occupé et recommander un plan d’action avec la mise au point d’une stratégie nationale en matière de nutrition et d’alimentation répondant à la fois aux exigences immédiates liées à la situation d’urgence et aux besoins de développement à long terme. L’Office a participé à des réunions internationales et interrégionales de l’OMS et a observé toutes les journées internationales de la santé. Dans le cadre d’accords de coopération anciens, l’UNICEF a fourni à l’Office des vaccins dont il avait besoin pour ses campagnes de prévention de la coqueluche, de la diphtérie, de la poliomyélite, de la rougeole, du tétanos et de la tuberculose, en République arabe syrienne et au Liban. L’UNICEF a aussi fait une contribution en nature consistant dans du matériel médical et fourni un appui à un programme de formation du personnel médical et infirmier dans le secteur jordanien. En outre, il a appuyé un programme de formation pour les agents de l’Office en République arabe syrienne et un projet de dépistage, de sensibilisation et de prestation de services de soutien psychologique conçu pour les populations qui sont génétiquement prédisposées à l’anémie, y compris la thalassémie et la drépanocytose. L’Office a établi un système actif de communication avec ONUSIDA. Il a fourni un appui logistique et détaché les services de ses assistants sociaux pour faciliter la collecte des données lorsque le PAM et la FAO ont procédé à une évaluation de la sécurité alimentaire dans le territoire palestinien occupé en mars/avril 2003. Cette assistance devrait également faciliter la création d’une commission nationale de la sécurité alimentaire et d’un système national d’information et de cartes sur l’insécurité et la vulnérabilité alimentaires.

C. Aide d’urgence et services sociaux

79. Objectifs. Le programme d’aide d’urgence et de services sociaux a pour mission d’apporter une assistance humanitaire aux réfugiés palestiniens les plus défavorisés sur le plan socioéconomique et d’aider les plus vulnérables (femmes, jeunes, handicapés physiques et mentaux) à devenir autonomes. Il est également chargé de tenir et de mettre à jour les dossiers des réfugiés palestiniens en vue de déterminer qui peut bénéficier des différents services de l’Office.

80. Immatriculation des réfugiés. Au 30 juin 2003, 4 082 300 réfugiés palestiniens étaient immatriculés auprès de l’Office, soit une augmentation de 2,74 % par rapport aux 3 973 360 réfugiés immatriculés au 30 juin 2002 (voir annexe I, tableau 1). C’est la Jordanie qui compte le plus de réfugiés immatriculés (42,1 % de l’ensemble), suivie de la bande de Gaza (22,22 %), de la Cisjordanie (16,04 %), de la République arabe syrienne (10,04 %) et du Liban (9,6 %). Sur l’ensemble des réfugiés immatriculés, 51 % étaient âgés de 18 ans ou moins, 36,2 % avaient entre 18 et 40 ans, 13,8 % avaient entre 41 et 60 ans et 10,1 % avaient 60 ans et plus. Au total, 145 familles de réfugiés ont été saisies dans le système d’immatriculation officiel au cours de la période considérée. Les demandes n’étaient approuvées que si les familles en question satisfaisaient à tous les critères de qualification et pouvaient prouver que leur statut de réfugié était acquis dès 1948. Des demandes de renseignements ont été adressées à l’Office au sujet de l’immatriculation de Palestiniens en Iraq et de membres de deux tribus palestiniennes en République arabe syrienne. Les dossiers correspondants étaient en cours de traitement à la fin de la période considérée. Comme précédemment, on a aussi examiné des demandes de " vérification du statut de réfugié " présentées par des gouvernements, concernant des demandeurs d’asile ou des personnes qui demandent à bénéficier d’autres services publics ou juridiques en dehors des zones d’opérations de l’Office. Le personnel du Département a donné suite et répondu à 148 190 demandes de vérification. Comme les années précédentes, l’Office a continué à regrouper toutes les données concernant les réfugiés immatriculés dans les dossiers familiaux en fusionnant les anciens numéros d’immatriculation dans chaque dossier familial. Ces anciens numéros figurent dans les dossiers des familles réfugiées depuis 1948, dans lesquels sont également archivées toutes les autres pièces relatives aux familles nucléaires de leur descendance. Au cours de la période considérée, 83,36 % des dossiers ont été traités au Liban et 67 % en Cisjordanie. La fusion des anciens numéros commencera en Jordanie une fois que les dossiers familiaux auront été scannés. En République arabe syrienne et dans la bande de Gaza, la fusion a été achevée durant la période visée par le rapport précédent.

81. Système d’immatriculation unifié. Au cours de la période considérée, des annonces de contributions notables ont été faites en faveur du projet intitulé " Dossiers des réfugiés de Palestine ", principal instrument qui doit permettre de remodeler entièrement le système d’immatriculation informatisé de l’Office. Le système actuel utilise des logiciels obsolètes, est hébergé dans trois bases de données distinctes non reliées entre elles et pose de nombreux problèmes sur le plan pratique. On estime que le projet nécessitera au minimum deux années de travail après la réalisation de l’analyse de gestion qui est actuellement en cours et devrait être achevée d’ici au 30 septembre 2003. Il assurera la mise en place de services en ligne sur les 31 emplacements situés dans les zones d’opérations de l’Office, où l’on recueille et met régulièrement à jour les données d’immatriculation et des données socioéconomiques. Le deuxième grand volet du projet porte sur le scannage des documents relatifs aux réfugiés qui ont été rassemblés depuis 1950 et qui sont conservés dans les " dossiers familiaux " (leur nombre est estimé à 16 millions). Des travaux de recherche et de préscannage préliminaires ont été entrepris afin de faciliter la mise en place du personnel, du matériel et des installations nécessaires pour les opérations de scannage dans chacun des bureaux extérieurs après l’obtention des crédits. La période requise pour exécuter cette tâche pourra atteindre 40 mois ; à la fin de cette période, les dossiers seront stockés en toute sécurité sous forme numérique et pourront être raccordés au nouveau système d’immatriculation. En outre, le Groupe de l’immatriculation unifiée, situé au siège de l’Office, à Amman, a continué à fournir une assistance technique au personnel des bureaux extérieurs sur le système d’immatriculation et le système de gestion des services sociaux sur le terrain, ce dernier système permettant de suivre toutes les données relatives aux familles inscrites dans le programme spécial d’aide d’urgence. Il s’agissait notamment de mettre au point et d’installer des logiciels plus performants pour remédier à un problème de longue date causé par la perte de certaines données historiques dans le système d’immatriculation des bureaux extérieurs. Au début de 2003, les opérations de mise à jour mensuelle de l’ensemble des documents d’immatriculation ont été transférées de la Division des systèmes informatiques au Département des services de secours et d’assistance sociale, au siège. À ce titre, il a fallu notamment imprimer et plastifier entre 25 000 et 30 000 cartes d’immatriculation et d’alimentation par mois (mises à jour liées essentiellement à l’enregistrement des naissances, des mariages et des décès et à l’inscription pour le programme spécial d’aide d’urgence) au cours de la période considérée.

82. Programme spécial d’aide d’urgence. Ce programme était toujours axé sur les familles de réfugiés les plus démunies et a mis l’accent sur la fourniture d’une assistance minimum vitale qui constituait un filet de sécurité pour leur survie. Des travailleurs sociaux ont fait un tri et sélectionné des familles bénéficiaires en appliquant des critères rigoureux (absence d’homme adulte médicalement apte à travailler et aucun autre moyen identifiable de soutien financier au-delà d’un seuil déterminé). À la fin de la période considérée, 58 733 familles composées de 233 044 personnes avaient bénéficié de diverses formes d’assistance - fourniture d’aliments de base, réparation ou reconstruction de logements, indemnités d’hospitalisation, allocations ciblées et accès préférentiel aux centres de formation de l’Office -, soit une augmentation de 1,6 % par rapport à la période sur laquelle portait le rapport précédent (voir annexe 1, tableau 3). Une partie de cette assistance a été administrée par l’intermédiaire des programmes de santé et d’éducation. Le programme considéré représentait 84 % du budget annuel consacré à l’aide d’urgence et aux services sociaux. La proportion de cas relevant de l’aide d’urgence a été de 5,7 % par rapport à la population totale immatriculée. L’Office opérait dans des zones où les taux de pauvreté étaient très élevés (allant jusqu’à 68 %), mais il n’a pas été en mesure de fournir une aide à un segment plus large de la population réfugiée pauvre, faute de fonds suffisants. Alors même que 13,6 % seulement des ménages avaient un chef de famille féminin au sein de l’ensemble de la population des réfugiés, 44,7 % de ceux qui ont bénéficié du programme spécial avaient un chef de famille féminin, ce qui illustre la féminisation de la pauvreté, celle-ci étant concentrée dans les cellules familiales dont les chefs de famille sont des femmes âgées ou des femmes célibataires âgées de moins de 60 ans (veuves, femmes divorcées ou abandonnées). Le pourcentage de clients inscrits à ce programme est resté le plus élevé au Liban (11,19 %) et a été de 8,55 % dans la bande de Gaza, de 7,53 % en République arabe syrienne, la Jordanie ayant le pourcentage le plus faible (2,57 %). Les familles dont le chef de famille était médicalement inapte à subvenir à leurs besoins par des revenus réguliers représentaient 35,51 % des cas relevant de l’aide d’urgence, celles dont le chef de famille était une personne âgée sans ressources 24,36 % et celles dont le chef de famille était une veuve, une femme divorcée ou abandonnée 12,9 % (chiffres comparables à ceux qui ont été enregistrés précédemment). Afin de renforcer les directives régissant le programme, une version actualisée et bilingue des instructions relatives à l’aide d’urgence a été publiée. Des travailleurs sociaux et des cadres supérieurs ont continué à effectuer des visites à domicile pour contrôler les conditions de vie et la situation des familles qui bénéficient d’une aide d’urgence. Quelque 6 765 familles qui ne remplissaient plus les conditions requises pour le maintien des prestations ont été radiées du programme. Sur un total de 11 246 nouvelles demandes d’inscription reçues au cours de la période considérée, 7 656 ont été approuvées.

83. Aide alimentaire. L’aide alimentaire constituait la seule prestation régulière dans le cadre du programme spécial d’aide d’urgence. Des clients provenant de 58 733 familles ont reçu une allocation en espèces trimestrielle d’un montant de 10 dollars par personne et des denrées (farine, riz, sucre, grosses fèves, sardines et huile végétale, ainsi que des lentilles au Liban). L’aide alimentaire et les allocations en espèces conjuguées représentaient une valeur totale de 106 dollars environ par personne et par an. La pénurie de sardines, de fèves et d’huile a provoqué des ruptures complètes de stocks ou une raréfaction de ces denrées dans certains secteurs au cours du dernier trimestre de 2002 et du premier trimestre de 2003. Au total, 215 573 rations ont été distribuées pendant la période visée par le présent rapport. Les bébés âgés de moins d’un an ne recevaient pas de rations et les mères enceintes et allaitantes ont bénéficié d’une aide alimentaire dans le cadre du programme de santé. Le respect des normes de qualité requises pour les aliments et des procédures voulues pour le stockage et la manutention a été assuré par un contrôle des denrées et des inspections aléatoires dans les entrepôts et sur les sites de distribution situés dans les zones d’opérations de l’Office. Grâce à un réseau de 57 centres de distribution fixes (dans des zones densément peuplées par des réfugiés) et de 128 points de distribution mobiles (dans des zones plus reculées), l’acheminement de l’aide alimentaire a été facilité.

84. Aide financière sélective en espèces. En raison de l’insuffisance de ses ressources, l’Office n’a pu allouer que 500 000 dollars au titre de l’aide en espèce au cours de la période considérée, soit une somme nettement inférieure au montant record de 2,9 millions de dollars versé en 1996. L’aide sélective en espèces était destinée essentiellement aux familles bénéficiaires du programme d’aide d’urgence, mais toute famille de réfugiés se trouvant en situation de détresse pouvait également bénéficier de cette assistance ponctuelle. Des aides en espèces ont été accordées notamment pour approvisionner des personnes indigentes en fioul de chauffage, fournir une allocation modeste à une famille qui avait perdu brutalement le chef/soutien de famille ou permettre à un enfant de fréquenter l’école grâce à l’achat de fournitures scolaires et de vêtements.

85. Remise en état des logements. La réparation et la reconstruction des logements ont de nouveau été financés à l’aide fonds extrabudgétaires, ce qui a permis la remise en état de 711 logements, contre 667 au cours de la période examinée dans le précédent rapport. Comme les années précédentes, les travaux ont été réalisés soit en auto-assistance, l’Office fournissant une aide technique et financière et la famille bénéficiaire trouvant la main-d’oeuvre bénévole, soit par de petits entrepreneurs résidant dans les camps, ce qui permettait de créer des emplois précieux pour les réfugiés. Les ressources disponibles sont restées insuffisantes par rapport aux besoins décelés. Selon les estimations, 25 % des familles bénéficiaires du programme d’aide d’urgence (58 261 personnes) occupaient des logements qui ne répondent pas aux normes fixées par l’Office quant à l’état du bâtiment, à l’aération et à la surface par occupant. La plupart des secteurs ont adopté la formule de l’auto-assistance, dans une plus ou moins large mesure, pour réduire le degré de dépendance des réfugiés à l’égard de l’Office en ce qui concerne le logement et développer un sens de l’initiative chez les familles et un sentiment d’implication dans le résultat final. En tout, 385 logements ont été remis en état suivant cette formule. En dehors du cadre du programme ordinaire, l’Office a dû répondre à des demandes d’assistance supplémentaires pour reloger des familles qui avaient perdu leur toit en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Quelque 700 logements ont été réparés ou reconstruits à Gaza et 5 352 en Cisjordanie, pendant la période considérée. L’Office a poursuivi les travaux de remise en état du camp de Djénine grâce à une subvention de 27 millions de dollars accordée par la Société du Croissant-Rouge des Émirats arabes unis. La progression des travaux a été ralentie par des bouclages de longue durée et par des incursions militaires israéliennes à la suite desquelles l’administrateur du projet a été tué par des tirs israélien isolés. Au cours de la période considérée, les évaluations menées avec la participation des habitants des camps ont facilité l’établissement des plans pour la reconstruction de 391 unités d’habitation détruites et la réparation de 2 099 maisons.

86. Programme de lutte contre la pauvreté. Les mesures de lutte contre la pauvreté associées à d’autres programmes de services sociaux appliqués par le Département ont permis d’améliorer la situation socioéconomique des réfugiés à faible revenu et vulnérables. Durant la période considérée, 242 prêts d’une valeur totale de 610 434 dollars ont été octroyés à 1 210 personnes et à leur famille. Grâce à l’aide financière apportée au titre du programme, 84 familles, dont le revenu avait dépassé le seuil d’admissibilité au bénéfice du programme spécial d’aide d’urgence, ont été radiées de la liste de rationnaires. Poursuivant la révision de sa stratégie, le Département a procédé à un examen approfondi de toutes les activités de lutte contre la pauvreté entreprises dans les cinq zones d’opérations. Les établissements de crédit publics et privés ont fait l’objet d’une étude détaillée, l’objectif étant d’éviter autant que possible le chevauchement de services et de forger des partenariats. Il a été généralement admis que le programme de lutte contre la pauvreté devait être revu de fond en comble, pour ce qui est des objectifs, des bénéficiaires et des types de prêts. Des directives stratégiques accompagnées d’instructions pour l’application des politiques ont été élaborées afin de faciliter le renforcement du programme. Par ailleurs, un certain nombre de nouveaux systèmes de prêts ont été étudiés et recommandés à l’essai dans certaines zones d’opérations ; il s’agissait de prêts à l’amélioration de l’habitat, des systèmes bancaires communautaire dans les villages et de groupes d’entraide. Douze fonctionnaires ont été formés aux techniques d’étude de marché, techniques qui ont servi à l’évaluation du coût et du degré de faisabilité d’un projet pilote de prêts à l’amélioration de l’habitat envisagé pour la Jordanie et la République arabe syrienne. Un fonctionnaire a suivi un cours de microfinancement dispensé par l’Organisation internationale du Travail (OIT), et six autres agents en poste dans les cinq zones d’opérations ont suivi un stage de formation de formateurs.

87. Services sociaux. Au cours de la période considérée, le personnel de la Division des services sociaux a été associé à l’élaboration du plan d’action triennal du Département. Par ailleurs, dans le cadre de l’évaluation générale de l’impact des activités arrêtées dans le programme de travail biennal de l’Office, les principaux indicateurs de résultats pour la Division ont été définis. Les chefs des Divisions de l’aide d’urgence et des services sociaux se sont rendus ensemble dans les zones d’opérations pour juger de la situation qui prévalait sur le terrain ainsi que des difficultés qui s’y posaient, l’objectif étant de renforcer l’action du Département dans son ensemble.

88. Programmes de développement social. La Division des services sociaux, qui s’est fixé pour objectif d’assurer aux réfugiés palestiniens une situation sociale et économique stable, a cherché à s’attaquer aux causes de la pauvreté plutôt qu’à ses symptômes. Elle a mis en application des programmes de développement social intégrés en s’assurant le concours de 108 organisations communautaires de réfugiés. Bien que ces programmes soient destinés à tous les réfugiés, les femmes, les enfants et les jeunes ainsi que les handicapés physiques et mentaux y occupaient une place privilégiée. Les organisations communautaires étaient administrées par des comités locaux formés de volontaires. On a dénombré en tout 2 496 volontaires opérant dans les cinq zones. Le programme pour les femmes, qui comprenait des activités d’information et de formation ainsi que la mise en place d’écoles maternelles et de crèches, a bénéficié à 48 757 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, et a beaucoup contribué au bien-être de nombre de familles marginalisées. Par ailleurs, au Liban, en Jordanie et en République arabe syrienne, 1 909 familles se sont vu accorder des prêts avec garantie mutuelle ou des prêts au consommateur au titre du programme. L’intégration des handicapés physiques et mentaux est demeurée l’un des principaux objectifs du programme d’aide aux handicapés, qui reposait sur le principe de la réadaptation communautaire. Au cours de la période considérée, 28 660 personnes et leur famille ont pu bénéficier de services extérieurs et directs, notamment pour l’inscription dans les écoles de type classique et l’orientation vers les centres de réadaptation professionnelle au sein de leur communauté. En outre, 445 personnes ont pu recevoir des soins spécialisés au Centre de réinsertion pour malvoyants établi à Gaza. Des enfants et des jeunes ont eu la possibilité de participer à des activités utiles et enrichissantes. Des cours d’arts, d’artisanat, de musique, de théâtre, de sport, des stages de formation, des séances d’assistance pédagogique et des activités culturelles ainsi qu’une campagne de nettoyage des camps par des volontaires ont été organisés.

89. Renforcement des capacités. Au cours de la période considérée, des progrès ont été accomplis dans le perfectionnement du personnel et des volontaires, en particulier sur les questions d’orientation générale. Au total 30 fonctionnaires, dont des cadres moyens, des fonctionnaires subalternes et du personnel d’appui en poste dans les différentes zones d’opérations ont participé à des visites d’échange ; c’était la première fois qu’une activité de formation de ce type était entreprise au titre du programme d’aide d’urgence et de services sociaux. Lors de leur première réunion régionale, les administrateurs de programmes ont examiné ensemble les objectifs, les progrès, les problèmes, les pratiques en usage et les orientations futures pour tous les sous-programmes. Dix-neuf agents de terrain en poste dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et au Liban ont été formés aux normes de gestion appliquées par les organisations communautaires. Des stages de formation technique et des cours d’anglais ont également été dispensés à 154 fonctionnaires chargés de l’appui aux projets. Deux fonctionnaires ont pris part à un programme de formation d’un mois en Grande-Bretagne sur le suivi et l’évaluation des activités de développement pour ensuite organiser et animer un atelier régional sur le sujet à l’intention de leurs collègues. Afin de renforcer sa politique de généralisation d’une perspective antisexiste, le Département a envoyé ses principaux responsables suivre des stages de formation de formateurs touchant les questions relatives à l’égalité des sexes. Lors d’un atelier régional consacré à la formation systématique et organisé en coopération avec le Département de l’éducation, on a examiné les méthodes de formation en usage et élaboré un programme de formation et d’orientation systématiques à l’intention de tout le personnel. On s’attachera en priorité à concevoir un programme d’orientation standard pour les nouveaux travailleurs sociaux et à continuer d’organiser des stages de formation au service social et à la gestion à l’intention des fonctionnaires chargés d’assurer l’aide d’urgence et les services sociaux dans les camps. Comme suite à l’évaluation des besoins en matière de formation et de l’élaboration de programmes de formation, on a organisé des journées de formation auxquelles ont pris part 369 travailleurs sociaux et autres membres du personnel essentiel chargé de l’aide d’urgence et des services sociaux dans les cinq zones d’opérations.

90. Obstacles. Au cours de la période considérée, les restrictions à la circulation et les bouclages imposés par les forces israéliennes et la poursuite du conflit en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ont gravement entravé l’application du programme. Dans toutes les régions, en particulier en Cisjordanie et dans la bande Gaza, les réfugiés ont vu leur pouvoir d’achat diminuer, d’où le nombre important de demandes d’assistance d’urgence au titre du programme spécial. De nombreux participants aux activités de formation menées par les organisations communautaires n’avaient plus les moyens de payer ni les cours ni les services, ce qui pouvait menacer la viabilité financière de ces organisations. Le recrutement de personnel demeurait aussi un sujet de préoccupation, car le barème des traitements établi dans le statut du personnel local de 1999 ne pouvait soutenir la concurrence des marchés du travail locaux ; la Division avait de ce fait du mal à recruter du personnel compétent pour la prestation de services.

91. Ressources budgétaires et administration du programme. Le budget ordinaire du programme d’aide d’urgence et des services sociaux pour l’exercice biennal 2002-2003 était de 68,5 millions de dollars, ce qui représentait 10,2 % du budget global de l’Office. Les dépenses effectives pour 2002 se sont élevées à 27,8 millions de dollars alors que les ressources prévues pour 2002 étaient de 33,6 millions de dollars. La part la plus importante du budget (79,8 %) a été consacrée à l’aide aux familles bénéficiaires du programme spécial d’aide d’urgence. Cette aide a été assurée par 228 travailleurs sociaux et un assistant, soit la majeure partie de l’effectif du Département. La charge de travail moyenne des agents (environ 258 familles par an) a été revue à la baisse en fonction du chiffre recommandé de 250 cas par an. Le Département a continué à modifier sa planification stratégique générale avec le concours de plusieurs consultants dans le cadre de deux ateliers régionaux distincts. De hauts fonctionnaires du siège et les agents sur le terrain ont arrêté ensemble des stratégies et des activités pour les trois principaux sous-programmes du Département de l’aide d’urgence et des services sociaux pour les trois ans à venir et ont poursuivi les activités qu’ils avaient définies à leur première réunion de planification stratégique, en 2001.

92. Coopération avec les autorités des pays hôtes et les organisations non gouvernementales. Poursuivant leur coopération avec divers organismes gouvernementaux et non gouvernementaux, les fonctionnaires chargés de l’aide d’urgence et des services sociaux se sont occupés de la formation du personnel et de la fourniture de prothèses aux handicapés, ont apporté une aide en espèces ou en nature aux services de développement social administrés par les réfugiés ou par les collectivités, ont coordonné la planification des interventions d’urgence pendant les crises en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, ainsi qu’en Iraq avant et après la guerre (telles que l’assistance aux Palestiniens isolés dans le no man’s land à la frontière entre l’Iraq et la Jordanie) et ont mené des enquêtes. L’aide en nature accordée par les nombreux donateurs au titre des services communautaires a été estimée à 61 258 dollars et les dons en espèces se montaient à 1 376 831 dollars au total. La coopération avec les organismes des Nations Unies opérant sur le terrain a par ailleurs fait progresser certaines questions telles que l’éducation des enfants, la prise en compte des problèmes d’égalité des sexes dans le développement des entreprises et l’éducation préscolaire. Les fonctionnaires et les réfugiés ont tiré parti de la coopération avec les organisations non gouvernementales. L’Autorité palestinienne a mis à la disposition de l’Office 153 dounams de terrain à Gaza, d’une valeur de 4 590 000 dollars. Ce terrain a servi à la réinstallation de 620 familles, nucléaires et élargies, venues des régions de Khan Younis et de Rafah, où les habitations avaient été détruites par les multiples opérations militaires.

D. Programme de microfinancement et de microentreprises

93. Objectifs. En dépit de l’aggravation de la crise humanitaire dans le territoire palestinien occupé, l’Office a continué, au titre de son programme de microfinancement et de microentreprises, de faciliter le développement des entreprises palestiniennes. Cette aide constitue pour nombre des entreprises les plus petites, notamment du secteur non structuré, la seule source de financement disponible. Dans ce contexte, il a fallu apporter de nouvelles modifications au programme de façon à favoriser le maintien des emplois, à créer des activités génératrices de revenus et à atténuer la pauvreté, principalement en augmentant l’aide destinée aux entreprises du secteur non structuré. Au cours de la période considérée, 8 910 prêts, d’une valeur de 6 010 000 dollars, ont été accordés aux entreprises établies en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, en Jordanie et en République arabe syrienne. Les femmes chefs de microentreprises ont obtenu 43 % de ces prêts. Depuis la mise en application du programme, 59 915 prêts, soit 68 910 000 dollars, ont été accordés aux entreprises.

94. Réforme institutionnelle. Dans le cadre de la réforme institutionnelle de l’Office, l’amélioration de la gestion et les restructurations prévues au titre du programme de microfinancement et de microentreprises se sont poursuivies au cours de la période considérée. Après avoir examiné le programme, le Comité de gestion et le Comité consultatif l’ont rangé parmi les programmes spéciaux relevant directement du Commissaire général et ayant la même structure que les trois principaux programmes de l’Office, à savoir ceux touchant la santé, l’éducation et l’aide d’urgence et les services sociaux. Le programme de microfinancement et de microentreprises a été placé sous la responsabilité d’un directeur, chargé d’administrer et de superviser l’extension des activités de microfinancement de l’Office. En raison de ce changement structurel, le Commissaire général adjoint a été nommé Président du Comité consultatif. Le Comité a grandement amélioré l’administration, la transparence, la fiabilité et le contrôle du programme. Cette action a encore été renforcée par la présentation des résultats de la première vérification externe des comptes du programme pour l’année 2001, les résultats de l’audit externe des comptes pour 2002 devant être publiés au plus tard en juin 2003. La réforme de la gestion a également été accompagnée d’un certain nombre de réformes au niveau du programme. Avec l’élargissement du programme à la Jordanie et à la République arabe syrienne, il s’est révélé nécessaire de créer un nouveau bureau central afin de renforcer la gestion, la communication des résultats, l’élaboration de politiques et la supervision technique. Ce bureau comprendra une section chargée de la vérification interne des comptes et de l’enquête de conjoncture, l’objectif étant d’obtenir davantage de données plus fiables sur le programme, les bénéficiaires et la conjoncture de l’activité commerciale. L’élargissement du programme a été rationalisé avec l’adoption d’une méthode de gestion décentralisée des produits faisant appel à un réseau d’antennes locales. Depuis le début de 2002, le champ d’application du programme s’est élargi grâce à la mise en place de nouvelles antennes à Hébron (Cisjordanie), Nusseira (bande de Gaza), Wihdat (Jordanie) et Yarmouk (République arabe syrienne). L’Office dispose à présent de neuf antennes. Bien que toutes les conditions requises n’aient pas été réunies au cours de la période considérée, la mise à l’essai pendant 12 mois des prêts au consommateur a été menée à bien et a donné un taux de remboursement annuel de 96 %. Ce type de prêts n’a pas pu être développé, la clientèle visée (familles de travailleurs salariés) s’étant réduite en raison de la crise économique ; toutefois, des dispositions ont été prises pour le développer dès que la conjoncture économique le permettrait. Dans le cadre de la réforme institutionnelle, on a également mis en place un nouveau bureau de recouvrement chargé de régler les problèmes d’ordre pratique résultant de l’application de la nouvelle politique relative aux provisions pour pertes sur prêts adoptée à la fin de 2001. Cette politique s’est révélée efficace puisqu’à présent un tiers des recettes du programme provient du recouvrement de créances douteuses. L’élargissement du programme a nécessité la mise en place d’un nouveau module de formation au microfinancement à l’intention du personnel. Un programme de formation spécial sera mis au point pour le personnel de l’Office et sera axé sur les compétences requises pour chaque poste, l’objectif étant de doter l’Office d’une structure solide en développant le potentiel de son personnel.

95. Conséquences des bouclages et d’autres mesures restrictives. La poursuite du conflit et de la politique des bouclages a entravé l’application du programme au cours de la période considérée. Le sud et le nord de la Cisjordanie ont été frappés de plein fouet par ces mesures, ce qui s’est traduit par une perte de 1 826 jours de travail, soit 56 558 dollars. L’autofinancement du programme en a été entravé pour la deuxième année. À la fin de juin 2003, le nombre de prêts accordés chaque mois est tombé à 1 141, pour un montant de 806 175 dollars, alors qu’au mois de septembre 2000, on en avait dénombré 1 304 pour une valeur de 1 460 000 dollars. En attendant de voir la fin de cette récession, l’Office a dû pour la deuxième année puiser dans ses fonds propres.

Bande de Gaza

96. Tendance générale. En dépit du ralentissement de ses opérations de prêt, le programme est demeuré le seul bailleur de fonds important pour les microentreprises. L’Office a continué d’octroyer des prêts en dépit des risques croissants qui se profilaient. En 2002, les frais généraux et les investissements inscrits au titre du programme, d’un montant de 1 180 000 dollars, n’ont été financés qu’à hauteur de 85 % au moyen des recettes, qui se sont élevées à 998 706 dollars. L’amortissement des dépenses du programme dépend à l’avenir de la disparition des facteurs de récession, et en particulier de la levée des restrictions commerciales découlant de la politique de bouclages. Il est à espérer que la volonté d’appliquer le plan de paix défini dans la Feuille de route, qui s’est manifestée à la fin de la période considérée, y concourra en favorisant la réduction du chômage, l’atténuation de la pauvreté et la reprise économique. Le nombre de prêts accordés a augmenté, passant de 6 001, soit 4 080 000 dollars au cours de la période précédente, à 7 953, pour une valeur de 5 250 000 dollars, pour la période considérée.

97. Prêts aux microentreprises. Les habitants de Gaza se voient offrir quatre types de prêts au titre du programme : trois d’entre eux sont destinés aux petites et microentreprises, le quatrième étant un prêt au consommateur accordé aux familles d’ouvriers. Dans le climat de crise actuel, les prêts à court terme aux microentreprises revêtaient une importance particulière car ils permettaient aux entreprises des secteurs structuré et non structuré de financer leur fonds de roulement. En raison de l’appauvrissement de la population, nombreux sont les anciens salariés à s’être tournés vers l’économie non structurée en pratiquant la vente à l’étal ou en montant d’autres types de commerce parallèle. Le montant du prêt initial consenti aux microentreprises a été ramené en moyenne de 1 000 dollars à 600 dollars. L’Office a toutefois continué de pratiquer le prêt progressif, dont le principe est d’accorder aux clients qui ont remboursé le prêt initial de façon ponctuelle un deuxième prêt d’un montant plus important. Au cours de la période considérée, 3 799 prêts d’une valeur de 3 020 000 dollars ont été accordés. Malgré la crise qui perdurait, le taux annuel de remboursement a été relevé, passant de 86 % en 2001 à 94 % en 2002. Depuis la mise en place du programme en 1996, 23 468 prêts ont été octroyés pour une valeur de 24 680 000 dollars.

98. Prêts avec garantie mutuelle. Ce produit est destiné en particulier aux femmes qui se lancent dans l’économie non structurée pour faire sortir leur famille de la pauvreté en montant de petits commerces. Les femmes constituées en groupes de solidarité qui garantissent les prêts de chaque membre peuvent y trouver un moyen de financer leur fonds de roulement. Le taux de remboursement pour ce type de prêts est demeuré élevé durant la crise qui perdurait dans la bande de Gaza, passant de 91 % en 2001 à 94 % en 2002. Ce produit a continué d’être très demandé ; au cours de la période considérée, 3 748 prêts, d’une valeur de 1 750 000 dollars, ayant été accordés. Depuis 1994, 24 530 prêts, d’une valeur de 16 970 000 dollars, ont été octroyés à des femmes chefs de microentreprises.

99. Prêts aux petites entreprises. Ce produit a été le plus touché par la crise économique. L’Office a dû interrompre ce programme de prêts pour des montants allant de 5 000 dollars à 70 000 dollars en raison des risques trop grands. Les entreprises opérant dans les secteurs de l’industrie et des services qui investissaient les sommes empruntées dans de nouvelles installations ou de nouveaux équipements ont vu leur marché se rétrécir ou disparaître en raison de la récession économique. Les entreprises du secteur structuré qui opéraient en dehors du marché local ont dû restreindre leurs activités et réduire leur personnel. Aussi, l’Office a-t-il dû diminuer le nombre de fonctionnaires affectés à ce programme. Au cours de la période considérée, seuls 23 prêts, pour une valeur de 300 000 dollars, ont été accordés aux petites entreprises. Depuis 1991, 914 prêts de ce type, représentant un montant total de 13 920 000 dollars, ont été consentis.

100. Prêts au consommateur. La phase de mise à l’essai de ce nouveau produit dans le camp de réfugiés de Jabaliya s’est achevée au début de l’année. En dépit des mauvaises conditions, il a été possible de conserver un portefeuille de qualité avec un taux annuel de remboursement de 96 %. Le taux de chômage ayant atteint 60 % à Gaza, la clientèle ciblée de familles d’ouvriers ayant un emploi s’est fortement réduite. Ce produit, qui a été offert surtout dans le camp de Jabaliya, a été lancé aussi dans le camp de réfugiés de Beach. Au cours de la période considérée, 383 prêts d’une valeur de 179 950 dollars ont été accordés au titre du programme.

101. Programme de formation à la gestion des petites entreprises et des microentreprises. La formation aux affaires et à la gestion des entreprises s’est poursuivie à l’intention des petites entreprises. Elle fait partie des quelques initiatives de formation commerciale classiques à Gaza. Au cours de la période considérée, les coûts directement associés aux stages de formation ont continué d’être couverts à 100 % par les droits d’inscription, les frais de gestion et les dépenses de fonctionnement du programme étant financés grâce aux contributions des donateurs. Cinquante-trois stages ont été organisés à l’intention de 1 205 participants dans le cadre de ce programme.

Cisjordanie

102. Prêts aux microentreprises. Le système de bouclages et de couvre-feux instauré en Cisjordanie a continué d’entraver gravement l’application du programme. Des centaines de jours de travail ont été perdus au cours de la période considérée et les antennes ont dû fermer pendant plusieurs jours d’affilée, car les employés avaient des difficultés à arriver sur leur lieu de travail. De plus, les entreprises emprunteuses n’ont pas pu fonctionner normalement. Face à cette situation, l’Office a cessé de consentir des prêts aux petites entreprises et les a limités aux microentreprises. Le nombre de prêts accordés a diminué, tombant de 2 515 pour une valeur de 2 370 000 dollars au cours de la période précédente à seulement 667 prêts d’un montant de 610 000 dollars au cours de la période considérée. En tout, 10 248 prêts représentant 12 970 000 dollars ont été octroyés à des petites entreprises et microentreprises.

Jordanie et République arabe syrienne

103. Au cours de la période considérée, l’Office a commencé à régionaliser le programme de microfinancement et de microentreprises, en ouvrant une nouvelle antenne dans le camp de Wihdat à Amman et une autre dans le camp de Yarmouk à Damas. La première antenne est entrée en activité en Jordanie en mars 2003. L’ouverture officielle de celle de Damas a eu lieu en mai au cours d’une cérémonie à laquelle a assisté l’épouse du Président, Mme Bachar El Assad. Au cours de la période considérée, les deux antennes ont accordé à des microentreprises 290 prêts d’une valeur de 150 080 dollars. L’Office envisage d’ouvrir d’autres antennes en Jordanie et en République arabe syrienne.

E. Collecte de fonds

104. Au cours de la période considérée, l’Office a continué de renforcer ses capacités de collecte de fonds. Le Département des relations extérieures s’est efforcé d’être davantage à l’écoute de la communauté des donateurs, en ouvrant une nouvelle antenne au bureau extérieur de l’Office en Cisjordanie et en y affectant deux fonctionnaires recrutés sur le plan international, précédemment au siège de Gaza. Deux autres fonctionnaires recrutés sur le plan international ont été chargés de représenter le département au siège d’Amman où ils seront appelés à dialoguer avec les donateurs établis en Jordanie et à faciliter la coordination et la coopération avec les pays donateurs arabes. L’Office a continué de rechercher un élargissement de sa base de financement, en explorant, au-delà du cadre des donateurs traditionnels, les perspectives que présentait le secteur privé dans ce domaine. Le département a également renforcé son bureau des projets grâce au recrutement d’agents recrutés sur le plan local et à la création d’une base de données sur les projets. Le bureau suivra l’exécution des projets dans les cinq zones d’opérations, en veillant à ce que les délais de présentation des rapports soient mieux respectés et en fournissant à l’Office des éléments lui permettant d’informer les donateurs de toute évolution significative relative à l’exécution des projets.

F. Appels d’urgence

105. Contexte. Au cours de la période considérée, les bouclages, les couvre-feux et les opérations militaires à grande échelle ont continué de fragiliser gravement les conditions de vie des réfugiés palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. En août 2002, le Secrétaire général de l’ONU a envoyé dans la région son Envoyée personnelle pour les affaires humanitaires, Mme Catherine Bertini. Dans son rapport, l’Envoyée spéciale a fait état de la " montée d’une crise humanitaire grave en Cisjordanie et à Gaza ". Depuis septembre 2000, les opérations militaires israéliennes menées dans le territoire palestinien ont fait 2 300 victimes et au moins 22 000 blessés. À la fin de la période considérée, le taux de pauvreté avait triplé depuis septembre 2000, quelque 50 à 60 % des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza vivant avec moins de 2 dollars par jour. La détérioration de la situation humanitaire a été particulièrement sensible dans la bande de Gaza où le taux de démolition des logements a doublé entre décembre 2002 et mai 2003. En tout, 568 logements de réfugiés ont été démolis ou sérieusement endommagés au cours de la période considérée dans la bande de Gaza. Si le taux de démolition de logements était plus faible en Cisjordanie, plus de 10 000 logements attendaient d’être remis en état entre septembre 2000 et le 30 juin 2003. Dans le domaine de la santé, les réfugiés en nombre de plus en plus élevé ont dû faire appel aux services de l’Office. Depuis le début de la crise actuelle, le nombre des consultations médicales auprès des services de l’UNRWA s’est accru de 61 % dans la bande de Gaza et de 36 % en Cisjordanie. Cette progression est due à la fois au nombre de Palestiniens blessés dans le cadre du conflit actuel et à la détérioration de la situation économique qui ne permet guère aux malades chroniques de s’adresser à d’autres prestataires de soins de santé. Pour la troisième année consécutive, les bouclages et autres mesures restreignant la liberté de mouvement ont gravement perturbé le programme d’enseignement de l’Office.

106. Exécution. Au cours de la période considérée, l’Office a poursuivi son programme d’assistance d’urgence, en mettant l’accent sur l’aide alimentaire, le programme d’urgence de création d’emplois, la réfection et à la reconstruction des logements, les allocations, la santé et l’enseignement. En décembre 2001, l’Office a lancé un appel pour un montant de 172 millions de dollars pour l’année 2002. Ce montant a été complété par un appel supplémentaire en mai 2002, en réponse aux besoins engendrés par les incursions israéliennes à grande échelle menées en mars et avril dans le territoire palestinien occupé. En décembre 2002, l’Office a lancé un appel pour un montant de 93 millions de dollars destinés à couvrir les besoins urgents pour la période de janvier à juin 2003. Cet appel s’inscrivait dans le cadre du Plan d’action humanitaire élaboré par la Mission d’évaluation technique qui s’est rendue dans la région à la suite de la mission Bertini. Un autre appel d’un montant de 102,9 millions de dollars a été lancé en juin pour la période de juillet à décembre 2003. À la fin de juin 2003, l’Office avait offert des emplois de courte durée à 41 000 réfugiés palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza et plus de 250 000 personnes - salariés et personnes qu’ils font vivre - avaient bénéficié d’emplois de courte durée directement gérés par l’Office. Des réfugiés en nombre encore plus élevé de Cisjordanie et de la bande de Gaza ont bénéficié d’emplois créés dans le cadre des projets de construction du secteur privé auquel l’Office a fait appel ou de travaux communautaires d’équipement entrepris dans les camps de réfugiés à l’aide d’un financement fourni par l’Office. Quelque 127 000 familles dans la bande de Gaza et 90 000 en Cisjordanie ont continué de recevoir une aide alimentaire au cours de la période considérée, le volume et la valeur nutritionnelle des rations alimentaires ayant été accrus pour faire face à l’aggravation de la malnutrition. L’Office a continué d’accorder une aide financière sélective en espèces à des familles qui n’étaient pas en mesure de subvenir à leurs besoins élémentaires. En 2003, un personnel médical supplémentaire comprenant des médecins, des sages-femmes, des infirmiers et infirmières et des pharmaciens, a été recruté pour répondre à la hausse de la demande de services de santé. Des fournitures médicales - médicaments, réactifs de laboratoire, antiseptiques et toute une gamme d’articles jetables - ont été acquises. Grâce à des dispensaires mobiles, l’Office a fourni des soins médicaux de base aux habitants de villages isolés, traitant ainsi 6 661 patients au cours du premier trimestre de 2003. Des services ont continué d’être fournis aux réfugiés souffrant de handicaps provoqués par le conflit : il s’agissait de physiothérapie, de prothèses, d’une formation et de l’aménagement des logements. Dans le cadre de ses interventions d’urgence, l’Office a continué de fournir aux réfugiés vivant dans des situations de crise un certain nombre de services destinés à promouvoir des mécanismes de réaction constructive et à prévenir l’apparition de séquelles psychologiques durables des troubles. Des programmes ont été conçus à l’intention des écoles, des centres de santé, des services sociaux et des centres communautaires. L’Office a également organisé des cours de rattrapage à l’intention de milliers d’enfants de la bande de Gaza et de la Cisjordanie dont la scolarité avait été perturbée. Il a aussi distribué des tentes, des couvertures et des batteries de cuisine à des familles privées d’abris.

107. État du financement. Depuis septembre 2000, l’Office a lancé un certain nombre d’appels. En réponse aux appels précédents, les donateurs de l’Office avaient versé d’importantes contributions. Le quatrième appel, qui portait sur la période de janvier à décembre 2002, y compris l’appel supplémentaire, a permis de recueillir des contributions s’élevant à 96,8 millions de dollars, sur un montant total de ressources nécessaires de 172,8 millions de dollars. L’appel d’urgence pour un montant de 93,7 millions de dollars, censée permettre de couvrir la période de janvier à juin 2003, a donné lieu à des annonces de contributions atteignant seulement 38,4 millions de dollars. La hausse de l’enveloppe requise devait permettre de couvrir les coûts liés à l’amélioration des rations alimentaires et à la destruction d’un plus grand nombre de logements. Les donateurs n’ayant pas mis à disposition un financement suffisant, il a fallu réduire entre janvier et juin 2003, la fréquence et le volume d’interventions importantes telles que les distributions alimentaires.

G. Projets

108. Objectifs. Étant donné l’importance croissante qu’a prise au cours des années le financement de projets spécifiques tant du point de vue des ressources nécessaires que des activités de programme, et en vue de mieux cibler ses appels de fonds, l’Office s’est fixé des priorités pour ses projets et c’est sur cette base qu’a été établie la composante du budget de l’exercice biennal qui a trait aux projets. Le budget des projets prévoit surtout des dépenses d’équipement ponctuelles qui seront financées à l’aide de contributions complémentaires et serviront à développer, remplacer et maintenir en bon état les installations de l’Office pour lui permettre de faire face à la demande croissante de services (touchant notamment l’éducation), ainsi qu’à améliorer la situation du logement et les conditions d’assainissement dans les camps de réfugiés. Le budget des projets a été inclus dans le budget général pour l’exercice biennal en vue de donner une idée complète des besoins financiers de l’Office au cours de cette période et d’établir un lien direct entre les activités financées au titre du budget des projets et les activités de programmes financées au moyen du budget ordinaire. S’il n’obtenait pas les ressources nécessaires pour financer les projets, l’Office se verrait dans l’impossibilité d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixés et tant la qualité que la quantité des services en pâtiraient.

109. Exécution. Les fonds reçus au titre des projets pendant la période considérée ont permis d’achever la construction de huit écoles (cinq dans la bande de Gaza, deux en Cisjordanie et une au Liban), d’assurer l’entretien d’une école en Jordanie et de construire 36 nouvelles salles de classe et 16 salles à usage spécialisé dans diverses écoles, dans la zone d’intervention de l’Office. En outre, 442 logements destinés aux familles bénéficiant du programme d’aide d’urgence ont été remis en état dans toute la zone couverte par l’Office. Des ressources ont aussi été consacrées à l’achat de matériel et de logiciels et à des travaux d’électricité au Centre de formation professionnelle d’Amman, à l’agrandissement du Centre de santé maternelle et infantile en Jordanie, à la construction d’unités de physiothérapie dans deux centres de santé, à l’ameublement de ludothèques dans deux centres de réinsertion communautaire à Gaza et à la formation de personnel humanitaire en République arabe syrienne. Les autres projets exécutés pendant la période considérée étaient les suivants : l’étude de faisabilité du projet de remplacement de baraquements au titre de la remise en état du camp de Neirab, en République arabe syrienne, et le remplacement de conduites d’eau rouillées à Beach Camp, à Gaza. Les projets visant à améliorer l’infrastructure et les services étaient les suivants : la reconstruction d’écoles et l’aménagement de nouvelles classes, la remise en état des logements, la construction de centres de santé, la modernisation des installations et l’actualisation des cours dans plusieurs centres de formation professionnelle de l’Office et le revêtement de voies. Plusieurs autres projets relatifs à l’hygiène du milieu se sont poursuivis au cours de la période considérée. Ils comprennent notamment : la construction d’un réseau d’assainissement à Khan Eshieh et de réseaux de distribution d’eau dans les camps de Khan Eshieh et Khan Dannoun, en République arabe syrienne, la construction de systèmes d’assainissement et de drainage à Deir al-Balah et la reconstruction de bureaux de l’assainissement ailleurs dans la bande de Gaza, ainsi que la mécanisation de la gestion des déchets solides en Cisjordanie. Les activités suivantes se sont poursuivies pour l’ensemble de l’Office : assistance technique dans le domaine de la planification de l’enseignement et fonctionnement du Bureau de liaison de l’Office à Genève. En outre, les dépenses afférentes à plusieurs administrateurs auxiliaires ont été imputées au budget des projets au cours de la période considérée.

110. État du financement. Au cours de la période considérée, l’Office a reçu des annonces de contributions s’élevant à 20,5 millions de dollars pour les projets. Sur les ressources nouvelles, 9,9 millions de dollars - soit 48 % - ont été alloués à la santé, 4,1 millions à l’enseignement, 3,9 millions aux secours et services sociaux, et 2,6 millions aux autres projets. Quelque 2,4 millions de dollars sont allés à la bande de Gaza, 1,2 million à la Cisjordanie, 9,3 millions à la République arabe syrienne, 2,9 millions au Liban et 700 000 dollars à la Jordanie. Un montant de 4 millions de dollars a été affecté aux activités de l’Office dans son ensemble. Les fonds reçus pour des projets au cours de la période considérée ont permis de financer 44 nouveaux projets. Le décaissement au titre des projets s’est élevé à 16 157 134 dollars.

H. Programme de mise en œuvre de la paix

111. Objectifs. Le Programme de mise en oeuvre de la paix a été lancé par l’Office à la suite de la signature de la Déclaration de principes sur des arrangements intérimaires d’autonomie par l’Organisation de libération de la Palestine et Israël. D’octobre 1993 à décembre 1999, il a été le principal dispositif de mobilisation de ressources extrabudgétaires pour le financement des activités de l’Office dans les domaines de l’éducation, de la santé, des secours et services sociaux et de la création de revenus, et il a contribué de façon concrète et tangible à améliorer les conditions de vie générales des réfugiés, ainsi qu’à créer des emplois et améliorer l’infrastructure. À la suite de l’adoption du budget pour l’exercice biennal 2000- 2001, qui est axé sur les programmes et se compose d’un budget ordinaire et d’un budget pour les projets, toutes les nouvelles contributions complémentaires ont été inscrites au budget des projets. Un nouveau programme intitulé " Projets postérieurs à 1999 " a été lancé en janvier 2000 pour vérifier la bonne utilisation de toutes les contributions versées au budget des projets.

112. Exécution. Au cours de la période considérée, l’Office a pu financer, au moyen des fonds du Programme de mise en oeuvre de la paix, la construction de 2 écoles, de 34 nouvelles salles de classe, de 6 centres d’artisanat et de 2 salles d’administration et l’entretien de 2 écoles. Au Centre de formation de Gaza, les fonds du Programme ont permis de moderniser les ateliers et le matériel. Les fonds du Programme ont également permis d’achever des travaux d’aménagement à l’hôpital de Qalqiliya. Les projets en cours comprenaient la construction et l’équipement de nouvelles salles de classe et de salles à usage spécialisé, l’achat d’ordinateurs pour les écoles et la modernisation de l’équipement et l’agrandissement des ateliers dans les centres de formation professionnelle de l’Office. D’autres projets ayant trait à l’hygiène du milieu, dont un important projet destiné à huit camps au Liban et le projet de protection du rivage à Beach Camp, à Gaza, étaient en cours d’exécution. Les décaissements au titre du Programme se sont élevés à 2 936 915 dollars au cours de la période considérée.

113. État du financement. Il n’a pas été reçu de ressources nouvelles au titre du Programme de mise en oeuvre de la paix dont le budget a été incorporé au budget des projets de l’Office. Toutefois, des montants représentant des économies réalisées et des intérêts perçus ont été alloués à d’autres projets.

I. Appel en faveur du Liban

114. Objectifs. La précarité des conditions socioéconomiques venant s’ajouter au fait que les réfugiés n’ont pleinement accès ni au marché de l’emploi ni aux services de santé publique, la plupart des réfugiés palestiniens enregistrés au Liban, qui sont plus de 389 000, continuent de vivre dans des conditions extrêmement difficiles et dépendent presque entièrement de l’Office pour les services de base. L’Appel spécial d’urgence pour le Liban que l’Office a lancé en juillet 1997 visait à recueillir des contributions supplémentaires d’un montant de 11 millions de dollars pour financer des activités essentielles dans les domaines de la santé, de l’éducation, et des secours et services sociaux en vue d’atténuer les effets de la crise financière due à l’insuffisance des ressources ordinaires de l’Office.

115. Exécution. Au cours de la période considérée, l’Office a achevé un projet de mécanisation d’un système de collecte et d’évacuation de déchets solides. En outre, des stages de formation professionnelle se sont achevés au Centre de formation de Siblin, tandis que la mise en place d’un nouveau cours d’informatique et la modernisation du matériel du cours des mécaniciens et ajusteurs se sont poursuivis. 116. État du financement. Huit pays et une organisation intergouvernementale ont répondu à l’appel et fait des annonces de contributions qui s’élevaient à un montant total de 9,3 millions de dollars au 30 juin 1998. À la fin de juin 2003, l’Office avait reçu la totalité des contributions annoncées et décaissé 9,1 millions de dollars. Les décaissements de la période considérée se sont élevés à 104 390 dollars.

Source : ONU
Référence : A/58/13