A. Éducation
233. Enseignement primaire et secondaire. L’Office administrait 95 écoles en Cisjordanie (34 écoles de garçons, 44 écoles de filles et 17 écoles mixtes). En 2002/03, ces écoles ont accueilli 60 003 élèves (43,9 % de garçons et 56,1 % de filles), soit 2,55 % de plus qu’en 2001/02.
234. Locaux scolaires. L’Office a continué de se heurter à des difficultés pour obtenir des terrains sur lesquels construire des écoles, en particulier à Jérusalem. Les écoles de l’Office en Cisjordanie sont celles où le taux d’occupation des classes est le plus faible (38,61 élèves) du fait qu’une grande partie des écoles étaient installées dans des locaux loués inadaptés (26,36 %) ou situées en dehors des camps ou dans des zones éloignées. Les écoles situées dans les camps étaient toujours surchargées. Une école a été construite, et 35 salles de classe et 13 salles à usages particuliers ont été aménagées. Cinq écoles, 45 salles de classe et 21 salles à usages particuliers étaient en construction.
235. Formation professionnelle et technique. Pendant l’année scolaire 2002/03, les trois centres de formation technique et professionnelle de l’Office en Cisjordanie ont accueilli 1 192 stagiaires, dont 560 femmes. Ils offraient 15 cours commerciaux et 20 cours techniques/semi-professionnels. Pour la première fois depuis 1983, l’examen d’ensemble organisé par le Ministère de l’enseignement supérieur n’a pas pu se dérouler en raison des restrictions à la liberté de mouvement imposées par les autorités israéliennes. En coopération avec l’Autorité palestinienne, des stages de courte durée (6 à 26 semaines) ont été proposés par les trois centres de formation qui ont accueilli 219 stagiaires pour les former dans des disciplines diverses.
236. Instituts de sciences de l’éducation. Les deux instituts de pédagogie des centres de formation pour hommes et pour femmes de Ramallah ont accueilli 596 étudiants, dont 391 femmes, dans le cadre d’un programme de formation pédagogique théorique de quatre ans au niveau postsecondaire. Au total, 123 étudiants, dont 88 femmes, ont obtenu le diplôme des deux instituts en juillet 2002.
237. Bourses universitaires. En 2002/03, neuf boursiers, dont six femmes, ont poursuivi leurs études.
238. Difficultés opérationnelles. La persistance de la crise dans le territoire palestinien occupé a continué de perturber l’exécution du programme d’enseignement de l’Office, en particulier les restrictions constantes de la liberté de mouvement imposées par les autorités israéliennes, notamment les couvre-feux et les bouclages. Ainsi, les écoles ont perdu entre septembre 2002 et mars 2003 près de 1 372 jours de classe. De septembre 2002 à mars 2003, 31 874 journées d’enseignant environ ont été perdues, en raison des bouclages et des couvre-feux. En outre, au cours de l’année scolaire 2002/03, quatre élèves de l’Office, âgés de 9 à 14 ans, ont été tués, quatre blessés et deux détenus. Sur les huit enseignants arrêtés, sept sont toujours en prison. L’endommagement des locaux scolaires fait peser une charge financière supplémentaire sur l’Office, surtout lorsque les réparations ont été effectuées plus d’une fois. Un montant de 342 519 dollars a déjà été consacré à la réfection de 25 établissements scolaires endommagés lors de 36 incidents.
B. Santé
239. Soins de santé primaires. Des soins de santé primaires complets ont été dispensés aux réfugiés palestiniens de Cisjordanie dans les 34 centres de soins de l’Office, qui offraient tous des services de planification familiale et des soins spécialisés pour le traitement du diabète et de l’hypertension, en plus de la gamme complète des soins préventifs et curatifs. Parmi ces centres, 25 sont équipés de laboratoires et 20 dispensent des soins dentaires ; en outre, une équipe mobile communautaire dispense des soins de santé bucco-dentaires. Six centres disposent d’un service de radiologie et six pratiquent la physiothérapie. Des travaux ont été entrepris pour construire un nouveau centre destiné à remplacer les locaux inadaptés du camp de Kalendia et pour moderniser le Centre d’Hébron. Du personnel médical et paramédical supplémentaire a été recruté dans le cadre du programme d’urgence de création d’emplois de l’Office et trois équipes mobiles ont été constituées. L’Office a également acheté des fournitures médicales supplémentaires et poursuivi son programme de consultation et d’assistance psychologiques dans le cadre de l’aide humanitaire d’urgence visant à répondre aux nouveaux besoins en matière de santé créés par les troubles en Cisjordanie.
240. Coopération au niveau national. L’Office était représenté dans tous les comités nationaux pour la santé créés par le Ministère de la santé de l’Autorité palestinienne, y compris ceux qui sont chargés des questions relatives au programme élargi de vaccination, aux soins de santé primaires, à la santé en matière de reproduction, à la surveillance et à la prévention de la brucellose, à la lutte contre la tuberculose et à l’éducation sanitaire. L’Office a également continué de coopérer étroitement avec des universités locales et des organisations non gouvernementales internationales et locales sur différents aspects touchant au développement du système de soins de santé et des ressources humaines dans ce domaine. Le Ministère de la santé a assuré tous les besoins en vaccins du programme élargi de vaccination dans le cadre de dons en nature.
241. Soins secondaires. Les soins hospitaliers ont été dispensés par l’hôpital de l’Office à Qalqiliya et dans le cadre d’accords contractuels conclus avec l’hôpital Augusta Victoria à Jérusalem, le St. John’s Ophthalmic Hospital et sept autres hôpitaux de Cisjordanie administrés par des organisations non gouvernementales. L’Office a partiellement pris en charge les frais des réfugiés admis à l’hôpital Maqassed de Jérusalem pour des soins spécialisés non disponibles dans les hôpitaux avec lesquels des contrats avaient été signés, tels que la chirurgie cardiaque. Il a aussi remboursé les primes d’assurance versées par les réfugiés munis de cartes d’identité cisjordaniennes pour couvrir le coût du traitement de cancers. Le pourcentage des frais à la charge des patients était de 25 % pour les hôpitaux sous contrats et de 30 % dans le cadre du régime de remboursement. Les travaux de construction et d’équipement d’un pavillon pédiatrique de 20 lits, doté d’unités de radiologie et de rééducation, ont été achevés à l’hôpital de Qalqiliya au cours de la période considérée. Un dortoir pour le personnel infirmier y a aussi été construit et le service des urgences et le restaurant ont été rénovés. Les nouvelles installations ont été mises en service en juin 2003, ce qui a porté la capacité d’accueil de l’hôpital de 43 à 63 lits. Des contrats ont été conclus avec trois autres hôpitaux de Naplouse, Djénine et Ramallah en raison des problèmes de déplacement et d’accès. Les frais d’hospitalisation supplémentaires ont été couverts par le programme d’aide humanitaire d’urgence.
242. Difficultés opérationnelles. Le programme de santé de l’Office en Cisjordanie a continué de se heurter à de graves difficultés en raison des restrictions de liberté de mouvement imposées par les autorités israéliennes. Le nombre d’autorisations de voyage délivrées au personnel de l’Office a été limité, tout comme l’accès des patients aux hôpitaux de Jérusalem. La fermeture des frontières, les couvre-feux prolongés et les restrictions de liberté de mouvement entre la Cisjordanie et la bande de Gaza ont rendu difficiles la coordination et l’échange d’informations et entravé les mouvements du personnel, l’acheminement des fournitures et la circulation des véhicules entre Jérusalem, le reste de la Cisjordanie et la bande de Gaza. Les voies de communication, la circulation de l’information et la supervision technique de même que les plans de formation et de perfectionnement du personnel ont été gravement perturbés, ce qui pourrait nuire à long terme à la qualité et à la viabilité des soins de santé. Des taux de chômage élevés se traduisant par une accentuation de la pauvreté ont entraîné une forte dégradation de la situation sanitaire et accru la demande de soins médicaux de l’Office, à un moment où le système de soins de santé n’avait pas une capacité de fonctionnement optimale. En 2002, les consultations médicales dans les dispensaires de l’Office ont augmenté de 61 % dans la bande de Gaza et de 35,7 % en Cisjordanie par rapport à 2000 et le taux d’utilisation des fournitures médicales de 35 % et 25 % respectivement Pour faire face à ces besoins accrus, cinq équipes d’urgence ont dispensé des soins de santé aux habitants de localités reculées, en même temps que des dispositions étaient prises pour couvrir les frais d’hospitalisation supplémentaires et l’achat de fournitures médicales. Le projet de consultation et d’assistance psychologiques a été maintenu comme activité pluridisciplinaire faisant appel à la participation d’agents sanitaires, d’enseignants, de travailleurs sociaux et de conseillers d’orientation.
243. Épidémies. Une épidémie de diarrhée s’est déclarée en juillet 2002 au camp de Balata dans la région de Naplouse en raison de la contamination croisée des réseaux d’adduction d’eau et d’égouts. Au total, 667 cas ont été signalés avant que l’épidémie ne puisse être enrayée. Plus de 75 % des cas concernaient des enfants de 16 ans ou moins.
244. Salubrité de l’environnement. La fréquence des bouclages, des couvre-feux, des incursions militaires dans les camps et de l’arrachage d’arbres a eu pour effet d’accentuer les risques qui pesaient sur la santé des réfugiés des camps. Les services d’assainissement ont dans certains cas été perturbés, les camions de ramassage des ordures ne pouvant pas se rendre dans les camps et l’Office ne pouvant pas réparer les réseaux d’adduction d’eau et d’égouts dans les camps, très sérieusement endommagés lors des incursions militaires. Le bureau régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale a fourni les services d’un ingénieur sanitaire chargé d’offrir des conseils techniques pour la remise en état des réseaux d’adduction d’eau et d’égouts au camp de Djénine dans le cadre du projet de reconstruction du camp. Après avoir pris ses fonctions en novembre 2002, le consultant a travaillé en étroite collaboration avec des consultants internationaux et des ingénieurs locaux pour achever l’évaluation des besoins et des priorités et établir les plans techniques préliminaires pour la remise en état des réseaux d’adduction d’eau, d’égouts et d’écoulement des eaux de ruissellement et la reconstruction de routes.
C. Aide d’urgence et services sociaux
245. Immatriculation des réfugiés. Au 30 juin 2003, le nombre de réfugiés immatriculés auprès de l’Office en Cisjordanie était de 654 971, soit 4,54 % de plus qu’au 30 juin 2002 (626 532). La Division des immatriculations a constaté une forte augmentation du nombre des réfugiés qui ont demandé à mettre à jour leurs inscriptions de manière à bénéficier des services de l’Office du fait de la crise qui sévit actuellement dans le territoire palestinien occupé. La Division a continué également à fusionner les anciens numéros d’immatriculation en intégrant les dossiers des réfugiés initiaux de 1948 aux autres dossiers des familles qui sont leurs descendants. Soixante-sept pour cent des anciens numéros attribués pour les dossiers familiaux avaient été fusionnés à la fin de la période considérée.
246. Programme spécial d’aide d’urgence. Au 30 juin 2003, le nombre total d’inscriptions au programme spécial d’aide d’urgence était de 36 597 personnes, soit 5,59 % de la population réfugiée immatriculée en Cisjordanie. Le programme s’est employé non seulement à assurer les besoins essentiels des réfugiés en nourriture et en logements mais aussi à régler les problèmes qui sont souvent à l’origine de la pauvreté et qui l’aggravent. Au total, 104 enfants de familles pauvres ont pu retourner à l’école, 23 toxicomanes ont suivi un programme de désintoxication, 34 femmes pauvres se sont inscrites à des cours d’alphabétisation et 757 femmes pauvres, orientées par des travailleurs sociaux, ont demandé des conseils en matière de planification familiale dans les centres de santé de l’Office.
247. Aide financière sélective en espèces. Au total, 543 familles ont bénéficié d’une aide financière en espèces d’une valeur totale de 86 249 dollars pour pouvoir faire face à des situations de crise. Une assistance a été accordée pour acheter des articles ménagers indispensables et des vêtements, payer les frais de scolarité, les loyers et charges et couvrir d’autres besoins impérieux.
248. Remise en état de logements. Au total, 25 familles ont bénéficié d’une assistance pour améliorer l’état de leur logement à l’aide de fonds versés par des donateurs. Des travaux de réfection ont été entrepris et achevés dans le cadre de projets d’auto-assistance au cours de la période considérée.
249. Lutte contre la pauvreté. Le programme a continué de mettre l’accent sur les causes plutôt que sur les symptômes de la pauvreté en poursuivant les activités de formation professionnelle. Au cours de la période considérée, 140 personnes issues de familles défavorisées ont été formées à des activités comme la soudure, l’informatique, la puériculture, le secrétariat, la menuiserie, l’enregistrement vidéo, la photographie et le photomontage et la mécanique automobile. Par ailleurs, 41 séminaires sur la lutte contre la pauvreté ont été organisés dans plusieurs camps en coordination avec des organisations communautaires et en association avec les services compétents de l’Autorité palestinienne et des ONG locales. La méthode d’organisation des ces activités fondées sur les contacts a permis d’accroître la participation des groupes ciblés, 2 300 personnes en ayant bénéficié. Le programme a continué d’aider 50 organisations locales et groupes implantés dans les camps à préparer et mener des études de faisabilité concernant des projets générateurs de revenus. Il a aussi aidé 125 familles pauvres à élaborer des projets et à mener des études de faisabilité en vue de les faire financer par la suite et conçu et diffusé plus de 42 publications sur la pauvreté et la protection sociale.
250. Participation des femmes au développement. Au cours de la période considérée, le programme correspondant a continué de mettre l’accent sur la démarginalisation des femmes aux 15 centres du programme en faveur des femmes. Les jardins d’enfants, crèches et garderies figuraient parmi les services et programmes essentiels fournis aux mères qui travaillaient et faisaient du bénévolat dans ces centres et dont ont bénéficié régulièrement 251 d’entre elles ainsi que 697 enfants. Au total, 2 471 femmes ont tiré parti des programmes d’initiation et de perfectionnement qui ont offert à 208 volontaires formées de nouveaux débouchés et permis de créer des revenus pour les centres. Les centres ont également organisé toute une gamme d’activités de sensibilisation à des questions de développement social telles que les droits des femmes, l’éducation civique et la démocratie, les premiers secours, les interventions en cas de crise, les conséquences sociales des mariages précoces, la grossesse, l’allaitement, la violence au foyer, la violence à l’égard des femmes et des enfants, la planification familiale, la démocratie et les soins aux enfants. Diverses activités sociales, culturelles et récréatives ont été organisées à l’intention des femmes et des enfants. Au total, 20 337 femmes et 10 598 enfants et jeunes ont bénéficié de ces activités. Les centres ont continué de renforcer leur coordination et leurs liens avec des organisations non gouvernementales locales et internationales pour financer des activités et des projets divers, y compris des travaux de construction.
251. Réadaptation au sein de la communauté. Au cours de la période considérée, 14 centres ont offert à 7 853 personnes des services de réadaptation de base qui portaient notamment sur la sensibilisation du public, les activités de vulgarisation, l’éducation spéciale, l’intégration dans les écoles ordinaires, la formation des familles de handicapés (les mères, en particulier) et des agents communautaires, les services d’orientation, le réaménagement des logements, l’orthophonie, la physiothérapie et la fourniture de prothèses. Les centres de réadaptation de Dheisheh, Far’a, Balata et Fawwar ont reçu l’aide d’une ONG pour moderniser leurs locaux. Dans sept centres, les ludothèques ont contribué à favoriser une meilleure intégration des handicapés physiques et mentaux grâce à des activités éducatives et récréatives. Le nouveau service destiné aux personnes souffrant de paralysie cérébrale créé au camp de Djénine s’employait à rééduquer et à traiter 127 enfants victimes de ce handicap et à aider leur famille à cet égard. Par ailleurs, grâce au programme, 147 handicapés physiques et mentaux ont pu bénéficier de l’assistance technique et financière nécessaire pour s’acheter des prothèses et réaménager leurs abris ou logements. Au total, 38 agents des centres de réadaptation ont suivi plusieurs stages de formation organisés par des ONG. Le programme de services sociaux a également organisé un stage de formation dans le domaine du renforcement des capacités à l’intention de 14 membres des comités administratifs locaux des centres de réadaptation dans la région de Jérusalem. Six ateliers et 10 conférences auxquels ont participé 80 handicapés physiques et mentaux et 255 mères ont été organisés dans divers centres de réadaptation sur le thème des droits des personnes handicapées en coordination avec l’Union générale des personnes handicapées. L’administrateur chargé du programme sur les incapacités a suivi un stage de formation spécialisée sur la gestion et la planification des programmes de réadaptation communautaires. Au cours de la période considérée, le programme a mené une enquête de cinq mois sur les incapacités liées à l’Intifada. Sur l’échantillon représentatif choisi, 48,4 % étaient des réfugiés, dont la plupart souffraient de handicaps à la fois physiques et mentaux.
252. Activités en faveur des enfants et des jeunes. Les associations communautaires et d’autres ONG locales ont continué d’organiser des activités à l’intention des enfants et des jeunes en Cisjordanie (art, artisanat, musique, théâtre, spectacles de marionnettes, services communautaires, campagnes de nettoyage, réfection des routes dans les camps et autres projets de remise en état des infrastructures, activités sportives, récréatives et éducatives, etc.). Environ 7 600 enfants et jeunes y ont pris part.
Source : ONU
Référence : A/58/13
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