Cette semaine, j’ai participé à la conférence sur l’antisémitisme en Europe organisée par Romano Prodi et regroupant des dirigeants politiques désireux de combattre la nouvelle vague d’antisémitisme qui a submergé l’Europe ces dernières années. Pour cela, il faut définir une ligne de conduite claire, ce qui n’est pas toujours facile car reconnaître l’antisémitisme est parfois dur.
L’ancien antisémitisme, qui est encore diffusé dans les séries télévisées sur les chaînes arabes à destination des millions de musulmans dans le monde, est facile à identifier, mais ce n’est pas le cas du nouvel antisémitisme. Celui-ci se cache sous l’apparence de critiques légitimes du gouvernement d’Israël, mais vise à critiquer l’État juif en raison de sa judaïté. Quand nous le faisons remarquer, on nous accuse de vouloir délégitimer toute critique d’Israël en la taxant d’antisémitisme. Même si ce n’est pas facile, on peut différencier les critiques légitimes de l’antisémitisme en appliquant aux critiques le test des trois « D » :
– D pour diabolisation : toutes les critiques qui présentent Israël comme un État nazi ou les camps palestiniens comme Auschwitz. Cela dénote une bien mauvaise connaissance de ce qu’était l’Allemagne nazie et une volonté de présenter Israël comme la nouvelle incarnation du mal.
– D pour deux poids deux mesures : Il faut se demander si les États qui appliquent une politique similaire à celle d’Israël reçoivent les mêmes critiques.
– D pour délégitimation : Est-ce que la critique reconnaît à Israël le droit d’exister.
« Seeing anti-Semitism in 3D », par Natan Sharansky, Jerusalem Post, 24 février 2004.
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