Le projet de constitution soutenu par les chiites et les Kurdes sera probablement le texte proposé pour ratification aux Irakiens, mais il est douteux que ce texte soit le document qui permettra de garder l’Irak uni.
La raison en est que la minorité arabe sunnite fera tout pour saboter tout document qui rendra effective sa perte de pouvoir. L’insurrection n’est qu’une de ses armes, les autres sont le boycott d’élection, la terreur de la population et des agences gouvernementales, les frappes contre les lieux saints chiites et les organisations kurdes. On a toutes les raisons de croire que les sunnites vont continuer. Mais même en regardant le texte lui-même, il est évident qu’il n’a aucune chance d’être appliqué.
C’est un document de 153 articles (20 fois plus long que la constitution états-unienne) dont la plupart des articles sont des vœux pieux, politiquement corrects sur les droits des Irakiens qu’on devine soufflés par les conseillers états-uniens. Ils ont fort peu de rapport avec les réalités irakiennes. Il est truffé de contradiction. Ce texte déclare en effet dans le même article qu’aucune loi ne peut aller à l’encontre des règles de l’islam et qu’aucune loi ne peut aller contre les principes démocratiques. En outre, les articles font des autorités régionales des institutions pouvant remettre en cause les lois fédérales. Il prévoit également des représentants des régions dans les ambassades irakiennes, formant des sous-ambassades dans les ambassades.
En fait, cette constitution met fin à l’Irak tel qu’il existe depuis 1920. La désintégration de l’Irak va se poursuivre.
« Long litany of contradictions », par Shlomo Avineri, Jerusalem Post, 28 août 2005.
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