Se précipiter pour normaliser les relations avec Israël affaiblirait sûrement le négociateur palestinien, il pousserait de plus l’État hébreu à hésiter mille fois avant de se retirer du reste des territoires de la Palestine occupée. Dans ce cadre le Pakistan, dont la haine pour Israël dépasse celle des pays arabe et des Palestiniens même, a annoncé la normalisation des relations avec son ennemi numéro un. Le président tunisien, quant à lui, n’a pas hésité à inviter Ariel Sharon à une conférence prévue à Tunis. De même, le roi Abdallah de la Jordanie et son homologue égyptien Hosni Moubarak sont attendus à Tel-Aviv.
Certains responsables croient que l’établissement des relations avec l’État hébreu aidera à mettre la pression sur ce dernier pour qu’il se retire du reste des territoires occupés. Ces gens pensent que l’amélioration des relations entre les deux parties donnera plus de confiance à Sharon, ce qu’il l’aidera à se retirer. Par contre, d’autres considèrent cette normalisation si rapide comme un élément renforçant la position extrême israélienne. Sharon a gagné, pas seulement les territoires qu’il occupe toujours, mais aussi la reconnaissance gratuite des pays arabes.
Certes, le retrait de Gaza est un pas très important, mais qui a nécessité des conditions de pression dont la Cisjordanie ne dispose pas. Gaza était devenue comme une braise dans la main d’Israël, le nombre de colons qui l’occupent, et qui n’étaient plus à l’abri des attaques de la résistance, ne dépasse pas quelques milliers. Le gouvernement israélien ne cache pas sa volonté de relier les plus grandes colonies israéliennes à la ville de Jérusalem, pour se retirer ensuite de zones limitées et sans grande valeur. La normalisation des relations avec Israël affaiblira l’initiative arabe de paix qui refuse toute reconnaissance sans retrait israélien.
Sharon, s’assurant que les pays arabes se rapprochent de lui, reniera tous ses engagements. Ainsi, le retrait israélien voulu deviendra un retrait arabe vers le pays hébreu.
« انسحاب عربي لإسرائيل », par Ahmed Al Rabii, Asharqalawsat, 6 septembre 2005.
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