En tant que spécialiste des questions d’armement, j’ai beaucoup de reproches à faire à l’administration Bush, mais je la félicite pour sa nouvelle politique concernant les mines. L’avantage des mines pour les militaires, c’est qu’elles peuvent durer toute la durée de la guerre ou de la bataille. Mais le problème, c’est qu’elles durent souvent plus longtemps et qu’elle peuvent affecter les civils pendant des années encore.
C’est pour cela que désormais, les mines contiennent des mécanismes d’autodestruction fiables qui se déclenchent au plus tard un mois après leur mise en place et qu’elles sont alimentées par des batteries avec une durée de vie limitée au cas où le système d’autodestruction serait défectueux. L’administration Bush a décidé de ne plus utiliser de mines persistantes après 2010 et plus de mines non métalliques, difficilement détectables, après 2004. En devenant le premier pays dans le monde à adopter ces mesures, les États-Unis prennent la direction morale mondiale dans ce domaine.
Cette politique n’empêche toutefois pas certains de reprocher aux États-Unis de ne pas avoir signé le traité d’interdiction des mines. Il faut rappeler qu’il n’existe pas de traité d’interdiction des mines, mais que la Convention d’Ottawa de 1997 interdit les mines anti-personnelles, en autorisant toutes les autres. Cette distinction n’a pas de sens car en Angola 70 % des routes sont bloquées par des mines. Dans la lutte contre les mines, la politique des États-Unis est plus efficace que la convention d’Ottawa, texte que nous ne pouvons pas ratifier car l’interdiction des mines antipersonnelles ferait courir un trop gros risque à nos troupes et aux civils qu’ils défendent.
« Bush Sets the Right Course in Control of Land Mines », par Richard L. Garwin, Los Angeles Times, 8 mars 2004.
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