Dans sa revendication des attentats de Madrid, Al Qaïda a mis tout le monde dans sa ligne de mire, y compris l’Allemagne et la France. Cette dernière a même mérité une condamnation spéciale pour son interdiction du voile islamique. C’est folie de la part des Européens que de croire qu’ils sont protégés des attentats parce qu’ils se sont opposés au renversement de Saddam Hussein. Rien n’est épargné par les terroristes et peu importe que ceux qui ont été tués à Madrid étaient sans doute opposés à la guerre en Irak. Le « matériel humain » n’a pas d’importance pour les terroristes.
Ce 11 mars a été le 11 septembre de l’Europe à ceci près que les assassins peuvent affirmer avoir gagné. La défaite du Parti populaire qui était annoncé vainqueur des élections va laisser les terroristes croire qu’ils sont plus forts que la démocratie. Si les socialistes tiennent leurs promesses et retirent leurs troupes d’Irak, les terroristes seront convaincus que le crime paye. Ceux qui affirment que José-Maria Aznar a été battu à cause de son alliance impopulaire avec George W. Bush disent n’importe quoi : cette alliance était aussi impopulaire avant les attentats quand le Parti populaire était annoncé vainqueur. Les attentats de Madrid ont réveillé les démagogues prêts à inverser les responsabilités. N’y a-t-il pas eu des « idiots utiles » qui ont affirmé que Bush et la CIA étaient responsables des attentats contre les tours jumelles ?
Il faut fixer une nouvelle règle en Europe : suite à un attentat, les élections devront être repoussées, le temps que gouvernés et gouvernants retrouvent leurs esprits et que la population puisse exprimer sereinement son pouvoir souverain. Certains affirment que le gouvernement a été battu parce qu’il aurait menti sur l’attentat en accusant ETA. C’est un misérable alibi car tout le monde a d’abord cru à la culpabilité du groupe basque.
Nous sommes au temps du « Mégaterrorisme » et l’Europe doit s’unir derrière Tony Blair plutôt que derrière le soi-disant « camp de la paix ».
« The World of Megaterrorism », par André Glucksmann, Wall Street Journal, 21 mars2004.
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