« Les militaires français nous ont appris à capturer nos victimes et à les attacher. Cela se passait dans une base au centre de Kigali. C’est là qu’on torturait, et c’est là également que l’autorité militaire française avait ses quartiers [...] Dans ce camp, j’ai vu les Français apprendre aux Interhamwe à lancer des couteaux et à assembler des fusils. Ce sont les Français qui nous ont formés. »
Janvier Afrika, ancien membre des réseaux Zéro, in Complicité de génocide, de François-Xavier Verschave.
« J’ai eu deux grands chocs dans ma vie. Le premier lorsque j’ai découvert, qu’en Algérie, on avait institutionnalisé la torture. Le deuxième, en janvier 1993, quant j’ai vu des instructeurs français dans les camps militaires de Bigogwe, situés entre Gisenyi et Ruhengeri. C’est là qu’on amenait des civils par camions entiers. Ils étaient torturés et tués, puis enterrés dans une fosse commune que nous avons identifiée près du cimetière de Gisenyi ».
Jean Carbonare, rapporteur de la Commission internationale sur les violations des Droits de l’homme au Rwanda, in Le Nouvel observateur, 4 août 1994.
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