Tôt le matin, à la veille de la guerre arabo-israélienne, des paramilitaires de l’armée secrète juive Irgoun et du Groupe Stern attaquent le village de Der Yassine, près de Jérusalem. Le bourg n’est pas dans la zone attribuée par l’ONU au nouvel État juif et n’a pas participé aux combats ; il s’était même placé sous la protection de la Hagannah. Mais il occupe une position stratégique sur les hauteurs surplombant la route Jérusalem-Tel Aviv. L’armée israélienne est déterminée à s’en emparer et donne l’ordre aux « irréguliers » de le faire, afin de mettre l’ONU devant le fait accompli. Les paramilitaires, sur ordre du commandant Ben-Zion Cohen, assassinent systématiquement à coup de grenades, mitraillettes et poignards plus de 350 hommes, femmes et enfants. La nouvelle de ce massacre sera l’une des raisons qui pousseront les Palestiniens à fuir leurs villages pour aller se réfugier dans des camps en Cisjordanie et à Gaza. Nul ne sera jamais inquiété pour les crimes de guerre commis à Der Yassin.