En Algérie, à Texenna dans le Nord Constantinois, l’unité de Benoist Rey, soldat appelé, infirmier, appréhende trois bergers, suspectés d’aider le FLN. Dans ses mémoires, il écrit « Je n’ose les regarder, car je sais qu’ils sont condamnés. Au plus chaud de l’après-midi, le lieutenant R. commandant en second, fait un signe au caporal-chef B., un Corse militaire de carrière, un véritable tueur, sadique, "spécialiste" de l’égorgement. Les prisonniers ont les mains liées dans le dos. Le caporal-chef B. prend le premier, l’assomme d’un coup de bâton et l’égorge. Il en fait de même avec le deuxième. Le troisième, qui doit avoir dix-huit ans à peine, a compris. Au lieu d’essayer de se défendre, il tend la gorge au bourreau, lequel n’hésite pas et l’égorge avec la même sauvagerie. On met ensuite sur chaque corps à la gorge béante, où déjà sont les mouches, un écriteau : "Tel est le sort réservé aux rebelles". Le lendemain, le lieutenant R. assistera à la messe pour l’Ascension. Il a un crucifix au-dessus de son lit. » (Source : Benoist Rey, Les Égorgeurs, Éditions de Minuit, 1961, saisi par la censure.)
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