Dans un nouveau rapport sur l’impact des migrations internationales, le Secrétaire général a proposé la création d’un forum permanent qui permettrait aux gouvernements d’explorer et de comparer des politiques qui concernent près de 191 millions de personnes dans le monde, notamment ses aspects positifs pour le développement.
« Un tel forum consultatif sur les migrations et le développement, avec à sa tête des représentants des gouvernements, ne fournirait pas de recommandations », souligne le Secrétaire général dans son rapport présenté aujourd’hui à l’Assemblée générale.
Cette institution aurait plutôt pour objet de « diffuser de nouvelles politiques et permettre une approche intégrée des migrations et du développement tant au niveau national qu’international », indique un communiqué du département des affaires économiques et sociales de l’ONU (DESA) publié à New York.
« Les avantages des migrations ne sont pas toujours bien compris », souligne le Secrétaire général dans son rapport qui considère les migrations internationales comme « un moyen idéal de promouvoir le co-développement, c’est-à-dire l’amélioration des conditions économiques dans les régions d’origine et de destination, qui sont complémentaires ».
Ainsi, « les migrants n’occupent pas seulement les emplois considérés comme moins désirables par les résidents des pays hôte, ils stimulent aussi la demande et améliorent les performances économiques, par exemple en alimentant les caisses de retraites des pays dont la population est vieillissante ».
Pour leur part, les pays en développement bénéficient de l’envoi de fonds par les migrants, à hauteur de 167 milliards de dollars par an. Le total des fonds envoyés par les migrants dans le monde s’est accru, passant de 102 milliards en 1995 à 232 milliards de dollars en 2005.
Certes, la « fuite des cerveaux » constitue un grave problème. Ainsi, entre 33 et 55% des personnes les plus éduquées de l’Angola, du Burundi, du Ghana, du Kenya, de Maurice, du Mozambique, de la Sierra Leone, de l’Ouganda et de la Tanzanie vivent dans des pays de l’OCDE. Ce chiffre dépasse les 60% pour la Guyane, Haïti, Fidji, la Jamaïque et Trinidad et Tobago.
Le rapport estime que près de 191 millions de personnes vivent hors de leur pays d’origine – 155 millions dans des pays en développement, 75 millions dans le monde développé.
De fait, les migrations « Sud-Sud » sont à peu près aussi fréquentes que les migrations « Sud-Nord », mais les migrations vers des pays considérés comme bénéficiant d’un « haut revenu » s’est accru plus vite.
Ainsi, les Etats-Unis ont accueilli 15 millions de migrants entre 1990 et 2005, l’Allemagne et l’Espagne en accueillant 4 million chacun.
Mais parmi les pays « à haut revenu » figurent aussi des pays en développement, dont Bahreïn, Brunei, le Koweït, la République de Corée, l’Arabie saoudite, Singapour et les Emirats arabes unis.
« C’est aux gouvernements qu’il incombe de décider si l’accroissement des migrations est souhaitable », indique le Secrétaire général dans son rapport, ajoutant que « la communauté internationale devrait se concentrer sur la qualité et la sécurité de cette expérience ».
Parmi les politiques étudiées dans le rapport figure l’idée de visas à entrée multiple, fournissant un accès plus fluide, mais aussi un soutien et des formations au monde des affaires pour les migrants dans le pays d’accueil.
Le rapport, qui touche un sujet autrefois qualifié de « trop sensible » pour être abordé par une institution multilatérale, servira de base aux pourparlers préliminaires du Représentant spécial du Secrétaire général pour les migrations, Peter Sutherland, afin de préparer un dialogue de haut niveau qui se tiendra à l’Assemblée générale de l’ONU, du 14 au 15 septembre prochains.
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