L’ancien dirigeant sandiniste Daniel Ortega (au côté d’Hugo Chavez sur la photo) est le favori de la prochaine élection présidentielle qui aura lieu le 5 novembre 2006 au Nicaragua. La perspective d’un retour au pouvoir du candidat du Front de libération nationale sandiniste agace au plus haut point Washington qui a pris fait et cause pour le conservateur Eduardo Montealegre, candidat de la coalition Alliance libérale- Parti Conservateur.
L’ambassadeur états-unien au Nicaragua avait déjà tenté de rassembler sous une même bannière la totalité des partis de droite et du centre pour faire barrage au candidat sandiniste. Le 25 septembre, le représentant républicain de l’Indiana, Dan Burton, avait accusé Daniel Ortega de préparer une fraude massive est d’avoir pris le contrôle du Conseil électoral suprême. Jeudi 19 octobre, le ministre du Commerce états-unien a affirmé qu’une victoire de M. Ortega remettrait en cause les investissements de son pays au Nicaragua.
Le 22 octobre, un pas supplémentaire a été franchi avec la visite de l’ex-colonel Oliver North à Managua pour soutenir le candidat conservateur. Rappelons qu’Oliver North, aujourd’hui commentateur politique et vedette des médias conservateurs états-uniens (il travaille pour le Washington Times, Fox News et a même fait trois apparitions dans la série TV financée par le Pentagone JAG) a été l’un des hommes clés de l’armement et du financement des Contras pendant la Guerre civile au Nicaragua via le trafic de drogue et les ventes d’armes à l’Iran. Accueilli en héros par ses anciens amis Contras, qui soutiennent aujourd’hui Eduardo Montealegre, il a participé à un grand meeting où il s’est montré menaçant. Plus tôt dans le mois, dans une tribune publiée dans la blogosphère républicaine états-unienne, l’ex-colonel des Marines avait déclaré : « S’il gagne, Ortega aura des alliés régionaux clés – des hommes qui, par eux-mêmes, ne présentent pas une menace immédiate pour notre sécurité mais qui, ensemble, pourraient créer de nombreux problèmes aux États-Unis et à leurs alliés démocratiques latino-américains » avant d’appeler de ses vœux un retour à la politique reaganienne dans la région.
L’Organisation des États américains a émis une protestation contre ces ingérences répétées dans les affaires intérieures du Nicaragua.
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