Ayant anticipé la défaite républicaine, les néoconservateurs et leurs sponsors avaient effectué un retournement d’alliance tactique, dénonçant la politique de l’amdinistration Bush dont ils étaient pourtant les inspirateurs et soutenant plus ou moins tacitement le camp démocrate. Leurs objectifs stratégiques restent toutefois les mêmes. Jürgen Cain Külbel analyse cet ajustement politique opportuniste mais rappelle que quels que soient leurs alliés, les néoconservateurs sont lancés dans une fuite en avant.
Rien ne pouvait aller plus mal aux récentes élections du Congrès pour le président George W. Bush, guignol des seigneurs de l’extrême droite de l’Amérique, les « néoconservateurs ». Son parti, qui s’est donné l’aura des puritains, est actuellement en train de récolter les fruits de ses actes aventureux tels que la situation en Irak, un deuxième Vietnam. Ce parti doit rendre compte de la corruption flagrante et des scandales spectaculaires du lobbyiste Abramoff et du gouverneur de l’Ohio, Bob Taft. Le parti de Bush a subi pour la première fois depuis douze ans une défaite cuisante et a perdu la majorité au puissant Sénat, ainsi qu’à la Chambre des Représentants états-uniens.
En effet, sur le plan international il y a un tournant : le Président de l’État le plus puissant du monde, George W. Bush, est désormais considéré par les habitants du globe comme un « mauvais garçon ». Lui qui avait encore pompeusement présenté en 2002 Cuba, la Libye, la Syrie, l’Iran, l’Irak et la Corée du Nord comme faisant partie de « l’Axe du mal », représente d’après un sondage téléphonique (commandé par le Guardian (Royaume-Uni) [1] conjointement avec le Toronto Star et La Presse (Canada), Reforma (Mexique) et Ha’aretz (Israël), un grand danger pour la paix mondiale, pratiquement au rang des grands terroristes comme Oussama Ben Laden. 87 % des sondés considèrent le très « virtuel » Ben Laden dangereux pour la paix mondiale, Bush récolte 75 % ! Bush est perçu par l’« opinion publique occidentale » comme plus dangereux que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad (69 %), et plus dangereux que le chef d’État nord-coréen Kim Jong Il ou le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah (65 %), méprisé par les « démocraties occidentales ».
Un sondage effectué par téléphone (commandé par la Commission européenne) entre le 8 et le 16 octobre 2003 dans les 15 États de l’Union européenne, avait alors déjà montré que 59 % des personnes interrogées, citoyens de l’UE, considéraient Israël comme le plus grand danger pour la paix mondiale. Le deuxième rang était allé à un « axe du mal » légèrement modifié, se composant de l’Iran, de la Corée du Nord et étonnamment des États-Unis avec 53 % ! [2]. Le Président de la Commission européenne de l’époque, Romano Prodi, ignora ce sondage significatif [3] suite aux critiques arrogantes d’Israël [4], car il savait que les résultats ne reflétaient pas « l’opinion » de la Commission européenne et n’auraient pas non plus d’influence sur sa politique au Proche-Orient. Ce sondage a été jeté aux oubliettes pour qu’Israël échappe à la stigmatisation. Mais une chose est incontestable : la réputation de l’administration états-unienne actuelle est tombée au plus bas.
L’économie états-unienne tourne le dos aux néoconservateurs.
La question cruciale que l’on se pose est de savoir où se dirigera dorénavant le navire de cette camarilla exaltée, de ces néoconservateurs qui voulaient dépouiller la planète et exporter la démocratie dans le monde sous prétexte de mener « la guerre contre le terrorisme », une guerre qui est en vérité « une guerre contre des sociétés et contre des communautés, une guerre qui a été élaborée cyniquement pour détruire entièrement des pays et des peuples » ? Cette « bande de monstres », comme l’a qualifiée en 2005 Youssef Aschkar, historien libanais et anthropologue, « un État dans l’État » [5] qui s’est imposé dans toutes les fonctions clés les plus élevées des États-Unis, dans la société, les médias, les associations religieuse, au sein du Pentagone et du département d’État auxquels il dicte ses plans et ses projets.
Un des ennuis pour l’entourage de Bush est le fait que les trusts et les fédérations industrielles et économiques ont déjà misé, fin octobre 2006, sur une victoire des démocrates et ils ont réexaminé leur relation avec l’establishment politique et diminué par précaution leurs dons financiers aux républicains de Bush. Le New York Times a rapporté que « les lobbyistes seraient déjà fortement occupés à recruter les futurs hommes politiques prometteurs dans les rangs des démocrates » [6] . Selon le journal, les dépenses pour les candidats républicains avaient diminué, entre le 1er et le 18 octobre, d’environ 11 % au profit des démocrates. C’est un changement comme on n’en avait pas vu depuis 1994. Même le trust d’armement Lockheed Martin qui fait parvenir 70 % de ses dons financiers aux républicains, a réduit au cours des premiers jours d’octobre ses dons au profit des démocrates ; ceux-ci ont reçu 60 % des dons de l’entreprise Lockheed Martin.
Ainsi, il n’est pas étonnant que quelques-uns des néoconservateurs qui avaient, en 2003, approuvé les justifications politiques de la campagne contre Saddam Hussein, aient déjà quitté (par précaution) début novembre 2006 le navire de guerre Bush, qui est en train de sombrer.
Richard Perle, le porte-parole le plus important de la guerre contre l’Irak, a déclaré hypocritement à la revue Vanity Fair, qu’« il n’aurait pas soutenu la guerre contre Saddam Hussein s’il avait su à quel point le gouvernement Bush la mènerait mal. Après tout c’est le Président qui est responsable de cette débâcle » [7]. Kenneth Adelman, conseiller politique en matière de sécurité du gouvernement, a même jugé que le gouvernement Bush s’est avéré être « d’une incompétence manifeste ; du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale ». David Frum, l’ancien auteur des discours de Bush, qui avait participé à la mise au point du discours sur « l’Axe du mal », a commencé à critiquer ouvertement l’ancien boss pour lequel il avait travaillé auparavant avec dévouement. Il a déclaré que : « Même si le Président a prononcé ses discours, il semble qu’il n’ait pas saisi le sens des mots ».
Norman Podhoretz (né en 1930), légende vivante du néoconservatisme, un des pères fondateurs de ce mouvement, ne veut absolument rien savoir de tout cela. Il affirme dans son article du mois de septembre dans le Commentary que la doctrine de Bush vivrait encore longtemps ; tout n’est qu’un malentendu, une appréciation incorrecte de la personne du Président. Le néo conservatisme vit ; même si de plus en plus de collaborateurs disparaissent dans la nature [8]. Podhoretz s’oppose à la critique selon laquelle la doctrine de Bush a mal fonctionné en Irak et lui oppose son argument fallacieux : « Au moins l’Irak a été libéré de l’un des plus mauvais tyrans du Proche-Orient ; trois élections ont été tenues ; une constitution raisonnable est adoptée ; un gouvernement y œuvre ; les citoyens jouissent des libertés, inexistantes auparavant. » Pourquoi ce constat positif de Podhoretz a-t-il alors conduit à un échec ? A ses yeux, la résistance en Irak n’est que le résultat du succès de la stratégie états-unienne. Si les résistants étaient convaincus que « la démocratisation a déjà échoué, pourquoi continueraient-ils à combattre si farouchement contre cette présence » ? En dépit de toutes les erreurs politiques et stratégiques de Bush, Norman Podhoretz, étrangement, continue à le soutenir dans son aventure irakienne. Podhoretz ne semble se rendre compte, ni de la perte du pouvoir des États-Unis, ni de la fatigue de l’armée, ni du désir de la population américaine de voir se retirer les soldats ; quant à la politique étrangère du gouvernement Bush, elle est en pleine déroute.
Le naufrage du Project for a New American Century.
Et pourtant cela va mal. Les cartons de déménagement commencent à se remplir au cinquième étage du 1150, 17th Street NV, Washington, DC. Pendant plus de neuf longues années, quelques dizaines de néoconservateurs fabulaient ici sur le Project for New American Century(PNAC). Ce très important think tank qui produisait en continu des « études » et des « documents stratégiques » ne fonctionne plus faute d’argent.
Mais le vrai problème est l’Irak. Le projet central du PNAC, la « transformation démocratique de la Mésopotamie », s’est développé dans une mauvaise direction et a conduit les théories de bureau des néoconservateurs jusqu’à l’absurde. La thèse consistant à imposer la démocratie en Irak par des militaires américains et à faire le pied de grue avec des hamburger et du Coca en attendant l’effet domino dû à l’attrait de la démocratie à l’américaine sur toute la région, s’est avérée être du vent.
Tout avait pourtant si bien commencé. Robert Kagan, un des maîtres à penser des néoconservateurs, avait créé PNAC, en 1997 dans l’ombre de la future administration Bush, en compagnie de William Kristol, un des néoconservateurs qui fabule le plus. Le projet envisageait le règne absolu des États-Unis d’Amérique sur les évènements mondiaux (la Pax Americana) dans un « nouveau siècle américain » et prévoyait un leadership des États-Unis d’Amérique sur le monde entier au moyen « d’un pouvoir militaire, d’un apport diplomatique et de la dévotion aux principes moraux ». Puisque « le monde multipolaire n’assure pas la paix, mais a toujours conduit à des guerres, le gouvernement des États-Unis devrait, capitaliser sur sa supériorité technologique et économique pour atteindre la supériorité incontestée par une intervention de tous les moyens – y compris militaire ». Au cas où la diplomatie s’avérerait infructueuse, « des actions militaires seront un moyen acceptable et même nécessaire ». Le PNAC souhaite la constitution de bases militaires mondiales et permanentes pour rendre les États-Unis inattaquable et voit leur pays, conformément à son auto-représentation, comme une « police mondiale » qui doit protéger le respect du droit et de la loi, dans un monde chaotique « hobbesien » dans lequel chacun se bat contre l’autre, bien évidemment sans aucune consultation avec les alliés, sans respect des organisations internationales, des accords ou autres obligations légales.
Les derniers soubresauts : la suprématie dans l’espace
Les étranges frimeurs despotiques du PNAC ne voulaient pas se satisfaire seulement de la Terre. Depuis des années, ils exigeaient le contrôle « des nouvelles sphères communautaires internationales, de l’espace et du monde virtuel » et la mise en place d’un nouveau genre militaire : les US Space Forces ayant pour mission de « contrôler l’espace, de le libérer ». Bush a dernièrement donné des assurances dans ce sens et a ainsi confirmé la thèse de Podhoretz selon laquelle sa doctrine est encore vivante et au service des néoconservateurs. Le 7 octobre 2006, vers 5 heures de l’après-midi, le gouvernement américain publiait, en fait en douce sur Internet, la nouvelle « National Space Policy » [9] approuvée par le président, dans laquelle Bush s’est hissé, pour ainsi dire, au rang de « dirigeant de l’univers » en proclamant comme politique officielle la domination de l’espace par les États-Unis. Washington s’opposera, selon la « doctrine de l’espace », à tous les futurs accords de contrôle des armements qui pourraient nuire à la liberté de mouvement des États-Unis dans l’espace. L’accès à l’espace devrait être bloqué aux nations qui ne se sont pas comportées conformément aux intérêts de Washington : « La liberté d’action dans l’espace est pour les États-Unis aussi importante que les actions dans l’air ou sur mer. Les États-Unis s’opposeront à l’élaboration de nouvelles conventions juridiques ou d’autres restrictions qui veulent empêcher ou limiter leur accès à ou à son utilisation »
Des experts y voient, de l’avis de Theresa Hitchens, la directrice du Center for Defense Information de Washington, une autre étape visant le développement des armes de l’espace. Cette politique ouvre « la porte un peu plus à une stratégie de guerre dans l’espace ». Pour pouvoir continuer la lutte contre le « mal », les Américains s’entraînent aujourd’hui déjà dans le contexte du projet « Star Wars ». Comme le rapportait, le 28 octobre 2006, le site d’information allemand Spiegel-Online, la force aérienne états-unienne expérimenterait déjà l’épée de lumière volante, « un Airborne Laser ou laser aéroporté qu’un jumbo-jet porterait dans son nez et qui devrait détruire les missiles atomiques balistiques qui pourraient être envoyées vers les USA par les « États voyous » ». Le général de division Henry « Trey » Obering exultait lors de la présentation du laser : « Je crois que nous développons les forces du bien pour frapper les forces du mal. Nous franchissons une grande étape pour donner au peuple américain sa première épée de lumière ». Et quelqu’un disait que plus personne n’écoute les néoconservateurs !
Victoire du Hezbollah sur les paladins de l’empire
L’Imperium Americanum est un fantasme qui susurre depuis des décennies dans le cerveau des néoconservateurs de droite. Cet Imperium n’a jamais été une réalité et ne le sera jamais même si Charles Krauthammer, chroniqueur du Washington Post et représentant médiatique de la clique des néoconservateurs la mieux pourvue d’argent, persiste à vouloir abandonner l’héritage constitutionnel des États-Unis et à s’autoproclamer pompeusement l’héritier de l’Empire Romain comme on pouvait le lire dans The Guardian en septembre 2002 : « Les gens (les États-uniens) sortent lentement de leur cachette et utilisent à nouveau le mot empire. Le fait est que dans l’histoire mondiale aucun pays depuis l’empire romain, n’était au niveau culturel, économique, technologique et militairement aussi dominant ». Krauthammer affirmait déjà en 1999 que « depuis que Rome a détruit Carthage aucune autre superpuissance n’a atteint une grandeur pareille à la nôtre ».
Il y a eu beaucoup d’empires, de royaumes depuis la nuit des temps. L’Ancien monde pouvait compter les royaumes des Égyptiens, des Hittites, des Israélites, des Assyriens, des Babyloniens, des Perses, des Macédoniens, des Romains, des Byzantins, des Sassanides, du Khalifat, des Croisés, de Saladin, des Mongols, des Ottomans et de l’époque coloniale européenne. L’Ancien monde savait que chaque empire, chaque Imperium n’était que de durée temporelle limitée et connaissait aussi les raisons de leur chute. L’empire de Rome est, par exemple, allé à sa fin à cause de sa dimension, des catastrophes naturelles, des inondations, des séismes, des embrasements, des ravages de guerre et à cause de la déraison, de l’indifférence et de la décadence de ses citoyens.
La volonté arrogante des États-uniens de développer un Imperium dédaignant les hommes, les pays et les cultures peut, aujourd’hui, non seulement être déclarée comme ayant pitoyablement échoué, mais pouvait être considérée dès le départ comme une tentative inepte avec des moyens ineptes. Les guerres contre l’Afghanistan et l’Irak coûtent cher aux États-Unis, en argent et en image sur le plan international. Malgré cela, le gouvernement Bush poursuit encore l’objectif d’imposer la « démocratie » du Maroc au Pakistan. Pour cela, il impose le projet géopolitique « Greater Middle East », élaboré justement par ces néoconservateurs purs et durs et qui prévoit une « destruction créative », voire des changements de gouvernement par la force. L’Irak devait être le précurseur de ce type de « démocratisation » mais, vu la situation périlleuse sur place, l’enthousiasme de Washington pour de nouvelles expériences belliqueuses a toutefois diminué rapidement. Bush a réagi globalement aux revendications qui s’amplifiaient pour l’abandon des interventions militaires brutales et il a promu Condoleezza Rice au poste de secrétaire d’État. Il a proclamé qu’elle continuera la « guerre globale contre le terrorisme » et qu’elle « mettra fin au conflit arabo-israélien » et qu’elle propagera « la démocratie au Moyen-Orient ».
Condoleezza Rice, cette dame à la main de fer dans un gant de velours, parlait précisément « des douleurs de l’enfantement d’un Nouveau Moyen-Orient » au moment où Israël, puissance atomique, a, cet été, couvert le Liban et sa population civile d’un tapis de bombes qui comprenait des armes proscrites par le droit international. Pur cynisme de la part de cette bête féroce à l’apparence très chic qui a ignoré de façon écœurante les massacres et le sang des enfants qui coulait là-bas à flot.
« La guerre contre le Liban a effectivement fait éclore un nouveau Moyen-Orient » avait dit le Président syrien Bachar Assad dans sa déclaration de principe du 15 août. « Mais - avait-il poursuivi – ce n’est pas vraiment celui pour lequel les États-Unis et Israël ont si longtemps combattu. Les Arabes parlent sans réserve d’une réelle victoire militaire, et c’est la première fois au cours de leur histoire récente. Bien sûr ni les États-Unis ni Israël ne sont prêts à accepter cet évènement ».
Une petite unité, le Hezbollah libanais, était effectivement parvenue à mettre à genoux Tsahal - une armée qu’on peut désigner à juste titre comme l’armée satellite des États-Unis - et à lui arracher une victoire historique. Comme avant lui les Grecs – à condition que Platon ait dit vrai – avaient vaincu, il y a plus de 9000 ans, le légendaire royaume d’Atlantide. A supposer que le philosophe grec Platon soit encore en vie à notre époque et qu’il ait suivi cet événement historique, il concevrait son récit d’Atlantide, écrit environ 400 ans avant notre ère dans les monologues de « Timée » et de « Critias », comme une répétition de l’histoire.
L’Atlantide surpuissante, avait conquis tous les pays du bassin méditerranéen et seulement l’Athènes des anciens pouvait s’opposer et forcer l’adversaire à la retraite « Il fut un temps, avant la grande destruction par les eaux, où la cité qui est aujourd’hui celle des Athéniens », disait jadis un prêtre égyptien au voyageur Solon, « était de toutes la meilleure dans la guerre et singulièrement la mieux policée à tous égards. Y furent accomplis les exploits les plus beaux, et il y eut les meilleures organisations politiques. En effet, les monuments écrits disent que votre cité détruisit jadis une immense puissance qui marchait insolemment sur l’Europe et l’Asie tout entières, venant d’un autre monde situé dans l’océan Atlantique. […] Or, un jour, cette puissance, réunissant toutes ses forces, entreprit d’asservir d’un seul coup votre pays, le nôtre et tous les peuples en deçà du détroit. Ce fut alors, Solon, que la puissance de votre cité fit éclater aux yeux du monde sa valeur et sa force. Comme elle l’emportait sur toutes les autres par le courage et tous les arts de la guerre, ce fut elle qui prit le commandement des Hellènes ; mais, réduite à ses seules forces par la défection des autres et mise ainsi dans la situation la plus critique, elle vainquit les envahisseurs, éleva un trophée, préserva de l’esclavage les peuples qui n’avaient pas encore été asservis, et rendit généreusement à la liberté tous ceux qui, comme nous, habitent à l’intérieur des colonnes d’Héraclès » .
Mais, dans le temps qui suivit, il y eut des tremblements de terre effroyables et des cataclysmes. Dans l’espace « d’un seul jour et d’une nuit terribles toute votre armée fut engloutie d’un seul coup sur la terre et, de même, l’île Atlantide s’abîma dans la mer et disparut ». [10]
Cette défaite militaire était une punition des dieux pour la convoitise du pouvoir et des richesses des habitants d’Atlantide. Zeus avait décidé d’en finir avec la décadence.
Après cette digression, revenons à l’actualité qui nous préoccupe tant. Sans aucun doute c’est une bataille cruciale pour un « Nouveau Moyen-Orient » qui se livre au Liban. La question est de savoir qui le définira et à quel prix ? Dans ce « Nouveau Moyen-Orient » de résistance et d’autodétermination nationale la Syrie laïque et mi-socialiste occupera évidemment une position-clé.
Après la raclée infligée par le Hezbollah aux ennemis israéliens, la Secrétaire d’État américaine s’est rendue précipitamment au Caire, le 3 octobre 2006, à la conférence des six États membres du Gulf Cooperation Council (GCC), pour s’approcher du camp arabe et pour tenter, écrivait alors Rami Khouri, le rédacteur en chef du quotidien libanais Daily Star, « de commercialiser l’idée gentillette mais peu réaliste que Washington peut aider « les modérés » dans le monde arabe à œuvrer de concert contre les « extrémistes ». Une approche aussi naïve, montre – d’après Khouri –une méconnaissance de la tendance dominante dans l’Orient arabe, « où l’opinion publique et quelques directions politiques se mobilisent maintenant activement pour opposer une résistance aux conceptions des États-Unis et d’Israël et affronter les amis arabes des USA et leurs hommes de paille ». Une nouvelle « Guerre froide » régionale serait actuellement en cours et les directions politiques pro-occidentales seraient confrontées à ces mouvements qui s’opposeraient aux objectifs de l’« Occident », objectifs imposés dans la région par les USA et Israël. Rappelons ici les exigences du Hezbollah et du Général Aoun et de son Mouvement patriotique libre, pour un nouveau dialogue national au Liban. La résistance de l’Orient arabe aux intérêts des hégémonistes américains, britanniques, français et israéliens a commencé et ne peut plus être arrêtée.
[1] « British believe Bush is more dangerous than Kim Jong-il : Which leader poses a danger to world peace ? : US allies think Washington is a threat... », The Guardian, 3 novembre 2006.
[2] « Un sondage européen range les États-Unis parmi les pays dangereux pour la paix dans le monde », Le Monde, 1er novembre 2003.
[3] « Sondage des Européens sur Israël - Romano Prodi se dit "très préoccupé" », AFP, 4 novembre 2003 ; « Israël, une menace pour la paix ? Malaise autour d’un sondage européen » et « Sondage de la discorde entre l’Europe et Israël », Le Temps, 5 novembre 2003 ; « Embarras à Bruxelles après le sondage désignant Israël comme fauteur de guerre », Le Monde, 6 novembre 2003.
[4] « Le centre Simon Wiesenthal dénonce un sondage européen sur Israël » et « Sondage de l’UE - dans le "seul but de dénigrer Israël" (ambassadeur) », AFP, 1er et 3 novembre 2003. « Accusation d’antisémitisme », Le Figaro, 3 novembre 2006 ; « Israël « outragé » par les résultats d’un sondage auprès des Quinze », Le Temps, 3 novembre 2006.
[5] « Palestinians will never surrender », entretien de Silvia Cattori avec Sattar Kassem, 12 septembre 2006. La traduction en Français de cet entretien est disponible ici.
[6] « Democrats Get late Donations From Business » par Jeff Zeleny et Aron Pilhofer, New York Times, 28 octobre 2006.
[7] « Neo Culpa » par David Rose, Vanity Fair, 3 novembre 2006.
[8] « Is the Bush Doctrin Dead ? », par Norman Podhoretz, Commentary, septembre 2006.
[9] Document téléchargeable.
[10] Timée, Platon
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