Les referendums sont des outils politiques légitimes, même si toutes les démocraties ne les emploient pas. Certains restent cependant sceptiques face à une méthode qui sape la nature représentative des démocraties modernes et est employée par quasiment tous les dictateurs modernes. Elle permet de se donner une apparence démocratique et les régimes arabes l’ont employée régulièrement.
Toutefois, à l’heure actuelle, Israël n’a pas de loi sur le référendum. Il faudrait donc d’abord la faire adopter par la Knesset. Or, aujourd’hui, la Knesset n’a pas de majorité nette sur le retrait de Gaza et les divisions sur cette question se retrouveraient dans le débat sur le référendum. Ensuite, il faudrait déterminer qui rédigera la question et comment elle sera formulée. Le choix le plus évident serait de laisser ce soin à la Cour suprême, mais aujourd’hui cette institution est perçue avec suspicion par une partie de l’opinion publique comme faisant la promotion des idées laïques et libérales.
Autre problème, si le gouvernement soutient un référendum et qu’il est rejeté, cela devrait entraîner logiquement sa démission. Une telle situation remettrait en cause notre équilibre institutionnel et constitutionnel. Bref, la solution du référendum deviendrait vite un problème.
« Should we have a referendum : Shlomo Avineri says no », par Shlomo Avineri, Jerusalem Post, 27 septembre 2004.
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