Le président Bush explique pourquoi la réussite de la lutte en Irak est essentielle pour s’opposer aux ambitions d’Al-Qaïda et de l’Iran

Aujourd’hui, le président Bush va prendre la parole devant l’assemblée nationale annuelle de l’association The American Legion à Reno (Nevada) afin d’expliquer pourquoi la défaite des extrémistes au Moyen-Orient est essentielle à la sécurité des États-Unis et pourquoi la réussite en Irak est indispensable pour remporter cette lutte. Les États-Unis sont engagés dans une grande lutte idéologique contre des extrémistes islamiques violents dans le monde entier, et le combat en faveur de l’avenir du Moyen-Orient est un aspect essentiel de cette lutte

Les États-Unis ont des intérêts durables et d’importance vitale au Moyen-Orient

 Nous cherchons à faire en sorte que des États démocratiques où règne la sécurité vivent en paix les uns avec les autres en participant à un marché mondial ouvert et existant en qualité de partenaires dans la guerre contre le terrorisme.

 Nous cherchons à mettre fin à l’afflux de recrues d’Al-Qaïda en aidant les pays intéressés à offrir à leur population une voie menant à un avenir meilleur.

 Nous souhaitons un Iran dont le gouvernement rend des comptes à la population, au lieu d’avoir des dirigeants qui encouragent le terrorisme et qui cherchent à obtenir les moyens technologiques nécessaires pour fabriquer des armes nucléaires.

 Nous cherchons à faire progresser la solution de deux États qui permettrait aux Israéliens et aux Palestiniens de vivre côte à côte en paix et en sécurité.

 Enfin, nous cherchons à favoriser la justice, la dignité et le respect des droits de l’homme pour tous les habitants du Moyen-Orient.

 La réalisation de ces objectifs exige beaucoup de travail et de la patience, mais notre sécurité en dépend.

Le moyen le plus important et le plus direct de s’opposer aux ambitions d’Al-Qaïda, de l’Iran et d’autres forces créatrices d’instabilité et de terrorisme au Moyen-Orient est de remporter la lutte en Irak. Soit les forces de l’extrémisme violent réussissent et nos ennemis font avancer leurs intérêts en Irak, soit les forces de la liberté réussissent et nous y faisons avancer nos intérêts.

Si on laissait les extrémistes violents l’emporter au Moyen-Orient, cette partie du monde serait considérablement transformée d’une manière qui pourrait mettre le monde en danger.

L’extrémiste islamique violent qui inspire les fondamentalistes du Moyen-Orient se compose de deux grandes tendances. Le fait de laisser ces forces chasser les États-Unis du Moyen-Orient pourrait entraîner une catastrophe pour la population de cette partie du monde, mettre en danger nos amis et alliés et faire peser une menace directe sur la paix et la sécurité des États-Unis.

1) La première tendance est l’extrémisme sunnite, incarné par Al-Qaïda et ses alliés terroristes. Ces extrémistes espèrent imposer leur sombre vision à travers le Moyen-Orient en mettant en place un califat violent et fondamentaliste qui s’étendrait de l’Espagne à l’Indonésie. Ils tuent des coreligionnaires musulmans dans des pays tels que l’Algérie, la Jordanie, l’Égypte et l’Arabie saoudite afin de porter atteinte à leurs gouvernements respectifs. Ils tuent aussi des Américains parce qu’ils savent que nous les gênons : ils ont commis des attentats contre des ambassades des États-Unis en Afrique en 1998, attaqué le destroyer américain Cole en 2000, tué près de 3.000 personnes lors des attentats du 11 septembre 2001 et préparé d’autres attentats contre nous.

2) La seconde tendance est l’extrémisme chiite, soutenu et incarné par le gouvernement iranien. L’Iran est le principal État qui soutient le terrorisme, et les États-Unis œuvrent de concert avec leurs amis et alliés dans le monde entier en vue de faire face au danger causé par l’action du gouvernement iranien. Les dirigeants iraniens font peser une menace sur la sécurité de tous les pays :

 en cherchant activement à obtenir les moyens technologiques nécessaires pour fabriquer des armes nucléaires,

 en arrêtant des universitaires américains en visite dans leur pays alors qu’ils n’ont commis aucun crime et qu’ils ne constituent aucune menace pour leur gouvernement,

 en apportant un soutien aux terroristes de l’Hezbollah qui tentent de porter atteinte au régime démocratique libanais,

 en finançant les activités de deux groupes terroristes, le Hamas et le Djihad islamique palestinien, qui tuent des innocents, qui visent Israël et qui déstabilisent les territoires palestiniens,

 en envoyant aux talibans, en Afghanistan, des armes qui peuvent servir à attaquer des soldats américains, des soldats de l’OTAN et des civils afghans,

 enfin, en expédiant des armes aux extrémistes en Irak que ceux-ci utilisent contre les forces de la Coalition et les forces irakiennes ainsi que contre la population civile irakienne.

Ces deux tendances dangereuses de l’extrémisme qui cherchent à obtenir le contrôle du Moyen-Orient resserrent maintenant leur étau autour de l’Irak de manière à abattre son jeune régime démocratique.

Les extrémistes sunnites lancent, sous la direction d’Al-Qaïda, des attaques sensationnelles contre des hommes, des femmes et des enfants en Irak afin de susciter la violence entre les sectes. Parmi ces extrémistes violents figurent des combattants étrangers originaires de divers pays du Moyen-Orient qui arrivent en Irak via la Syrie. Leurs agents tuent ceux qui cherchent à créer un avenir meilleur pour les Irakiens, et leurs activités visent à créer des images de chaos et de carnage pour porter atteinte à la fermeté du peuple américain. Les personnes qu’ils visent sont tous ceux qu’ils considèrent comme étant des infidèles, à savoir les chrétiens, les juifs, les yézidis, les chiites, voire même des coreligionnaires sunnites qui ne partagent pas leur point de vue extrémiste.

Les extrémistes chiites, que soutient l’Iran, entraînent des Irakiens pour qu’ils puissent lancer des attaques contre nos forces, contre le gouvernement irakien et contre la population irakienne. Des membres de la Garde révolutionnaire islamique de l’Iran fournissent aux groupes extrémistes des fonds et des armes, y compris des dispositifs explosifs de circonstance qui sont perfectionnés. Avec l’aide de l’Hezbollah, ils fournissent un entraînement aux forces violentes qui sont actives en Irak.

 Les attaques lancées contre nos bases et contre nos soldats à l’aide de munitions fournies par l’Iran augmentent depuis quelques mois, bien que l’Iran ait pris l’engagement de stabiliser la situation en matière de sécurité en Irak. Récemment, les forces de la Coalition ont saisi des roquettes de 240 mm qui avaient été fabriquées en Iran cette année et que des agents iraniennes avaient fourni à des groupes d’extrémistes irakiens.

 Le gouvernement iranien doit cesser immédiatement d’agir ainsi. Selon certains, les dirigeants iraniens ne sont pas au courant de ce que font des membres de leur gouvernement. Selon d’autres, les dirigeants iraniens cherchent à provoquer l’Occident. Quoiqu’il en soit, ils sont responsables de l’aide apportée à ceux qui attaquent les forces de la Coalition et qui assassinent des Irakiens innocents.

La lutte en Iran a un effet direct sur la sécurité des Américains dans notre pays. Nous avons vu ce que les extrémistes violents peuvent faire lorsque les forces américaines sont activement engagées en Irak, et nous pouvons imaginer ce qu’ils feraient si le retrait des forces américaines les enhardissait. À tous ceux qui demandent ce à quoi sert la lutte en Irak, nous disons d’imaginer un Irak où les miliciens soutenus par l’Iran contrôleraient de grandes parties du pays et où Al-Qaïda aurait établi des refuges pour préparer en toute sécurité de futures attaques dans le monde entier, notamment dans le territoire des États-Unis ; en outre, ils pourraient se servir des milliards de dollars provenant des recettes pétrolières pour acheter des armes et pour réaliser leurs ambitions aux effets mortels.

L’impulsion en Irak vient de nous et nous privons l’ennemi de la possibilité de prendre les initiatives pour la donner au peuple.

L’amélioration de la sécurité est le résultat de notre stratégie :

 La violence entre les membres de différentes confessions religieuses a diminué à Bagdad.

 Depuis le mois de janvier, nous avons capturé ou tué en moyenne chaque mois plus de 1.500 terroristes d’Al-Qaïda et autres ennemis du gouvernement élu d’Irak.

 Nous sommes en voie de chasser Al-Qaïda de ses anciens bastions à Bagdad et dans les provinces d’Anbar et de Diyala.

 Nous avons mené des opérations contre des agents iraniens des forces Qods qui approvisionnaient les groupes extrémistes en munitions meurtrières.

 Nous avons ciblé des militants chiites et leurs réseaux d’approvisionnement qui bénéficiaient de l’appui de l’Iran et le premier ministre Maliki a pris l’engagement courageux de les pourchasser.

Notre nouvelle stratégie a pour résultat d’encourager une évolution de la situation au niveau local et, au fur et à mesure que les Irakiens reprendront le contrôle de leur vie au niveau local, ils exigeront davantage d’actions de la part de leur dirigeants nationaux à Bagdad :

 Dans les villes et quartiers, une meilleure entente s’instaure entre les Irakiens de confessions diverses ainsi qu’avec les représentants de la coalition et du gouvernement central. Cette réconciliation qui voit le jour au niveau populaire influence le combat qui est mené contre l’ennemi et elle pose le fondement de la démocratie en Irak.

 Dans la province d’Anbar, que l’on disait « gagnée » par l’ennemi, un nombre croissant de sunnites se retournent contre Al-Qaïda. Des cheiks se sont associés aux forces américaines pour chasser les terroristes de Ramadi, la capitale, et ailleurs, les gens fournissent de précieux renseignements et des membres de tribus ont incorporé les rangs de la police irakienne et des forces de sécurité.

Beaucoup d’Irakiens qui, à une certaine époque, se sentaient marginalisés participent à nouveau au processus politique :

 Pratiquement toutes les villes et bourgades de la province d’Anbar ont désormais un maire et un conseil municipal et les responsables locaux sont en train de forger des liens avec le gouvernement central de Bagdad. Ces chefs de file sunnites ont maintenant le sentiment que leur population peut vraiment jouer un rôle dans le nouvel Irak. Signe encourageant : le gouvernement central commence à réagir en finançant des services essentiels et la reconstruction et en accroissant les effectifs des forces de sécurité.

 Les signes de progrès au niveau local sont aussi évidents dans d’autres provinces. Dans la province de Diyala, par exemple, la ville de Baqubah a rouvert six de ses banques, permettant ainsi aux habitants d’avoir accès à l’argent qui soutient l’économie locale. Dans la province de Ninewa, des responsables locaux ont mis sur pied une commission pour enquêter sur la corruption et un juge local a le pouvoir d’engager des poursuites judiciaires dans les affaires de fraude et d’escroquerie.

Le gouvernement irakien a encore beaucoup à faire pour atteindre une grande partie des jalons fixés en matière de lois. Il faut cependant noter que bien des objectifs sous-tendant ces jalons sont réalisés sans qu’une loi ait été adoptée auparavant. Le gouvernement national, par exemple, partage déjà avec les provinces les revenus tirés du pétrole bien qu’aucune loi à cet effet n’ait été promulguée :

 L’accord sur lequel se sont entendus dimanche les principaux responsables du gouvernement irakien est une source d’encouragement pour le président. Ces personnalités se sont mises d’accord à propos de plusieurs projets de loi, des lois qui sont au cœur d’une réconciliation nationale et figurent parmi les jalons proposés par le Congrès des États-Unis, notamment un projet de loi relative à la débaasification et un autre sur les pouvoirs accordés aux provinces. Le parlement irakien doit encore approuver ces mesures, mais le fait que les chefs de file irakiens se soient mis d’accord montre qu’ils peuvent oublier leurs divergences, s’asseoir à la même table et résoudre des questions difficiles sur lesquelles repose le destin de leur pays.

 Le gouvernement irakien fait aussi des progrès dans d’autres domaines importants. La production d’électricité s’améliore et le parlement irakien a adopté une soixantaine de projets de loi, notamment un budget de 41 milliards de dollars qui comprend 10 milliards de dollars pour la reconstruction et le capital-investissement.

 Il est absurde que la réaction aux progrès réalisés au plan militaire soit de dire que nous avons échoué parce que le parlement irakien n’a pas encore adopté toutes les lois qu’il avait promis d’adopter. L’amélioration de la sécurité est une condition préalable à la réalisation de progrès dans d’autres domaines. Dans deux semaines, moins de trois mois après le début de l’envoi des renforts, le général Petraeus et l’ambassadeur Crocker viendront à Washington pour faire un premier compte rendu de la situation sur le terrain et des perspectives d’avenir. Il faut que les membres du Congrès prêtent attention à l’ensemble du rapport et évitent de tirer des conclusions avant que ces hommes n’aient eu l’occasion de s’exprimer.

Notre stratégie s’accompagne aussi de résultats au niveau international. La communauté internationale est plus à même aujourd’hui de comprendre l’importance que revêt un Irak libre et nous continuerons à rallier le monde à cette noble cause, à cette cause nécessaire :

 Contrat international pour l’Irak - Les Nations unies et l’Irak, avec l’appui du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale, et de nations situées aux quatre coins du monde, ont mis la dernière touche à un « Contrat international pour l’Irak » en vertu duquel une nouvelle aide économique sera fournie et la dette allégée en échange d’une réforme économique agressive. À ce jour, les progrès réalisés par les Irakiens en vue d’atteindre les objectifs fixés par le FMI sont très importants.

 Conférence des pays voisins - Les Irakiens ont organisé une conférence qui s’est traduite par le rapprochement des pays de la région, lesquels se sont engagés à aider les Irakiens par le truchement de projets spécifiques ayant trait à la sécurité, à l’économie et à la coopération diplomatique. Dans le cadre de ces initiatives diplomatiques, le premier ministre Maliki s’est entretenu avec ses homologues turc, syrien, et iranien pour leur demander d’aider son pays.

 Nations unies - Le conseil de sécurité des Nations unies a décidé d’élargir sa mission en Irak, et voudrait apporter son aide en vue des élections locales et de la réconciliation. L’ONU va bientôt nommer un émissaire de haut niveau en Irak pour coordonner l’appui renforcé qu’elle apporte à ce pays.

Source
États-Unis (Department of State)