thk. L’adhésion de la Suisse au Partenariat pour la Paix, stade préliminaire de l’OTAN, en 1996, a provoqué une transformation fatale de la politique suisse au niveau du militaire et de la neutralité, dont les conséquences importantes se font remarquer jusqu’à aujourd’hui.
Cette adhésion s’est réalisée clandestinement et n’a d’ailleurs pas été approuvée, ni par le parlement ni par le peuple. Depuis ce moment-là, l’armée de milice suisse, ayant depuis des dizaines d’années pour seule tâche de défendre notre propre territoire en cas d’offensive, se voit transformée systématiquement en une armée selon le modèle de la « Bundeswehr » allemande qui a son terrain d’actions dans le monde entier tout en servant l’armée des Etats-Unis. Sous le nom manipulateur d’« engagement pour la paix », et qui voudrait déjà se dire adversaire de la paix, le Conseil de sécurité de l’ONU a avalé sous la pression des Etats-Unis des guerres violant le droit international sans résistance notable. Les guerres du Kosovo et en Irak en sont des exemples dans le passé.
Les troupes de l’OTAN sont la bienvenue au DDPS
Après une dizaine d’années en tant qu’appendice de l’OTAN, le département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), sous le chef du département Samuel Schmid, a fait le gentil auprès des grandes puissances.
L’adaptation des insignes des grades à ceux ayant cours en Allemagne n’a pas encore le caractère d’un engagement belligérant, mais tout de même une importance symbolique. Ce qui nuit de façon insupportable à notre pays et à notre neutralité, c’est l’étroite coopération avec les grandes puissances.
A l’insu du peuple suisse, l’OTAN s’entraîne dans notre pays et se prépare aux prochaines ou aux actuelles opérations de guerre. Le crash du Tornado allemand dans la vallée de Lauterbrunnen n’ayant pas obéi à la route déterminée ou les formations d’hélicoptères qui se sont entraînées dans nos Alpes pour une opération en Irak ne sont que le sommet de l’iceberg des événements qui ont été dévoilés par hasard.
Soutenir des criminels de guerre
Le fait que nos Alpes et surtout Andermatt soient devenus une arène pour des formations de guerre étrangères n’a pas seulement été affirmé par l’ancien colonel, Albert Vincenz, lors d’une interview avec Horizons et débats, mais également par le commandant colonel Franz Nager lors d’une interview avec le « Blick » quand il a mentionné une cinquantaine de cours par an lors desquels les armées étrangères sont entraînées. Mais il a caché que les troupes des Etats-Unis se déplacent de leurs opérations de guerre en Afghanistan pour s’entraîner dans les montagnes suisses afin d’être renvoyées sur le champ de bataille d’une des plus sales guerres de notre temps.
Le DDPS prête la main au soutien d’une guerre contre un des pays les plus pauvres de notre globe, visant en particulier la population civile. Les troupes engagées sur place, entre autres des officiers suisses, commandées par les Etats-Unis, ont déjà perdu tout sens de la mesure, si tant est qu’une guerre en soi ne soit pas démesurée. Le droit international et le droit international humanitaire ont été violés par les Etats-Unis et leurs alliés dès la première heure de la guerre : attaques ciblées contre la population civile, expulsion par la force du gouvernement, enlèvements, torture et homicides ciblés de prisonniers de guerre, le refus de réaliser l’accès du CICR aux prisonniers de guerre, l’emploi des munitions fortement toxiques à l’uranium appauvri, interdites par les Conventions de Genève, la destruction de l’infrastructure civile, la création des prisons secrètes, les tortures systématiques, etc.
Et nous leur accordons la permission d’entrer dans notre pays, les aidons à améliorer leur puissance de choc et les soutenons pour tuer mieux. Sous le prétexte de la reconstruction civile, on essaie d’orner les opérations militaires d’un aspect positif afin de donner aux troupes combattantes un chèque en blanc.
Apprendre des criminels de guerre ?
Il faut supposer que l’état-major de l’armée s’intéresse vivement aux expériences de guerres des troupes étrangères. On peut lire dans la « Neue Zürcher Zeitung » des 22/23 septembre 2007 : « A part d’une telle modernisation technique, c’est surtout le facteur humain (Human Intelligence) qui joue un rôle de plus en plus important, comme le montrent les expériences des troupes des Etats-Unis lors des opérations en Irak et en Afghanistan. »
Il faut considérer les engagements à l’étranger actuels sous les mêmes prémisses. Selon le brigadier Charles André Pfister dans la « Neue Zürcher Zeitung », « la présence de la Suisse dans des missions à l’étranger est très importante parce que les expériences faites là-bas servent au développement de l’armée suisse. »
Le doublement des contingents de soldats engagés à l’étranger et l’agrandissement du nombre des militaires en service long, freiné pour le moment par le Conseil aux Etats, pour les engager mieux à l’étranger, montrent de toute évidence la direction de marche. Le DDPS veut intégrer notre pays à l’alliance de guerre des Etats-Unis avec la Grande-Bretagne et l’Allemagne et se sert pour y réussir surtout du camouflage. La Suisse doit tôt ou tard participer à des opérations militaires. Il faut considérer dans cette optique de développement la mort tragique des six recrues de montagnes qui ont fait une chute lors d’un entraînement dans les Alpes suisses. Jusqu’à aujourd’hui, personne au sein du DDPS n’ose en assumer la responsabilité. On peut imaginer quelle sera la réaction du DDPS quand les premiers sacs mortuaires avec des soldats suisses seront ramenés en Suisse. L’exigence d’un père concerné de soumettre les cas à une enquête par des experts et juges indépendants, et non pas par un tribunal militaire du DDPS, devient sous tous ces aspects prioritaire. Il faut discuter ces développements ouvertement en public. Il n’est pas possible qu’une poignée de stratèges fasse intégrer la Suisse dans l’OTAN par une porte dérobée, et que finalement tout ce qu’on avait construit et développé pendant des siècles soit perdu. •
Le commandant de la Bundeswehr Florian Pfaff critique sévèrement le rôle de l‘Armée suisse en lui reprochant sa participation à la guerre : « La Suisse y participe également, par exemple en formant les pilotes de Tornados de la Bundeswehr. Cela veut dire que la Suisse est devenue combattante depuis que les Tornados allemands s‘entraînent sur le territoire suisse. »
Feldkirch, 1/9/07
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