Il n’y a plus guère de débats sur la manière de coopérer au développement : les consultations conduites par l’ONU ont permi de dégager un consensus sur ce qu’il conviendrait de faire et sur la manière dont il faudrait le faire : les Objectifs du Millénaire. Reste à le faire.
Les Objectifs du Millénaire représentent aujourd’hui sans conteste le cadre de référence de la coopération au développement au plan mondial. Ils sont utilisés par tous les pays en développement qui reçoivent de l’aide, par tous les pays donateurs, toutes les institutions de développement de l’ONU, la Banque mondiale ainsi que par la coopération au développement suisse. Contrairement à d’autres textes de l’ONU, la Déclaration du Millénaire présente l’avantage de n’avoir qu’un petit nombre d’objectifs, bien délimités et non contestés politiquement. La plupart de ces objectifs se fondent sur les droits humains sociaux, qui sont reconnus depuis longtemps dans les déclarations des droits de l’homme en tant que droit international public contraignant. Les gouvernements des pays en développement se sont engagés à introduire les sept premiers objectifs dans leurs programmes nationaux de développement et de lutte contre la pauvreté, et d’adapter leurs priorités budgétaires en conséquence. Cela a été réalisé ou est en voie de l’être dans de nombreux pays. Quant aux pays industrialisés, ils se sont engagés à soutenir la réalisation de ces sept objectifs avec leur coopération au développement et à se coordonner entre eux. Le huitième objectif recouvre les obligations financières qui en découlent pour les pays industrialisés ; il contient aussi l’engagement de la communauté des Etats à se mettre d’accord sur un système commercial et financier multilatéral dont les règles favoriseraient le développement.
Approvisionnement en eau nécessaire à la vie
Développement de l’accès des régions rurales à l’eau potable, réhabilitation et extension des systèmes urbains d’approvisionnement en eau ainsi que des infrastructures sanitaires, amélioration de la gestion de l’eau au niveau local, régional et national.
Dans son Rapport mondial sur le développement humain 2006, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) demande qu’au moins un pourcent du produit national brut (PNB) d’un pays soit affecté à l’approvisionnement en eau potable et aux infrastructures sanitaires. Cela permettrait d’assurer la possibilité pour tous les êtres humains de revendiquer le droit à 20 litres d’eau par jour. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef ont prévenu en 2006 que l’Objectif du Millénaire en matière d’eau potable et d’infrastructures sanitaires ne pourrait pas être atteint à moins d’un doublement des efforts. L’accès à l’eau potable revêt une importance considérable également pour des raisons d’hygiène : il constitue une condition incontournable à l’amélioration durable de la santé des plus pauvres.
Renforcement des systèmes de santé
Réduction de la mortalité infantile et maternelle, recul et éradication des maladies.
De plus en plus de fonds publics et privés sont depuis peu investis dans le traitement et la prévention de maladies épidémiques contagieuses, en particulier le VIH/SIDA et la tuberculose, mais aussi des maladies tropicales classiques comme la malaria. Pour que ces activités aient un effet durable, il convient cependant de renforcer d’une manière résolue les systèmes de santé de base, souvent faibles ou inexistants dans les zones rurales des pays pauvres. Le 4e et surtout le 5e Objectif du Millénaire (mortalité infantile et maternelle) ne sont réalisables que si des centres de santé ou des petits hôpitaux sont atteignables localement et respectent des standards minimaux en matière médicale et d’hygiène. Raison pour laquelle il s’agit également d’investir dans le développement des systèmes de santé. Les fonds ne doivent pas tous être concentrés dans la lutte contre quelques maladies très médiatisées.
Scolarisation de base pour tous
Promotion de l’égalité des femmes dans la scolarisation primaire et secondaire, développement de la formation à tous les niveaux.
La formation est une condition-clé de la lutte contre la pauvreté. Elle promeut l’émancipation des populations défavorisées et permet les processus d’innovation nécessaires au développement social, économique et technologique. Néanmoins, des millions d’êtres humains – en particulier les filles et les femmes – n’ont toujours pas accès à une scolarisation élémentaire. Les pays asiatiques, qui se sont développés avec succès, ont montré à quel point est essentielle une formation large et accessible aussi aux pauvres (Objectifs du Millénaire 2 et 3). Des efforts suivis sont également importants dans la formation professionnelle pratique ainsi que, suivant les pays, dans l’alphabétisation de la population adulte.
Source : www.alliancesud.ch
« L’aide fournie par des pays industrialisés plus petits est plus efficace : elle encourage le développement réel des pays pauvres »
Tout ce que les pays industriels comptabilisent comme de l’aide au développement ne sert pas véritablement au développement des pays pauvres. Une part considérable de l’argent investi par les grandes puissances répond à leurs intérêts politiques propres. C’est de la pseudo-aide. Cette forme d’aide était particulièrement répandue pendant la Guerre froide. L’argent était alors versé à des dictateurs, avec lesquels les pays donateurs entretenaient des relations privilégiées.
L’exemple du Zaïre est connu de tous : l’« aide » à ce pays n’a jamais été investie dans des écoles, des hôpitaux ou d’autres infrastructures productives. Elle a servi uniquement à financer l’armée, les services secrets et les affaires personnelles de Mobutu Sese Seko, dictateur pendant plus de trente ans (1965-1997). C’est le prix que les pays occidentaux ont accepté de payer pour garder Mobutu et le riche Zaïre dans leur camp.
Les relations se sont améliorées après 1989. Ces transactions sales avec des pays « amis » ont diminué au profit d’une augmentation de l’aide investie réellement dans le développement. Pour certains pays donateurs, comme les Etats-Unis, la France et le Japon, ces intérêts géopolitiques et économiques jouent cependant encore un rôle important. En revanche, l’aide fournie par des pays industrialisés plus petits, dont le pouvoir et la force politique sont plus limités, a été et continue d’être efficace : elle encourage le développement réel des pays pauvres. C’est le cas, par exemple, des pays scandinaves, de la Hollande et de la Suisse.
Source : www.gemeinsamgegenarmut.ch
« Le détournement des fonds de la coopération au développement peut être évité »
Le risque que les fonds de la coopération au développement soient détournés est réel. Toutefois, il y a des moyens de l’éviter. C’est pour cela que la coopération au développement de la Confédération et des œuvres d’entraide privées a toujours privilégié les programmes ancrés dans la population locale, qui s’adressent directement aux personnes dans le besoin et les intègrent dans les processus de décision. Des accords de partenariat avec les bénéficiaires et un contrôle transparent de l’utilisation des fonds permettent de minimiser les risques de détournement. Ceux-ci sont plus grands lorsque la coopération se fait avec les autorités locales ou avec un gouvernement centralisé.
Toutefois, les acteurs de la coopération au développement disposent de moyens qui garantissent l’utilisation des fonds de l’aide aux fins prévues même dans ces situations-là (par exemple, dans la construction d’un système de santé). Il faut simplement qu’ils les appliquent. Le détournement systématique et à long terme des fonds de l’aide n’a lieu que lorsque les donateurs le tolèrent. Cela arrive surtout lorsque les buts poursuivis ne sont pas véritablement le développement. Ce fut ainsi le cas durant la Guerre froide, lorsqu’il s’agissait de s’attirer les faveurs d’un gouvernement ou de défendre des intérêts économiques comme, par exemple, pour l’obtention de concessions pétrolières et minières. Aujourd’hui, ces scénarios se répètent dans une moindre mesure dans le cadre de la guerre contre le terrorisme ou pour acheter des voix au Conseil de sécurité de l’ONU. Alliance Sud plaide pour que les sommes allouées à ces activités ne soient plus comptabilisées dans les budgets d’aide au développement, voire même pour qu’elles soient abolies. A notre connaissance, le gouvernement suisse n’a jamais fait un tel usage abusif de l’aide au développement.
Source : www.gemeinsamgegenarmut.ch
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