Tendances et événements au Proche-Orient

Abbas refuse le dialogue avec le Hamas

Les développements en Palestine, notamment dans la bande de Gaza, restent en tête de l’actualité arabe et régionale :
 1. Les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie continuent de résister avec détermination face aux tueries quotidiennes perpétrées par les Israéliens et aux punitions collectives infligées à l’ensemble de la population. La vague de solidarité avec le peuple palestinien ne cesse de s’amplifier au sein des opinions publiques arabes et interantionales.
 2. Après avoir demandé que le contrôle des points de passage de Gaza soit remis à ses services de sécurité, Mahmoud Abbas réclame maintenant que les États-Unis exercent des pressions sur l’Égypte afin qu’elle referme la frontière, contribuant ainsi directement au blocus imposé à son peuple.
 3. La tournée du président du bureau politique du Hamas, Khaled Machaal, en Arabie saoudite et dans d’autres pays arabes a permis de mobiliser une aide modeste en faveur des Palestiniens sous blocus. Son initiative de dialogue s’est heurtée au refus et aux conditions rédhibitoires posées par Abbas.
 4. Il est clair que la priorité des Israéliens va au rapport final de la commission Winograd —relatif aux dysfonctionnements militaires durant la guerre de 2006 contre le Liban— qui doit être publiée dans les heures qui viennent. Ehud Olmert se dit confiant dans son avenir à la tête du gouvernement, en raison des pressions exercées par les États-uniens sur la classe politique israélienne dans le but de protéger le Premier ministre et éviter sa démission.

Presse et agences internationales

TECHRINE (QUOTIDIEN SYRIEN)
 Omar Jaftali
Le désastre humanitaire vécu par les Palestiniens reste inchangé, que le point de passage de Rafah soit ouvert ou soit placé sous contrôle international. La situation dans l’ensemble des territoires occupés reste tributaire de l’humeur des Israéliens et de la complicité des États-uniens qui ont empêché, jusqu’ici, le vote en Conseil de sécurité d’une résolution condamnant le terrorisme pratiqué par le gouvernement Olmert. Dans ce contexte, on se demande quelle est la solution ? Les Arabes connaissent mieux que les autres la réponse à cette question. Car la cause palestinienne reste la responsabilité de toute la nation qui se doit d’unir les rangs et d’exercer les pressions nécessaires pour faire face au défi israélien.

AL-BAYAN (QUOTIDIEN EMIRATI)
Ce que l’on craignait au Liban est arrivé. Les doigts de la discorde se sont faufilés dans la nuit de Beyrouth et d’autres régions. Le feu s’est allumé d’un coup, faisant des morts et des blessés, provoquant le blocage de routes dans la capitale et ailleurs. Les émeutes ont éclaté au début pour des prétextes sociaux. Mais les événements ont très vite pris leur vrai visage. Une tierce partie, ou une cinquième colonne —selon les diverses sources libanaises— a commencé à tirer sur l’armée par l’arrière.
Il est significatif que tous les affrontements se sont produits dans des régions sensibles, aux abords de la capitale, dont les noms sont liés au début de la guerre civile. Les anciennes « lignes de démarcations » ont connu de fortes violences toute la nuit de dimanche, principalement dirigées contre l’armée. La troupe a été obligée de riposter, faisant huit morts. La scène de la manifestation s’est transformée en champ de bataille.

AL-KHALEEJ (QUOTIDIEN EMIRATI)
Toutes les parties libanaises sont invitées à faire preuve de retenue. Car malheureusement au Liban, la situation passe du mauvais au pire. Laisser les événements échapper à tout contrôle pourrait avoir de graves conséquences pour tous les Libanais qui ont déjà essayé le goût amer de la discorde pendant quinze ans.

AL-QABAS (QUOTIDIEN KOWEITIEN)
 Shlomo Gazet
Il est impératif de dire au juge Eliahou Winograd : il ne faut pas dissoudre votre commission. Asseyez-vous et poursuivez votre enquête sur le processus de prise de décision avant de terminer totalement votre travail. L’échec dans cette mission aura des conséquences encore plus graves que les décisions qui ont été prises le 12 juillet 2006.
Cette fois, Israël n’était pas pressé par les contraintes du temps, obligeant les responsables à prendre des décisions en quelques heures seulement. Nous savons que la dissolution de la commission a été évoquée dans les cercles politiques, dans les médias et même à la cour suprême.

AHDATH (QUOTIDIEN IRANIEN)
Les accusations réciproques entre les réformistes et les conservateurs n’ont pas cessé sur les compétences du Conseil de surveillance de la Constitution et les élections législatives qui doivent avoir lieu le 14 mars prochain. Les conservateurs continuent d’accuser leurs adversaires, ouvertement, d’être des agents de l’Occident. Ils affirment que le véritable objectif de la visite de George Bush dans la région était d’exprimer son soutien aux forces nationalistes et réformistes en Iran.
Les réformistes ont riposté en révélant que les conservateurs avaient tenu, récemment, une réunion secrète, pour étudier les moyens de les empêcher de revenir au Conseil consultatif (Parlement). Ils projettent d’utiliser le Conseil de surveillance pour invalider les candidatures de leurs adversaires.

LE MONDE (QUOTIDIEN FRANÇAIS, GROUPE LAGARDERE)
 Éditorial de Mouna Naïm
Nabih Berry vient de reporter pour la 13e fois l’élection du président de la République libanaise. Ses justifications oratoires ne parviennent plus à masquer l’impasse politique. Les protagonistes semblaient d’accord sur la candidature de Michel Sleimane et sur le plan de règlement arabe, issu d’un compromis syro-saoudien. Mais, quant il s’agit de passer à l’acte, les querelles ressurgissent. Le blocage est complet et désormais, les Syriens n’hésitent plus à dire que l’élection du président ne revêt pas pour eux de caractère d’urgence.

LE FIGARO (QUOTIDIEN FRANÇAIS, GROUPE DASSAULT)
 Entretien avec Walid Joumblatt
« D’attentat en attentat, les Syriens et leurs alliés assassinent la fleur du mouvement indépendantiste libanais. Chaque jour, l’évidence grandit. Le Liban est un pays entier voué à l’assassinat. Le message est clair, ils ne veulent ni responsables politiques indépendants, ni armée autonome, ni forces de sécurité (…) Le Hezbollah facilite l’œuvre des services de renseignements syriens. Il défend de façon acharnée le régime syrien et l’expansionnisme iranien (…) C’est une grande hypocrisie de parler de majorité et de minorité quand cette dernière contrôle les deux tiers du territoire, a des armes, paralyse la vie économique, décide de la guerre et de la paix… Ce n’est plus une minorité, mais un corps étranger, un État dans l’État. En face, la majorité est retranchée au Sérail, dans ses maisons… ne contrôle rien (…) Ce n’est pas un secret, il y a collusion entre Israël et la Syrie depuis 40 ans. Israël ne voulait pas d’un retrait syrien du Liban. Quant aux Arabes, ils hésitent. Car la Syrie est une machine à exporter le terrorisme. Elle l’a fait en Irak, en Palestine, au Liban… »

ABC (QUOTIDIEN ESPAGNOL, MONARCHISTE)
La célébration hier de la journée mondiale de commémoration de l’Holocauste a été l’occasion pour la communauté juive pour dénoncer une décision de la Cour constitutionnelle de novembre dernier. Celle-ci a en effet affirmé que la liberté constitutionnelle d’expression s’appliquait aussi aux idées contraires à la Constitution, y compris au négationnisme. De nombreuses personnalités politiques réclament aujourd’hui l’introduction dans le Code pénal espagnol d’une loi réprimant le négationnisme comme cela existe déjà dans la plupart des États européens.

LA VANGUARDIA (QUOTIDIEN ESPAGNOL CATALAN)
Les services de renseignement sont à la recherche d’une cellule jihadiste dormante installée à Barcelone. Elle s’apprêterait à commettre un attentat dans le métro.

THE TIMES (QUOTIDIEN BRITANNIQUE, GROUPE MURDOCH)
Après Bruxelles, Paris et Davos, le président Musharraf termine à Londres sa tournée européenne. Il sait se montrer persuasif dans son offensive de charme : il ne reportera pas les élection du 18 février, il protégera son arsenal nucléaire, il travaillera avec un gouvernement élu et il respectera la liberté d’expression. Son discours est au point, son costume est parfait et sa mise en scène est réglée au moindre détail par ses assistants. Il est par contre beaucoup moins convaincant lorsqu’on le questionne à propos du limogeage des magistrats de la Cour suprême et du rôle des militaires dans l’assassinat de Benazir Bhutto.

THE WALL STREET JOURNAL (QUOTIDIEN ECONOMIQUE ÉTATS-UNIEN)
 Entretien avec Detlev Mehlis, ancien président de la commission d’enquête de l’ONU sur l’assassinat de Rafik Hariri
« Je n’ai pas vu un mot dans les rapports (de son successeur Serge Brammertz) au cours de ces deux dernières années, confirmant qu’il a avancé dans ses investigations (...) Quand je suis parti, nous étions prêts à désigner nommément les suspects. On en est toujours au même stade. Parler de personnes dignes d’intérêt plutôt que de suspect ne change rien. Si vous avez des suspects, vous ne pouvez pas accepter qu’ils se déplacent librement pendant des années pour falsifier les preuves. Ce n’est pas seulement une remise en cause de mes méthodes. C’est aussi et surtout une perte de temps précieux, surtout que nos conclusions sont les mêmes. Les Libanais doivent être informés, même s’il y a des reculs dans l’enquête. En démocratie, les gens ont le droit de savoir, en particulier quand un Premier ministre a été assassiné et que les gens ne font pas confiance aux autorités. C’était l’occasion de rétablir la crédibilité du système judiciaire. Pour avoir le soutien du public, afin d’encourager les témoins, et pour que les gouvernements envoient des enquêteurs spécialisés, vous devez leur donner une idée de ce que vous faites. »

Audiovisuel international

CHAINE SATELLITAIRE SYRIENNE
Le président Bachar al-Assad a examiné avec un député britannique les développements au Liban, en Palestine et en Irak.
Le secrétaire général de la Ligue, Amr Moussa, a assuré que le prochain sommet arabe aura lieu à Damas les 29 et 30 mars.

Tendances et événements au Liban

Enquête sur un massacre et partialité de Moussa

Entre les événements sanglants de dimanche dernier et le nouveau communiqué des ministres arabes des Affaires étrangères sur la crise libanaises, des mises en garde ont été exprimées dans de nombreuses capitales sur les dangers qui guettent le Liban. Voici les principales données des dernières 24 heures :
 1. Le commandement de l’armée a commencé une enquête sur le massacre perpétré contre des manifestants pacifiques de l’opposition. Les informations font état d’un mouvement de rotation des unités déployées dans la région qui a connu les heurts, 48 heures avant les événements. Des partisans armés de l’ancienne milice des Forces libanaises de Samir Geagea (14-mars) ont été arrêtés. Certains auraient tiré sur les manifestants à partir des toits des immeubles surplombant la place où le mouvement de protestation se déroulait. Des fusils d’assaut de type M16 et des chargeurs vides ont été saisis. D’autres informations affirment que des militaires sont également impliqués dans la répression violente de la manifestation.
Des sources dirigeantes de l’opposition préfèrent ne pas entrer dans les détails avant la fin de l’enquête.
 2. Le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, s’est rendu auprès du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, et du président de la Chambre Nabih Berry. Les entretiens ont porté sur le mécanisme de l’enquête rapide et sur la nécessité d’arriver à des conclusions le plus vite possible et de juger les criminels. Selon Nabih Berry, ceux qui ont tiré sur les manifestants avaient trois objectifs : torpiller la candidature consensuelle de Michel Sleimane ; provoquer une confrontation entre l’Armée et la Résistance ; saboter le document d’entente signé entre le général Michel Aoun et le Hezbollah en entraînant les quartiers chiite de Chiyah et chrétien de Ain el-Remmané, dans des violences confessionnelles.
 3. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, est de nouveau attendu à Beyrouth pour relancer le plan de règlement arabe de la crise libanaise. Le retour de Moussa a été précédé de déclarations négatives de Samir Geagea, tandis que le secrétaire général a répété, au Caire, son interprétation de l’initiative arabe favorable aux thèses du 14-mars. Pourtant, les chefs des diplomaties arabes ont laissé aux Libanais le soin de s’entendre sur une explication commune.
 4. Les mises garde de la France contre la gravité de la situation au Liban suscitent à Beyrouth de nombreuses interrogations sur les plans concoctés en Occident pour (ou plutôt contre) le pays du Cèdre. Ces interrogations sont d’autant plus légitimes que tous les avertissements antérieurs ont été suivis d’attentats ou d’assassinats qui ont servi de prétexte pour des ingérences étrangères.

Presse libanaise

L’ORIENT-LE JOUR (QUOTIDIEN FRANCOPHONE PROCHE DU 14-MARS)
 Scarlett Haddad
Au lendemain des terribles incidents de Mar Mikhaël, le pays se trouve devant l’équation suivante : Amal et le Hezbollah ont appelé leurs partisans au calme et à la retenue, mais réclament des explications à l’armée et à son chef, lesquels sont défendus par la majorité, qui se base sur les incidents de dimanche pour affirmer que le recours à la rue est dangereux et inutile dans les circonstances actuelles. Si majorité et opposition se lancent comme à l’accoutumée des accusations de vouloir pousser le pays vers la guerre civile, c’est quand même la première fois que l’armée est aussi clairement prise à partie par l’opposition, et plus particulièrement par le Hezbollah. Tout en affirmant sa volonté de déjouer le complot visant à l’entraîner dans des affrontements internes, ce dernier semble continuer à vouloir mettre la pression sur la troupe, au point que la question se pose dans les milieux politiques de savoir s’il n’y aurait pas, derrière cette position, une volonté de torpiller la candidature du général Sleimane à la présidence de la République. Cette question alimente d’ailleurs la polémique entre l’opposition et la majorité, qui affirme ainsi que les incidents d’hier sont la preuve que l’opposition entrave l’élection présidentielle.
Par la voix du chef des Forces libanaises Samir Geagea, la majorité affirme en tout cas que les incidents de dimanche ont prouvé que les revendications sociales n’étaient pas à l’origine des manifestations, mais qu’il s’agissait bel et bien d’une manœuvre politico-sécuritaire destinée à court-circuiter la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères au Caire sous la houlette de la Ligue arabe.
Ce qui est en tout cas sûr, dans une première lecture des incidents de dimanche, c’est que le Hezbollah et Amal avaient sinon encouragé, du moins laissé faire les manifestants, puisque ce sont eux qui ont réussi à obtenir leur retrait et à imposer la retenue pendant les funérailles des victimes.
Autre constatation : le malaise se précise entre Amal et le Hezbollah d’une part, le général Sleimane de l’autre, alors que la position de l’allié des deux formations chiites, le général Michel Aoun, n’est pas très claire... De plus, si le plan d’action dont l’opposition menaçait le gouvernement consistait à lancer une vague de manifestations-surprises, mobiles et successives dans plusieurs secteurs de la capitale et régions du pays, elle devrait désormais le modifier, puisque le risque de dérapage est devenu une réalité.
Enfin, dernière constatation : les incidents de dimanche ont fait oublier aux Libanais les résultats de la réunion des ministres arabes, qui n’a pas tranché toutes les questions en suspens, se contentant de confirmer l’appui des pays arabes à la médiation actuelle et de demander au secrétaire général de la Ligue arabe de poursuivre sa médiation. Amr Moussa devrait donc, dans la foulée de cette réunion, revenir à Beyrouth et, selon des sources diplomatiques, ses efforts viseraient essentiellement à organiser une nouvelle rencontre entre les représentants de la majorité et de l’opposition. Simple goutte d’eau dans la mer ou lueur d’espoir dans la nuit ?

Déclarations

 MICHEL AOUN, CHEF CHRETIEN DE L’OPPOSITION
« Tant que les décisions politiques n’émaneront pas du Liban, il n’y aura pas de pouvoir ni de gouvernement. Le Courant patriotique libre est indépendant, il est à l’écart de tous les conflits et représente la décision libanaise libre, une décision qui ne dépend pas et qui n’est tributaire d’aucune force, qu’elle soit orientale ou occidentale. Notre position est indépendante par rapport aux tiraillements. Il faut une grande force pour rester à équidistance de tous parce que tout le monde veut toujours nous placer dans une catégorie déterminée. Celui avec qui nous refusons de marcher nous accuse d’ailleurs automatiquement d’être avec l’autre camp. Nous représentons la décision libanaise libre et indépendante, distincte de toute affiliation ou appartenance orientale ou occidentale. Nous continuerons à suivre cette voie jusqu’à ce que le Liban se réapproprie réellement son pouvoir de décision. Le CPL n’accepte pas que la vie politique du Liban se limite à une série de compromis internationaux qui imposent une tutelle ou un gouvernorat même si ce gouvernorat est libanais dans son identité.

 SAMIR GEAGEA, CHEF DES FORCES LIBANAISES (14-MARS)
Les incidents de dimanche soir avaient pour but d’empêcher l’élection de Michel Sleimane à la présidence de la République car l’opposition cherche à prolonger le vide qui règne au niveau de la magistrature suprême. Quoi qu’il en soit, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir afin de mener à bien l’élection présidentielle. Il existe un lien entre l’assassinat du capitaine Wissam Eid, vendredi dernier, et les actes de vandalisme de dimanche soir. La répétition de tels événements ne sera pas dans l’intérêt de leurs commanditaires, car ces parties-là sont désormais connues et ont montré leur savoir-faire en matière d’assassinat. Les jeunes gens manifestaient contre les pannes de courant dans leurs quartiers pendant que les réverbères dans les rues étaient allumés. L’armée libanaise n’avait pas d’autre choix que d’agir de cette manière. Il n’y avait pas de francs-tireurs à Aïn el- Remmaneh. Si c’était le cas, l’armée les aurait arrêtés. L’armement du Hezbollah est en train d’avoir des conséquences sur le plan interne, même si ces armes ne sont pas en train d’être utilisées. »

 BERNARD KOUCHNER, MINISTRE FRANÇAIS DES AFFAIRES ETRANGERES
« La situation est très dangereuse au Liban. On n’avance pas. À chaque fois, de nouveaux obstacles sont dressés. C’est très négatif. Nous sommes aux côtés de la Ligue arabe pour essayer de trouver des solutions. L’initiative de la Ligue arabe était la même que celle de l’Espagne, de la France et de l’Italie en leur temps. Il faut réaffirmer la nécessité d’une attitude commune alors que chacun prend le chemin de Damas, si j’ose dire. »

 MAHMOUD KOMATI, VICE-PRESIDENT DU BUREAU POLITIQUE DU HEZBOLLAH
« Le Hezbollah n’acceptera pas que l’affaire soit étouffée. Il exprimera sa position après la publication des résultats de l’enquête menée par l’armée. La troupe porte l’entière responsabilité de l’enquête et le Hezbollah souhaite savoir pourquoi les soldats se sont retirés des lieux pendant plusieurs heures laissant la place libre aux francs-tireurs. Pourquoi les tirs ont eu lieu à Mar Mikhaël seulement, alors que les manifestations se sont déroulées dans plusieurs lieux, notamment à Ouzaï, sur la route de l’aéroport. La situation est devenue intenable et le Hezbollah a accepté beaucoup de choses pour préserver le prestige de l’armée, mais cette fois, il veut des réponses précises. »

 HUSSEIN MOUSSAOUI , ADJOINT EXECUTIF DU CHEF DU HEZBOLLAH
« Je m’adresse aux personnes sensées chez les chrétiens et les musulmans pour leur préciser que ce qui s’est passé sert le chaos constructif prôné par les États-uniens. C’est du suicide mais que le Hezbollah ne veut pas se suicider et n’acceptera pas que le Liban soit entraîné vers la mort. Il faut de la retenue et de la discipline, les coupables seront démasqués et châtiés. »

 JAMIL HAYECK, PRESIDENT DU BUREAU POLITIQUE D’AMAL
« Tout le monde doit être à la hauteur des responsabilités et doit respecter le sang des victimes. L’autre partie a voulu utiliser l’armée comme bâton pour maintenir son monopole du pouvoir et sa mainmise sur la population. À l’école de l’imam Sadr où nous avons été formés, nous avons appris à sacrifier nos vies pour la patrie, mais vous, vous sacrifiez le pays et les communautés pour vos intérêts. Nous ne vous laisserons pas faire. »

 ALI AMMAR, DEPUTE DU HEZBOLLAH
La route vers (le palais présidentiel de, ndlr) Baabda ne passe pas par une effusion de sang dans la banlieue sud. L’armée n’est pas une milice pour se comporter aveuglément comme elle l’a fait dimanche.

Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions allemande, arabe, anglaise, espagnole et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise, espagnole et arabe.