La presse, toutes tendances confondues, était unanime pour qualifier d’« escalade » le discours du chef du 14-mars, Saad Hariri. Les propos belliqueux de l’allié de l’Arabie saoudite au Liban sont intervenus quelques heures avant le retour à Beyrouth du secrétaire général de la Ligue arabe. Dans l’ambiance actuelle extrêmement tendue, Amr Moussa a peu de chance de réussir et la séance de l’élection présidentielle du 11 février sera probablement reportée.
Tendances et événements au Liban
Le spectre de la confrontation plane sur le Liban
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a entamé une mission de la dernière chance, qui se déroule dans des conditions extrêmement défavorables en raison de l’escalade sans précédent des ténors du 14-mars pro-US, qui a atteint un pic, jeudi, avec le discours belliqueux de Saad Hariri. Le chef du 14-mars ne s’est pas contenté de menacer l’opposition, mais s’est placé dans une situation de confrontation avec la Syrie et l’Iran (Voir ci-dessous de larges extraits du discours de Hariri). Cette escalade avait été initiée par le chef druze loyaliste, Walid Joumblatt, qui avait tenu des propos menaçants au lendemain de son retour d’Arabie saoudite. Après une rencontre avec le roi Abdallah, il avait assuré que Riyad se tenait aux cotés du 14-mars dans sa « bataille » contre la Syrie et le Hezbollah.
Des sources loyalistes affirment que la commémoration du troisième anniversaire de l’assassinat de Rafic Hariri, le 14 février prochain, sera une occasion de montrer la force du 14-mars et d’assurer que la coalition au pouvoir ne présentera aucune concession supplémentaire. Ces mêmes sources qualifient d’« illusoire » l’analyse de l’opposition qui estime que la modification des rapports de forces régionaux contribuera à affaiblir le 14-mars et à l’acculer. Lorsque le tribunal international chargé de juger les assassins de Rafic Hariri entamera ses travaux, l’opposition réalisera avoir laissé échapper toutes les opportunités qui lui ont été offertes pour s’entendre avec le 14-mars.
Les dernières données sur la scène politique libanaises sont les suivantes :
– 1. Arrivé jeudi à Beyrouth, Amr Moussa poursuit ses rencontres avec les divers responsables libanais. Il déploie de sérieux efforts pour tenter d’organiser une rencontre entre le chef chrétien de l’opposition, le général Michel Aoun, et les deux représentants du 14-mars, Saad Hariri et l’ancien président Amine Gemayel.
– 2. Les propos menaçants de Saad Hariri, qui s’est dit « prêt à la confrontation », ont été interprétés par le général Michel Aoun comme une incitation franche à la reprise de la guerre civile. Certains médias y ont vu un enterrement de l’initiative de Amr Moussa avant même le retour du secrétaire général à Beyrouth. Des analystes y ont simplement vu une manœuvre pour mobiliser les bases populaires du 14-mars -particulièrement affaibli et essoufflé- à l’occasion du meeting du 14 février. Quoi qu’il en soit, le discours belliqueux du 14-mars contraste avec les propos calmes, pesés et sages, des deux principaux chefs de l’opposition, Michel Aoun et Hassan Nasrallah, lors de leur interview commune, mercredi soir.
– 3. Les propos de Saad Hariri, et avant lui Walid Joumblatt, suscitent de nombreuses interrogations sur la véritable position de l’Arabie saoudite à l’égard de ce qui se passe au Liban. Le ton menaçant du chef sunnite du Courant du futur montre que l’état d’esprit de la direction saoudienne n’est pas comme l’a décri l’ambassadeur de Riyad à Beyrouth. Abdel Aziz Khoja avait tenté d’atténuer les déclarations de Joumblatt et réaffirmé que le royaume wahhabite œuvrer en vue d’un rapprochement interlibanais pour régler la crise.
– 4. De son côté, la Syrie a réitéré son soutien à l’initiative de la Ligue arabe au Liban et à l’assainissement des relations interarabes. Cette attitude contraste avec les campagnes de dénigrement lancées par les médias saoudiens et les alliés libanais du royaume.
Principales prises de position
– SAAD HARIRI, CHEF DU COURANT DU FUTUR (14-MARS)
« Nous sommes prêts à la confrontation dans l’objectif d’empêcher l’axe syro-iranien de réaliser ses ambitions au Liban, de détruire les institutions et de ramener le pays des années en arrière, vers l’époque de la tutelle. Cette année, la commémoration de l’assassinat du martyr (Rafic Hariri) acquiert une nouvelle dimension, avec la multiplication des dangers qui guettent le pays, le mettant dans une situation de confrontation directe avec le projet conjoint irano-syrien et ses instruments locaux dont l’objectif est de dominer de nouveau le Liban, et d’imposer un siège terroriste, sécuritaire et politique à ses institutions constitutionnelles. J’invite les Libanais à participer massivement au rassemblement qui sera organisé pour réaffirmer notre volonté de continuer à protéger le Liban et de faire face à l’agression contre la seconde indépendance, ainsi qu’aux tentatives de ramener le pays dans le giron syrien. Nous nous retrouverons tous, place des Martyrs, pour assurer que le Liban est plus fort que le terrorisme et que la série d’attentats et d’assassinats, ainsi que les menaces et les tentatives d’intimidation ne feront pas plier les Libanais. Nous serons présents pour affirmer que le processus d’établissement du tribunal international se poursuivra jusqu’à ce que les criminels soient traduits en justice et sanctionnés, et pour appeler à l’élection d’un président qui pourra refléter la volonté d’entente nationale et sortir le pays de la spirale du chantage et des menaces d’imminentes catastrophes pour le conduire vers de nouveaux horizons favorisant des solutions et une réconciliation authentique. Nous sommes prêts à nous rendre lundi au Parlement pour élire le général Michel Sleimane à la tête de l’État et entamer sans tarder la formation d’un gouvernement d’union nationale qui élaborera une nouvelle loi électorale avec le caza comme circonscription électorale. Nous avons choisi la voie de la liberté et de la démocratie. Nous avions voulu faire de la catastrophe qui s’est abattue sur le Liban le 14 février 2005 une occasion pour nous libérer de l’emprise du régime syrien et pour renouveler la confiance dans notre pays, notre État et nos institutions. Ils ont voulu en faire l’occasion pour proclamer la défaite du Liban et en faire un terrain fertile à la poursuite du chaos et des politiques de blocage, tout en essayant d’éreinter le pays par la série continue des attentats et des intimidations, et de promouvoir la culture de la discorde. Il me semble que nous sommes devant une présence politique, sécuritaire et terroriste camouflée des deux régimes syrien et iranien au Liban. Nous sommes en présence d’un long-métrage syro-iranien qui a commencé le 8 mars 2005. L’objectif de chacune de leurs démarches est de se venger du 14-mars et de l’établissement du tribunal international, et de se venger aussi pour le retrait des forces syriennes. Il est interdit au Liban d’être libre, arabe et indépendant, d’avoir un président de la République, un gouvernement et un Parlement opérationnels, ainsi qu’une capitale vivante. Il lui est interdit de bénéficier d’une sécurité et d’une stabilité et d’avoir un État qui puisse étendre son autorité sur l’ensemble de son territoire. La liste des interdits est encore longue. Nous ne pouvons pas garder les bras croisés et assister à l’écroulement des institutions, l’une après l’autre.
Si notre destin est la confrontation, nous sommes alors prêts à l’assumer. La responsabilité, voire le devoir national, nous impose de faire face à ce plan obscur et c’est ce que nous ferons avec la majorité du peuple. Nous avons récemment entendu une liste de conditions politiques bizarres dont la nécessité d’une entente préalable au sujet des nouveaux commandant en chef de l’armée et directeur des services de renseignements militaires et des différents chefs des services de sécurité. Je crains qu’à l’avenir les chefs des divers services de sécurité ne soient acceptés que s’ils s’avèrent proches du Baas ou des gardiens de la révolution en Iran alors que leur seule allégeance doit être au Liban. La conception de l’opposition de la notion de partenariat politique annule pratiquement le principe de partenariat et pave la voie à des crises ouvertes ».
– SAMIR GEAGEA, CHEF DE L’ANCIENNE MILICE DES FORCES LIBANAISES (14-MARS)
« J’appelle les Libanais à participer massivement au rassemblement du 14 février non seulement pour évoquer le souvenir des martyrs de la nouvelle indépendance, mais pour dire aussi ‘Assez à la destruction du Liban !’. Le 14-mars symbolise la libération de la tutelle et le lancement d’une dynamique sans précédent. Le succès de la manifestation pourra influer sur le cours des événements futurs. Les concessions faites par la majorité aient été interprétées comme des signes de faiblesse. Nous manifesterons le 14 février pour leur faire comprendre qu’ils ne sont pas les plus forts et que c’est nous qui dessinons l’avenir du Liban (…) Il est improbable que l’initiative arabe donne des résultats positifs. »
– SLEIMANE FRANGIE, CHEF MARONITE DE L’OPPOSITION (COMMUNIQUE)
« Nous avons mis une sourdine à nos critiques contre le patriarcat maronite à la demande de la nonciature apostolique et de certains prélats. Mais nous avons décidé de mettre fin à notre mutisme après la poursuite des déclarations quotidiennes et à la suite de la tentative de déformer la réalité, comme ce fut le cas dans le dernier communiqué de l’Assemblée des évêques. On nous accuse de porter atteinte à l’Église, alors que nous en faisons partie. Cela nous pousse à sortir de notre mutisme. Le patriarche maronite a adopté une série de positions qui ont contribué à l’affaiblissement du rôle de l’Église et à la marginalisation des chrétiens. Vous (Le Patriarche) avez assuré, en 1989, une couverture à l’accord de Taëf qui a réduit les prérogatives du président de la République. Vous avez assuré une couverture à l’entrée des troupes syriennes le 13 octobre 1990 au palais de Baabda afin de porter un coup au général Michel Aoun. Vous affirmez être les adversaires de la Syrie. En réalité, vous êtes les alliés de l’Occident. Si les Occidentaux sont en conflit avec la Syrie, vous vous opposez alors à la Syrie, mais s’ils sont en bons termes avec ce pays, vous vous alignez sur leur position. En 1992, vous avez boycotté pendant une année le Parlement qui venait d’être élu, puis vous l’avez reconnu. Vous avez couvert la prorogation du mandat du président Elias Hraoui en 1995. Vous vous êtes réunis à la nonciature apostolique avec Walid Joumblatt car il refusait de se rendre à Bkerké, et vous n’avez pas osé lui imposer la visite au siège du patriarcat. En 2001, vous avez absous, par le biais de ce qui a été qualifié de réconciliation de la Montagne, celui qui avait provoqué l’exode des habitants de la Montagne. Jusqu’à présent, ces réfugiés n’ont pas regagné leurs foyers. En 2005, vous avez prôné la loi sur le caza. Nous avons œuvré à faire adopter cette loi afin de sauvegarder la voix de l’électeur chrétien, mais vous avez par la suite renié la loi sur le caza. En 2006, vous avez reconnu que les chrétiens avaient maintenant un leader, mais par la suite, vous avez accepté qu’il soit écarté du gouvernement et que les chrétiens soient ainsi marginalisés. Comment le chrétien peut-il oublier votre passivité face aux combats fratricides interchrétiens pendant des années ? Au lieu de vous retrancher à Bkerké et de tomber en martyr, s’il le fallait, vous avez quitté le siège patriarcal dans la nuit pour vous réfugier à Dimane. Est-ce que ce qui s’est passé en 1989, et que vous évoquez régulièrement, vous a poussé à couvrir l’entrée syrienne au palais de Baabda, avec l’aval international. Je crains que l’attitude actuelle de Bkerké ait pour objectif d’assurer une couverture au projet d’implantation des réfugiés palestiniens, qui provoquera la destruction du Liban. »
– ELIAS SKAFF, CHEF DU BLOC POPULAIRE (SIX DEPUTES), MEMBRE DU BLOC PARLEMENTAIRE DE MICHEL AOUN
« Qu’elles soient européennes ou arabes, toutes les initiatives sont condamnées à l’échec, tant qu’elles s’inscrivent dans une optique de partialité et de parti pris en faveur d’une des deux parties au conflit. Si la proposition arabe était plus équilibrée et surtout claire elle n’aurait pas eu besoin d’autant d’interprétations. Elle aurait fait l’objet d’un débat sérieux loin des tiraillements politiques. Amr Moussa a quitté le Liban à bord d’un avion privé appartenant à l’une des parties au conflit. Comment faire désormais confiance à quelqu’un qui a fait preuve de parti pris. Le rôle des États-Unis dans la crise actuelle est obstructionniste. L’Administration US rejette toute solution. »
Principaux développements
• Le Qatar a rapatrié jeudi son contingent militaire au sein de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), qu’il n’envisage pas de renouveler pour des raisons non précisées. Le contingent du Qatar, unique pays arabe à participer à la Finul, est rentré à Doha et « il ne sera pas remplacé, pour le moment », a déclaré le chef d’état-major des forces armées du Qatar, le général Hamad ben Ali al-Attiyah, cité par l’agence officielle QNA. Le général Hamad, qui accueillait les soldats à leur arrivée à l’aéroport de Doha, a ajouté qu’il ne restait au Liban-Sud que « trois officiers (qataris) opérant dans le cadre de la Finul à Naqoura pour participer à des questions de logistique uniquement ». « Nous sommes heureux du retour de nos enfants à la patrie après avoir accompli leur devoir au maintien de la paix au Liban-Sud », a dit le chef d’état-major, sans préciser les raisons du retour, non annoncé auparavant, des forces qataries, renouvelées jusqu’ici par un système de rotations. La porte-parole de la Finul, Yasmina Bouziane, a déclaré de son côté qu’il s’agissait d’un « départ prévu » et qu’il n’y avait « aucune autre raison ». « Ils sont arrivés en octobre 2007 et ils n’avaient pas l’intention de rester trop longtemps », a-t-elle précisé, indiquant que les forces qataries « ont beaucoup donné, notamment au niveau humanitaire ». Le contingent qatari à la Finul comptait 205 militaires, selon QNA.
Audiovisuel libanais
LBC (CHAINE PROCHE DU 14-MARS)
Émission : Les gens en parlent
– Charles Ayoub, rédacteur en chef du quotidien Ad-Diyar (opposition)
« Jusqu’à présent, il n’y a aucune enquête sérieuse sur l’assassinat de Rafic Hariri. Car le but des investigations est de renverser le régime syrien et non de faire la lumière sur ce crime. Si des preuves tangibles sur l’implication de la Syrie dans ce crime sont présentées, je serai le premier à rompre mes relations avec Damas. Comment certains peuvent-ils prétendre que la Syrie et Israël sont alliés, alors que la Syrie apporte un soutien au Hamas, au Hezbollah et à la résistance irakienne (…) Le Courant du Futur de Saad Hariri est un instrument aux mains des États-uniens. La majorité actuelle a fait main basse sur le pays. Tous ses chefs étaient des hommes de la Syrie lorsqu’elle était au Liban. Alors que dans mon cas, les responsables syriens qui géraient le dossier libanais m’ont barré la route pour m’empêcher d’être élu au Parlement. »
– Mohammad Hajjar, député du Courant du futur (14-Mars)
« Tous les Libanais veulent savoir qui a tué Rafic Hariri pour que les criminels soient châtiés. La Syrie dresse les obstacles afin d’empêcher l’édification de l’État libanais. L’Arabie saoudite, elle, a apporté tout son soutien au Liban. Notre but n’est pas de renverser le régime syrien mais de connaitre la vérité sur l’assassinat de Rafic Hariri. »
Tendances et événements au Proche-Orient
Gaza : entre les massacres d’Israël et les menaces d’Aboul Gheit
Le massacre perpétré à Gaza par les forces israéliennes se poursuit et le bilan des victimes ne cesse de s’allonger. Dans le même temps, les pressions israélo-US se poursuivent pour compléter et renforcer le blocus imposé à ce petit territoire peuplé de 1,5 millions de personnes, vivant dans des conditions indignes de l’humanité au XXIème siècle.
Les dernières données enregistrées sur la scène palestinienne sont les suivantes :
– 1. Les mouvements de la résistance palestinienne ont renforcé leurs capacités de dissuasion qu’ils utilisent pour riposter aux massacres et aux destructions perpétrés par l’armée israélienne. Ces mouvements ont multiplié les déclarations demandant aux gouvernements arabes d’assumer leurs responsabilités pour la levée du blocus imposé à la Bande de Gaza. L’Égypte, soumise à de fortes pressions pour le renforcement du blocus, a surtout été épinglée. Les propos du ministre égyptien des Affaires étrangère, Ahmad Aboul Gheith, qui a menacé de « briser les jambes » de ceux qui tentent de passer la frontière, ont provoqué une vague de condamnations. Le ministre mettait en garde contre toute nouvelle tentative de franchir le mur séparant Gaza de l’Égypte.
– 2. Le débat interne autour des conclusions du rapport Winograd se poursuit en Israël. C’est surtout l’attitude du ministre de la Défense, Ehud Barak, qui a sauvé le gouvernement Olmert en refusant de démissionner, qui suscite le plus de commentaires et de critiques. Barak a fait état d’un vaste plan pour réhabiliter l’armée israélienne en tirant les leçons du rapport Winograd. Des journalistes et des analystes israéliens évoquent de plus en plus des interventions politiques dans la rédaction du rapport Winograd afin d’empêcher la chute d’Olmert. Des journaux avaient fait état de ces interventions los de la visite de George Bush en Israël.
– 3. La chance d’une reprise du dialogue entre l’Autorité palestinienne et le Hamas restent faibles en l’absence de toute démarche arabe dans ce sens. Bien au contraire, les pays arabes dits « modérés » ont cédé aux pressions US pour participer activement au blocus de Gaza. L’attitude de l’Égypte en est la meilleure illustration.
Presse et agences arabes et internationales
• Le président palestinien Mahmoud Abbas a offert d’intervenir pour favoriser un cessez-le-feu mettant fin au cycle des violences à Gaza, où sept Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne, mais le Hamas maître du territoire a rejeté son initiative. Le président Abbas est prêt à travailler en vue de la conclusion d’un cessez-le-feu avec Israël dans la bande de Gaza pour mettre fin au massacre quotidien dont le peuple palestinien est victime », a déclaré à l’AFP son porte-parole, Nabil Abou Roudeina. Il n’a pas précisé si M. Abbas, basé à Ramallah, en Cisjordanie, était prêt à parler directement au Hamas, qui a chassé l’Autorité palestinienne du pouvoir à Gaza en juin. Selon M. Abou Roudeina, M. Abbas est aussi « prêt à prendre immédiatement le contrôle des points de passage de la bande de Gaza », tenus fermés quasiment en permanence par Israël depuis l’arrivée du Hamas au pouvoir.
Le Hamas a cependant promptement rejeté l’offre. « Il est clair que la proposition du président Abbas est une tentative de chantage contre le peuple palestinien qu’il a laissé se faire massacrer », a déclaré à l’AFP le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum. Il a accusé M. Abbas de « promouvoir un projet défaitiste sous le faux slogan de vouloir protéger le peuple palestinien ».
Sur le terrain, sept Palestiniens ont été tués jeudi dans des attaques de l’armée israélienne qui maintient la pression sur Gaza. Cinq activistes du Hamas et un sixième au Jihad islamique ont péri dans des raids aériens alors qu’un enseignant a été tué par un obus de char dans son école. Un combattant du Hamas blessé dans un raid israélien mercredi soir a également succombé jeudi.
En dépit des attaques israéliennes, des activistes palestiniens ont tiré de nouvelles roquettes artisanales sur le sud d’Israël, faisant deux blessés légers, selon des sources militaires. Le Hamas a revendiqué quatorze tirs.
L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a affirmé que les réductions des quantités de carburants et d’électricité fournis à Gaza constituaient une « punition collective » contre le territoire de 1,5 million d’habitants.
• L’ancien président iranien Mohammad Khatami a qualifié de « catastrophe » la disqualification de milliers de candidats réformateurs pour les législatives du 14 mars et jugé que ce phénomène menaçait la révolution islamique. Le réformateur Mohammad Reza Aref, qui avait occupé la fonction de vice-président quand M. Khatami était président (1997-2005), a décidé de ne pas se présenter aux législatives, même si sa candidature a été acceptée, car la plupart de ses proches ont été disqualifiés. Les comités exécutifs chargés d’organiser les élections, dépendant du ministère de l’Intérieur, ont disqualifié le mois dernier quelque 2000 candidats, dont un bon nombre de réformateurs. _ Les dirigeants réformateurs ont affirmé que le rejet de ces candidatures anéantissait leurs chances face aux conservateurs, qui contrôlent le Parlement. « Que l’on rejette les qualifications de personnes honorables, de bons musulmans pose problème, a dit M. Khatami. Mais ce qui est encore plus triste est cette tendance actuelle (à disqualifier les candidats) qui compromet la révolution, le système et le bien-être de la société. »
AMROUZ (QUOTIDIEN IRANIEN)
Trois hauts responsables iraniens, appartenant au courant des conservateurs, ont eu des entretiens avec de hauts dirigeants égyptiens, dont le président Hosni Moubarak. Le représentant du guide suprême au Conseil de la sécurité nationale, Ali Larijani, avait visité Le Caire, il y a quelques semaines, pour examiner avec les responsables iraniens la possibilité de rétablir les relations diplomatiques bilatérales. Le changement d’attitude du président Ahmadinejad à l’égard de l’Égypte est significatif. Le président du Conseil consultatif avait qualifié ce pays d’« aile gauche de la nation islamique », l’Iran étant l’aile droite. Selon les observateurs, le dossier du nucléaire n’est pas étranger à ce changement de cap. Téhéran souhaite en effet conserver l’appui du directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEI), Mohammad Baradéi, qui est de nationalité égyptienne. Il espère, ainsi pourvoir transférer à nouveau le dossier du Conseil de sécurité à l’AIEI.
MELLI (QUOTIDIEN IRANIEN)
Quelque 350 personnalités politiques et culturelles iraniennes ont adressé une lettre au président Mahmoud Ahmadinejad, protestant contre ce qu’elles appellent une politique interne et étrangère « inefficace ». Les signataires, parmi lesquels figurent Moussaoui Khoueï, Ibrahim Yazidi, Hachem Aghajeri, Ezzetallah Sahabi, Ahzam Talkani, Shérine Ibadi, Mohsen Kadior, ont estimé que l’administration d’Ahmadinejad est celle qui a fait le plus de concessions sur les grandes questions nationales, en dépit de ses slogans pompeux et creux dans tous les domaines.
Audiovisuel arabe
CHAINE SATELLITAIRE SYRIENNE
Conférence de presse conjointe
– Walid Moallem, ministre syrien des Affaires étrangères
« La paix avec Israël passe par le retour du Golan à la Syrie. Nous sommes prêts à instaurer une paix juste et globale dans la région fondée sur l’application des résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu. Cependant, la paix a des exigences. Les deux parties doivent être animées d’une volonté de paix et Israël doit être disposé à rendre le Golan. La Syrie sera disposée alors à examiner les questions de la sécurité des deux côtés de la frontière (syro-israélienne) et de la normalisation des relations. »
– Ursula Plassnik, ministre autrichienne des Affaires étrangères
« La Syrie et l’Autriche ont participé à Annapolis. Toutes les parties doivent avancer sur ce chemin. La Syrie est une force régionale importante, elle a beaucoup d’influence dans la région. »
Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions allemande, arabe, anglaise, espagnole et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise, espagnole et arabe.
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