L’assassinat du chef militaire du Hezbollah, Imad Mughniyé, a été traité sous divers aspects dans les médias libanais, arabes et internationaux. L’annonce par le leader du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, que la guerre sera « ouverte » avec Israël, a eu l’effet d’une onde de choc à Tel-Aviv et dans les capitales occidentales alliées d’Israël. La presse a également couvert le meeting organisé en souvenir de Rafic Hariri, marqué par des injures et des insultes lancées par les loyalistes libanais.
Tendances et événements au Liban
Le conflit avec Israël entre dans tournant stratégique
Tous les indicateurs montrent que le Liban entre dans une phase de turbulences multiformes après les discours incendiaires et indécents prononcés lors du meeting organisé par le mouvement du 14-mars pour commémorer le troisième anniversaire de l’assassinat de Rafic Hariri. Cette analyse est confortée par les répercussions de l’assassinat du chef militaire du Hezbollah, Imad Mughniyé, qui inaugure une phase nouvelle dans le conflit entre les mouvements de Résistance arabes et Israël. Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a jeté les bases du tournant stratégique dans une allocution prononcée lors des funérailles de « Hajj Radwan ».
Les événements des dernières 24 heures font ressortir les données suivantes :
– 1. La commémoration du souvenir de Rafic Hariri, au lieu de servir de ciment entre les Libanais, s’est transformée en injures et insultes contre l’opposition. Les personnalités qui se sont relayées à la tribune ont utilisé des propos provocateurs contre le Hezbollah, qui n’avait pas encore enterré l’un de ses principaux chefs, Imad Mughniyé, artisan des nombreuses victoires enregistrées face à Israël. La Syrie aussi a fait l’objet d’attaques virulentes. Le faucon du 14-mars, Walid Joumblatt, a prononcé le discours le plus virulent. Il a réaffirmé son refus d’accorder le tiers des portefeuilles ministériels à l’opposition et a désigné Saad Hariri pour présider le prochain gouvernement. Toute concession faite sur ces deux points constitue, selon lui, une « trahison ». Saad Hariri, lui, a « tendu la main aux partenaires dans la patrie ». Mais sayyed Hassan Nasrallah s’est interrogé sur la sincérité de cet appel dans un meeting caractérisé par une bordée d’insultes et d’injures.
– 2. Les milieux politiques et médiatiques loyalistes ont menée une campagne vigoureuse, relayée par certaines agences de presse internationales à la crédibilité devenues douteuses, pour avancer le chiffre de 1,5 million de participants au meeting du 14-mars. Mais d’autres agences internationales, qui restent malgré tout objectives, ont parlé d’une foule de « dizaines de milliers de personnes ». Des sources de l’opposition estiment que la question du nombre de participants n’est pas fondamentale dans le débat actuel et ne change en rien la nécessité de former un gouvernement d’union nationale sur la base de la représentativité parlementaire des différentes parties (55% pour le 14-mars et 45% pour l’opposition). En gonflant le chiffre des participants, les loyalistes veulent se prouver, à eux-mêmes d’abord, qu’ils disposent d’une grande base populaire, pour faire contrepoids à la réalité que personne ne discute plus maintenant, celle qui assure que l’opposition jouit d’un immense appui populaire transcommunautaire.
– 3. Les messages lancés par sayyed Hassan Nasrallah lors des funérailles d’Imad Mughniyé (auxquelles ont participé des centaines de milliers de personnes), ont initié un débat, parfois hystérique et angoissé, au Liban et dans des capitales régionales et internationales. Le chef du Hezbollah a fixé de nouvelles règles à la confrontation avec Israël qui « sera ouverte et aura lieu n’importe où ». Il a assuré que l’assassinat de Mughniyé prouve que la guerre de l’été 2006 n’est pas terminée et qu’Israël est soutenu par les mêmes États qui l’ont appuyé lors de son agression contre le Liban. Une allusion claire à certains pays arabes dits « modérés » (Voir ci-dessous de larges extraits du discours du chef de la Résistance libanaise).
Sur le plan interne, sayyed Nasrallah a assuré qu’il n’y aura au Liban ni démembrement ni fédération, en réponse à Walid Joumblatt qui avait réclamé, il y a quelques jours, un « divorce à l’amiable ».
– 4. Le discours de sayyed Nasrallah a alarmé les États-Unis et Israël. Une grande peur s’est emparé de l’État hébreu qui a décrété l’état d’alerte non seulement à l’intérieur du pays mais partout où se trouvent des Israéliens.
Il est à souligner que les organisations palestiniennes, la Syrie et l’Iran, ont réagi à l’assassinat de Imad Mughniyé comme s’ils étaient directement visés par cet attentat.
Les funérailles d’Imad Mughniyé
L’ORIENT-LE JOUR (QUOTIDIEN FRANCOPHONE PROCHE DU 14-MARS)
– Scarlett Haddad
Des pétales de fleurs qui volent et dégagent une odeur entêtante dans l’air immobile, des mains qui se tendent pour toucher le cercueil recouvert du drapeau jaune du Hezbollah : c’est le dernier adieu de dizaines de milliers de jeunes à celui qui fait désormais partie, à leurs yeux, de la légende de la résistance contre Israël. En cet instant précis, après la dernière prière et avant le début de la procession funèbre vers le lieu où Imad Mughniyé sera inhumé, il n’y a plus de hiérarchie, de grades, de chefs et de subordonnés. Il n’y a plus que des hommes émus, unis dans la même douleur et presque dans un état second. Nawaf Moussawi pleure comme un enfant, cheikh Naïm Kassem cherche à se faufiler vers le cercueil, hajj Hussein Khalil reste un peu en retrait, littéralement bousculé par les jeunes partisans, Hussein Hajj Hassan retire ses lunettes pour s’essuyer les yeux, d’autres figures connues avancent péniblement, indifférentes à la foule et comme attirées par un aimant... Les milliers de présents veulent palper le drapeau comme pour se sentir touchés par la grâce, mais nul ne dit mot. La douleur des membres du Hezbollah est silencieuse, chacun affronte sa peine, bercé par les prières lancinantes des dignitaires religieux.
Dans la salle immense du complexe du seigneur des martyrs, à Roueiss, la plus grande de la banlieue sud, le recueillement de la foule est impressionnant. Rassurés par le secrétaire général du Hezbollah qui vient d’affirmer que la Résistance n’est pas déstabilisée, que hajj Imad a pratiquement achevé son travail et que la lutte sera poursuivie par ses compagnons et ses élèves, les milliers de partisans peuvent désormais se laisser aller à la peine. Elle ne les paralyse pas. Au contraire, ils sont convaincus qu’elle fait partie de leur destin et, comme l’a dit le sayyed, elle ne fera qu’augmenter leur détermination...
C’est un peu plus tard, lorsque la procession funèbre s’ébranlera et entamera sa longue marche vers le cimetière, dans une discipline exemplaire, précédée par des unités du Hezbollah en uniforme d’apparat, que la foule se laissera aller à exprimer de la colère, à travers les slogans vengeurs à l’égard d’Israël et des États-Unis. Mais chez le Hezbollah, il n’y a pas de place pour les débordements. La procession avance comme un seul homme, inconsciente de la pluie qui n’arrête pas de tomber, du froid ou de la boue, entourée de drapeaux jaunes, de portraits géants des trois grands responsables de la résistance assassinés : cheikh Ragheb Harb, sayyed Abbas Moussaoui et Imad Moghniyé, et recouverte de parapluies sombres. Une marée humaine, certes, mais une marée contenue, contrôlée et parfaitement harmonieuse. Dans la difficulté, l’immense communauté des partisans du Hezbollah affiche un front uni et une solidarité inébranlable (…) L’homme, qui pendant plus de 25 ans a vécu dans la clandestinité, côtoyant le danger et cultivant le secret alors que bien peu de gens connaissaient son vrai visage, laissera dans la mémoire des dizaines de milliers de partisans du Hezbollah et aussi pour beaucoup de Libanais l’image d’un héros légendaire, d’un homme au destin peu commun qui a vécu et est mort comme il l’a voulu, dédié à sa cause.
– EXTRAITS DU DISCOURS DE SAYYED HASSAN NASRALLAH
« Nous appartenons à une école où les chefs, leurs familles, leurs fils et leurs partisans sont voués au martyre, de cheikh Ragheb Harb à sayyed Abbas Moussaoui et jusqu’au hajj Imad Moghniyé. S’ils (les Israéliens) voient dans cet assassinat une grande réalisation, nous autres, nous y voyons l’indice de la victoire inéluctable. Après l’assassinat de cheikh Ragheb Harb, Israël avait cru avoir tué dans l’œuf la Résistance et celle-ci s’est développée et les soldats israéliens se sont retirés de la Montagne et du Sud, excepté de la bande frontalière. Après l’assassinat de sayyed Moussaoui, les Israéliens ont cru avoir paralysé la Résistance en la privant de son chef et la voilà qui a poursuivi la lutte plus motivée et mieux structurée, aboutissant au retrait sans gloire des Israéliens en 2000. Ni les résolutions internationales ni la communauté internationale n’ont pu obtenir le retrait israélien, mais bien la Résistance. L’assassinat d’Imad Mughniyé, qui intervient dans la foulée de la guerre de juillet 2006, augmentera encore la détermination de la Résistance au lieu de la briser (…) La guerre de juillet 2006 n’est pas finie, puisque jusqu’à aujourd’hui, aucun cessez-le feu n’a été officiellement décrété. Elle se poursuit politiquement, matériellement, médiatiquement et sur le plan sécuritaire, et elle est appuyée par les mêmes États. Ces États commettent la même erreur, car depuis la guerre de juillet 2006 à laquelle est lié Imad Mughniyé jusqu’à son sang versé le 13 février 2008, ce dernier a poursuivi la lutte et son martyre permettra d’écrire le début de la chute de l’État d’Israël. _ Ces propos ne sont pas prononcés sous le coup de l’émotion ou par réaction à l’assassinat de hajj Imad. Ils sont l’expression d’une méditation calme. Le fondateur de l’État d’Israël, Ben Gourion, l’avait lui-même déclaré. Et si les Arabes lisaient un peu plus, le conflit israélo-arabe serait terminé depuis longtemps. Ben Gourion avait donc déclaré qu’Israël tombera lorsqu’il perdra sa première guerre contre les Arabes. Or Israël a perdu la guerre de juillet que certains Israéliens ont qualifié de sixième guerre israélo-arabe, alors que d’autres ont précisé qu’elle était la première. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à écouter les déclarations de tous les Israéliens, toutes tendances confondues, et surtout à lire le rapport de la commission Winograd, qui bien qu’adouci et allégé, n’a pas réussi à camoufler la réalité de la défaite de l’armée la plus puissante de la région contre la résistance d’Imad Moghniyé, ses compagnons et ses élèves. Israël est désormais condamné à la défaite, à cause des lois et des règles inéluctables de l’histoire (...)
Il n’y a aucune faiblesse et aucune faille dans la Résistance et les Israéliens ont commis une grave erreur en tuant Imad Moghniyé. Notre frère avait pratiquement achevé son travail et il ne reste plus grand-chose à entreprendre. Le lendemain de la fin de la guerre de l’été 2006, nous avons commencé à préparer le prochain affrontement, qui est d’ailleurs évoqué dans le rapport Winograd. La Résistance est prête à affronter une nouvelle agression et si, pendant la guerre, j’ai parlé des roquettes et des missiles, aujourd’hui, je parle des jeunes combattants. Et Imad Moghniyé a laissé derrière lui des dizaines milliers d’Imad Moghniyé. En assassinat Imad à Damas, ils ont dépassé les limites du terrain habituel de l’affrontement, qui se cantonnait au territoire libanais. Si vous voulez ce genre de guerre ouverte, et bien soit, vous l’aurez (…)
J’aurais souhaité la réunification des places à l’occasion du double martyre (Hariri et Myghniyé). Il ne suffit pas que la cérémonie se termine par une main tendue. Mais si nous sentons que la main tendue est sincère, elle trouvera en face d’elle une autre main tendue. L’occasion n’est pas propice pour répondre aux insultes et aux accusations. Le Liban pour lequel le Hezbollah a donné autant de martyrs ne sera jamais dans le giron israélien ou états-unien. Celui qui veut le divorce [Walid Jumblatt], qu’il s’en aille et se réfugie chez ses maîtres à Washington et Tel-Aviv. Le Liban restera le pays de l’unité et de la coexistence, le pays de la Résistance, de la victoire et de la dignité humaine... Malgré les appels de ceux qui sollicitent les armées étrangères pour qu’elles combattent à leur place, le Liban restera le pays de la souveraineté, le pays des martyrs comme Ragheb Harb, Abbas Moussaoui, Imad Mughniyé et Rafic Hariri. »
La commémoration de l’assassinat de Rafic Hariri
– SAAD HARIRI, CHEF SUNNITE DU 14-MARS
« Les Libanais sont résolus à réclamer, haut et fort, l’élection d’un nouveau président de la République. Nous vous assurons que votre demande se réalisera, étant donné qu’aucun sommet arabe n’aurait de valeur sans l’élection d’un président libanais. Ils [les Syriens] ont tenté d’assassiner la majorité parlementaire en liquidant ses membres ; ils ont tenté d’assassiner le gouvernement Siniora en liquidant ses jeunes ministres ; ils ont tenté d’assassiner Beyrouth en paralysant son cœur battant ; ils ont tenté d’assassiner la présidence de la République en élisant le vide à la première magistrature ; ils ont tenté d’assassiner l’honneur de l’armée en brûlandes pneus devant ses soldats ; ils ont tenté d’assassiner la conscience du Liban en s’en prenant au patriarche Sfeir, et les voilà qui cherchent à assassiner l’initiative arabe visant à porter à la magistrature suprême le général Michel Sleimane. Les ennemis du Liban essaient toujours d’assassiner notre Liban, tout comme l’ennemi israélien a tenté de le faire durant la guerre de juillet 2006.
La tentative est la même, tantôt par Israël, tantôt, plutôt mille fois, par le produit israélien [la famille El-Assad] qui attaque le cœur de l’arabité, le produit israélien qui prétend s’instituer en régime à Damas, le produit israélien qui assure à l’ennemi, depuis 34 ans, le calme total et la paix durable au Golan et interdit à son peuple toute résistance ou tentative de libérer son territoire. Oui, tel est le produit israélien qui essaie aujourd’hui de réaliser le rêve de l’ennemi israélien en poussant la Résistance vers une guerre civile suicidaire qui saperait le modèle libanais, ce Liban que Rafic Hariri désirait, a édifié et nous a laissé.
Nous tendons la main à tous nos compatriotes, sans exception aucune, aussi grands que soient les complots et les obstacles. Nous répétons aujourd’hui ce que nous avons dit hier, pour que tous nos compatriotes l’entendent bien : nous vous appelons aux retrouvailles sur les places et non aux confrontations, à l’ouverture des routes et pas leur fermeture, à l’élection du général Sleimane aujourd’hui et pas demain… Soyons ensemble au sein d’un gouvernement d’union nationale qui ramène l’électricité et la lumière aux cœurs, rouvre le centre de Beyrouth à tous les Libanais, s’occupe de leurs intérêts socio-économiques, attire les Arabes et le monde au Liban, efface toutes les séquelles de l’agression israélienne et renforce l’aptitude de l’armée à contrecarrer toute attaque à l’avenir. »
– WALID JOUMBLATT, CHEF DRUZE DU 14-MARS
« L’instant même où certains d’entre nous seraient vaincus par la tristesse, l’instant où le doute s’immiscerait en nous, l’instant où nous commencerions à hésiter, l’instant où certains d’entre nous croiraient qu’un règlement est possible et acceptable aux conditions du clan des obscurantistes, des hypocrites et des criminels, l’instant où un président serait élu en contrepartie du tiers de blocage, ce tiers de destruction, de crime politique et d’assassinat, l’instant où nous cèderions la présidence du Conseil à d’autres lignes politiques que la tienne, d’autres écoles et d’autres lignées, serait un instant de trahison, de capitulation et de chute. Ce serait l’instant du piège suprême dressé par le maître du régime syrien et les gangs qui lui sont affiliés dans le but de sauver un sommet [de la Ligue arabe] ; l’instant où il y aurait un président sans gouvernement, sans Parlement et sans armée ; l’instant du vide absolu au détriment des droits légitimes du peuple libanais dans la souveraineté, l’État, l’armée, la liberté, la justice, la sécurité et le tribunal ; l’instant où le Liban serait remis à la province de Damas ; l’instant où [l’accord de] Taëf serait abandonné et le Liban livré à leur univers, celui du Mal noir irano-syrien ; Ce serait l’instant suprême pour anéantir ce qui reste comme acquis, la résistance du gouvernement, la mise en place du tribunal, la victoire de Nahr el-Bared, le rejet de la tutelle, celle de l’univers de la mort aux dépens de notre droit à la vie. En cet instant-là, le Bachar [El-Assad] de la mort et ses alliés pourront réduire la présidence, les institutions, l’armée, les forces de l’ordre et la justice en débris puisque lui et ses alliés sont experts en matière de débris vivants ou morts. Eux-mêmes sont des débris vivant en enfer. Regardez-les, voyez ce qui s’est passé hier [mardi soir] : ils s’entre-dévorent. Voilà le régime de la traîtrise, le régime de Bachar [El-Assad]. »
– SAMIR GEAGEA, CHEF CHRETIEN DU 14-MARS
« Vous avez brandi la menace du chaos, du malheur, de la ruine ; eh bien, nous voilà, nous sommes tous venus vous dire bienvenue, bienvenue à votre chaos, à vos malheurs, à votre ruine, vous qui semblez avoir oublié qu’aux yeux des grands hommes, même les plus terribles des monstruosités apparaissent infimes. N’ayez pas peur, même quand ils éructent ; n’ayez pas peur, même de leurs crimes. Le droit est plus fort que tous leurs mensonges : le tribunal international va se mettre en place, et quand tout un peuple a soif de vie, le destin répond favorablement – il le fera encore et encore. Nous disons non à vos tentes, non à votre anarchie, non à votre démagogie, non à vos blocages, non à vos menaces, non à vos intimidations. Nous n’accepterons pas d’être privés de président de la République, que Baabda [le palais présidentiel] reste l’otage de votre bon plaisir ; nous n’accepterons pas de vous donner de quoi paralyser le gouvernement comme vous l’avez fait avec le Parlement, et le centre-ville, et le scrutin présidentiel, et tout ce qui vous tombe sous la main. Si vous vouliez réellement participer, vous l’auriez fait dans le cadre naturel des institutions du pays, dans le respect de la Constitution… Mais vous avez préféré occuper les places et les rues, détruire et corrompre, brûler des pneus, bloquer des voies de passage, terroriser les citoyens, les priver de leur tranquillité et de leur pain quotidien ; vous avez préféré menacer, souiller, paralyser, verrouiller, pousser les gens au désespoir jusqu’à ce qu’ils s’écroulent – alors, vous les jetez de nouveau dans la gueule du lion. Sauf que vous avez échoué. »
Tendances et événements au Proche-Orient
Retour de la Guerre froide
Les relations entre la Russie et les États-Unis passent par une période de grande tension après l’accumulation des contentieux et l’intensification de la campagne de dénigrement lancée par de hauts responsables états-uniens contre le président Vladimir Poutine. Cela n’a pas empêché la Russie de revenir en force sur la scène internationale, notamment dans ses espaces vitaux en Europ et en Asie.
Les experts estiment que grâce à ses énormes revenus engendrés par les recettes pétrolières, et les accords de transports de gaz vers l’Europe, conclus sous la présidence de Poutine, la Russie a surmonté la chantage financier qui était exercé par les États-Unis pour la pousser à présenter des concessions dans les dossiers internationaux, parfois au détriment de ses intérêts nationaux. Il semble que les orientations de Poutine jouissent du soutien de grands pôles sociaux, économiques et politiques en Russie. L’objectif du président sortant est de rendre au pays sa stature de puissance internationale, en consolidant le pouvoir central et en renforçant son influence dans le monde slave et orthodoxe. Il s’agit d’un retour aux anciennes valeurs impériales qui ont fait la gloire de la Russie tsariste et, après elle, celle de l’Union soviétique.
Tous les indicateurs montrent que l’heure de la confrontation, pas nécessairement militaire, entre la Russie et les États-Unis a sonné. Une nouvelle Guerre froide a déjà commencé, et le Moyen-Orient sera un de ses théâtre.
Presse et agences internationales
• Israël a renforcé la sécurité de ses représentations diplomatiques dans le monde de crainte d’attentats et mis son armée en état d’alerte. Israël a officiellement démenti mercredi toute implication dans l’élimination, mardi à Damas, d’Imad Mughniyé. Mais le Hezbollah a immédiatement accusé l’État hébreu d’être responsable de l’assassinat de Moghniyé, et son chef, Hassan Nasrallah, a menacé Israël d’attentats à l’étranger.
Les menaces du Hezbollah ont été prises au sérieux, et le « bureau de la lutte antiterroriste », relevant de la présidence du Conseil israélien, a immédiatement publié de strictes consignes de prudence aux Israéliens à l’étranger de crainte qu’ils ne soient la cible d’une éventuelle riposte. Les ressortissants israéliens à l’étranger ont été ainsi mis en garde contre des risques d’enlèvement, pressés d’être sur le qui-vive, et d’éviter de se rendre à des rendez-vous inattendus dans des lieux isolés.
Par ailleurs, suite aux menaces proférées contre Israël par le Hezbollah, « les forces terrestres, aériennes et navales d’Israël ont été mises en alerte sur ordre du chef d’état-major, le général Gaby Ashkenazi, pour assurer la défense de la frontière nord et d’autres intérêts du pays », indique un communiqué de l’armée. Le ministre de la Sécurité intérieure, Avi Dichter, membre du cabinet de sécurité, a indiqué qu’Israël avait procédé à une évaluation de la situation pour parer à toute éventualité. « Nous avons procédé à une évaluation de la situation avec des représentants de l’armée et de la police, avec tous ceux qui donnent les consignes de sécurité à suivre dans ces cas, l’armée, à l’échelon de l’État, le Shin Beth, au niveau des représentations (diplomatiques) », a déclaré le ministre, ancien chef du Shin Beth (service de sécurité intérieure), à la radio publique.
Le Shin Beth a également donné des instructions « pour le renforcement de la sécurité dans les aéroports à l’étranger autour des compagnies aériennes israéliennes », selon un autre responsable qui a requis l’anonymat.
YEDIOT AHARONOT (QUOTIDIEN ISRAELIEN)
L’ancien conseiller aux affaires du Proche-Orient de trois présidents états-uniens, Bruce Riedel, qui a occupé des positions élevées au sein de la CIA pendant près de trente ans, a affirmé que le Mossad est derrière l’assassinat d’Imad Mughniyé, soulignant qu’Israël a déjà mené des opérations similaires en Syrie. « Cette opération est importante et prouve qu’Israël a réussi à infiltrer le Hezbollah. Mughniyé n’est pas le seul sur la liste des personnes à assassiner. Hassan Nasrallah y figure certainement et doit être très inquiet en ce moment. Il doit probablement se demander qui a révélé l’endroit où se trouvait Mughniyé, d’autant que cette personne pourrait le trahir aussi », a-t-il estimé. Selon Bruce Riedel, les États-Unis ne seraient pas impliqués dans l’assassinat du haut responsable sécuritaire du Hezbollah, « car Oussama Ben Laden est la principale priorité de Washington et car un attentat à la voiture piégée s’inscrit dans le cadre des méthodes traditionnellement employées par le Mossad ». « Au cours des dernières années, les États-Unis se sont trouvées confrontées à de nombreuses questions, alors que le Hezbollah est redevenu la première cible d’Israël après la guerre de juillet, et que Mughniyé est officier de liaison entre les SR iraniens et le Hamas », a-t-il conclu.
OKAZ (QUOTIDIEN SAOUDIEN)
Des sources bien informées ont révélé qu’Imad Mughniyé a été assassiné « à proximité de l’école iranienne où il se rendait pour assister à une réunion avec des responsables du Hamas, du FPLP-CG et des SR syrien et iranien ». « Cette réunion devait préparer la visite à Damas du ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, qui devait y rencontrer des représentants de l’opposition libanaise », ont ajouté ces sources, soulignant que « l’assassinat de Mughniyé aura des retombées sur les alliances dans la région ».
• Téhéran a repoussé une réunion prévue ce vendredi à Bagdad entre des responsables états-uniens et iraniens sur la sécurité en Irak, sans donner les raisons de ce report. Cette décision coïncide avec l’annonce d’une visite du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, à Bagdad le 2 mars prochain. Cette visite officielle en Irak d’un président de la République islamique est sans précédent dans l’histoire contemporaine des deux pays voisins. « Nous avons été informés que les Iraniens voulaient repousser cette réunion, pour des raisons qui n’ont pas été précisées », a annoncé hier le ministre irakien des Affaires étrangères, Hochyar Zebari. « C’est la quatrième fois que nous nous mettons d’accord sur une date et qu’ils [les Iraniens] ne viennent pas », a-t-il ajouté, en déplorant cette décision. Le porte-parole du gouvernement irakien, Ali al-Dabbagh, a indiqué pour sa part que l’Iran avait demandé un report de quelques jours supplémentaires. Selon la porte-parole de l’ambassade des États-Unis à Bagdad, il « apparaît de plus en plus clairement » que Téhéran ne veut pas de ce dialogue. Aucun commentaire n’a pu être obtenu, pour l’heure, de la part de responsables iraniens.
Les États-uniens et les Iraniens se sont rencontrés trois fois l’an dernier à Bagdad, sous l’égide des autorités irakiennes, pour évoquer les moyens de renforcer la sécurité en Irak. Il s’agit d’un des rares lieux de dialogue entre les deux pays, aux relations diplomatiques gelées depuis la révolution islamique de 1979. Washington a utilisé ces pourparlers pour demander, notamment, à Téhéran d’user de son influence sur les milices chiites irakiennes. D’après Hochyar Zebari, l’influence de l’Iran a eu des effets positifs. Il a déclaré qu’elle avait joué sur la réduction des activités de la milice de l’Armée du mahdi, dirigée par le jeune imam chiite Moqtada Sadr, qui a déclaré un cessez-le-feu en août dernier. « Sur le nombre d’armes et de bombes qui perforent les blindages, il y en a moins qui passent la frontière, selon les États-uniens et nos services de renseignement. Sur ces points, ils ont été utiles », a-t-il ajouté.
•Le Sénat US, passant outre à la menace de veto présidentiel, s’est prononcé par 51 voix contre 45 en faveur de l’interdiction du « waterboarding » et d’autres méthodes de tortures pratiquées par la CIA. Le Sénat a approuvé ainsi un texte de loi voté précédemment voté par la Chambre des représentants, et l’a envoyé au président George Bush afin qu’il le signe. Mais un porte-parole de la Maison-Blanche, Tony Fratto, a déclaré : « Pour un certain nombre de raisons, les conseillers du président vont recommander qu’un veto soit opposé à cette proposition de loi. Certaines parties du texte sont en contradiction avec une conduite efficace de la collecte des renseignements. »
• Le président russe Vladimir Poutine a confirmé qu’il deviendrait Premier ministre, une fois parti du Kremlin en mai, et qu’il jouirait de puissantes prérogatives face au futur chef de l’État Dmitri Medvedev. « L’heure n’est pas aux pleurs, il faut se réjouir de la possibilité de travailler à un autre poste, de servir son pays à un autre titre », a-t-il dit devant un millier de journalistes lors de sa dernière conférence de presse annuelle. Pulvérisant son précédent record, Vladimir Poutine a répondu pendant quatre heures 40 à une rafale de questions, une centaine au total, sur sa relation au pouvoir et son bilan. « Je suis prêt à travailler comme chef du gouvernement », a-t-il déclaré en présentant comme une formalité l’élection, le 2 mars prochain, de son dauphin Dmitri Medvedev, qu’il a présenté à plusieurs reprises sans ambages comme le futur président. Dmitri Medvedev, un juriste de 42 ans qui a suivi M. Poutine de la mairie de Saint-Pétersbourg (Nord-Ouest) au Kremlin et lui doit tout, avait proposé en décembre à son mentor de devenir Premier ministre s’il est élu.
Vladimir Poutine, fort de sa popularité et de son autorité actuelles, aura suffisamment d’ascendant sur son successeur. Il va donc continuer à diriger le pays au côté de Dmitri Medvedev. Vladimir Poutine a assuré qu’ils se connaissaient bien et que leurs relations seraient « harmonieuses ». « Au final, le dernier mot revient au chef de l’État. Mais j’ai bien sûr le droit de donner mon point de vue », a-t-il tempéré.
Dressant un bilan flatteur de sa présidence, il a expliqué « avoir ramé jour et nuit comme un galérien » pour son pays, mais être « content de (son) travail ». « Nous avons une situation stable, économiquement et politiquement », a-t-il résumé, ce que l’opinion russe sans aucun doute porte à son crédit après le chaos des années Eltsine. Il a aussi assuré rester humble face au pouvoir. « Dieu m’a donné le bonheur de travailler pour mon pays (...) Il faut être reconnaissant pour ça », a lancé M. Poutine dont la présidence a été marquée par un spectaculaire rapprochement entre l’État et l’Église orthodoxe.
• La Russie pointera ses missiles sur l’Ukraine, la Pologne et la République tchèque si les projets d’élargissement de l’Otan ou de déploiement du bouclier antimissile états-unien se concrétisent dans ces pays, a menacé le président Vladimir Poutine lors d’une conférence de presse. « Nous serons obligés (dans ce cas) de réorienter nos missiles vers des cibles qui, de notre point de vue, menaceront notre sécurité nationale », a déclaré Vladimir Poutine dans une allusion à une possible adhésion de l’Ukraine à l’Otan. L’Ukraine a déjà entrepris des démarches pour entrer dans l’Otan « contre l’avis de sa population » qui y est en majorité opposée, a déploré le président russe. Les dirigeants des 26 pays de l’Otan devraient donner leur réponse à cette demande lors de leur sommet du 2 au 4 avril à Bucarest.
• Le gouvernement serbe a rejeté l’imminente proclamation de l’indépendance du Kosovo et condamné le projet de l’Union européenne d’y envoyer une mission, quelques heures avant une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu sur ce dossier. « Les actes et les activités des autorités intérimaires du Kosovo qui proclament l’indépendance unilatérale sont annulés (par le gouvernement) parce qu’ils violent la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Serbie », a indiqué le gouvernement. Cette annulation à l’avance revêt toutefois un caractère symbolique et n’aura, à l’évidence, aucune conséquence sur la décision des dirigeants kosovars albanais de proclamer, dimanche ou lundi, l’indépendance de la province du sud de la Serbie, dont la population est en majorité albanaise. Mais dans le même temps, Belgrade a manifesté son opposition au projet de l’Union européenne (UE) d’envoyer une mission au Kosovo pour « encadrer » la prochaine indépendance. Cette mission doit prendre la relève de celle de l’Onu, qui administre le Kosovo depuis 1999. Le gouvernement a qualifié d’« illégal » le projet européen, prenant ainsi ses distances vis-à-vis de Bruxelles, alors que l’UE est disposée à accélérer l’intégration de la Serbie à l’Europe des 27 pour atténuer l’impact de la perte du Kosovo.
– DECLARATION DE BERNARD KOUCHNER, MINISTRE FRANÇAIS DES A-E
« Je salue l’annonce faite hier par le Secrétaire général des Nations unies de la mise en place du comité de gestion du tribunal spécial et ses indications positives sur l’obtention des financements nécessaires pour l’établissement et le fonctionnement du tribunal pour la première année. Ces deux éléments constituent des avancées importantes et confirment l’irréversibilité du processus de mise en place du tribunal. En cette période particulièrement difficile, je réaffirme le soutien de la France aux autorités légitimes du Liban, et en particulier à son gouvernement et à son armée, dans leur difficile mission de maintien de la stabilité du pays. »
EUROPOLITIQUE (AGENCE DE PRESSE DE L’UNION EUROPEENNE)
En visite les 12 et 13 février à Bruxelles, cinq députés libanais conduits par Henry Hélou, membre du Mouvement libanais du renouveau démocratique, ont appelé l’UE à intensifier la pression sur la Syrie pour empêcher l’arrivée au pouvoir au Liban du Hezbollah, un groupe religieux radical soutenu par Damas et Téhéran. La délégation a rencontré des eurodéputés des grands groupes politiques du Parlement européen et leur a demandé de faire adopter une résolution stricte appelant à l’élection immédiate du président libanais. Cette résolution pourrait être votée lors de la prochaine session plénière à Strasbourg ou, au plus tard, en mars. La délégation, qui a rencontré un membre du cabinet de la commissaire Benita Ferrero-Waldner (Relations extérieures), a demandé à la Commission européenne de maintenir sa pression sur Damas en suspendant la signature de l’accord d’association UE-Syrie. Les parlementaires libanais attendent beaucoup de la prochaine présidence de l’UE qui sera assurée par la France dès le 1er juillet, puisque Paris a pris la tête des efforts internationaux visant à résoudre la crise politique. « Le président Sarkozy sait très bien que le problème du Liban c’est la Syrie », a souligné le député libanais Nabil de Freige.
LIBERATION (QUOTIDIEN FRANÇAIS, GROUPE ROTHSCHILD)
LE TEMPS (QUOTIDIEN SUISSE DE GENEVE)
– Isabelle Dellerba
Jeudi, les deux Liban, celui des partisans de la majorité antisyrienne soutenue par les Occidentaux, et celui des sympathisants du Hezbollah, chef de file de l’opposition alliée à l’axe irano-syrien, célébraient chacun leur martyr, un drapeau libanais à la main. Entre les deux, des centaines de militaires veillaient à ce qu’ils ne se croisent pas. Ces derniers jours, de multiples bagarres et des échanges de tirs ont opposé membres de l’opposition et de la majorité. Divorcer à l’amiable du Hezbollah, le parti chiite à la tête de l’opposition, c’est ce que prône le leader druze Walid Joumblatt, qui déclarait mardi : « Il y a une impossibilité de coexistence avec le Hezbollah. » Trois jours plus tôt, il avait lancé au secrétaire général du Parti de Dieu, Hassan Nasrallah : « Vous voulez la guerre ? Elle sera la bienvenue ». Mais dans la banlieue sud de Beyrouth, hier, Hassan Nasrallah avait d’autres chats à fouetter, et s’il faisait bien une déclaration de guerre, c’est à Israël qu’elle était adressée : « Sionistes, si vous voulez ce type de guerre ouverte, alors le monde entier doit entendre ceci : qu’une guerre ouverte soit ! »
LE PARISIEN (QUOTIDIEN POPULAIRE FRANÇAIS)
24 HEURES (QUOTIDIEN POPULAIRE SUISSE)
– Gaby Nasr
Autant la manifestation monstre du matin à Beyrouth était plurielle et variée, autant le déploiement de la banlieue sud paraissait monochrome, totalement noyauté par le Hezbollah et centré sur la communauté chiite. En fait, la crise est devenue tellement profonde qu’elle a tourné au conflit sur le mode de vie. D’un côté, il y a la majorité antisyrienne, proche de l’Occident, qui défend les valeurs du pluralisme et réclame l’application des résolutions de l’Onu sur le Liban. En gros, elle est formée de chrétiens, de musulmans sunnites et de druzes. De l’autre, le Hezbollah chiite qui prône le culte du martyre et la guerre à outrance contre Israël et les Etats-Unis. Le parti islamiste rassemble autour de lui les petits partis pro-syriens et les partisans chrétiens du général Michel Aoun.
LA LIBRE BELGIQUE (QUOTIDIEN BELGE)
– Emilie Sueur
Venu à Beyrouth spécialement pour les obsèques d’Imad Mughniyé, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mounacher Mottaki, a lu une lettre de condoléances rédigées par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Le clou de la cérémonie fut toutefois le discours, retransmis par liaison satellite pour des raisons de sécurité, du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Alors que le nom de Mughniyé était rarement cité par les officiels du Hezbollah, qui cherche à se distancier des opérations terroristes des années 80, Hassan Nasrallah a salué la mémoire du martyr, devant ses partisans le poing levé. « Vous, sionistes, avez tué Mughniyé à Damas, hors du champ de bataille. Vous avez franchi une ligne rouge. Si vous voulez une guerre ouverte, alors nous aurons une guerre ouverte », a averti le chef du Hezbollah alors que la foule scandait « Mort à Israël, mort aux Etats-Unis ». Si les jours à venir sont consacrés au deuil, la réponse du parti à l’assassinat de Mughniyé est inéluctable.
EL PAIS (QUOTIDIEN ESPAGNOL, MAJORITE PARLEMENTAIRE)
Les ministres de l’Information des 22 États membres de la Ligue arabe, réunis au Caire, ont adopté des règles communes restrictives en matière d’audiovisuel. La déclaration prohibe les atteintes aux symboles nationaux et religieux, ainsi que les contenus obscènes ou la promotion du tabac et de l’alcool. En réalité, le document vise à encadrer Al-Jazeera et Al-Manar et n’a pas été signé par le Qatar et le Liban.
THE TIMES (QUOTIDIEN BRITANNIQUE, GROUPE MURDOCH)
La Haute Cour de Justice britannique a entendu hier les associations dans le cadre de l’enquête sur les détournements de fonds opérés au profit du prince saoudien Bandar bin Sultan lors du contrat d’armement Yamamah. Lord Moses a estimé que les pressions exercées à l’époque par Tony Blair pour empêcher toute enquête du procureur général avaient été « irrésistibles » et qu’elles étaient comparables à « un pistolet posé sa tempe ».
THE GUARDIAN (QUOTIDIEN BRITANNIQUE, MAJORITE PARLEMENTAIRE)
Sans préjuger des débats devant la Haute Cour de Justice qui se sont ouverts hier, la tenue de ce procès a déjà permis à Lord Moses d’obtenir la déclassification de nombreux documents. Même si le Pouvoir les a partiellement censurés, ils laissent entrevoir les tentacules de BAE Systems dans l’appareil politique, sa capacité de corruption, ses nombreux lobbyistes et mandarins en premier chef desquels Tony Blair. Les documents présentés ont permis d’établir que le prince Bandar bin Sultan avait menacé les autorités judiciaires britanniques de provoquer un nouvel attentat comparable à celui du 7 juillet causant de nombreux morts dans les rues de la capitale si elles continuaient à s’intéresser à l’usage des fonds détournés lors du contrat Yamamah.
THE DAILY TELEGRAPH (QUOTIDIEN POPULAIRE BRITANNIQUE)
Un sondage réalisé par l’US National Endowment for Democracy indique que le PML-Q, le parti de Pervez Musharraf, ne devrait rassembler que 14% des suffrages lors des élections législatives pakistanaises. Cependant, les services secrets (ISI) ont d’ores et déjà mis en place un vaste sytème de fraude dans les campagnes.
ENNAHAR (QUOTIDIEN ALGERIEN)
Selon les aveux de plusieurs détenus, Al Qaeda au Magreb islamique s’apprête à assassiner le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Il était déjà la cible des islamistes le 6 septembre dernier lorsqu’un kamikaze s’est immolé dans les rues de Batna tuant une vingtaine de personnes.
RIA-NOVOSTI (QUOTIDIEN DE PRESSE RUSSE)
D’ici trois mois, la Russie et l’Iran pourraient créer une coentreprise pour exploiter la centrale nucléaire de Bouchehr, a annoncé le président de la société russe Atomstroyexport, constructeur de la centrale, Sergueï Chmatko. La puissance installée du système énergétique iranien est de 40 GW et la première centrale nucléaire du pays fournira près de 2,3% de la production globale nationale d’électricité. Atomstroyexport, un des principaux constructeurs de centrales nucléaires dans le monde, a annoncé le 28 janvier dernier l’achèvement de la livraison combustible nucléaire à la centrale. Téhéran espère que le site sera lancé en octobre 2008.
Audiovisuel international
AL ARABIYA (CHAINE SAOUDIENNE)
Émission : En Arabe
– JACQUES CHIRAC, ANCIEN PRESIDENT FRANÇAIS
« Rafic Hariri était partisan de la résolution 1559 et l’a toujours appuyé. Mais il n’en n’était pas l’un des artisans. Il ne fait aucun doute que son assassinat est lié à cette affaire. »
– SAAD HARIRI, CHEF DU 14-MARS LIBANAIS
« J’ai gardé autour de moi les conseillers de mon père et je leur demande conseil dans les moindre détails (…) Notre choix du général Michel Sleimane comme candidat consensuel à la présidence de la République était pertinent. »
– NAZEK HARIRI, EPOUSE DE RAFIC HARIRI
« J’aurais souhaité être présente lors de la cérémonie de levée du voile de la statue représentant Rafic [à Beyrouth]. Mais les conditions de sécurité ne l’ont pas permis. Rafic Hariri n’avait peur que de Dieu. Il avait une conscience très sensible. Son principal souci était de préserver et de sauvegarder la Résistance, qualifiée de milice par la résolution 1559. Une appellation qu’il avait toujours refusée. Il a fait le tour du monde, en 1996, pour défendre le droit à la Résistance tant que l’ennemi occupe notre terre. »
Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions allemande, arabe, anglaise, espagnole et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise, espagnole et arabe.
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