Selon les médias libanais et régionaux, les ministres arabes des Affaires étrangères, réunis mercredi au Caire, n’ont pas réussi à régler leurs différends au sujet de la crise libanaise et d’autres dossiers. Ils se sont contentés de réaffirmer leur soutien à l’initiative arabe. Mais fait nouveau, ils ont chargé le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, d’œuvrer en vue d’assainir les relations syro-libanaises. Des sources proches du président du Parlement, Nabih Berry, ont reproché à M. Moussa de ne pas avoir rapporté fidèlement ce qu’il a entendu lors de sa dernière mission au Liban. Ainsi, il a complètement ignoré la proposition de l’ancien Premier ministre, Salim Hoss, de former un gouvernement neutre de transition, chargé d’organiser des élections législatives anticipées, après l’élection d’un nouveau président. Une formule qui avait également été proposée par l’ancien chef de l’État et une des figures du 14-mars, Amine Gemayel.
Tendances et événements au Proche-Orient
Entre confusion israélienne et échec états-unien
La secrétaire d’État Condoleezza Rice a achevé mercredi une visite en Israël et dans les Territoires palestiniens avec une promesse d’une reprise des négociations, suspendues sur fond des massacres perpétrés par Israël à Gaza. Mais quelques heures plus tard, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a réaffirmé que la reprise des pourparlers était liée à la conclusion d’une trêve. Mme Rice et le Premier ministre Ehud Olmert ont pour leur part indiqué que la trêve est tributaire de l’arrêt totale des tirs de roquettes sur les colonies israéliennes. Ces déclarations ont été interprétées par les analystes comme un feu vert US pour la conclusion d’un accord de désengagement global à Gaza et en Cisjordanie avec le gouvernement d’Ismaïl Haniyyé par le biais des Egyptiens. Une situation qui rappelle les Arrangements d’avril, conclus avec la Résistance libanaise après l’offensive des « raisins de la colère », en 1996.
– 1. Le débat se poursuit en Israël sur l’échec stratégique à Gaza. De nombreux articles de presse font état de l’existence, aux mains de la Résistance palestinienne, d’armes sophistiquées et de roquettes capables d’atteindre de grandes villes israéliennes.
– 2. L’échec israélien s’illustre par les informations selon lesquelles le ministre de la Défense, Ehud Barak, examine juridiquement la faisabilité d’une évacuation de quartiers de la bande de Gaza d’où proviennent des tirs de roquettes. Une fois ces quartiers vidés de leurs habitants, l’armée israélienne aurait les mains libres pour riposter contre les sources de tirs.
– 3. Une campagne politique en Israël fait assumer à Ehud Olmert et Ehud Barak la responsabilité de l’échec de l’offensive de Gaza. Certains milieux appellent à une invasion totale de la Bande de Gaza, d’autres à un dialogue direct avec le Hamas pour conclure une trêve de longue durée.
– 4. Les analystes israéliens sont unanimes à dire que Mahmoud Abbas est plus isolé que jamais et que la rue palestinienne s’est fortement radicalisée. Des experts prévoient l’éclatement d’une troisième intifada en cas de poursuite des massacres à Gaza.
– 5. Le front interne en Israël poursuit ses préparatifs en prévision d’une éventuelle guerre qui, si elle éclatait, mettrait l’ensemble du territoire à portée des missiles et des roquettes. Dans ce contexte, des sources israéliennes ont indiqué que l’arsenal du Hezbollah comporte désormais des milliers de missiles d’une portée de 300 kilomètres.
Agences et presse internationales
IRNA (AGENCE DE PRESSE OFFICIELLE IRANIENNE)
Le président Mahmoud Ahmadinejad a déclaré qu’« à partir de maintenant, le dossier nucléaire de l’Iran sera exclusivement du ressort de l’AIEA », l’Agence internationale de l’énergie atomique. « Aux yeux de l’Iran, la résolution du Conseil de sécurité est sans valeur et sans importance », a dit le président à la sortie du Conseil des ministres. « Si quelqu’un en dehors de l’AIEA veut parler du dossier nucléaire de l’Iran, cette période est terminée. Certains en dehors de l’AIEA, pensent que l’Iran devrait négocier, mais ce n’est pas le cas », a jouté le président. « Les grandes puissances pensent que l’on peut utiliser la résolution de l’ONU comme un bâton pour que l’Iran accepte de négocier avec elles. Le peuple iranien a rejeté durant ces trente dernières années ceux qui brandissaient des bâtons et aujourd’hui encore le peuple fera la même chose », a-t-il poursuivi.
ISNA (AGENCE DE PRESSE IRANIENNE)
Le quatrième round des discussions entre l’Iran et les États-Unis sur la sécurité en Irak aura lieu jeudi à Bagdad, a déclaré hier le chef de la délégation iranienne, Reza Amiri-Moghadam. Il a souligné que la République islamique accordait « beaucoup d’importance » à la sécurité en Irak. la réunion aura lieu au niveau des experts. La reprise de ces discussions intervient alors que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a effectué les 2 et 3 mars une visite historique en Irak.
L’ORIENT-LE JOUR (QUOTIDIEN FRANCOPHONE LIBANAIS)
– Scarlett Haddad
Une source proche de l’opposition libanaise estime que ce qui se passe à Gaza est lié à l’ensemble des développements dans la région. La source considère ainsi que l’Administration états-unienne actuelle est soucieuse de procéder à une percée dans le dossier israélo-palestinien, aux conditions israéliennes bien sûr. Jusqu’à présent, ajoute la source, toutes les tentatives de pousser l’Autorité palestinienne à conclure un accord avec le gouvernement israélien se sont heurtées à l’influence grandissante du Hamas, devenu incontournable dans tout règlement. C’est pourquoi il a été convenu, dans la foulée de la conférence d’Annapolis, de frapper un grand coup contre cette organisation, en prélude à son élimination. En se basant sur « l’effet dominos », cette élimination affaiblirait forcément ses alliés et parrains, à savoir le Hezbollah au Liban, mais aussi la Syrie et l’Iran. L’opération israélienne s’est donc prolongée pendant cinq jours dans un silence quasi total, indique la source, et les ministres arabes des AE ont attendu leur réunion dont la date avait été fixée depuis près d’un mois pour réagir et menacer de retirer l’initiative arabe présentée au sommet de Beyrouth et confirmée à Riyad en mars dernier. Mais la source proche de l’opposition confie ne pas trop miser sur les positions arabes, estimant que les bombardements de Gaza devraient reprendre après le retour de la secrétaire d’État Condoleezza Rice dans son pays.
Selon cette source, le plan américano-israélien viserait ainsi à briser le Hamas, avant de se tourner vers le Hezbollah, considéré comme le second maillon faible dans « la chaîne de l’axe du mal régional », avant la Syrie et l’Iran.
Affecté par l’affaiblissement considérable du Hamas, le Hezbollah devrait alors affronter une double agression : la première interne et la seconde externe. Sur le plan interne, la source proche de l’opposition révèle qu’un proche de l’ancien homme fort du Fatah à Gaza, Mohammad Dahlane, aurait récemment effectué une visite secrète au Liban pour préparer les Palestiniens des camps à entrer en conflit avec les militants du Hezbollah, sur base de la discorde entre chiites et sunnites. Des unités du Hezbollah seraient ainsi entraînées dans des affrontements internes, sans doute ni généralisés ni déterminants, mais suffisants pour les occuper, miner leurs capacités militaires et détruire leur image de force de résistance. Parallèlement, l’armée israélienne lancerait une offensive, qui contraindrait le Hezbollah à se battre sur deux fronts. La même source précise que l’offensive israélienne pourrait se dérouler sur deux axes potentiels, le premier à partir de Hasbaya, Rachaya et jusqu’à la Békaa-Ouest. Mais cet axe pourrait entraîner une intervention militaire syrienne directe, sous le prétexte que les soldats israéliens se trouveraient à proximité de Damas. Si les Israéliens devaient choisir cet axe pour frapper le Liban, cela signifierait, estime la source de l’opposition, qu’ils sont décidés à entraîner la Syrie dans le conflit, en prenant le risque d’une réaction iranienne en raison du pacte de défense commun entre Téhéran et Damas. Dans ces conditions, selon la source, l’attaque israélienne serait le début d’une guerre régionale, avec la bénédiction des États-Unis dont les navires de guerre surveillent la région.
Le second axe serait au Sud, mais il s’agirait cette fois de frappes aériennes doublées de parachutages de commandos sur les rives du Litani et d’une invasion terrestre, de manière à prendre les militants du Hezbollah en tenailles, conformément à un plan surnommé en Israël « High Water ». Les opérations militaires pourraient même s’étendre jusqu’au Awali pour empêcher définitivement le Hezbollah de lancer des missiles sur le nord d’Israël. Chassés de leurs villages, les chiites du Sud seraient cette fois mal accueillis dans la capitale, selon la source, et dans les autres régions du pays en raison des tensions internes, notamment entre les chiites et les sunnites. Les incidents internes devraient alors se multiplier et le Hezbollah en sortirait affaibli, voire neutralisé. Toutes les parties, explique la source, réclameraient alors son désarmement, avant de conclure un nouvel accord interne qui mettrait un terme à la crise actuelle, dans des conditions favorables à la majorité. (…) Mais, précise la source proche de l’opposition, les affrontements à Gaza ne se déroulent pas comme prévu par les Israéliens et les Américains ; le Hamas tient le coup et continue de se battre, mettant en difficulté l’Autorité palestinienne et ses pourparlers de paix avec les Israéliens. Premier accroc dans le scénario prévu ? La guerre n’est pas une fatalité, s’empresse de préciser la source proche de l’opposition, et les scénarios américano-israéliens de ces dernières années n’ont pas montré qu’ils se déroulaient selon le plan établi initialement...
• Des organisations humanitaires britanniques ont affirmé mercredi que la situation vécue par les Palestiniens de la bande de Gaza était la pire depuis 1967 et appelé l’Union européenne à discuter avec le mouvement Hamas, qui contrôle ce territoire. Elles ont par ailleurs appelé à la fin du blocus du territoire, imposé le 17 janvier par Israël. Les organisations dressent un portrait noir de la situation dans ce territoire populeux, affirmant que 80% de sa population est dépendante d’une aide alimentaire et 40% au chômage.
Selon elles, les équipements cruciaux pour la vie des patients des hôpitaux ne peuvent plus fonctionner, faute de pouvoir importer des pièces détachées. En outre, l’effondrement des infrastructures-clés a conduit à l’évacuation quotidienne de quelque 50 millions de tonnes d’eaux usées dans la Méditerranée. « À moins de la fin du blocus maintenant, il sera impossible d’éviter que Gaza ne bascule dans une catastrophe, et tous les espoirs de paix dans la région seront anéantis », a estimé Geoffrey Dennis, un des responsables de Care International UK.
Les ONG, qui exhortent Londres à « exercer une plus grande pression sur le gouvernement israélien », appellent à la fin des tirs de roquettes « sans distinction », ainsi qu’à la réponse « disproportionnée » d’Israël. Elles appellent en outre la communauté internationale à faciliter un dialogue entre le Hamas et le mouvement Fatah, dont l’autorité est aujourd’hui cantonnée à la Cisjordanie.
• Les forces armées françaises ont achevé mercredi avec leurs homologues émiraties et qataries des manœuvres conjointes aux Émirats arabes unis, les premières dans la région du Golfe, où Paris élargit sa coopération militaire.
Baptisées « Gulf Shield 01 », ces manœuvres tripartites ont mobilisé quelque 4000 militaires français, émiratis et qataris pendant douze jours dans la région militaire d’al-Hamra, une zone désertique dans l’ouest des Émirats, proche de la frontière saoudienne et sur le Golfe, un bras de mer par où transitent quelque 40% des approvisionnements du monde en brut.
C’est la première fois que le Qatar participait à ce type de manœuvres avec la France et les Émirats, deux pays liés par un accord de défense conclu en 1995 qui prévoit des exercices militaires réguliers, environ tous les quatre ans.
La France, qui renforce sa coopération militaire avec les riches monarchies pétrolières du Golfe, a signé en janvier avec les Émirats un accord sur la création d’une base militaire permanente appelée à devenir opérationnelle en 2009. Un accord lie également le Koweït à la France, qui maintient, par ailleurs, des consultations étroites avec l’Arabie saoudite dans le domaine de la coopération militaire.
• Les autorités soudanaises ont retrouvé au Darfour un corps, vraisemblablement celui du soldat français de la force européenne au Tchad porté disparu dans un incident frontalier lundi, a annoncé l’Eufor. « Les procédures d’identification et de restitution de la dépouille mortelle sont en cours », a indiqué l’Eufor dans un communiqué de son QG près de Paris. Le sergent des forces spéciales françaises relevant de la force européenne, chargée de sécuriser l’est du Tchad et le nord-est de Centrafrique, est porté disparu depuis l’accrochage avec l’armée soudanaise, qui a fait également un blessé léger dans les rangs des militaires français.
• L’Australie a annulé un contrat d’une valeur d’un milliard de dollars australiens (930 millions USD) pour des hélicoptères de fabrication US suite à une série d’avaries. La marine australienne avait commandé en 1997 aux États-uniens 11 hélicoptères de combat navals Super Seasprite, mais aucun des appareils n’a jamais été opérationnel et la flotte est clouée au sol depuis 2006. Le ministre de la Défense, Joel Fitzgibbon, a également ordonné de réexaminer une série de contrats militaires scellés par le précédent gouvernement australien battu aux élections législatives de novembre dernier.
• Les victoires d’Hillary Clinton dans l’Ohio et le Texas, deux États qu’elle devait absolument gagner pour rester dans la course, et celle enregistrée dans le petit État de Rhode Island ont mis fin à une série noire de 11 défaites consécutives pour l’ex-Première dame face à Barack Obama, qui ne l’a emporté que dans le Vermont. Radieuse, elle a promis dans l’Ohio, où sa victoire a été sans appel (54 % contre 44 % à M. Obama), qu’elle irait « jusqu’au bout ». « Une chose est claire : l’élan est à nouveau du côté d’Hillary », s’est réjoui son directeur de campagne, Mark Penn. Mais un responsable de campagne de M. Obama, Bill Burton, faisait une analyse inverse : les primaires de mardi « étaient la dernière chance pour la campagne de Mme Clinton de porter un coup significatif à notre avance en termes de délégués simples, et elle a échoué ». Le sénateur de l’Illinois s’est lui-même estimé hier « en bonne position pour gagner l’investiture ».
Mais tous deux sont très loin des 2025 délégués nécessaires et aucun ne pourra les obtenir grâce aux seules consultations électorales, sans l’apport des superdélégués. Si la victoire d’Hillary Clinton est indiscutable au Texas (51% contre 48%), la différence devrait être mince dans cet État en termes de délégués. Selon le site indépendant RealClearPolitics, M. Obama peut désormais compter sur 1542 délégués dont 1340 délégués simples et 202 « superdélégués ». Hillary Clinton dispose de 1447 délégués dont 1206 délégués simples et 241 « superdélégués ». Même si la primaire de Pennsylvanie, le 22 avril, représente désormais le nouvel horizon de la campagne avec 158 délégués en jeu, elle ne sera pas décisive. Pas plus que les scrutins plus confidentiels qui auront lieu dans le Wyoming samedi (12 délégués) et dans le Mississippi mardi (33 délégués). Dans ce contexte, le rôle des « superdélégués », des responsables du Parti démocrate libres de leur vote et dont beaucoup n’ont pas encore affiché leur choix, s’annonce déterminant.
• Le Venezuela a pratiquement achevé le déploiement de 10 bataillons à la frontière avec la Colombie, a annoncé le ministre vénézuélien de la Défense, Gustavo Rangel Briceno, signe de nouvelle crispation dans la crise qui secoue la région andine. Cette mobilisation, ordonnée dimanche par le président Hugo Chavez, « n’est pas dirigée contre le peuple de Colombie, mais contre les visées expansionnistes de l’empire » américain, a déclaré le ministre. De son côté, l’armée de l’Équateur a déployé en renfort une unité d’élite à la frontière avec la Colombie. Environ 160 soldats Iwia (un mot indien shuar qui signifie « démon »), divisés en quatre groupes, sont venus renforcer les patrouilles dans la région de Sucumbios, à la frontière du département colombien de Putumayo, une zone productrice de coca où la guérilla des FARC est très influente.
Audiovisuel international
CBC (CHAINE PUBLIQUE CANADIENNE)
Le Canada a exprimé sa profonde déception à la suite de la condamnation à mort pour meurtre, en Arabie saoudite, d’un jeune ressortissant canadien vivant dans ce pays et a annoncé qu’il appelait officiellement Ryad à la clémence. « Nous allons aider la famille à faire appel et nous espérons que la décision sera différente », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Maxime Bernier. Selon une tradition établie au Canada, où la peine capitale a été abolie en 1976, Ottawa demandait habituellement aux pays concernés que les peines de mort prononcées contre des ressortissants canadiens soient commuées. Mais le gouvernement conservateur de Stephen Harper a modifié cette position en annonçant qu’il ne demanderait pas automatiquement la clémence des autorités étrangères.
Tendances et événements au Liban
Le massacre de Gaza impose des changements politiques
Le sang versé par les Israéliens à Gaza a pesé sur la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères au Caire et a imposé des changements dans les priorités de certains États. Voici les principaux développements des dernières 24 heures :
– 1. L’ínvitation du Liban au sommet de Damas sera vraisemblablement remise à son représentant à la Ligue arabe. Lors de la réunion du Conseil ministériel de la Ligue, le chef de la diplomatie syrienne, Walid Moallem, a clairement déclaré que la représentation du Liban au sommet est une affaire strictement libanaise. Certains journaux ont rapporté que le représentant du gouvernement de Fouad Siniroa à la réunion du Caire, le ministre Tarek Mitri, s’est dit satisfait de l’exposé présenté par le M. Moallem au sujet des relations libano-syriennes.
– 2. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, est de nouveau attendu à Beyrouth dans les deux prochains jours, pour poursuivre ses efforts visant à trouver un compromis politique entre le 14-mars et l’opposition dans le but de faciliter l’élection d’un président de la République. Pendant ce temps au Liban, le débat autour du découpage électoral se poursuit de plus belle après le revirement du patriarche maronite contre la loi de 1960, qu’íl avait pourtant défendu ces 20 dernières années.
– 3. Selon des informations sûres, les États-Unis ont décidé de déployer leur flottille au large des côtes libanaises d’un commun accord avec l’Arabie saoudite pour relever le moral de leurs alliés au Liban. Les navires auraient aussi pour mission d’évacuer les ressortissants US et occidentaux en cas de grave détérioration de la situation au Liban. Dans ce cadre, deux bâtiments de guerre états-uniens ont pris position au large du Liban, en remplacement de l’USS Cole qui a quitté la zone. Le destroyer USS Cole (cible d’un attentat-suicide qui avait tué 17 marins dans le port yéménite d’Aden en octobre 2000) s’est dirigé vers le Golfe après avoir transité par le canal de Suez. L’USS Cole a été relevé par l’USS Ross et l’USS PhilippineSea en Méditerranée orientale. Le Ross est un destroyer à missiles guidés, et le PhilippineSea est un croiseur.
– 4. Les ministres saoudien et iranien des Affaires étrangères, Saoud el-Fayçal et Manouchehr Mottaki, se sont entretenus au Caire de la crise libanaise et de ses éventuelles conséquences sur le prochain sommet arabe à Damas. Les deux responsables ont discuté pendant près d’une heure et demie à l’aéroport international du Caire. M. Fayçal quittait l’Égypte à l’issue de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères au siège de la Ligue arabe au Caire, tandis que M. Mottaki était en transit dans la capitale égyptienne.
Déclarations et communiqués
– SLEIMANE FRANGIE, CHEF CHRETIEN DE L’OPPOSITION LIBANAISE
« Le 14-mars a envoyé à Bkerké (le siège du patriarcat maronite, ndlr) l’avocat Ziad Baroud qui a expliqué au patriarche Nasrallah Sfeir et aux évêques, ordinateur et écran à l’appui, que la loi de 1960 « n’est plus adaptée à la situation des chrétiens ». Je suis d’accord avec la proposition du patriarche (qui réclame un découpage plus réduit que le caza), mais à condition que toutes les circonscriptions soient égales. Ainsi Beyrouth sera divisée en 5 circonscriptions, le Akkar et Tripoli en trois circonscriptions chacun, de même que le Chouf. Nous n’avons pas de problèmes avec une telle loi. Le 14-mars veut la loi de 2000, c’est pour cela qu’ils font tout pour convaincre le patriarche que la loi de 1960 n’est pas bonne. Je vais vous dire ce qui est préférable : que les chrétiens élisent des chrétiens et que les musulmans élisent leurs représentants musulmans, mais il faut être réaliste et nous avons proposé la loi de 1960 car c’est sur cela que sont tombés d’accord tous les Libanais. Ceux qui sont obligés d’accepter cette loi sont les chrétiens du 14-mars parce que s’ils la refusent, la communauté se soulèvera contre eux, et s’ils l’acceptent, ils perdront les élections. C’est pour cela qu’ils œuvrent afin de faire sauter la loi de 1960. Que le patriarche dise à ses nouveaux alliés Walid Joumblatt et Saad Hariri de diviser Beyrouth en 5 circonscriptions, Tripoli et le Akkar en trois etc… et nous dirons oui, nous n’avons pas de problèmes (…) Les propos de Bkerké contre la loi de 1960 sont intervenus après avoir réclamé, 20 ans durant, une loi électorale sur la base du caza. »
– NAÏM KASSEM, SCERETAIRE GENERAL ADJOINT DU HEZBOLLAH
« Les États-Unis et leurs alliés qui défendent les intérêts israéliens sont responsables de l’impasse qui bloque la formation d’un gouvernement d’union nationale et l’élection d’un président. La présence du USS Cole est une agression contre le Liban qui a mis le camp progouvernemental dans l’embarras. »
– COMMUNIQUE DU BLOC PARLEMENTAIRE DU HEZBOLLAH
« Le 14-mars fait appel à la tutelle états-unienne et tire sa force de l’ingérence des États-Unis dans nos affaires. Les propos tenus par certains ténors de l’autre camp ont dévoilé leur collusion avec les États-uniens. Le général Michel Aoun a fait preuve de bonne volonté lors de la dernière réunion (avec Saad Hariri et Amine Gemayel du 14-mars, ndlr). Cela démontre l’assiduité de l’opposition dans la recherche d’une solution. Le 14-mars doit adopter une attitude positive, loin des paris perdants. (…) Le Liban doit assister au sommet de Damas, quitte à ce que la représentation libanaise ne soit pas résumée à une seule partie. Nous déplorons par ailleurs le manque d’objectivité dont a fait preuve le secrétaire général de l’ONU dans son dernier rapport sur l’application de la 1701. M. Ban Ki-moon doit être impartial pour assurer le succès de la mission de l’ONU au Liban. »
– MOHAMMAD HUSSEIN FADLALLAH, GRAND ULEMA CHIITE
« La dernière tournée de Condoleezza Rice dans la région vise à semer le chaos pour provoquer l’échec du sommet arabe, afin d’empêcher l’élaboration de toute solution pour les crises palestinienne et libanaise, d’autant que Washington a déjà rejeté l’initiative arabe. La secrétaire d’État a voulu mettre en exergue le fait que la flotte de son pays a été envoyée dans la région pour défendre les intérêts de Washington dans la région, à travers le portail libanais. »
– NASSER KANDIL, ANCIEN DEPUTE DE BEYROUTH (OPPOSITION)
« Je mets en garde contre un complot US visant à assassiner le général Michel Aoun avec un missile Tomahawk (…) C’est le général Michel Sleimane qui devrait représenter le Liban au sommet arabe, car les parties se sont entendues sur sa candidature consensuelle à la présidence (…) Pourquoi le patriarche Sfeir s’est-il empêtré dans les lois électorales, alors que les lois sont un sujet de discorde entre les Libanais. »
Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions allemande, arabe, anglaise, espagnole et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise, espagnole et arabe.
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