Alors que l’organisation basque ETA et le gouvernement Zapatero étaient convenus d’une procédure de négociation et d’un cessez-le-feu dès mars 2006, et qu’ils avaient ouvert des pourparlers en juin 2007, ceux-ci n’ont pas tardé à capoter. ETA a repris la lutte armée et l’Espagne la répression. Le Réseau Voltaire a voulu comprendre les raisons de ce blocage. Pour recueillir le point de vue du parti politique basque Batasuna, alors que celui-ci est interdit depuis 2003 et considéré comme organisation terroriste par l’Union européenne, nous avons interviewé Mme Haizpea Abrisketa, membre du Bureau National. Celle-ci a été arrêtée le lendemain par le juge français Laurence Le Vert, dans le cadre de la coopération juridiciaire franco-espagnole, alors même que le mandat émis contre elle par le juge espagnol Baltazar Garzón se fonde sur une loi d’exception —incompatible avec les principes démocratiques— actuellement contestée devant la Cour européenne des droits de l’homme.
Silvia Cattori : L’organisation basque ETA [1] a appelé récemment à revendiquer l’indépendance selon l’exemple du Kosovo. Or, l’indépendance du Kosovo a été décidée, à Washington, par une administration qui a, dans cette zone, des visées stratégiques ne promettant rien de positif. Quel est, à ce sujet, la position de Batasuna ?
Haizpea Abrisketa : Batasuna pense que tout peuple a droit à l’autodétermination et qu’il faut respecter ce droit pour tout peuple qui le revendique. En ce sens, le Kosovo a droit à l’autodétermination et il revient donc à ce peuple de décider de son avenir [2]
Lorsque la prise de décision est conflictuelle, le meilleur moyen de résoudre le problème est le dialogue et la négociation. Batasuna a toujours défendu le chemin de la négociation et de l’accord pour résoudre les conflits. Toute décision prise par et pour un peuple doit respecter les droits civils, politiques, culturels, religieux, linguistiques, de tous les habitants du territoire concerné. Dans ce sens, toute décision que prendra le Kosovo doit respecter tous les droits, tant de ceux qui se considèrent albanais, que de ceux qui se considèrent serbes. Il faut donc créer les conditions nécessaires à cet effet.
Dans ce sens, nous dénonçons « l’intervention sélective » de certains États et l’absolu mépris des Organisations Internationales. Dans le cas du Kosovo, certains États ont défendu le droit à l’autodétermination et, en même temps, ils ont réalisé, en fonction de leurs propres intérêts stratégiques, une intervention inacceptable. Dans les années 90, ces États sont intervenus au Kosovo en utilisant l’OTAN et en montrant un mépris absolu pour l’ONU. En ce sens, nous dénonçons les positions favorables que certains États ont montrées à l’égard de l’indépendance du Kosovo puisque ces positions ne répondent, en réalité, qu’à leurs propres intérêts géostratégiques. Ce sont ces mêmes États (France, Allemagne, etc) qui sont en train d’entraver le processus de décolonisation et le droit à la libre détermination du Sahara ; ce sont ces mêmes États qui torpillèrent l’indépendance du Timor, ces mêmes États qui se taisent face aux violations flagrantes des droits du peuple Tamoul ou Kurde et qui nient au Pays Basque le droit à l’autodétermination.
Finalement Batasuna croit dans les droits humains individuels et collectifs et soutient le droit de tous les peuples à l’autodétermination, c’est-à-dire le droit de tous les peuples à décider de leur avenir. Les conflits qui surgissent de l’application de ce droit doivent être résolus par la négociation et l’accord, comme il est arrivé en Irlande du Nord ou en Afrique du Sud. De la même manière, dans le cas du Kosovo, le conflit que provoque l’application du droit à l’autodétermination doit être résolu par la voie de la négociation entre les parties.
Silvia Cattori : Batasuna se définit comme un parti indépendantiste de « gauche ». Pourquoi n’appelle-t-on pas à l’union de toutes les forces qui aspirent à l’indépendance basque ?
Haizpea Abrisketa : En 1978, au moment de la création de Herri Batasuna (Union populaire des forces de gauche indépendantistes), il y a eu des tentatives de rassemblement autour d’un projet politique qui assurerait la survie du peuple basque. Mais le projet politique du Parti Nationaliste Basque de droite (PNV) [3], au pouvoir depuis 1977, ne vise que la survie de ce parti en cherchant toujours à s’allier avec les forces au pouvoir à Madrid. Il n’est pas question pour lui de toucher aux fondements du conflit, qui sont le manque de reconnaissance de la nation basque et du droit de ce peuple à l’autodétermination.
Silvia Cattori : Les négociations, commencées en 2006 entre Batasuna, le Parti Socialiste (PSOE) de Zapatero et le PNV, n’ont pas abouti. Comment expliquer ce nouvel échec ?
Haizpea Abrisketa : L’objectif des pourparlers qui se sont tenus entre 2006 et 2007, avec l’appui d’internationaux, et en s’inspirant de la méthode irlandaise, était bien évidemment pour Batasuna de parvenir à des résultats qui permettent de sortir de la crise et d’arriver ainsi à un accord résolutif.
Batasuna avançait l’idée que, pour atteindre cet objectif et surmonter le caractère violent de ce conflit, il fallait aller à sa racine, prendre en compte ses causes politiques. Donc aborder la question de fond : la reconnaissance de la nation basque et les conditions de sa réalisation future, avec pour base la reconnaissance du droit à décider c’est-à-dire, du droit à l’autodétermination. Batasuna a proposé une procédure qui permettrait à tout le monde d’y retrouver son intérêt.
Mais, pour prendre en compte les causes du conflit, il fallait que Madrid procède à des changements sur le terrain et reconnaisse les droits démocratiques du peuple basque. Car le pays basque est divisé en plusieurs parties, en France et en Espagne. En Espagne, il y a deux Régions autonomes : d’une part l’Euzkadi (Communauté Autonome Basque), formé par trois provinces ; d’autre part la Navarre (Communauté Forale de Navarre), dotée d’une province. En France, il y a trois provinces basques sans aucune reconnaissance institutionnelle. Partant de là, comment faire pour reconnaitre l’existence du Pays Basque et, par là, son droit à décider ?
Quand le PS a accepté d’entrer en discussion, il savait que cela devait conduire à établir le dialogue politique. La méthode du dialogue, inspirée d’autres processus de résolution de conflits, établissait deux niveaux de dialogue : l’un entre la société civile et les partis politiques impliqués, pour parler des causes politiques du conflit (la reconnaissance du Pays Basque et son droit à l’autodétermination) et leur trouver ainsi une solution par le biais d’accords ; l’autre, entre les gouvernements (français et espagnol) et l’ETA pour aborder les conséquences (victimes, prisonniers, désarmement…) et leur trouver une solution négociée.
Cette méthode de travail de résolution du conflit inspirée d’autres cas dans le monde, comme l’Irlande ou l’Afrique du Sud, avait été acceptée de fait par toutes les parties (sauf le Parti Populaire –parti de la droite espagnole-) lors des discussions menées entre 2004 et 2006. Elle permettait de dialoguer et d’aller dans le sens d’une solution pour résoudre les causes du conflit. La trêve commencée en mars 2006 était, du reste, le résultat de cette acceptation.
En automne 2006, la crise entre le gouvernement et les nationalistes s’est aggravée. Batasuna a reproposé un cadre de dialogue pour arriver à un accord politique.
Il est apparu que le PS, qui négociait pour le gouvernement, ne voulait pas entrer en matière sur les causes politiques et les conditions qui permettraient de reconnaître les droits des Basques, et le respect de ces droits. Le PS n’arrivait pas à se distancier de la théorie soutenue par le Parti Populaire, le parti d’Aznar, pour lequel il n’y a pas de conflit politique et la question basque doit être réglée par la voie policière et judiciaire ; ce qui revient à dire qu’il n’y a pas de conflit politique à résoudre mais juste une pacification à réaliser, et qu’ici le seul problème est l’existence de l’ETA et non pas un problème politique. Nous, nous disons que l’existence de l’ETA est une conséquence d’un problème politique de fond.
Silvia Cattori : Sur quel point le différend avec le PNV et le PS a-t-il porté ?
Haizpea Abrisketa : Après deux mois de rencontres, on était arrivés à un projet d’accord. Mais on a très vite vu qu’il n’y avait pas de volonté d’aboutir de la part de l’État espagnol. Le PS et le PNV ne veulent pas entrer en matière sur les racines du conflit. C’est pour cela que ces deux partis ont quitté la table des négociations.
Silvia Cattori : Le PNV n’a pas soutenu Batasuna ?
Haizpea Abrisketa : Ce parti a toujours agi de la sorte. Il a un discours souverainiste mais, dans la pratique, il est soumis au pouvoir de Madrid. Alors que nous disons que, si nous étions unis, si nous abordions une bonne fois pour toutes les racines politiques qui alimentent ce conflit et nous leur donnions une solution négociée par des voies du dialogue démocratique, le conflit pourrait se résoudre tout de suite. Le PNV préfère maintenir le statut politique actuel (division du territoire et non reconnaissance du droit du peuple basque à décider, dans le cadre de ce que dicte la Constitution espagnole). Or, la résolution du conflit basque ne viendra que de l’acceptation des droits démocratiques que le Pays Basque a en tant que peuple. Il y a pour cela des moyens démocratiques et réalisables, s’il y a une réelle volonté.
Pour notre part, nous proposons un statut d’autonomie qui unirait les deux Régions autonomes sous administration espagnole et assurerait le droit à l’autodétermination pour les quatre provinces basques faisant partie de ces deux Régions ; et un statut d’autonomie dotée de compétences élargies pour les trois provinces basques sous domination française. Tout ceci, bien sûr, par des moyens démocratiques, c’est-à-dire en demandant aux populations concernées si elles désirent effectuer un changement politique de cet ordre-là et qui apporterait une solution réelle au conflit. Jusqu’ici, Madrid et Paris ont toujours refusé d’entrer en matière. Et aucune autre partie impliquée dans le processus de résolution n’a fait de proposition concrète pour donner une solution démocratique au problème.
Silvia Cattori : N’est-ce pas l’attentat organisé par l’ETA, le 30 décembre 2006, [4] qui a conduit M. Zapatero à durcir ses positions et à rompre tout contact ?
Haizpea Abrisketa : La répression du gouvernement Zapatero a commencé longtemps avant cet attentat. Dès août 2006, les négociations étaient déjà boquées, et l’ETA avait annoncé que Madrid n’avait pas respecté de nombreux engagements et avait rompu le dialogue. C’est dans ce contexte de crise que l’attentat de l’ETA s’est produit.
Quelques jours après l’attentat, Batasuna a demandé à toutes les parties impliquées de renouer le dialogue et l’ETA a maintenu la trêve. C’est ainsi que les pourparlers ont repris.
Silvia Cattori : L’ETA n’est-il pas totalement isolé ?
Haizpea Abrisketa : Le fait que la violence, comme expression politique, existe, est une tragédie en soi puisqu’elle reflète l’existence d’un conflit à caractère violent et l’existence d’une grande souffrance dans ce pays.
Pendant de nombreuses années, la transition politique imposée par l’État espagnol (en 1977, lors du référendum sur la constitution espagnole, les Basques l’ont massivement rejetée) a limité les droits civils et politiques, ainsi que les droits élémentaires de l’ensemble des citoyens basques puisque le droit à décider du peuple basque était bafoué. La transition politique espagnole est la fille naturelle de Franco. Franco avait nommé le Roi Juan Carlos comme successeur, suite à l’assassinat par l’ETA de celui qui devait le remplacer à sa mort. Ceci pour dire que les gouvernements de transition étaient remplis d’ex-franquistes qui s’étaient mués en démocrates. S’il y a eu une lutte armée, c’est que, à un moment donné, il y a eu des gens qui ont pensé qu’on ne leur avait laissé aucun autre moyen pour résoudre le conflit. L’existence de l’ETA reflète cette situation.
Il y a une solution politique pour éviter l’action violente et en finir avec les souffrances. Batasuna a toujours dit que la solution à ce conflit était politique et non pas répressive, et qu’il fallait le résoudre par des moyens politiques et démocratiques. Mais que se passe-t-il aujourd’hui ? Toutes les voies légales ont été interdites par le gouvernement. On a créé, en 2002, la « Loi des Partis », expressément pour pouvoir mettre le parti Batasuna hors la loi. On a criminalisé Batasuna et ses membres et, par là même, le projet indépendantiste [5].
Quel moyen laisse-t-on au peuple basque pour réaliser le projet politique indépendantiste, c’est-à-dire pour accéder de manière démocratique à l’indépendance si la population le désire ? Aujourd’hui ce projet n’est pas réalisable, et toute personne qui le défend est criminalisée. L’Espagne ne lui laisse aucune ouverture. Elle ferme toutes les portes à une résolution politique du conflit basée sur le respect du droit à décider, et ferme ainsi au peuple basque toutes possibilités d’accéder à ce droit et, s’il devait le décider ainsi, à l’indépendance. La France, en niant toute existence du problème politique au Pays Basque, fait la même chose.
Silvia Cattori : Zapatero - qui avait représenté un espoir - n’a donc fait, en ce qui concerne la question basque, que de poursuivre la politique répressive d’Aznar ?
Haizpea Abrisketa : Le PS a fait la même chose qu’Aznar mais auparavant, il l’avait fait lui-même avec le GAL [6]. Cette situation dure depuis 30 ans. Madrid dit non. Seule la volonté de la majorité du peuple basque peut forcer le gouvernement de Madrid à s’asseoir à la table de négociation. C’est le travail et la lutte quotidienne des hommes et des femmes de ce pays pour la défense des droits du Pays Basque qui a fait que le Pays Basque existe encore et veut toujours exister.
Silvia Cattori : C’est dans ce contexte de fermeture que les membres du bureau politique de Batasuna ont été emprisonnés, en octobre 2007, à la surprise générale ?
Haizpea Abrisketa : Au mois de juin 2007, lors des derniers pourparlers entre les acteurs impliqués dans les négociations, il y a eu une nouvelle tentative pour favoriser l’entente. Mais le PSOE et le gouvernement ont refusé d’aller au bout du processus entamé. A ce moment là, l’ETA a annoncé que la rupture de la trêve incombait aux parties qui avaient quitté la table des négociations.
Le PS, voyant qu’il n’arriverait pas à modifier les revendications des indépendantistes et qui, voyant les élections approcher, se préoccupait de ne pas perdre des voix, a opté pour la solution répressive contre la gauche indépendantiste basque.
Interdits de toute activité politique, aucun parti indépendantiste de gauche n’a pu se présenter aux élections de mars 2008.
Batasuna, interdit depuis 2003 (il est même interdit de créer un parti avec les même objectif politiques), n’a pu intervenir dans le débat mais continue à être une référence pour les forces indépendantiste de Gauche, et tous les partis constatent que sa présence est inévitable sur la scène politique. Des membres de la gauche basque ont continué à faire leur travail politique de manière publique en dépit des interdictions et des mises hors la loi. C’est ainsi que, en octobre 2007, trente membres de la direction de Batasuna ont été arrêtés.
Après l’attentat du 30 décembre 2006, la Gauche Basque a présenté sa proposition d’autonomie : sa proposition de création d’un cadre démocratique pour le Pays Basque avec des autonomies incluant le droit de décider, dont j’ai parlé tout à l’heure - une proposition qui permettait de trouver un point d’entente dans la recherche d’un accord résolutif – et, en automne 2007, elle a commencé à informer la population de ce qui avait été discuté durant les rencontres avec Madrid. De novembre 2007 à février 2008, il a y eu des rafles contre la jeunesse en Pays Basque, de lourdes condamnations ont été infligées à plus de 50 personnes qui travaillaient dans le monde associatif, accusées d’appartenance à organisation terroriste. Plus de 200 personnes ont été arrêtées et nombre d’entre elles ont été sauvagement torturées.
Aujourd’hui, nous en sommes là : toute activité même individuelle est interdite. Il est même interdit de parler des négociations qui ont eu lieu pendant la trêve. A côté de Batasuna, qui est un parti politique, il y a beaucoup d’autres organisations indépendantistes, qui sont idéologiquement proches. Le juge Garzón [7] a fait tout un amalgame en criminalisant toute activité politique et publique de ces groupes indépendantistes et de gauche.
Silvia Cattori : La Cour européenne des droits de l’Homme n’a-t-elle pas déclaré recevable la requête de Batasuna qui estime son interdiction non conforme au droit ?
Haizpea Abrisketa : En janvier 2008, la Cour européenne a accepté le recours présenté par Batasuna. Cinq partis ont été interdits par Madrid. C’est une situation d’état d’exception. Face à cette situation, nous avons demandé l’abstention aux élections qui se sont tenues en mars. Et cette abstention s’est notablement sentie dans les résultats.
La population a saisi ainsi le seul moyen qu’il avait de protester : montrer à Madrid et au monde qu’ici il y a un peuple, le peuple basque, et qu’ici il y a un état d’exception ; que ces élections sont antidémocratiques car tout un pan de la société ne peut ni se présenter ni être élu, car tous les projets politiques ne sont ni défendables ni réalisables aujourd’hui au Pays Basque, car le droit du Peuple Basque à décider de son avenir librement et de manière démocratique n’est pas respecté.
Cet entretien a été réalisé le 18 mars 2008. Le lendemain, Mme Abrisketa a été arrêtée par la police française, à Urrugne, sur commission rogatoire de la juge Laurence Le Vert.
[1] L’ETA (Euskadi ta Askatasuna / Euskadi et liberté) est une organisation armée basque de libération nationale fondée en décembre 1958 par un groupe de jeunes basques appartenant au collectif Ekin (qui signifie “mettre en pratique”, en langue basque) qui voulaient réagir à la passivité du parti PNV qui ne défendait pas l’érosion de la langue et de la culture basques. Grace à la collusion entre les Etats-Unis et le président espagnol Aznar, l’ETA est inscrite sur la liste « terroriste » européenne et des Etats-Unis depuis 1999, tout comme Batasuna.
[2] En droit international, le droit à l’autodétermination s’applique aux peuples colonisés, aucunement au droit de sécession, et encore moins à la validation a posteriori d’une conquête militaire. Si l’on comprend très bien l’intérêt que ce précédent offre politiquement et juridiquement pour Batasuna, il ne nous semble ni juste, ni souhaitable. Ndlr.
[3] Le PNV est un parti de droite, catholique, régional, qui dirige le gouvernement autonome basque en Espagne depuis sa création et met tout en œuvre pour collaborer avec Madrid et pour empêcher la gauche basque d’être présente aux élections. Il condamne l’ETA et se distancie du parti de gauche Batasuna.
[4] Attentat de Barajas. Le 30 décembre 2006 l’ETA a fait exploser un véhicule chargé d’explosif garé au Terminal 4 de l’aéroport de Barajas à Madrid. Bien que l’organisation ait prévenu longtemps à l’avance qu’une explosion allait se produire, donnant ainsi suffisamment de temps à la police pour faire évacuer les lieux, deux personnes ont été tuées. Avec cet attentat l’ETA cherchait à exiger du gouvernement de Madrid le respect des engagements qu’il avait pris avec l’ETA, avant la déclaration de la trêve par celle-ci.
[5] « Les rafles du juge Baltasar Garzón », par John Brown, Réseau Voltaire, 8 octobre 2007.
[6] Groupe Antiterroriste de Libération. Cette organisation para-policière, avec la connivence de l’Etat espagnol (dirigé par le PSOE à l’époque) et de l’Etat français, a mené une “guerre sale”, presque exclusivement contre le Pays Basque français, entre 1983 et 1987. Pendant ces années, le GAL a fait plus de 40 attentats, en général contre le collectif des réfugiés basques ainsi que contre des citoyens français, tuant 27 personnes et faisant autant de blessés. Les hauts responsables de ces crimes n’ont passé que quelques mois en prison, graciés par l’Etat.
[7] Le juge Garzón nous avait accordé un entretien
sur un autre sujet en février 2004. Il avait souhaité répondre à un de nos articles le mettant en cause. Lors de ce rendez-vous, il avait développé sa vision du monde. le lecteur y trouvera certainement des clés pour comprendre la manière dont il a abordé la question basque. « Baltazar ou le fantasme d’Al Qaïda », par Juan Gasparini, Réseau Voltaire, 16 février 2004.
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