Le 26 juillet 1953, le jeune Fidel Castro tentait pour la première fois de libérer Cuba de la dictature de Batista. Il attaque deux casernes, mais est fait prisonnier et est incarcéré.
Le 26 juillet est devenu la fête nationale cubaine.
L´attaque des casernes Moncada et Carlos Manuel de Céspedes, réalisée le 26 juillet 1953, a été préparée clandestinement et chaque détail a été examiné avec le plus grand soin.
Fidel Castro, Abel Santamaria et le petit groupe de leurs collaborateurs les plus proches ont travaillé en silence pour parvenir à vaincre les difficultés de l´époque, ce qui constitue un exemple d´organisation, de discipline et de conduite révolutionnaire.
Nous présentons à continuation une chronologie des activités réalisées pour préparer les actions de cette journée historique, et dont on pourra apprécier qu´elles ont été planifiées avec une notable anticipation.
1951 - Fidel a l´idée d´utiliser le parlement comme un point de départ pour forcer les moyens légaux et pour établir une plateforme qui puisse mobiliser les masses populaires et permettre la prise du pouvoir.
Sur ce sujet, il a déclaré : « C´était la première fois que je concevais une stratégie de prise du pouvoir. Une fois parvenu au parlement, je passerais par-dessus la discipline du parti et je présenterais un programme qui contiendrait pratiquement toutes ces mesures qui plus tard, après le triomphe de la révolution, ont été transformées en lois. »
16 mars 1952 – Six jours après le coup d´état perpétré par Fulgencio Batista, Fidel écrit l´article « Ce n´est pas une révolution, c´est un putsch ». Comme il était impossible d´en publier le texte, il a été ronéographié et distribué lors d´une manifestation des orthodoxes au cimetière de Colon.
20 mars 1952 – Fidel fait des efforts pour convaincre les leaders du parti Orthodoxe du bien-fondé de ses positions, mais il comprend que c´est inutile. Il l´a expliqué lui-même :
« J´ai commencé à organiser les premières cellules actives avec l´espérance de pouvoir travailler avec ceux des dirigeants du parti orthodoxe qui se sentiraient prêts à accomplir leur devoir élémentaire de lutter contre Batiste. La seule chose que je désirais, c´était un fusil et des ordres pour réaliser la mission qui me serait donnée. »
Vers le milieu de l´année 1952 – Fidel se réunit avec José Suarez, au 109 de l´avenue du Prado, et lui demande de contacter des jeunes de la ville d´Artemisa.
24 mars 1952 – Fidel porte plainte contre Batiste devant le Tribunal d´Urgence, et l´accuse de sédition, de rébellion et d´attaque nocturne. Il demande qu´il soit condamné à 100 ans de prison pour ces faits.
1º mai 1952 – Fidel connait Abel Santamaría. C´est Jésus Montané qui les présente.
7 mai 1952 - Fidel et Abel vont à la ville de Colon, dans la province de Matanzas, pour prendre contact avec le docteur Mario Muñoz.
Mai 1952 – Fidel rédige l´article « Bilan critique du PPC (Orthodoxe) » dans lequel il explique : « Au dessus du tumulte des poltrons, des médiocres et des pauvres d´esprit, il est nécessaire de faire une critique brève mais vaillante et constructive du mouvement orthodoxe, après la disparition de son grand leader Eduardo Chibas.
Juin 1952 – Sortie du bulletin Ce sont les mêmes, rédigé par Abel, Raul Gomez et Jesus Montané. Il cessera ensuite d´être publié mais le premier juin, commence à circuler « L´accusateur », rédigé dans l´appartement de 25 et O, dans le quartier du Vedado, à La Havane. C´est dans ce bulletin que Fidel publie son article « J´accuse », accompagné d´une caricature montrant un soldat disant à Batiste : « Général, je suis au garde-à vous, (¨yo me cuadro¨ signifie littéralement : je me cadre)…, mais vous, vous vous arrondissez… ».
16 Août 1952 – Plusieurs membres du mouvement se réunissent devant la tombe de Chibas, dans le cimetière havanais de Colon.
C´est ce jour-là que Fidel et Abel créent la direction du mouvement avec Raul Martinez Araras, Mario Muñoz Monroy, Boris Luis Santa Coloma, Oscar Alcalde, Jesús Montané, Antonio “ Ñico “ López, Renato Guitart et Pedro Miret.
D´août 1952 à janvier 1953 – Étape d´organisation du mouvement.
Décembre 1952 – Fidel réalise plusieurs voyages à Artémisa, pour préciser des détails et donner des orientations.
Début des séances de pratique de tir à l´Université de La Havane.
13 janvier 1953 – Fidel fait une intervention au Conseil National du Parti Orthodoxe et à la fin, il s´exclame : « Allons-nous en d´ici. On ne peut pas compter sur ces politiciens pour faire la révolution ».
Janvier 1953 – Fidel donne des instructions aux cellules clandestines qui sont un modèle de discrétion et d´organisation.
25 janvier 1953 – Lors d´une réunion, la Fédération Etudiante Universitaire (FEU) décide d´organiser un défilé en hommage au centenaire de José Marti. Il ira jusqu´au local de la Fragua Martiana (une ancienne carrière située dans le quartier du Vedado, et où Marti, condamné par les espagnols, avait été obligé d´accomplir de longues heures de travaux pénibles N. D, T.).
27 janvier 1953 – Défilé des torches, une des activités organisées par la FEU.
28 janvier 1953 – Défilé de l´Université à la statue de José Marti située dans le parc central, nouvelle démonstration d´organisation et de discipline de la Génération du Centenaire.
14 février 1953 – De violentes manifestations étudiantes éclatent tout le long de l´avenue 23, après l´enterrement de Ruben Batista Rubio, qui était mort des blessures infligées par la police quelques jours auparavant.
D´autres troubles se sont produit dans les lycées et d´autres écoles de La Habana, Marianao, Sagua la Grande, Camagüey, Guantánamo et Santiago de Cuba.
Fidel est accusé en justice.
Février 1953 – L´entrainement des premières cellules est organisé dans plusieurs fermes de la province de La Havane et au Club de Chasseurs du Cerro.
Début d´une campagne pour réunir l´argent nécessaire pour payer les frais de l´entrainement et l´achat des armes.
Fidel charge Florentino Fernandez, un infirmier de l´armée, d´acquérir les uniformes militaires.
Mars 1953 – Tous les membres des différentes cellules reçoivent l´orientation de ne plus participer à aucune activité politique.
Avril 1953 – L´achat d´uniformes à des membres de l´armée commence. D´autres seront fabriqués dans l´appartement des parents de Melba Hernandez.
Juin 1953 – Renato Guitart loue la petite ferme Siboney, proche de Santiago de Cuba, ainsi qu´un vieil immeuble à Bayamo et deux maisons à Santiago.
Abel voyage à Santiago pour aider Renato dans ses gestions. Il participe également à l´achat d´armes et de munitions.
22 juillet 1953 – Fidel et Raul Gomez Garcia travaillent à la rédaction du manifeste de la Moncada, qui sera connu sous le titre de Manifeste à la Nation.
23 et 24 juillet 1953 – 131 membres du mouvement arrivent à Santiago dans 15 automobiles. Le reste arrive par train ou en autobus, et entre eux Haydée Santamaria et Melba Hernandez.
23 juillet 1953 – Fidel, accompagné de Ñico Lopez, rend visite au docteur Mario Muñoz, à Colon, dans la province de Matanzas.
24 et 25 juillet 1953 - Ernesto Tizol, Abel, Gómez García y Jesús Montané travaillent à l´installation dans la petite ferme Siboney.
25 juillet 1953 – Dans son voyage vers Santiago, Fidel s´arrête à Colon pour prévenir le docteur Muñoz de l´action imminente.
À vingt deux heures, Fidel arrive à la ferme Siboney.
26 juillet 1953 – Fidel réunit les futurs attaquants et leur parle. Il divise les camarades en trois groupes. C´est lui qui ira à la tête du premier. Léster Rodriguez, à la tête du second, devra aller au palais de justice et Abel, à la tête du troisième, formé de 21 hommes et deux femmes, à l´hôpital Saturnino Lora. C´est Abel qui prend ensuite la parole et ses derniers mots sont : « Mourir pour la Patrie, c´est vivre ! » .
Ensuite, Raul Gomez Garcia lit le manifeste à la nation et tous chantent en sourdine l´hymne national.
5h30 : Fidel déclare aux futures attaquants : « Ici, en Oriente, nous crierons pour la première fois ¨La Liberté ou la mort¨ » .
5h20 : Ils montent tous dans les automobiles. D´abord celui d´Abel, puis celui de Juan Manuel Almeijeiras, ensuite un autre que conduit Pedro Dalmau, qui allait au palais de justice. Pedro Marrero conduit un quatrième, avec le groupe d´avant-garde qui doit attaquer le poste de garde de la porte 3. Fidel, qui conduit une Buick de 1953, est le cinquième à démarrer, suivi par la voiture de Boris Luis Santa Coloma. La dernière à sortir est celle de Mario Muñoz, dans laquelle se trouvent Melba et Haydée.
Bibliographie
– Vergüenza contra dinero, de Raúl Rodríguez la O.
– El último aldabonazo, de Armando Hart.
– El grito del Moncada, de Mario Mencía.
– Tiempos precursores, de Mario Mencía.
– Articles de l´édition spéciale de la revue Bohémia pour le cinquantième anniversaire de l´assaut à la caserne Moncada.
Agence Cubaine de Nouvelles
L’Agence Cubaine de Nouvelles (ACN) est une division de l’Agence d’information nationale (AIN) de Cuba fondée le 21 mai 1974.
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