Pour avoir une politique efficace vis-à-vis de la Russie, les occidentaux doivent tenir compte de son histoire. Après la chute de l’URSS, la Russie a connu une période d’euphorie démocratique qui a débouché au chaos. Actuellement, la Russie s’efforce de rétablir un certain niveau d’ordre sociopolitique sans retourner au totalitarisme communiste, mais sans pour autant embrasser véritablement l’ordre libéral et démocratique occidental. Malheureusement cette phase de consolidation et de rétrogradation est menée par une élite politique autour de Vladimir Poutine, qui constitue le dernier vestige de l’ancienne nomenklatura soviétique, et trouve son origine parmi les fleurons du KGB. Rien d’étonnant donc à ce qu’on trouve chez eux une nostalgie du statut de grande puissance de l’URSS.
Cette classe dirigeante vit mal le fait que la Russie ne soit ni capable d’être un empire, ni même prête à devenir une véritable démocratie européenne. Pour apprécier la vraie stature mondiale de la Russie, il faut constater ce qu’elle a donné pour aider les victimes du tsunami : un million de dollars, 60 fois moins que la contribution française, près de 2000 fois moins que l’ensemble de l’Union européenne.
L’Occident devrait se concentrer sur une politique qui confronte la Russie à la seule option possible pour son avenir : s’accommoder de la réalité européenne, ou prendre le risque de se placer, elle-même, dans une position de faiblesse et d’isolement. En acceptant l’intégration de l’Ukraine et de la Géorgie dans le système euro-atlantique, la Russie doit comprendre qu’elle facilitera ainsi sa propre inclusion future dans un système européen élargi.
L&8217;Express (France)
Avec une diffusion à 550 000 exemplaires, L’Express est l’hebdomadaire phare de la Socpresse de l’avioneur Serge Dassault. le groupe détient aussi les quotidiens Le Figaro en France et Le Soir en Belgique, ainsi que l’hebdomadaire économique L’Expansion. Une version belge de L’Express est diffusée sous le titre Le Vif-L’Express.
« Tenir compte de la nostalgie des élites », par Zbigniew Brzezinski, L’Express, 28 février 2005. Cette tribune fait partie d’une série de quatre textes sur la question « Faut-il cesser de ménager Vladimir Poutine ? ».
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