Il ne s’agit ni de la fin de l’union rouges-verts, ni de la chute de celui qui fut un jour le politicien préféré de ce gouvernement. Les temps sont difficiles aussi bien pour la coalition gouvernementale que sur le plan personnel, mais nous avons un contrat de 4 ans avec les électeurs à remplir, pour la rénovation écologique et sociale du pays, et ça, même dans les conditions les plus difficiles. Je ne rejette pas la faute sur mes collaborateurs dans cette affaire de visas. Je suis pour le principe de la responsabilité ministérielle et je reconnais mes fautes. J’ai eu le tort de penser que l’allègement des contrôles pour les visas, engagé par le gouvernement Kohl, pouvait être poursuivi. J’aurais du réagir plus tôt quand le nombre de visas accordés a explosé à Kiev entre 2000 et 2002. Ces excès ne sont cependant pas le résultat de la circulaire Volmer, il s’agit d’une attaque politique.
Je n’ai pas été attentif à ces questions, il y avait à l’époque la guerre au Kosovo, les attentats du 11 septembre, l’Afghanistan, l’élargissement de l’Union européenne. De plus, je n’ai personnellement aucune expérience en matière de droit des visas, je n’étais pas sensibilisé. Les bureaux des compagnies de tourisme et des assurances de voyage impliquées dans ces abus ont été fermés en 2001 et 2002. En 2004, le nombre de visas accordés à Kiev est revenu au niveau de 1998.
Les médias se saisissent de détails comme la criminalisation de la délivrance des visas à Pristina, mais avec trois millions de visas à l’année, on ne peut exclure les erreurs. C’est un travail difficile de jongler entre sécurité et liberté de circuler. Cette liberté de circuler a contribué à la démocratisation de l’Europe de l’Est et cette démocratisation renforce notre sécurité. Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que la société multiculturelle est dépassée, elle est une réalité. Victor Yushchenko a intelligemment suggéré de faciliter d’abord la circulation de certains groupes comme les scientifiques, les managers et les étudiants. Je n’ai rien a cacher, je ne sais pas quel impact auront mes explications fin avril, mais je suis pour la vérité, rien que la vérité.
« Woher wissen Sie, was ich denke ? », par Joschka Fischer, Die Tageszeitung, 13 avril 2005. Ce texte est adapté d’une interview.
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