Le Hezbollah défend les peuples du Mashreq
Par Ghaleb Kandil
Dans son discours à l’occasion de la « Journée du résistant blessé », le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a défini le cadre stratégique de la confrontation en cours au Mashreq arabe, notamment en Irak, en Syrie et au Liban, contre l’alliance conduite par les États-Unis et composée d’Israël, des mouvements takfiristes, de l’Union européenne, de la Turquie, de l’Arabie saoudite, du Qatar et de la Jordanie.
L’outil principal dans cette agression sont les gangs takfiristes, qui œuvrent à la destruction du tissu national en Irak, en Syrie et au Liban. Il est clair qu’avec leur bagage idéologique, ces groupes multinationaux projettent d’exterminer les chrétiens et de les expulser de la région, conformément au projet occidental, que l’ancien président français Nicolas Sarkozy avait mentionné lors de sa rencontre avec le patriarche Béchara Raï.
Les déclarations occidentales sur l’existence sur le terrain en Syrie de groupes non takfiristes sont une supercherie. La soi-disant Armée syrienne libre (ASL) n’est qu’une façade pour une centaine de groupes qui comportent dans leurs rangs des officiers déserteurs, devenus des extrémistes et des terroristes fanatiques. La bataille de Qoussair et d’autres affrontements ont montré que le comportement de ces groupes ne diffère pas de celui du Front al-Nosra, qui a bénéficié, ces deux dernières années, d’une grande partie des armes et de l’argent fournis aux rebelles, au même titre que les groupes liés au Frères musulmans.
Le recrutement pour gonfler les rangs de ces extrémistes s’est fait dans les rangs des takfiristes partout dans le monde et à travers des sociétés de mercenaires, issues de la tristement célèbre Blackwater. Des snipers professionnels, des experts dans les tueries de masse, des tueurs sans foi ni loi, qui ont déjà sévi en Irak et ailleurs, ont été envoyés en Syrie. Sans oublier les criminels de droits communs, libérés des prisons des pays du Golfe, à condition qu’ils s’engagent pour le « Jihad » en Syrie.
Les associations takfiristes et salafistes extrémistes, financées par le Qatar et l’Arabie saoudite, sont bien implantées dans les milieux de l’immigration arabe et asiatique, dans de nombreux pays européens. Leurs sièges et permanences sont bien connus des services de renseignement occidentaux, qui les laissent faire. Ils ont recruté des milliers de jihadistes, dont des centaines ont été tués en Syrie et enterrés discrètement en Europe de l’Ouest.
Les groupes takfiristes présents dans les pays du Mashreq ciblent, prioritairement, la majorité sunnite en Syrie : ils commettent des massacres, tuent des personnalités religieuses (comme le grand uléma Mohammad Saïd Ramadan el-Bouti), politiques, culturelles et scientifiques, dans le but de provoquer une discorde religieuse.
Le peuple, l’État et l’armée en Syrie ont supporté, seuls, le fardeau de la lutte contre ce fléau. Hassan Nasrallah a révélé les détails de ce plan diabolique qui vise aussi la Résistance et la société libanaise, ainsi que le tissu social en Irak et en Jordanie. Le but stratégique est de détruire l’idée de l’arabité chez les peuples de la région, seule capable de refléter la diversité du Mashreq. Israël en est le principal bénéficiaire.
En décidant de participer en Syrie à la lutte contre ce projet, le Hezbollah protège les peuples de la région, leurs religions, leur diversité, l’unité du tissu social et la volonté de résistance au projet hégémonique d’Israël qui est au cœur du combat de ce parti.
Le Hezbollah reste fidèle à sa tradition, en tant qu’avant-garde combattante contre le projet israélo-US, qui utilise aujourd’hui comme outil d’exécution les groupes takfiristes.
L’échec anticipé du nouveau plan états-unien
Paris a dernièrement accueilli des concertations entre la France, les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Arabie saoudite, consacrées à l’évaluation de la situation en Syrie après la bataille de Qoussair. Les informations en provenance de la capitale française indiquent que l’équipe de travail états-unienne, chargée d’étudier les options politiques et militaires possibles, est arrivée à une conclusion reposant sur deux réalités implacables : d’abord, l’impuissance, la faillite et la fragmentation des rebelles ; ensuite, la haine que le peuple syrien porte aux groupes armés dans les régions qui sont sous leur contrôle. Ce qui signifie que les extrémistes et les mercenaires recrutés et envoyés en Syrie ne disposent plus d’une assise populaire significative. Cette réalité explique en grande partie pourquoi l’équilibre des forces a changé en faveur de l’État et de l’armée. Il est clair qu’une majorité de la population des zones rurales syriennes rejette désormais ces groupes extrémistes internationaux qui commettent les pires atrocités et exactions. La décision des Occidentaux d’envoyer des armes à ces groupes haïs par le peuple syrien ne contribuera en aucune façon à leur créer un soutien populaire, sans lequel les chances de remporter la moindre victoire significative sont quasiment nulles.
L’évaluation de la situation proposée par les États-uniens laisse deviner les contours du plans de « rééquilibrage des rapports de forces », auquel le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a fait allusion, pour permettre la tenue de la conférence de Genève 2. L’objectif de ce plan est d’essayer de regagner le terrain perdu par les extrémistes face à l’armée syrienne dans la province de Daraa, où en plus des offensives victorieuses, l’État a réussi à convaincre, par des négociations, un grand nombre de rebelles, à déposer les armes et à reprendre une vie normale.
Après l’impuissance qui frappe la Turquie à cause de l’Intifada de Taksim, et la défaite infligée aux extrémistes à Qoussair après l’entrée dans la bataille du Hezbollah, les Occidentaux ont donc décidé de réactiver le front de Daraa. De nouvelles armes et munitions ont été envoyés aux groupes rebelles encore actifs dans cette province.
Cette initiative sera cependant vouée à l’échec en raison du changement de l’humeur populaire. Ceux qui avaient sympathisé au début avec les rebelles ont découvert, avec horreur, la réalité sanguinaire de leur projet. Et rien ne pourra faire reculer le cours de l’histoire.
Déclarations et prises de positions
Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah
« Nous sommes des Libanais depuis des centaines voire des milliers d’années. Nous sommes nés ici, nous avons vécu ici, et nous allons mourir et être enterrés dans ce pays. Nous avons réussi à écraser la plus forte armée dans la région. Qui sont donc ces individus ridicules qui disent aujourd’hui qu’ils veulent nous éradiquer de ce pays ? (...) Nous appelons à la plus grande retenue. Certaines parties exploitent chaque évènement ou incident pour attiser les tensions. La situation est sensible. Certaines parties, soutenues par les médias, disent que les roquettes sont tirées à partir de [la ville sunnite d’]Ersal sur les régions [chiites] de Baalbeck et du Hermel. Ceci n’est pas vrai. Ce sont les groupes armés syriens qui tirent ces roquettes à partir du territoire syrien. Certains exploitent les divergences politiques pour attiser les tensions confessionnelles. Il existe un climat d’intimidation au Liban et même dans la région. Les États-Unis, l’Europe, des pays du Golfe, et des médias largement financés dirigent un projet dangereux contre la région. Les fatwas de meurtre, d’assassinat, et de décapitation font la « Une » sur la scène libanaise et régionale. À chaque fois qu’un uléma ou un politicien tient un discours qui ne plait pas à certains, on cherche à le liquider, comme ce fut le cas avec cheikh Maher Hammoud et d’autres. Le Hezbollah est confronté à une campagne d’insultes depuis 2005 et d’une façon quotidienne. Il supporte leurs attaques depuis huit ans. Ce sont eux qui ne supportent pas le point de vue de l’autre. L’apostasie, les menaces de mort, les campagnes médiatiques ne parviendront jamais à nous pousser à changer notre position, au contraire, ceci nous rend plus attachés à nos convictions. Dans la guerre de juillet 2006, tout le monde était avec Israël et les immeubles s’effondraient au-dessus de nous, et nous avons poursuivi le combat jusqu’à la victoire. Dès le début du conflit syrien, nous avons compris les dessous de ce qui se passe. Nous avons compris les objectifs de ce projet, ses dangers et ses répercussions sur la Syrie, mais aussi sur la Palestine, le Liban, toute la région, sur les sunnites, les chiites, les druzes, les chrétiens (...) Par notre participation, nous défendons la Syrie et son peuple, le Liban et son peuple. Nous sommes contre la destruction de la Syrie. Le monde entier est en train de combattre en Syrie, des dizaines de milliers d’hommes armés sont venus pour renverser le régime. Une guerre universelle se déroule en Syrie. Nous sommes les derniers à y être intervenus. Le Courant du futur, des partis libanais et d’autres nous ont précédés depuis bien longtemps. Si le Hezbollah était intervenu pour aider l’opposition, il aurait été considéré comme un parti béni et tout le monde l’aurait applaudi. Nous avons constaté que face à cette guerre universelle, nous avons le devoir d’aider ce régime avec nos capacités limitées, afin d’empêcher la chute de la Syrie mais aussi de toute la région, et de faire avorter le projet takfiri (...) Les pays du Golfe disent qu’ils ont placé le Hezbollah sur la liste terroriste. Je suis étonné d’apprendre que les pays du Golfe aient une liste d’organisations terroristes. Je sais que c’est le cas en Occident et aux États-Unis. Nous avons l’honneur de figurer sur la liste terroriste US. Quant aux menaces lancées contre les Libanais dans le Golfe, sachez qu’il n’existe pas de membres du Hezbollah là-bas. Croyez-vous que ces pays ont déjà octroyé des visas aux éléments du Hezbollah ? Jamais ils ne l’ont fait. Le torpillage de ce projet est beaucoup plus important que tout autre sacrifice qu’il faut consentir. Ne croyez pas que la politique de menacer les Libanais dans le Golfe va nous pousser à changer notre position. Jamais. Je vous conseille de comprendre la position des pays du Golfe parce que le projet pour lequel ils ont tant œuvré a commencé à s’effondrer. Le conflit en Syrie n’est pas confessionnel. Est-ce que cheikh el-Bouti était chiite ? Vous êtes faibles et pour cette raison vous exacerbez le discours confessionnel. Personnellement, je suis heureux de voir des chiites opposés à notre politique, ceci démontre que le conflit n’est pas confessionnel. Je voudrai évoquer l’affaire de la bannière sur laquelle était inscrit « O Hussein ! » et qui aurait été hissée sur la mosquée Omar ibn Khattab. Est-ce un comportement responsable de débattre pendant une semaine sur al-Arabiya et al-Jazeera de cette question ? Pourtant, je vous assure que cette information est mensongère, non seulement incorrecte. Ces idiots ne savent pas que des familles syriennes chiites vivent à Qousseir depuis des dizaines d’années. Sachez que cet étendard a été hissé sur la mosquée de l’imam Hassan et non pas sur la mosquée du compagnon Omar. Nous allons distribuer un CD qui montre la vérité de cette affaire. Avant Qousseir, c’est comme après Qousseir. Rien n’a changé. Le complot n’est-il pas le même ? Les faits ont-ils changé ? Au contraire, dans l’autre camp, il y a une tendance à attiser cette confrontation. Là où nous devons être, nous y serons. Là où nous avons commencé à assumer les responsabilités, nous continuerons à assumer ces responsabilités, sans entrer dans les détails. Ces derniers dépendront des nécessités du terrain. »
Saad Hariri, Ancien Premier ministre libanais
« Le Hezbollah, ancré dans un arsenal sectaire, militaire et financier, a réussi depuis plus de vingt ans à attirer la communauté chiite et à la noyer dans l’illusion de contrôler les autres, pour en faire un substitut armé aux gardiens iraniens de la Révolution sur la scène libanaise et un fer de lance dans un projet levantin, qui comprend plusieurs pays de la région et qui est sponsorisé par l’Iran. Ce projet demande aux chiites du Liban d’être le carburant d’une guerre absurde sans fin. Il veut aussi que le Liban devienne une arène pour défendre le régime d’Assad, avec des frontières qui ne se limiteront pas aux limites des confessions au Liban, surtout si nous comprenons les dimensions stratégiques du projet iranien dans l’Orient arabe et les signaux qui sont envoyés concernant la position avancée du Hezbollah dans ce projet, avec des missions visant à poser les bases de nouvelles cartes, dans le cadre d’une géographie politique qui comprend l’Irak et la Jordanie en plus du Liban et de la Syrie. Je sais que ces propos ne résonneront pas positivement chez beaucoup de Libanais, en particulier la majorité de la communauté chiite, dont on sait à l’avance que le Hezbollah sera capable de la mobiliser dans la direction qu’il veut (...) C’est le cœur du problème, car le Hezbollah est confiant que son projet est fondé sur la loyauté de la communauté chiite. Le Hezbollah tente de convaincre la communauté chiite que ses armes sont là pour la protéger et que le parti a réussi à établir la première armée du genre pour les chiites en Orient. Il utilise comme preuve les missions militaires menées en Syrie ces jours-ci et le fait que l’Iran, en tant qu’État chargé de protéger les chiites dans le monde, fournit au parti toutes les formes de soutien financier et militaire. Le Hezbollah peut servir d’armée de défense d’Assad ou des intérêts de l’Iran et de son programme nucléaire. Mais il n’est certainement plus adéquat pour la défense du Liban ou des chiites au Liban, dans le monde arabe et dans le monde entier. »
Michel Aoun, leader du Courant patriotique libre
« Je veux sincèrement que la politique de distanciation à l’égard de la crise syrienne soit appliquée, mais de façon concrète. Mais les frontières sont restées incontrôlées. La responsabilité de la détérioration de la sécurité dans le pays incombe au gouvernement, au Conseil supérieur de défense, et aux ministères de l’Intérieur et de la Défense. Le Hezbollah n’est pas allé occuper la Syrie, mais il a empêché le conflit de se propager au Liban. Je suis contre l’interférence en Syrie par principe, mais je ne peux m’opposer à ceux qui tentent de protéger le Liban de la guerre. »
Jean Kahwaji, commandant en chef de l’Armée libanaise
« Il faut maintenir le plus haut niveau de vigilance en cette période sensible que traverse le pays, en redoublant d’efforts et de sacrifices pour empêcher la discorde. La cohésion de l’armée et son endurance face aux défis et aux dangers sont la seule garantie pour le Liban. Les unités militaires doivent réagir fermement à toute atteinte à la vie et à la propriété des citoyens, en intervenant immédiatement pour mettre un terme aux accrochages. »
Michel Sleiman, président de la République libanaise
« Le bombardement d’Ersal par des hélicoptères syriens viole toutes les conventions internationales et tous les traités qui régissent les relations entre les deux pays. Alors que l’État tente, par tous les moyens, de préserver la stabilité du Liban et de sauvegarder la paix civile, ces raids mettent en danger la sécurité des citoyens. Le Liban se réserve le droit de prendre les mesures nécessaires pour défendre sa souveraineté et protéger ses fils, ce qui n’exclut pas une plainte, à ce titre, auprès de l’Onu et de la Ligue arabe. »
Événements
• Les Émirats arabes unis pourraient abolir sous peu les permis de séjour de 1 200 Libanais. La communauté libanaise aux Émirats compte près de 120 000 personnes. Parallèlement, l’un des pays du Conseil de coopération du Golfe aurait informé il y a quarante-huit heures le palais Bustros de sa décision d’expulser dans l’immédiat neuf ressortissants libanais, dont deux sunnites, deux chrétiens et cinq chiites. Cette mesure suscite l’inquiétude des milieux libanais dans le Golfe qui craignent que les sanctions que le Conseil de coopération du Golfe a décidé d’appliquer à l’encontre des membres et partisans du Hezbollah ne dépassent le cadre des Libanais proches du Hezbollah pour englober également les factions alliées au parti.
• Le patriarche maronite Mgr Béchara Raï et le patriarche d’Antioche et des Églises d’Orient, Mgr Youhanna Yazigi, à Bkerké, ont appelé dans un communiqué les ravisseurs des deux évêques enlevés en Syrie par des rebelles extrémistes en Syrie, Mgrs Boulos Yazigi (le frère du patriarche grec-orthodoxe) et Youhanna Ibrahim, à leur libération. Ils ont également appelé à la libération de tous les détenus sur le territoire syrien, « par respect de l’homme et des libertés ».
• Des extrémistes juifs ont écrit en hébreu « Prix à payer » et « Revanche » sur les pierres tombales d’un cimetière orthodoxe de Yafa, près de Tel-Aviv. Les pneus de cinq véhicules stationnés à proximité ont également été crevés. Des colons extrémistes ainsi que des activistes d’extrême droite mènent sous l’appellation du « Prix à payer » des représailles sur des villageois palestiniens, ou arabes israéliens, des lieux de culte musulmans et chrétiens. Des graffiti et des insultes antichrétiens en hébreu avaient été tagués en mai sur un mur de l’église de la Dormition, l’une des principales abbayes de Jérusalem, alors dernier en date d’une série d’actes de vandalisme antichrétien. Les auteurs de ces crimes sont rarement traduits en justice.
Revue de presse
As-Safir (Quotidien libanais proche du 8-Mars)
(14 juin 2013)
L’ancien Premier ministre Saad Hariri a lancé une grosse pierre sur la scène politique libanaise à travers une lettre adressée aux Libanais contre le Hezbollah et, par conséquent, contre une faction importante de la population.
Le leader du Courant du futur a peut-être voulu anticiper le discours du secrétaire général du Hezbollah prévu aujourd’hui afin de le mettre sur la défensive et d’empêcher le parti d’exploiter à l’interne les résultats de la bataille de Qoussair.
Saad Hariri a brisé tous les ponts avec le Hezbollah et a brûlé tous les navires. Sa lettre est un véritable acte d’accusation contre la Résistance, lui faisant assumer la responsabilité de tous les maux qui frappent le Liban et l’accusant de constituer une menace existentielle pour le pays, de contrôler ses dirigeants et ses institutions, sous une couverture iranienne.
Cette lettre, écrite par une main professionnelle, rejoint la violente campagne lancée contre le Hezbollah par le Conseil de coopération du Golfe, les États-Unis, l’Europe, des pays arabes, couronnée par des fatwas religieuses émises dans plusieurs capitales arabes.
Quelle est la fonction de cette lettre ? Illustre-t-elle la colère des pays du Golfe à l’égard du rôle du Hezbollah dans la modification des rapports de force sur le terrain en Syrie ? Ou bien est-ce un coup de colère après l’échec d’un pari politique et militaire en Syrie à partir de la porte de Qoussair ? Ou bien encore reflète-t-elle une inquiétude des pays du Golfe du déclin US dans la région au profit de l’Iran et de la Russie. Aussi, l’Arabie saoudite a-t-elle voulu tapoter sur la table pour rappeler qu’elle est présente, pour ne pas être exclue du compromis qui pointe à l’horizon en Syrie ?
Pourquoi Saad Hariri a-t-il tranché le débat sur la nature de la confrontation en cours en Syrie et l’a mise dans le cadre d’un affrontement entre sunnites et chiites dans l’ensemble de la région, approfondissant ainsi les dissensions internes au Liban ?
Pourquoi vouloir présenter le danger du Hezbollah contre le Liban et le monde arabe, et avec lui l’Iran et le régime syrien, comme étant plus pernicieux que le danger israélien en cette période ?
Admettons que le Hezbollah ait impliqué le Liban dans la crise syrienne. La lettre de Saad Hariri n’entraine-t-elle pas le Liban dans la grande confrontation à l’échelle de la région ? N’invite-t-elle pas au Liban les crises syrienne et irakienne, le conflit entre le Golfe et l’Iran et le projet de discorde ?
Saad Hariri dispose-t-il de données sur lesquelles il a bâti des convictions sur les changements des rapports de forces, pour oser défier le Hezbollah ?
Hariri se lance-t-il dans une aventure calculée cette fois-ci ? ou bien a-t-il été poussé par quelqu’un dans cette aventure pour être exploité dans une vaste confrontation allant du Golfe au Liban en passant par l’Irak et la Syrie ?
L’ancien Premier ministre parie-t-il encore une fois sur la mouvance salafiste —qu’il avait désavoué par le passé, abandonnant le sang de sa jeunesse— pour qu’elle livre pour son compte une guerre ouverte contre les chiites ? Laisse-t-il entendre qu’il pourrait accorder une couverture aux courants fondamentalistes qui commencent à avoir une grande influence sur la scène sunnite ?
Enfin, les propos de Hariri risquent-ils de saper la sécurité à Tripoli, Saïda, et peut-être à Beyrouth et dans la Békaa-Ouest ?
As-Safir (14 juin 2013)
Les manifestations ainsi que les démarches entreprises sur le plan tant libanais qu’international pour protester contre la poursuite de la détention arbitraire de Georges Ibrahim Abdallah en France trouvent leur consécration avec la participation du « Collectif international pour la libération de Georges Abdallah » à la 23ème session du Conseil des Droits de l’Homme à Genève. L’information la plus importante à cette étape est l’annonce faite par le secrétaire du groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, Miguel De La Lama, que son équipe déposera le 21 juin la plainte relative au détenu libanais auprès du gouvernement français, afin que ce dernier apporte des réponses aux allégations contenues dans la plainte dans les deux mois suivant la réception de celle-ci.
Le Collectif a tenu à Beyrouth une conférence de presse pour exposer les résultats de sa participation à la session du Conseil, soulignant avoir remis à plusieurs rapporteurs chargés des questions relatives aux droits de l’Homme un dossier complet portant sur l’affaire, en leur demandant de l’évoquer dans leurs prochains rapports. Bassam Al Kintar, membre du Collectif, a affirmé que d’autres documents, tels que les décisions du Tribunal d’application des peines de Paris ou de la Cour d’appel prévoyant la remise en liberté d’Abdallah en la conditionnant à son extradition hors du territoire français, ont également été remis au groupe de travail de l’ONU à Genève. Ce dernier, a-t-il expliqué, présentera son rapport sur l’affaire en août si le gouvernement français répond dans les délais aux allégations contenues dans la plainte, précisant que ce rapport sera présenté au plus tard en octobre prochain.
As-Safir (14 juin 2013)
Malak Akil
Il est peu probable que la réunion du Conseil constitutionnel mardi prochain provoque un chamboulement des équations mises en place par les protagonistes, favorables au report des élections ou ceux qui préfèrent la prorogation du mandat du Parlement.
Dans les coulisses du « tandem chiite » [le Mouvement Amal et le Hezbollah, ndlr] on ne comprend pas « l’entêtement » du général Michel Aoun à vouloir organiser les élections « malgré la volonté parlementaire illustrée par 108 députés qui ont voté en faveur de la prorogation ». Si le général Aoun assure pouvoir accomplir des percées dans certaines circonscriptions chrétiennes difficiles, comme à Batroun, le tandem chiite pense qu’il ne pourra pas le faire sans le soutien de ses alliés chrétiens, avec à leur tête le Tachnag. Or le parti arménien avait déjà informé ses alliés qu’il n’était pas prêt pour la bataille électorale. La situation des autres alliés n’est pas meilleure. Dans les milieux chiites, certains n’hésitent pas à dire : « Notre choix (la prorogation) protège Michel Aoun ». Mais en dépit des divergences portant sur l’évaluation de la situation électorale, le président Nabih Berry et le commandement du Hezbollah sont déterminés à ne pas « aggraver le problème avec Michel Aoun ». Ces divergences sont mises « dans la case des différences d’opinion qui peuvent parfaitement être gérées pour éviter d’autres tensions ».
As-Safir (13 juin 2013)
Le tweet de l’ambassade des États-Unis sur « l’obligation du Conseil constitutionnel d’examiner et de se prononcer sur les recours dont il est saisi, loin de toute ingérence politique » constitue un camouflet infligé à l’État libanais par Washington. C’est un vrai scandale et une ingérence flagrante dans les affaires intérieures libanaises. Les déclarations de Washington semblent donner des ordres aux autorités libanaises, à mille lieues du langage diplomatique qui devrait être de rigueur. Le doute n’est plus permis : cette prise de position vient confirmer les informations quant aux pressions qu’exerceraient les États-Unis sur certains de leurs alliés afin d’obtenir que le Conseil constitutionnel accepte le recours en invalidation de la loi de prorogation du mandat du Parlement.
An-Nahar (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
Khalil Fleihane (12 Juin 2013)
Des milieux diplomatiques à Beyrouth rapportent que certaines grandes puissances ont mis en place des cellules de crise afin de suivre la situation au Liban et les développements survenus sur la scène locale, lesquels laissent présager d’une conflagration d’envergure à tout moment. Les ambassadeurs accrédités au Liban, qui prônaient la tenue des élections à la date prévue, appellent de leurs vœux la formation du nouveau gouvernement, dans la mesure où il est inacceptable dans la conjoncture régionale et syrienne actuelle de laisser le pays sans un gouvernement capable de prendre des décisions pour faire face aux défis.
Al-Akhbar (Quotidien libanais proche de la Résistance)
Nasser Charara (14 juin 2013)
Des informations indiquent qu’une personnalité locale d’Alep devrait arriver à Paris samedi pour y rencontrer le ministre Laurent Fabius à la demande de ce dernier. Sur la forme, cette rencontre constitue une entorse au protocole français : jamais un ministre des Affaires étrangères n’a adressé d’invitation officielle à des personnalités occupant un poste moins important que le sien. Mais des sources françaises proposent une justification exceptionnelle à cette rencontre, dans la mesure où elle contribue aux « efforts urgents » engagés par Paris pour éviter à la ville d’Alep le sort de la ville de Qoussair.
La bataille prévue à Alep et les résultats stratégiques de la bataille de Qoussair ont fait l’objet d’un débat franco-saoudien et de discussions sans répit entre Paris et Londres ainsi qu’entre Washington et Londres. Des contacts arabes et internationaux se seraient d’ailleurs activés dans la foulée de la chute de Qoussair, dans le but de tracer une ligne de démarcation internationale sur le terrain à Alep, interdisant toute modification de la situation dans la ville et toute réédition du scénario de Qoussair. De telles démarches sont conduites, à l’échelle européenne, par la Grande-Bretagne et la France, fermement épaulées par l’Arabie saoudite. Des sources de l’entourage du ministre britannique William Hague citent ce dernier comme ayant affirmé que l’aboutissement de ces efforts était tributaire d’un mot d’ordre donné par le président américain Barack Obama.
Des rapports diplomatiques en provenance de Washington évoquent le débat en cours entre Obama et ses conseillers, axé sur les options possibles vis-à-vis de la crise syrienne. L’Administration états-unienne est furieuse de l’intervention du Hezbollah dans la guerre en Syrie, d’autant que cette intervention a compliqué la tenue de la réunion de Genève 2.
En effet, l’opposition, ainsi que Paris, Londres et Riyad, pencheraient désormais en faveur d’un report de la réunion en attendant le rééquilibrage de la situation sur le terrain après la chute de Qoussair.
Les rapports diplomatiques évoquent en outre une idée que Britanniques et Français essaieraient d’inscrire sur l’agenda d’Obama et de ses conseillers : si la chute de Qoussair a rendu difficile la tenue de Genève 2, un assaut de l’armée syrienne contre Alep sera de nature à torpiller cette réunion et à tirer un trait sur l’ensemble du processus politique visant à régler la crise syrienne. Les mêmes rapports indiquent par ailleurs que l’administration Obama redoute essentiellement que l’intervention du Hezbollah en Syrie n’entraîne l’importation par le Liban de la crise syrienne.
Al-Akhbar (13 juin 2013)
Nicolas Nassif
Le Hezbollah a tourné le dos à la polémique suscitée par sa participation dans les combats en Syrie, notamment à Qoussair, ignorant les critiques virulentes et les accusations provoquées par son implication dans ce conflit et faisant état des répercussions négatives de cette implication sur la scène sunnito-chiite au Liban. Le Hezbollah s’en est remis à Nabih Berry pour gérer la bataille de la prorogation du mandat du Parlement, dont il est le plus fervent adepte, après avoir tracé les limites des négociations avec Tammam Salam au sujet de la composition du gouvernement. Le Parti ne s’est pas contenté de tourner le dos aux échéances internes et à ses adversaires, mais aussi à ses alliés, laissant ainsi entendre que sa véritable bataille se déroule en Syrie et non pas sur le sol libanais. Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, devrait faire la distinction entre les volets interne et externe de sa politique lors de son intervention télévisée qui aura lieu demain samedi, à l’occasion de la « Journée du blessé ».
Pour la première fois, des responsables du Hezbollah évoquent le rôle joué par leur parti en dehors de l’équation de la Résistance et du conflit avec Israël. Ils font état de l’influence du parti au Yémen, au Bahreïn, en Arabie saoudite, en Irak, en Palestine et à la frontière avec l’État hébreu, affirmant que le Hezbollah est aujourd’hui au cœur du régime syrien.
Pour le Hezbollah, la prise de Qoussair, le rôle qu’il y a joué ainsi que le renforcement du contrôle du régime syrien sur la frontière syro-libanaise revêtent une double importance. L’objectif de la bataille de Qoussair était de couper les voies de passage frontalières qui rendaient possible l’intervention du Liban dans la guerre syrienne, à travers le trafic d’armes et en assurant un sanctuaire aux rebelles. La prise de Qoussair fait partie d’un plan dont l’exécution sera achevée à Alep. L’importance de la bataille de Qoussair réside dans les calculs militaires, sécuritaires et politiques du Hezbollah, qui considère qu’il s’agit de la première offensive d’envergure qu’il mène depuis sa création, en dehors de ses zones d’influence. Jusqu’ici, il s’était engagé dans des combats défensifs contre Israël. Par conséquent, le commandement militaire du Hezbollah estime que la participation du Hezbollah aux combats à Qoussair constitue un nouvel exercice important depuis les derniers affrontements militaires avec Israël qui remontent à la guerre de juillet 2006. Ceci laisse prévoir, relève que pour protéger la Résistance, le Hezbollah est disposé à s’impliquer davantage dans la guerre en Syrie, que ce soit à Qoussair, à Zabadani, à Homs, ou même à Alep.
Al-Akhbar (13 juin 2013)
Ibrahim al-Amine
Il y a quelques jours, un diplomate occidental a évoqué avec l’un de ses visiteurs l’attitude des Arabes à l’égard des nouveaux développements en Syrie et les dessous de la campagne croissante contre le Hezbollah. Ce diplomate a déclaré que « la participation du parti aux combats en Syrie s’est soldée par des succès importants pour le régime et son armée. Un plus grand rôle du Hezbollah pourrait aider le régime à récupérer Alep, toute la campagne de Damas et d’autres régions aux frontières avec la Turquie et la Jordanie, et cela est grave ». Les experts israéliens et occidentaux répètent les mêmes propos. Le diplomate ajoute : « Si la participation du Hezbollah va donner au régime l’opportunité de réaliser d’importants succès, il faut travailler sur deux niveaux : trouver les moyens de renforcer les groupes armés rebelles et contraindre le Hezbollah à faire marche arrière et à limiter son implication dans la guerre syrienne ».
Toutefois, les données montrent que « les outils de travail » de l’Occident et de ses auxiliaires imposent une nouvelle vague d’escalade articulée autour du slogan selon lequel la participation du Hezbollah est l’illustration d’une « campagne chiite contre les sunnites ». Dès lors, tout ce qui se dit et sera dit à l’avenir devient compréhensible : les fatwas exacerbant les tensions religieuses, l’encouragement à la violence sectaire, comme cela se produit en Irak, et pousser les rebelles en Syrie à commettre les pires atrocités, à l’instar de ce qui s’est passé, hier, dans un village chiite de Deir Ezzor.
Mais cela ne s’est pas arrêté là. Il fallait que les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) prennent une autre mesure, en décidant de frapper là où le bât blesse : menacer les Libanais, notamment les chiites, dans leur gagne pain. Leur interdire de travailler dans les États du CCG sous prétexte qu’ils sont des partisans du Hezbollah. Le CCG espère que ces mesures déclencheront une campagne civile chiite hostile au Hezbollah au Liban pour le contraindre à se retirer de Syrie et de stopper son soutien au régime. De même que les pays du Golfe espèrent que ces mesures feront pression sur l’État libanais (par hasard, cette mentalité ressemble à celle des Israéliens dans toutes leurs guerres contre le Hezbollah au Liban). Le CCG et les pays qui le soutiennent rêvent d’une révolution libanaise contre la participation du Hezbollah aux combats en Syrie.
Bon, que va-t-il se passer maintenant ?
S’attendre à ce que ces pressions donnent des résultats sérieux est une illusion. Il sera difficile d’imaginer une révolte chiite au Liban ou dans le monde arabe qui pousserait le Hezbollah à céder à ces pressions. De même qu’il sera difficile de s’attendre à des éléments nouveaux et qualitatifs dans le discours des dirigeants et des médias du 14-Mars. Aussi, les États du Golfe et, derrière eux, les États-Unis, doivent réfléchir à une autre méthode pour soutenir les groupes armés en Syrie. Ils ont déjà donné tout ce qu’ils peuvent en armes, argent, appui médiatique et politique et acheminement de combattants. Il ne leur reste plus qu’une seule option : envoyer leurs armées combattre en Syrie. Peut-être qu’il serait temps qu’ils le fassent, directement et sans louvoiement.
Al-Joumhouria (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
La tension est revenue hier dans la ville de Saïda après que l’imam de la mosquée al-Qods, cheikh Maher Hammoud, ait révélé que l’ancien chanteur Fadl Chaker, l’un des partisans les plus actifs du cheikh Ahmad Al-Assir, a appelé sur son téléphone pour le menacer. Cheikh Hammoud a expliqué qu’alors qu’il se trouvait à la mosquée, un de ses gardes du corps à pris l’appel et a été surpris d’avoir au bout du fil Fadl Chaker qui lui a proféré des insultes et l’a menacé de mort.
Une forte tension est immédiatement apparue et les partisans de cheikh Hammoud se sont déployés sur la place al-Qods à Saïda et ont pris des mesures de sécurité. Le chef des services de renseignement de l’Armée libanaise au Liban-Sud, le général Ali Chahrour, a reçu un appel du cheikh Hammoud qui l’a informé de l’incident. L’armée a dépêché une patrouille près du domicile du dignitaire pour assurer sa protection. Le procureur du Sud, le juge Samih el-Hage, a également appelé cheikh Hammoud pour s’informer des détails. Un mandat d’amener a été émis à l’encontre de Fadl Chaker pour l’interroger au sujet de cette affaire.
L’Orient-Le Jour (Quotidien libanais francophone proche du 14-Mars)
Scarlett Haddad (12 juin 2013)
Des scènes incroyables se sont déroulées ces derniers jours dans une relative discrétion. Les convois de blessés des membres de l’Armée syrienne libre et du Front al-Nosra sont passés par les régions que leurs formations bombardent régulièrement, sans être le moins du monde inquiétés. Ils ont d’ailleurs, à certains moments, croisé —ou presque— les convois formés pour les funérailles des combattants du Hezbollah morts à Qousseir, et les participants à ces funérailles se sont bien gardés du moindre mouvement d’humeur, que ce soit à Hermel ou à Baalbeck, selon le témoignage du député Kamel Rifaï. Plus encore. Le Hezbollah a lui-même assuré le transport de 35 blessés dans ses propres ambulances en raison de l’appréhension de certaines organisations humanitaires concernant le passage dans les régions chiites. Les témoins de ces scènes racontent d’ailleurs la surprise mêlée de crainte des blessés de l’opposition syrienne en se voyant escortés par ceux-là mêmes qu’ils combattaient à Qousseir. Ils ont d’ailleurs cru un instant que le Hezbollah les enlevait pour les massacrer en toute tranquillité, mais ils ont vu clairement qu’il ne faisait qu’assurer leur transport jusqu’aux hôpitaux du Nord. De plus, le convoi des 35 blessés devait passer par la route de Hermel qui mène vers Kobeyate, mais la tribu Jaafar, qui a deux personnes enlevées en Syrie par l’opposition syrienne, a refusé de les laisser passer en bloquant la route, et le convoi a dû emprunter une autre voie qui va de Baalbeck à Denniyé.
Interrogés par les organisations humanitaires et par les blessés eux-mêmes sur la raison d’un tel acte, les combattants du Hezbollah se sont contentés de répondre : « Notre religion nous impose d’agir ainsi. Nous n’avons pas le droit de toucher aux blessés. Ils doivent être emmenés vers les hôpitaux. » Certains médias vont sans doute dire que le Hezbollah a fait ainsi un grand coup de communication. Mais en réalité, l’opération s’est déroulée dans la plus grande discrétion et le Hezbollah n’a fait aucun tapage sur le sujet. De plus, il n’a certainement pas agi ainsi dans l’espoir de modifier les croyances des blessés et de les gagner à sa cause, sachant que ces blessés se sont battus en grande partie par conviction. Il s’agit donc, de la part du Hezbollah, d’une opération effectuée en toute connaissance de cause, pour des raisons à la fois religieuses et morales. Par honnêteté, il faut se demander combien d’autres formations sont en mesure d’agir ainsi. Et si la situation était inversée, quelle aurait été l’attitude des combattants de l’opposition syrienne s’il fallait laisser passer des éléments du Hezbollah blessés vers les hôpitaux du Hermel et de Baalbeck ? La question mérite d’être posée dans ce climat de haute tension confessionnelle et face à la campagne de dénigrement du Hezbollah qui connaît actuellement un regain d’intensité.
Ses adversaires politiques au Liban ne veulent lui reconnaître aucune qualité et l’attendent au tournant à la moindre faute. C’est sans doute la règle en matière de lutte politique, et quelque part, c’est de bonne guerre, mais certaines vérités doivent quand même être dites, ne serait-ce que pour redonner un peu d’espoir aux Libanais effondrés devant l’ampleur du fossé qui sépare les deux principaux camps du pays.
Le Hezbollah a donc fait preuve, aux moments-clés, d’une rectitude morale certaine. Il faut se rappeler mai 2000 et le retrait des troupes israéliennes du Liban de façon précipitée, laissant derrière eux des alliés qui n’ont pas eu le temps de fuir… mais aucun incident n’a été enregistré...
Ach Charq Al-Awsat (Quotidien saoudien, 12 juin 2013)
Le secrétaire général adjoint du Conseil de coopération du Golfe (CCG) pour les Affaires des négociations et du dialogue stratégique, Abdel Aziz Oueicheq, a expliqué les mesures que le CCG a décidé d’adopter pour combattre le terrorisme économique. « Comme cela est apparu dans la lutte contre le terrorisme, l’action collective pour faire face à ces organisations s’avère plus efficace, a-t-il dit. Il existe des mécanismes internationaux appropriés. La première étape consiste à identifier les virements financiers au profit du Hezbollah, du régime syrien et des individus et institutions qui leurs servent de prête-noms. Ces mesures s’appliquent aussi à leurs alliés, comme le président du Bloc du changement et de la réforme, Michel Aoun ». Indiquant que ces groupes travaillent rarement sous leurs propres noms, M. Oueicheq a affirmé que « la deuxième étape consiste à identifier les investissements et les tentatives de blanchiment d’argent ».
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