Un double attentat contre l’ambassade d’Iran à Beyrouth a fait au moins 25 morts, le 20 novembre 2013.

La couverture du terrorisme : du déni aux justifications

Par Ghaleb Kandil

Les groupes affiliés à Al-Qaïda sont apparus au Liban il y a un quart de siècle, sous divers noms. Il y a 22 mois, le ministre libanais de la Défense, Fayez Ghosn, a lancé une mise en garde contre le danger de la présence de cette organisation dans le pays. Il faisait allusion au cocktail des groupuscules terroristes, qui s’étaient implantés dans certaines régions en bénéficiant d’une couverture politique locale assurée par cheikh Saad Hariri, son parti et ses alliés, dans le cadre du plan de guerre contre la Syrie.
L’existence d’Al-Qaïda est désormais une évidence indiscutable, même pour les politiciens qui ont bombardé le ministre Ghosn de critiques et lancé contre lui une virulente campagne d’intimidation, assurant de la sorte une couverture à la poursuite des activités des groupes takfiristes-terroristes dans leurs fiefs du Liban-Nord, de la Békaa, d’autres régions libanaises, ainsi que dans des camps palestiniens.
Quels que soient les noms qu’ils portent —Le Front al-Nosra, les Brigades Abdallah Azzam, Jund al-Cham, l’État islamique en Irak et au Levant, et autres mouvements évoluant sous la bannière de ladite Armée syrienne libre— ces groupes ont transporté leur terrorisme au Liban. En Syrie, cette mouvance est confrontée à de sérieuses difficultés après le rejet de la population, l’avancée de l’Armée arabe syrienne et leurs guerres intestines. Au Liban, ces groupuscules ont pris pour cible l’Armée libanaise à plus d’une reprise et constituent un danger pour tous les Libanais sans exception. Un retour sur les atrocités qu’ils ont commise en Syrie —décapitations, cannibalisme, exécutions sommaires, viols, rapt de civils et d’hommes de religion musulmans et chrétiens, assassinats de grands ulémas, comme cheikh Mohammad Saïd Ramadan al-Bouti— est suffisant pour se faire une idée de leur nature criminelle et de leur pensée, basée sur l’extermination de tous ceux qui ne leur ressemblent pas.
Le 14-Mars a offert une protection aux repaires des terroristes dans le cadre de son rôle dans l’exécution du plan saoudo-américain, Aujourd’hui, cette coalition tente de se dérober à sa responsabilité dans l’apparition et le développement du fléau d’Al-Qaïda, en ressassant des déclarations sur le rôle du Hezbollah en Syrie. Pourtant, la présence du terrorisme au Liban, grâce à la bienveillance du Courant du futur, est antérieure à la participation du Hezbollah aux combats en Syrie contre les groupes extrémistes qui menacent le tissu social libanais. Les arguments soulevés par le 14-Mars représentent une couverture supplémentaire à Al-Qaïda qui rendra plus difficile et plus coûteuse la lutte contre cette organisation terroriste.
Le discours du « haririsme » au Liban est une justification des actes terroristes, même s’il est présenté sous la forme d’une condamnation des attentats. Car entre les mots de dénonciation est exprimée une compréhension des motivations des assassins, dans le but de mobiliser une partie des Libanais sur une base sectaire et de les transformer en terrain fertile aux idées extrémistes. La lutte contre le terrorisme nécessite une prise de position ferme et stricte, sans ambigüité, afin de barrer la voie au travail de recrutement et d’endoctrinement des jeunes. Le fait que l’un des kamikazes contre l’ambassade d’Iran à Beyrouth soit un Libanais de la ville de Saïda, proche du cheikh extrémiste Ahmad al-Assir, lequel était sponsorisé et couvert politiquement par Hariri, montre les dégâts que peut provoquer le discours à double standard du Courant du futur.
La politique de boycottage de l’État syrien par de hauts responsables officiels libanais est non moins grave que les discours du 14-Mars et du Courant du futur. Cette attitude destructrice assure aussi une couverture et une protection au terrorisme. Ces responsables se sont réfugiés depuis le début de la crise en Syrie derrière la politique de distanciation, tout en fermant les yeux sur les chambres d’opération installées par le 14-Mars au Liban pour coordonner l’action des extrémistes en Syrie, sans parler de l’implication des médias proches de ce camp politique dans la guerre contre l’État syrien. Ces dirigeants officiels ont fermé les yeux sur la contrebande d’armes à destination de la Syrie, sur le saisie de navires bourrés d’arsenaux, sur l’importation de terroristes du monde entier pour les envoyer détruire la Syrie et tuer son peuple via le Liban.
Les prises de positions de certains hauts responsables libanais constituent désormais un danger pour le Liban, que le Hezbollah tente de protéger de la menace du terrorisme d’Al-Qaïda, en le combattant directement sur le terrain syrien. L’imminence du danger aurait pourtant nécessité de ces dirigeants officiels un appel à la mobilisation générale pour assurer une couverture à l’Armée libanaise et la mettre à l’abri du chantage dont elle est victime de la part d’une certaine classe de politiciens, afin de lui permettre de démanteler les sanctuaires terroristes mis en place par le « haririsme ».
La lutte contre le terrorisme est devenue une des principales préoccupations de nombreux États européens, qui œuvrent au rétablissement d’une coopération avec l’État syrien. C’est le cas notamment de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Espagne et de la France, des pays loin de plusieurs milliers de kilomètres, alors que le voisin libanais de la Syrie, exposé aux pires dangers, reste engagé à la décision saoudo-américaine de rompre tout contact avec Damas.
Il est temps que cette plaisanterie de mauvais goût se termine car la vie des gens et le sort du Liban sont en jeu.

Déclarations et prises de positions

Michel Sleiman, président de la République libanaise
« La réalité amère est qu’il est difficile de parler d’indépendance si nous ne parvenons pas à organiser des élections législatives, à former un nouveau gouvernement, à nous asseoir à la table de dialogue sans renier nos engagements passés, ou si nous ne parvenons pas, l’an prochain, à organiser l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels. L’indépendance ne saurait être complète si nous continuons à consolider le confessionnalisme dans les esprits au lieu de renforcer l’idée de citoyenneté et la logique de l’allégeance absolue à la patrie, et elle ne saurait être totale si nous ne parvenons pas à nous tenir à l’écart des retombées négatives des crises régionales parce que nous rendons les intérêts supérieurs du Liban tributaires de la volonté régionale ou soumis au diktat et aux intérêts étrangers. L’État de l’indépendance ne saurait être mis sur pied si des factions libanaises décident de marquer leur indépendance à l’égard de la logique de l’État ou si elles décident d’outrepasser le consensus national en prenant la décision de franchir les frontières pour s’impliquer dans un conflit armé sur le territoire d’un pays frère, mettant ainsi en danger l’unité nationale et la paix civile (...) De tels messages criminels ne modifieront pas les constantes et les convictions, mais ne font que faucher des innocents. Le terrorisme ne réussira pas à ramener le Liban en arrière et à rouvrir une page noire de l’histoire du pays. Nous ne permettrons pas que le terrorisme détruise le tissu social de notre pays et que des puissances étrangères règlent leur compte sur notre sol. »

Michel Aoun, leader du Courant patriotique libre
« Ce crime doit servir d’exemple à tous ceux qui considèrent que les groupes du Front al-Nosra et d’Al-Qaïda ne représentent pas un danger. Ces gens-là doivent être mis dans un hôpital psychiatrique. Où est le gouvernement ? s’est-il interrogé. N’y a-t-il personne pour contrôler le pays ? Il y a une guerre à nos frontières, des réfugiés qui déferlent sur notre pays et des attentats terroristes au centre de la capitale et tout ce que les responsables font c’est condamner ! Trop c’est trop ! Le chef de l’État a le pouvoir de réunir le gouvernement. Il a une grande responsabilité à assumer et l’Histoire ne pardonne pas. »

Cheikh Naïm Kassem, secrétaire général adjoint du Hezbollah
« L’axe Israël-groupes takfiristes endosse la responsabilité de l’attentat. Ce qui s’est produit fait partie intégrante d’une option terroriste visant tout un chacun, et non certains au détriment d’autres. Ceux qui pensent être à l’abri de l’ennemi, qu’il se trouve sur le territoire libanais ou dans la région, se font des illusions. »

François, pape de l’Église catholique romaine
« Nous ne nous résignons pas à penser à un Proche-Orient sans chrétiens, qui, depuis deux mille ans, professent le nom de Jésus, insérés comme citoyens dans la vie sociale, culturelle et religieuse des nations auxquelles ils appartiennent. »

Hossein Amir-Abollahian, vice-ministre iranien des Affaires étrangères
« En dépit de cet acte d’une vile criminalité (en allusion au double attentat contre l’ambassade d’Iran à Beyrouth, ndlr), nous réaffirmons que nous soutenons l’Axe de la Résistance. Nous maintenons notre coopération soutenue avec les différents États de la région pour affronter la pensée takfiriste, terroriste, injuste et extrémiste. Nous ne permettrons en aucun cas aux forces terroristes takfiris et fondamentalistes, menées par l’entité sioniste de tendre sa main criminelle une nouvelle fois et de menacer la sécurité de pays amis et alliés, à leur tête la République libanaise sœur. Il faut mettre un terme définitif à l’exportation du terrorisme, des éléments armés et des armes en Syrie. Il est nécessaire d’éviter l’exportation de l’insécurité aux pays du voisinage, dont le Liban. Il faut aider l’État syrien dans le domaine de la lutte antiterroriste. »

Sami Gemayel, député du Parti Kataëb
« Ce qui se produit est une conséquence naturelle de la politique suivie par le Hezbollah concernant son intervention en Syrie. Nous avons mis en garde contre une telle retombée depuis que Hassan Nasrallah a annoncé sa participation aux combats en Syrie. Les Libanais paient le prix de l’implication du Hezbollah, et ce parti est directement responsable de tout ce qui se passe. Les développements prouvent exactement le contraire de ce qu’a dit Hassan Nasrallah. Il affirme qu’il empêche les takfiristes de venir au Liban. Mais en réalité, c’est lui qui a entraîné la présence des takfiristes dans le pays. Il n’y a jamais eu au Liban d’attentats suicide sauf lorsqu’ils ont commencé, eux en faisant sauter l’ambassade des États-Unis. »

Adnane Mansour, ministre libanais des Affaires étrangères
« Les messages terroristes ne peuvent avoir aucune justification. Ceux qui tentent de leur trouver des justifications contribuent à couvrir ces actes. Les vagues terroristes frappent toute la région et les États doivent s’unir pour y faire face. »

Samir Geagea, chef des Forces libanaises
« Le Hezbollah est une organisation politico-militaire armée, illégitime et illégale. Ni la Constitution libanaise ni le Document d’entente nationale, qui lui a servi de socle, ne parlent de résistance. Nous sommes en présence d’une grossière falsification. Le Hezbollah défend désespérément la formule armée-peuple-résistance. Pour lui, c’est une feuille de vigne qui masque sa vérité. Mais nous ne la lui offrirons pas. Le Hezbollah ne veut pas libérer Chebaa. Pour libérer Chebaa, il suffit d’affirmer qu’il s’agit d’une portion du territoire libanais. De ce fait, et conformément à la résolution 425, Israël est tenu de s’en retirer. Le Hezbollah est accusé d’avoir commis des assassinats, sans compter que son action anti-israélienne n’a pas pour but de servir l’intérêt du Liban, mais celui de l’Iran, comme nous l’a rappelé opportunément l’épisode du drone Ayoub, sans compter les embarrassantes révélations sur l’implication du Hezbollah dans des actions terroristes à Chypre, en Thaïlande ou en Azerbaïdjan, ou encore en Syrie, où toutes les bornes ont été dépassées. »

Événements

• Après un échange de tirs, ce vendredi, entre les passagers d’une voiture de type Buick, immatriculée G/409107 et les occupants d’une autre voiture non identifiée, dans une région située entre les localités de Makné et de Younine, dans la Békaa, une patrouille des services de renseignement de l’Armée libanaise s’est rendue sur les lieux. Elle a retrouvé la Buick, tombée en panne. À l’intérieur, un artificier de l’armée, a découvert 400 kilogrammes d’explosifs reliés à deux obus de mortiers de gros calibre. La charge était opérationnelle. Un cordon de sécurité a été établi et les habitants des maisons proches ont été évacués, avant que les artificiers ne désamorcent l’énorme bombe, qui devait être acheminée à Beyrouth, selon des sources de sécurité. Après la découverte de cette nouvelle voiture piégée, le président de la municipalité de Ersal, Ali Hojeiri, a publié un arrêté interdisant la circulation dans la localité des véhicules immatriculés en Syrie.

• Le président de la Chambre Nabih Berry a convoqué la commission parlementaire des Affaires étrangères et la commission de l’Information et des Télécommunications à une séance conjointe, jeudi 28 novembre, consacrée à l’espionnage du Liban par Israël. Une invitation a également été adressée aux ministres des Affaires étrangères et des Télécommunications, aux ambassadeurs des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, à l’ambassadeur de l’Union européenne, aux ambassadeurs des pays européens, au représentant du Secrétaire général des Nations unies au Liban et au commandant en chef de la Finul.

• Le quotidien Al-Akhbar rapporte qu’un inconnu a tenté, mardi, d’obtenir un extrait d’état civil au nom d’un membre du Hezbollah, A.F. dans la ville de Saïda. Mais lorsqu’il a présenté les document au moukhtar (officier de l’état civil), ce dernier, qui connait en personne l’intéressé, a remarqué que les photos présentées ne correspondent pas à la vraie personne. Lorsqu’il a demandé à rencontrer le déposant du dossier, l’inconnu a pris la fuite. Les services de renseignement de l’armée ont été informés de l’affaire.

• Les autorités saoudiennes ont annoncé que six obus de mortier sont tombés à proximité d’un poste frontière saoudien isolé proche de l’Irak et du Koweït sans faire de dégâts. Les obus sont tombés dans une zone inhabitée proche d’un centre des gardes-frontières dans le secteur de la ville de Hafr al-Batin, dans la Province de l’est, précise le commandement des gardes-frontières cité par l’agence officielle de presse SPA.

Revue de presse

As-Safir (Quotidien libanais proche du 8-Mars)
Ghasseb Al-Moukhtar, (21 novembre 2013)
Des sources informées s’étonnent de la logique du Courant du futur, qui souhaite mettre fin à l’intervention militaire du Hezbollah en Syrie alors qu’il se permet d’accorder un soutien militaire, financier et logistique aux éléments armés libanais et non libanais. Il couvre même l’entrée au Liban de groupes takfiristes terroristes. Ce Courant, qui fait dépendre la stabilité du Liban de la fin de l’implication du Hezbollah en Syrie, est en réalité celui qui entrave la mise en œuvre de la politique de distanciation et le règlement des problèmes au Liban, au premier rang desquels la formation d’un nouveau gouvernement.

As-Safir (21 novembre 2013)
Daoud Rammal
Des informations diplomatiques livrent un pronostic sur le tournant que prendra la situation d’ici à la fin de l’année. Ainsi, la Ligue arabe annulera sa décision par laquelle elle avait suspendu l’adhésion de la Syrie à la Ligue en tant qu’État membre. C’est l’Égypte qui en sera le levier, avec la bénédiction des États-Unis. Par ailleurs, plusieurs pays européens annonceront le rétablissement des relations diplomatiques avec la Syrie et le retour de leurs chancelleries à Damas.
Après la conférence de Genève-2, l’ambassadeur des États-Unis pourrait faire partie des diplomates qui seront de retour aux affaires en Syrie.
À en croire les mêmes informations, les États-Unis ont fait savoir à leurs alliés que les discussions engagées avec la Russie et la Chine visaient moins à régler la crise syrienne qu’à former une alliance internationale pouvant faire face au terrorisme islamo-takfiriste. Car ce terrorisme takfiriste représente désormais un danger pour la sécurité mondiale. Washington a également demandé à ses alliés de cesser toute forme de soutien aux takfiristes combattant en Syrie, voire de les combattre et de les arrêter, étant donné que des ressortissants de ces pays figurent parmi ces takfiristes.

As-Safir (18 novembre 2013)
Sami Kleib
La décision de la Russie d’annoncer que le coup de fil entre les présidents russe Vladimir Poutine et syrien Bachar al-Assad est significative à plus d’un égard. Elle revient à dire que Poutine est aux côtés de la Syrie, ou plutôt aux côtés du président Assad en personne. À peine deux jours étaient-ils passés sur ce contact direct entre les deux présidents, qui probablement n’est pas isolé, mais le seul à être rendu public, que la chute de la localité de Qara a été annoncée. La décision de lancer la bataille de Qalamoun a été prise.
Un diplomate de la Ligue arabe a affirmé qu’il est difficile que l’Arabie saoudite accepte la défaite. Mais l’équation pourrait changer une fois que la Turquie sera définitivement convaincue que la décision américano-atlantique est en faveur de la conclusion d’un compromis. Il semble que la Turquie en est d’ores et déjà convaincue. Preuve en est les démarches entreprises par Ankara à l’égard de l’Irak et de l’Iran. Est-il possible que le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, effectue une visite couronnée de succès à Bagdad, à Najaf ou auprès de responsables chiites sans avoir bénéficié d’une couverture iranienne ? Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Jawad Zarif, n’a-t-il pas pavé la voie à cette visite lorsqu’il s’est rendu lui-même récemment à Ankara ? Pourquoi cette visite a suivi celle de Maliki à Washington ? Est-ce que les positions de l’Iran et des États-Unis concernant l’Irak se recoupent ? Certes oui. Le changement au niveau de la position de la Turquie est lié notamment à la position de l’Iran et de la Russie.

An-Nahar (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
Samir Tuéni, Paris (21 novembre 2013)
Le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a affirmé que le Liban traversera des étapes dangereuses en 2014 et mis en garde contre une intervention syrienne en cas de conflit armé entre sunnites et alaouites. « La première échéance dangereuse est le début en janvier du procès devant le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), puis il y aura l’élection présidentielle, suivie de l’élection présidentielle en Syrie, puis l’élection d’un nouveau mufti de la République, et enfin les élections législatives. Ces étapes seront les plus difficiles pour le Liban », a déclaré M. Charbel.
« Ces échéance sont étroitement liées à ce qui se passe en Syrie. Lorsque le procès débutera certaines vérités seront connues et pourraient influer sur la situation en Syrie et compliquer la donne au Liban », a-t-il ajouté.
« La décision d’élire un nouveau président échappe aux Libanais. Il s’agit d’une décision internationale qui était attribuée dans le passé aux Syriens », a-t-il encore dit.
Le ministre Charbel a par ailleurs mis en garde contre un conflit armé à grande échelle entre sunnites et alaouites au Liban. « Les deux parties reçoivent leurs ordres de l’étranger. Les alaouites sont le prolongement du régime syrien. En cas de conflit sunnito-alaouite, l’armée syrienne entrera au Liban et bombardera les régions du Akkar ce qui provoquera un exode sunnite », a indiqué M. Charbel.

Al-Akhbar (21 novembre 2013)
Jean Aziz
Malgré les affirmations sur les chemises noires ou sur un coup d’État en faveur du Wilayat El-Faqih au Liban, c’est Jeffrey Feltman, le très cher Jeff lui-même, qui s’est rendu à l’époque à Bagdad pour s’entendre avec Téhéran sur un retrait dans le calme de l’armée vaincue de son pays de l’une des dernières guerres menées par Bush. Les parties états-unienne et iranienne seraient convenues en 2010 à Bagdad d’un retrait en sécurité des troupes US du bourbier irakien, l’Iran ayant réclamé en contrepartie qu’Iyad Allaoui et Saad Hariri soient écartés du pouvoir respectivement à Bagdad et à Beyrouth. C’est cette même folie de désespoir qui réapparaît aujourd’hui, suite au déplacement de Feltman à Téhéran, où il a discuté directement avec l’ayatollah Ali Khameneï, sans devoir passer par l’intermédiaire irakien. C’est la folie de celui qui a horreur du prochain deal que le cher Jeff pourrait conclure. Et c’est la folie de celui qui a misé trois années durant sur la chute de Bachar al-Assad et qui aujourd’hui compte les victoires de ce dernier et assiste au début du compte à rebours de la chute des autres. C’est la folie de celui qui a compris la profondeur de l’accord russo-américain et de celui qui a entendu les navires destinés à l’armement de la Syrie arriver aux ports syriens au vu et au su des États-uniens Il est impossible de comprendre cette folie et ce désespoir, d’autant qu’ils se traduisent par le terrorisme, un moyen qui n’aboutira à aucun résultat, sinon à plus de pertes, essuyées tant par le bourreau que par les civils innocents.

Al-Akhbar (21 novembre 2013)
Nicolas Nassif
Dans la foulée du double attentat contre l’ambassade d’Iran, Al-Qaïda a mis un terme à toutes les rumeurs et estimations contradictoires mettant en doute sa présence au Liban, prouvant qu’il y est bel et bien actif. L’attentat, contrairement aux attaques ayant frappé Bir al-Abed et Roueïss, vise à transmettre un message politique à plusieurs parties et pas seulement au Hezbollah. L’attentat est clairement lié à un conflit régional aigu qui se déroule actuellement et qui n’est pas limité à la position de telle ou telle partie en faveur du régime Assad ou de la guerre en Syrie. Le double attentat ne constituera pas un moyen de pression capable de pousser le Hezbollah à se retirer de Syrie, d’autant que sayyed Hassan Nasrallah a affirmé que ce conflit est lié à l’existence même du parti. De son côté, Al-Qaïda ne se contentera pas d’invoquer l’implication du Hezbollah en Syrie pour mener ces attentats. Les Brigades Abdallah Azzam réclament dans leur communiqué publié mardi la libération de certains de leurs membres de la prison de Roumié. Ainsi Al-Qaïda ne confère pas à ses attentats terroristes uniquement une dimension régionale, mais se fait aussi une place sur l’échiquier libanais, tenant tête aux autorités libanaises dans le dossier le plus lourd qui les oppose aux organisations salafistes et extrémistes.

Al-Akhbar (20 novembre 2013)
Ibrahim Al-Amine
Personne ne s’attendait à ce que l’Arabie saoudite et ses acolytes au sein de l’alliance visant à détruire la Syrie, l’Irak et le Liban, reculent devant quoi que ce soit. Mais personne ne s’attendait à ce que le royaume de la répression s’empresse de porter la bataille vers une nouvelle étape. Jusqu’hier soir, l’Arabie saoudite n’avait toujours pas condamné le crime abject, comme elle n’avait pas non plus condamné l’attentat de Roueiss. D’ailleurs, quiconque rencontre des responsables saoudiens, quelle que soit leur hiérarchie au sein du pouvoir, a droit à toutes sortes de justifications de tels crimes. Si la confrontation ouverte en Syrie permet de déduire que des groupes lésés veulent porter atteinte directement au Hezbollah en raison de sa participation aux combats dans ce pays, aucune personne sensée ne pourrait accepter que la riposte dégénère en crimes arbitraires perpétrés contre les civils.
Il est idiot de s’imaginer que l’Iran et le Hezbollah modifieront leur position vis-à-vis de la crise syrienne en raison de tels crimes. Des crimes de ce genre ne modifieront en rien les résultats politiques de ce qui se passe en Syrie aujourd’hui. Bien au contraire, l’Arabie saoudite sait mieux que quiconque que l’Axe de la Résistance y enregistre des progrès, face à la débandade de l’Axe adverse. Le Royaume ne sera pas en mesure d’assumer les conséquences de la décision de porter la bataille à un nouveau palier et les parties libanaises qui prennent à la légère de tels crimes, les justifient ou s’en réjouissent deviennent des complices dans ces crimes.
La sécurité préventive, mise en place par le Hezbollah et des services officiels libanais a réussi à déjouer de nombreux actes terroristes. Mais maintenant que le feuilleton des kamikazes a commencé, il faudra avoir recours à une action dissuasive à titre préventif.
Il ressort de la tension et de la folie de l’Arabie saoudite qu’après l’échec du projet de faire chuter la Syrie, il nous faudra désormais s’attendre à de nouvelles vagues de démence sous forme de faveurs royales toutes de rouge teintées !

Al-Akhbar (18 novembre 2013)
Nasser Charara
Lors de son déplacement à Riyad, le président Michel Sleiman n’a pas rencontré Bandar Bin Sultan, néanmoins, un responsable d’un pays du Golfe a considéré que le message du chef des services de renseignement saoudiens lui a été transmis par l’intermédiaire de Saad Hariri, qui a annoncé que le Courant du futur ne participera à aucun gouvernement avec le Hezbollah aussi longtemps que le parti n’aura pas retiré ses troupes la Syrie. La même source estime que l’Arabie saoudite a pris la décision de s’engager dans une confrontation régionale d’envergure avec l’Iran. Le président Michel Sleiman a compris que le Liban est en passe de traverser des mois difficiles, non seulement en raison de la disparition des chances de parvenir à une entente irano-saoudienne, mais aussi parce que la monarchie a décidé de croiser le fer avec Téhéran.
À en croire la source précitée, Riyad n’est pas intéressé à l’heure actuelle par l’échéance présidentielle au Liban. Toutefois, l’Arabie saoudite est consciente qui lui est impossible d’imposer un gouvernement au Liban sans l’aval du Hezbollah. Aussi, le royaume a-t-il bloqué toute entente sur la tenue de l’élection présidentielle. Une telle éventualité créera un vide qui provoquera le transfert du pouvoir au gouvernement démissionnaire de Najib Mikati, qu’il qualifie de gouvernement du Hezbollah . Pour éviter un tel scénario, l’alternative serait pour l’Arabie saoudite de proroger le mandat de Sleiman pour une durée de 3 ans, ce qui reviendrait à maintenir le statu quo. Dans l’hypothèse où il serait impossible de s’entendre sur un nouveau président, Sleiman présentera ainsi sa candidature et sera élu en tant que président pour un demi-mandat. Par contre, dans l’éventualité où les conditions seraient réunies à la dernière minute pour l’élection présidentielle, il serait possible de choisir l’un des deux candidats pressentis pour la magistrature suprême, le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, ou le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé.

Ad-Diyar (Quotidien proche du 8-Mars)
(21 novembre 2013)
Une délégation des partis du 8-Mars a participé lundi à Damas à une conférence des partis arabes et a achevé sa visite dans la capitale syrienne par une rencontre avec le président Bachar al-Assad.
Devant les membres de cette délégation, composée du responsable des relations arabes au Hezbollah, Hassan Ezzeddine, et de cadres du Parti syrien national social et du mouvement Amal, le président syrien a assuré que « la bataille sera tranchée sur le terrain dans les six prochains mois ».
Il a par ailleurs estimé qu’« un règlement politique de la crise n’a pas de sens en présence d’éléments terroristes étrangers et takfiristes sur le sol syrien ». Il a précisé que « le peuple syrien et son armée continueront à se défendre ».
« Le commandement syrien soutient l’organisation de Genève II, mais il estime que les circonstances propices doivent être garanties pour sa tenue, a souligné M. Assad. Si l’objectif de cette conférence est de mettre fin au conflit et au bain de sang pour trouver des solutions, il faut d’abord cesser d’envoyer des combattants et mettre fin au soutien financier dont ils bénéficient, et lever la couverture dont bénéficient les groupes takfiristes, notamment Al-Qaëda et ses affiliées », a ajouté le président Assad, selon ces mêmes sources. Le chef d’État syrien a attaqué avec virulence l’Arabie saoudite, « représentée par les princes Bandar ben Sultan et Saoud el-Fayçal », qu’il a accusés de « parrainer le terrorisme en Syrie et d’encourager à la poursuite des opérations militaires pour détruire le pays, en raison de son soutien et de son alliance avec l’axe de la résistance ».

Ad-Diyar (21 novembre 2013)
Selon des informations sûres, les services de renseignement d’une grande puissance occidentale ont transmis aux responsables de la sécurité libanais des messages directs faisant état de la préparation d’attaques suicides et d’attentat à la voiture piégée, leur recommandant de faire preuve de vigilance. Ces services ont transmis, à travers des diplomates, des mises en garde aux hauts responsables du 8-Mars, qui pourraient être la cible d’attentats. Il s’agit notamment du chef du Courant patriotique libre (CPL), le général Michel Aoun et l’ancien ministre Wiam Wahhab.
Ces mêmes services avaient prévenu, il y a quelques mois, le président de la Chambre, Nabih Berry et le commandant en chef de l’Armée, le général Jean Kahwaji, qu’ils pourraient être victimes d’attentat terroriste perpétrés par des groupes takfiristes.

Al-Joumhouria (Quotidien proche du14-Mars)
(20 novembre 2013)
Des sources dirigeantes du Hezbollah indiquent que le Liban est entré dans « la phase la plus dangereuse, celle des kamikazes contre lesquels aucune mesure n’est efficace. Mais nous prendrons des mesures exceptionnelles car nous sommes devant une nouvelle étape qui nécessite de nouvelles équations. Le message est arrivé et son auteur est bien connu », ajoutent les sources avant de poursuivre : « Ce double attentat ne changera rien à nos convictions. Au contraire, nous serons encore plus déterminés. Nous craignons que des attaques kamikazes ne visent directement et d’une manière aveugle les rassemblements chiites, à l’instar de l’Irak. Nous avons déployé de sérieux efforts dernièrement pour empêcher l’entrée de voitures piégées dans la banlieue sud, mais les attentats kamikazes sont difficiles à éviter. »
Le haut commandement du Hezbollah a tenu des réunions ces dernières heures et a demandé à toutes les permanences et centres du parti de prendre des mesures de sécurité supplémentaires de crainte de toute attaque suicide.

Al-Anbaa (Quotidien koweitien, 22 novembre 2013)
Des sources proches du Hezbollah assurent que le parti s’attendait à ce que ses adversaires passent au stade des attaques suicides, indiquant que cette étape nécessite des mesures adéquates pour contrer ce nouvel ennemi, différentes des mesures routinières habituelles. Il est important de réactiver et d’améliorer le plan de sécurité autour des sites sensibles dans plus d’une région.
Des informations indiquent que le Hezbollah a commencé à mettre en œuvre la sécurité préventive, ce qui implique que de nombreuses mesures seront mises en place dans le cadre d’une stratégie offensive. Celle-ci consiste à pourchasser l’ennemi chez lui au lieu d’attendre sa venue. Les sources affirment que d’anciens dossiers ont été dépoussiérés et des contraintes politiques et géographiques seront dépassées dans la période à venir, en coopération avec les services de sécurité concernés, lesquels seront invités à intensifier la recherche des suspects. Les prochains jours témoigneront de la mise en œuvre de cette nouvelle stratégie sécuritaire.

L’Orient-Le Jour (Quotidien libanais francophone proche du 14-Mars)
Scarlett Haddad, (22 novembre 2013)
Le double attentat de Bir Hassan a mis en évidence ce que certaines parties libanaises ont refusé de reconnaître pendant des mois : la présence inquiétante de cellules d’al-Qaïda au Liban, ou en tout cas de structures d’appui aux jihadistes étrangers qui leur permettent désormais d’agir et de transformer ce pays d’une « terre de soutien » en une « scène de jihad ». Une source sécuritaire précise à cet égard qu’il existe au Liban trois foyers pour les groupes islamistes et takfiristes au sein desquels les services officiels n’ont presque pas de présence ouverte puisque, depuis deux ans, tout a en effet été fait pour les sortir de ces lieux et paralyser ainsi leur action et leur efficacité.
Il s’agit d’abord des camps palestiniens, de celui de Aïn el-Héloué en particulier, où l’État libanais et ses institutions n’ont aucune présence officielle, se contentant, autant que faire se peut, d’en contrôler les issues. Mais les services de sécurité libanais ont réussi à établir des liens avec certains groupes palestiniens à l’intérieur des camps pour tenter d’abord d’obtenir les informations nécessaires sur la présence des groupes islamistes et sur leurs activités, ensuite pour tenter de les contrôler. À cet égard, il faut signaler que le Fateh, qui est en principe responsable de la sécurité du camp de Aïn el-Héloué, coopère actuellement avec l’État libanais et empêche les groupes islamistes d’avoir une trop grande liberté d’action. C’est d’ailleurs ce qui avait permis à l’armée libanaise d’éradiquer rapidement le groupe d’Ahmad el-Assir à Abra, lequel avait vainement misé sur un soutien des combattants palestiniens de Aïn el-Héloué dans sa bataille contre l’armée libanaise.
Le deuxième foyer de groupes islamistes est Tripoli, où, en dépit des plans de sécurité qui se suivent et se ressemblent, la stabilité reste précaire, et des quartiers entiers restent impénétrables pour l’armée libanaise et la force de sécurité commune. Certains quartiers de la ville —surtout ceux limitrophes de Jabal Mohsen— sont sous le contrôle des groupes extrémistes qui y font la loi et y imposent leur mode de vie, face à l’incapacité de la classe politique de la ville de s’opposer à eux. Ces groupes ont montré pleinement leur influence au cours du dernier meeting organisé dans la ville, dans lequel les « chefs des axes » et autres tribuns s’en étaient même pris au mufti de la ville, cheikh Malek Chaar, connu pour sa modération.
Le troisième foyer des groupes islamistes est, toujours selon la source de sécurité, Ersal. C’est aussi le plus important et le plus dangereux. D’abord à cause de sa position géographique, ouverte sur la chaîne de l’Anti-Liban et la région de Qalamoun du côté syrien, ensuite à cause de la présence massive de déplacés syriens que l’État ne parvient même pas à recenser. Depuis le début de la crise syrienne, Ersal était destiné à servir de base arrière logistique aux combattants de l’opposition. C’est la raison pour laquelle, explique la source sécuritaire, l’armée libanaise présente dans le secteur a été la cible d’attaques systématiques, visant à l’obliger à quitter les lieux, ou en tout cas à s’éloigner, pour ne pas mettre son nez dans les affaires de Ersal. Et cela bien avant que le Hezbollah ne s’implique ouvertement dans les combats en Syrie. La cupidité de certains habitants de la localité, qui monnaient l’accueil des déplacés, ou les soins et les transports des blessés vers les hôpitaux proches ou lointains, a fait le reste ; et aujourd’hui, les groupes de l’opposition syrienne ont pignon sur rue à Ersal.
Le problème, c’est que ces groupes dans la région de Qalamoun appartiennent essentiellement au Front al-Nosra et à la mouvance d’al-Qaïda. D’ailleurs, l’enquête sur les voitures piégées de la banlieue sud de Beyrouth (celles de Bir el-Abed et de Roueiss, et celle qui n’a pas explosé de Maamoura) a bien montré qu’elles sont toutes venues de Ersal. Les services de sécurité connaissent les noms et les détails, mais ils n’ont pas la possibilité de procéder à des arrestations dans cette zone. Ils sont aussi en possession de nombreux indices qui montrent l’implantation de groupes takfiristes libano-syriens dans la région s’étendant de Ersal à Qalamoun, ces groupes étant hostiles à l’armée, aux chiites et aux chrétiens. Cette présence a d’ailleurs dramatiquement augmenté depuis le début des opérations militaires à Qalamoun, et les habitants en sont très mécontents, mais ils n’y peuvent pas grand-chose.
Les autorités locales sont d’ailleurs elles aussi totalement débordées... La situation est donc appelée à encore plus de complexité, et le Liban est désormais dans la ligne de mire de ces groupes, à mesure que leurs revers en Syrie se multiplient. Toutefois, la source sécuritaire affirme que la décision d’ouvrir en grand la bataille de Qalamoun n’a pas encore été prise. Pour l’instant, l’armée syrienne se contente de gagner des points stratégiques, comme la localité de Qara qui commande la route entre Damas et Homs, et elle cherche à encercler les combattants, en prélude à la neutralisation de leurs forces. Mais si ces groupes de l’opposition s’effondraient rapidement, l’armée syrienne pourrait bien lancer la grande offensive si elle estime qu’elle a des chances de contrôler rapidement la région de Qalamoun. Dans tous les cas, Ersal et les montagnes qui l’entourent restent le seul refuge pour les combattants poussés au repli par l’armée syrienne. C’est pourquoi le Liban est appelé à faire preuve de la plus grande vigilance, et des mesures se sécurité exceptionnelles sont en train d’être étudiées. La source sécuritaire reconnaît qu’une période particulièrement délicate attend le Liban. C’est le moment ou jamais pour les Libanais de faire preuve de sagesse, d’unité et de sens national.

Nezavissimaïa gazeta (Quotidien russe, 19 novembre 2013)
La Russie relève davantage de « réalisme » dans la position de l’opposition syrienne, mais veut la mise sur pied d’une plateforme commune et « constructive » pour Genève-2, déclare le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. « Quand toutes les revendications seront mises sur la table de part et d’autre, on pourra mettre sur pied des compromis en faisant des concessions mutuelles. On n’en est cependant pas encore là, car bien qu’on observe de plus en plus de signes de réalisme dans les rangs de l’opposition, celle-ci n’a toujours pas formé de délégation qui représente l’ensemble de la société syrienne », déclare M. Lavrov.
« La Coalition nationale syrienne, qui est soutenue par des puissances régionales et occidentales en qualité de principal représentant du peuple syrien —ce qui est manifestement excessif, car cette coalition ne représente pas même toute l’opposition— tente de monopoliser ce processus », ajoute M. Lavrov. « Mais le problème est qu’il n’y a pas de plateforme constructive sur laquelle on puisse réunir tous les opposants », souligne le ministre.
« L’opposition syrienne de l’intérieur, qui contrairement à celle de l’extérieur que représente la coalition, a une vision proposant de maintenir un État syrien laïque et pacifique, respectueux des droits des citoyens. Il est important de s’unir sur une plateforme de ce type », déclare Sergueï Lavrov. « Nous saluons les efforts de la coalition pour engager un dialogue avec l’opposition de l’intérieur, y compris les organisations kurdes », ajoute le chef de la diplomatie russe, qui a invité à Moscou le chef de la Coalition nationale syrienne, Ahmad Jarba. « L’idéal est de faire en sorte que l’opposition soit représentée par une seule délégation et parle d’une seule voix à Genève-2, ajoute-t-il. ».
« Si cela n’est pas possible car les opposants radicaux insistent sur des conditions inacceptables pour les modérés, alors il faut faire en sorte que l’ensemble des forces syriennes soit correctement représenté à la conférence », a déclaré M. Lavrov.

Source
New Orient News