Les chefs d’État du Bénin, du Cameroun, de la France, du Nigeria, du Niger et du Tchad, ainsi que les représentants des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union européenne ont participé, le 17 mai 2014, à Paris à un sommet consacré à la sécurité du Nigeria. Ce sommet a permis d’intensifier la mobilisation régionale et internationale pour lutter contre le terrorisme du groupe Boko Haram.
La réunion s’est conclue sur plusieurs décisions qui permettront de renforcer la coopération entre les États de la région, à la fois pour permettre la libération des jeunes filles enlevées et plus largement pour lutter contre Boko Haram. Les partenaires présents (France, États-Unis, Royaume-Uni, Union européenne) s’engageront à soutenir cette coopération régionale et à renforcer le dispositif international de lutte contre Boko Haram et de protection des victimes. Tous les États réaffirment leur engagement en faveur des droits de l’Homme, et en particulier la protection des droits des jeunes filles victimes de violences, de mariages forcées ou menacées d’esclavage.
Coopération régionale
Le Nigeria et ses voisins développeront des capacités d’analyse et de réaction qui contribueront à renforcer la sécurité de toutes les populations et l’État de droit dans les zones affectées par l’action terroriste de Boko Haram.
Pour lutter contre la menace créée par Boko Haram, qui s’est dernièrement manifestée par plusieurs attentats meurtriers et par l’enlèvement de plus de 270 lycéennes, le Nigeria et ses voisins décident d’immédiatement de :
1. Sur une base bilatérale
– Procéder à des patrouilles coordonnées dans un objectif de lutte contre Boko Haram et de recherche des disparues
– Mettre en place un système de partage du renseignement afin de soutenir cette action opérationnelle
– Mettre en place des mécanismes d’échanges d’information sur les trafics d’armes et renforcer les mesures de sécurisation des stocks des armées.
– Mettre en place des mécanismes de surveillance des frontières.
2. Sur une base multilatérale
– Mettre en place une cellule de fusion du renseignement
– Instituer une équipe dédiée qui identifiera les moyens à mettre en oeuvre et élaborera dans un second temps une stratégie régionale de lutte contre le terrorisme, dans le cadre de la Commission du Bassin du Lac Tchad.
Cette approche s’inscrit dans la logique du sommet de la Commission du Bassin du Lac Tchad de 2012. Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’UE coordonneront leur soutien à cette coopération régionale : expertise technique, programmes de formation, soutien à des programmes de gestion des espaces frontaliers.
Action au niveau international
Les participants s’engagent à accélérer la mise en place de sanctions internationales, en priorité dans le cadre des Nations unies, à l’encontre de Boko Haram, d’Ansaru et de leurs principaux responsables.
– Mobilisation en faveur des zones marginalisées et de leurs populations fragiles, notamment les femmes exposées aux violences
Le P3 et l’UE s’engagent à mobiliser les bailleurs de fonds en faveur de programmes favorisant le développement socio-économique des régions concernées, avec un accent particulier sur l’égalité femme-homme, les droits des femmes et des filles et notamment leur droit à l’éducation, le renforcement de la participation des femmes à tous les processus de décision ainsi que le soutien aux victimes de violences sexuelles (assistance juridique, aide médicale et soutien psycho-social). L’UE dédiera un certain nombre de ces programmes en ce sens et renforcera son action de lutte contre la radicalisation.
Les participants ont convenu que le Royaume-Uni accueillerait une réunion de suivi le mois prochain au niveau ministériel pour faire un point des progrès de ce plan d’action.
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