Une réunion d’urgence à participation non limitée du Comité exécutif consacrée à la crise humanitaire en Syrie, a été tenue au niveau des représentants permanents le 13 Septembre 2015 au siège du Secrétariat général à Djeddah, en Arabie saoudite, pour discuter de l’escalade dramatique de la tragédie que sont en train de vivre les réfugiés syriens dans la région et au-delà. S.E. le Secrétaire général de l’OCI a prononcé un discours dans lequel il a évoqué la situation grave en Syrie et les conditions inhumaines avec lesquelles les réfugiés et les déplacés syriens se trouvent aux prises. Par la suite, les présidents en exercice du Sommet de l’OCI et du CMAE ont pris la parole à tour de rôle avant de céder la place aux interventions des représentants des États membres.
Partant des principes et objectifs de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du Programme décennal d’action, et conformément aux diverses résolutions de l’OCI et de l’ONU pertinentes à la situation en Syrie,
La réunion a souligné la nécessité de respecter les droits de l’homme, ainsi que les normes et principes universellement reconnus du droit international humanitaire.
La réunion a exprimé sa vive préoccupation devant l’instabilité politique continue, le chaos en Syrie et le désastre humanitaire qui en a résulté et qui est à l’origine de l’exode massif et grandissant d’un nombre toujours plus grand de Syriens fuyant leur patrie en crise, en quête du statut de réfugié dans les pays de la région et au-delà. Dans ce contexte, elle a appelé la communauté internationale, et en particulier le Conseil de sécurité, à s’atteler promptement et de toute urgence à la recherche de solutions politiques rapides au conflit syrien. La réunion a également exhorté toutes les parties en Syrie à se vouer entièrement à cet objectif en tant que moyen d’atténuer l’impact grandissant de la catastrophe humanitaire.
La réunion a appelé à la relance du processus politique en Syrie, sous les auspices de l’ONU, en vue de la mise en œuvre d’une processus de transition politique voulu et conduit par les Syriens eux-mêmes, qui permettrait la construction d’un nouvel Etat syrien basé sur le modèle de société pluraliste, démocratique et civile et fondé sur la primauté du droit, l’égalité devant la loi et le respect des droits de l’homme. Elle a noté que l’impact du déplacement massif de Syriens tant à l’intérieur qu’à l’extérieur est devenu un facteur d’instabilité dans la région et au-delà. Dans ce contexte, la réunion a appelé le Conseil de sécurité à agir d’urgence pour le déploiement d’une opération multidimensionnelle de maintien la paix de l’ONU en Syrie en prélude au rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans le pays.
La réunion a condamné dans les termes les plus forts la violence soutenue par le régime syrien et par les groupes extrémistes, notamment Daesh, qui continuent à faire preuve d’une brutalité sans bornes contre les populations sans défense, agissements qui ont couté la vie à des milliers de civils innocents, dont des femmes et des enfants, provoqué le déplacement de centaines de milliers d’autres, l’exode forcé de dizaines de milliers de Syriens, et la destruction massive de biens, y compris des monuments historiques et les sites du patrimoine culturel.
La réunion a exprimé sa vive préoccupation face à la réponse internationale insuffisante pour protéger les populations civiles contre les violations graves de leurs droits humains et contre les atrocités commises le régime d’Al Assad ainsi que par Daesh et d’autres groupes extrémistes violents. La réunion a souligné la nécessité de respecter les droits de l’homme, et les normes et principes universellement reconnus du droit international humanitaire :
La réunion a souligné la responsabilité commune de toutes les nations, en particulier les États membres de l’OCI, pour ce qui est d’ouvrir leurs portes aux réfugiés syriens en tant que marque de compassion et acte de solidarité islamique. À cet égard, la réunion a salué la générosité des pays voisins, dont la Turquie, la Jordanie, le Liban, l’Irak et l’Egypte, qui ont accueilli des réfugiés syriens en dépit de leurs ressources et de leurs capacités limitées.
La Réunion a noté que le nombre de Syriens ayant trouvé asile dans un certain nombre d’Etats membres de l’OCI a dépassé les 7 millions.
La réunion a également noté que plus de la moitié des Etats membres de l’OCI ne sont pas signataires de la Convention des Nations Unies de 1951 sur les réfugiés, bien que beaucoup d’entre eux en accueillent des millions sur leur sol ; la Réunion a appelé les pays non-signataires de l’OCI à adhérer à la Convention ; Elle a également appelé les États Membres à envisager d’adopter un document juridique spécifique à l’OCI sur les réfugiés pour créér une obligation légale et une responsabilité avérée pour les États membres de l’OCI de contribuer à l’atténuation de la crise des réfugiés dans certaines parties du monde musulman.
La réunion a appelé la communauté internationale et le régime syrien à assumer pleinement leur responsabilité de protection de la vie et des moyens de subsistance de tous les civils, à endiguer l’exode massif et incessant de citoyens innocents, et à mettre fin à l’effusion de sang. Dans ce contexte, la réunion a appelé le Conseil de sécurité à agir d’urgence et à envisager le déploiement d’une opération de maintien de la paix de l’ONU en Syrie en prélude au rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans le pays.
La réunion a appelé à l’adoption d’une nouvelle approche politique au niveau régional pour relever les défis des troubles et des conflits, devenus une menace majeure pour la paix et la sécurité des pays de la région, et a souligné le rôle et la vocation permanente de l’OCI à être la plate-forme idoine pour l’adoption d’une telle approche.
La réunion a salué la Résolution n ° 2191 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui appelle à nouveau à l’acheminement sans entraves de l’aide humanitaire destinée aux civils syriens et condamne fermement l’échec du régime syrien à mettre en œuvre ladite résolution. Elle a exhorté la communauté internationale à agir rapidement pour fournir toute l’aide humanitaire nécessaire aux Syriens affectés dans leur patrie et dans les pays voisins.
La réunion s’est félicitée de la résolution CSNU 2165 garantissant que l’aide humanitaire parviendrait effectivement aux populations dans le besoin à travers toute la Syrie par les itinéraires les plus directs, sur simple notification aux autorités syriennes.
La réunion a en outre lancé un appel à tous les États membres et aux acteurs humanitaires internationaux concernés afin de renforcer leurs contributions fondées sur le principe du partage des charges ; et a félicité l’Etat du Koweït pour avoir abrité la 1ère, la 2e et la 3e conférences internationales d’annonces de contributions humanitaires pour la Syrie. La réunion a également reconnu que les besoins humanitaires en Syrie restent énormes et que beaucoup plus doit être fait à ce niveau, notamment en termes de coopération transfrontalière et d’aide humanitaire.
La réunion a souligné la nécessité de mobiliser les ressources financières requises pour alimenter le Fonds d’urgence dont la création a été approuvée par le Conseil des ministres des Affaires étrangères au Koweït.
La réunion a appelé les Etats membres à canaliser une partie de leur aide humanitaire par le biais de l’OCI en vue de renforcer l’action islamique commune.
La réunion a demandé aux États membres de fournir au Secrétariat général de l’OCI des détails sur leur aide humanitaire aux réfugiés syriens et leurs plans d’assistance pour l’avenir prévisible.
La réunion a recommandé de diligenter la convocation d’une réunion ministérielle en vue d’examiner et d’adopter un plan d’action ou une stratégie sur les problèmes des réfugiés dans les Etats membres de l’OCI.
La réunion a décidé de rester saisie de la question de la crise des réfugiés syriens et a demandé au Secrétaire général de l’OCI de présenter un rapport sur la question à distribuer aux États membres.
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