Chers frères et sœurs,
Je vous remercie beaucoup de votre participation à cette rencontre de partage entre les organismes caritatifs et les Eglises locales. Je vous suis reconnaissant de l’aide que vous apportez aux victimes de la crise en Syrie, en Irak et dans les pays voisins, et du réconfort que votre présence et votre travail offre à tous ceux qui souffrent. Ma pensée rejoint également tous les organismes qui travaillent en ce contexte. Je vous salue tous, évêques, prêtres, religieux, fidèles laïcs, en adressant un salut particulier à M. Stephen O’Brien, Secrétaire Général adjoint aux Affaires Humanitaires de l’ONU. Je salue Mgr Dal Toso et je remercie le Conseil pontifical Cor Unum pour avoir suivi avec constance cette crise humanitaire qui nous interpelle tous.
Les terribles conséquences, sur les populations civiles de même que sur le patrimoine culturel causées par les conflits en Syrie et en Irak, constitue un des drames humanitaires les plus terribles depuis ces dernières décennies. Des millions de personnes se trouvent dans une situation préoccupante de nécessité urgente et sont contraintes de quitter leur pays d’origine. Le Liban, la Jordanie et la Turquie, font face actuellement aux millions de réfugiés qu’ils ont généreusement accueillis. Face à un tel scénario et face à ces conflits qui se propagent et menacent de façon inquiétante les équilibres internes et régionaux, la communauté internationale ne semble pas capable de trouver des solutions adéquates alors que les trafiquants d’armes continuent leurs affaires.
Pourtant, différemment de ce qui s’est fait dans le passé, les médias diffusent, aujourd’hui, en temps réel les atrocités et les violations inouïes des droits de l’homme engendrés par ces conflits. Elles sont ainsi devant les yeux du monde entier. Personne ne peut plus prétendre ignorer ! Tous sont conscients que cette guerre pèse de façon de plus en plus insupportable sur les épaules des pauvres gens. Il s’agit de trouver une solution mais, qui ne soit jamais violente, car la violence ne fait qu’engendrer de nouvelles blessures.
En cet océan de douleur je vous exhorte à porter une attention particulière aux besoins matériels et spirituels des plus faibles et sans défense : je pense en particulier aux familles, aux personnes âgées, aux malades, aux enfants. Les enfants et les jeunes qui représentent un espoir pour le futur, sont privés de leurs droits fondamentaux : grandir dans une vie familiale sereine, être pris en charge et être soigné, jouer, étudier. Des millions d’enfants, à cause de cette guerre qui se prolonge, sont privés de leur droit à l’instruction et voient s’obscurcir ainsi leur avenir. N’épargnez pas votre engagement en ce domaine si essentiel.
Les victimes de ce conflit sont nombreuses : je pense à toutes celles-ci et je prie pour toutes celles-ci. Mais je ne peux pas passer sous silence le dommage important qui est infligé aux communautés chrétiennes de Syrie et d’Irak où de nombreux frères et sœurs en raison de leur foi, sont l’objet de vexations, chassés de leurs propres terres, enfermés, ou même tués. Pendant des siècles les communautés chrétiennes et musulmanes ont cohabité sur ces terres, sur la base d’un respect réciproque. A présent, la légitimité-même de la présence des chrétiens et d’autres minorités religieuses est niée au nom d’un « fondamentalisme violent qui revendique une origine religieuse » (Benoît XVI, Ex. Ap. post-syn. Ecclesia in Medio Oriente, 29). Pourtant l’Eglise, face aux nombreuses agressions et persécutions qu’elle subit aujourd’hui dans ces pays, répond en témoignant du Christ avec courage, dans une attitude humble et fervente, à travers un dialogue sincère et un service généreux à l’égard de toute personne qui souffre ou qui est dans le besoin, et ceci sans aucune distinction.
En Syrie et en Irak, le mal détruit les bâtiments et les infrastructures, mais il détruit surtout la conscience de l’homme. L’Eglise se sent appelée, au nom de Jésus venu au monde pour guérir les blessures de l’humanité, à répondre au mal par le bien, en promouvant un développement humain intégral, en prenant soin de « tout hommeet de tout l’homme » (Paul VI, Encycl. Popoulorum Progressio 14). Pour répondre à cet appeldifficile, il est nécessaire que les chrétiens renforcent la collaboration intra-ecclésiale et les liens de communion avec les autres communautés chrétiennes, en cherchant à coopérer également avec les institutions humanitaires internationales et avec tous les hommes de bonne volonté. Je vous encourage donc à poursuivre ce chemin de collaboration et de partage en travaillant ensemble et en synergie. S’il vous plaît, n’abandonnez pas les victimes de cette crise, même si l’attention mondiale venait à diminuer !
Je vous demande, à vous tous, de transmettre le message de ma proximité profonde et solidaire à tous ceux qui sont dans l’épreuve et subissent les conséquences tragiques de cette crise. En communion avec vous et avec vos communautés, je prie sans cesse pour la paix et pour la fin des tourments et des injustices qui blessent vos terres bien-aimées.
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