Il y a cinq ans, le 17 juillet 2014, un avion civil Boeing de la société Malaysia Airlines effectuant le vol MH17 Amsterdam - Kuala Lumpur s’écrasait à l’est de l’Ukraine, tuant les 298 personnes qui se trouvaient à son bord.
Malheureusement, cette tragédie est devenue l’instrument d’un jeu politique malhonnête. Quelques heures voire quelques minutes après la catastrophe, les médias et après eux les politiciens occidentaux, se sont mis, comme sur commande, à accuser la Russie et ses dirigeants de la mort d’innocents. Toutes les hypothèses de travail des deux enquêtes initiées en raison du drame - celle, technique, visant à établir les raisons de la chute du Boeing, et celle, pénale, recherchant des responsables concrets - étaient choisies uniquement avec l’intention de justifier les accusations de l’implication de la Russie dans la catastrophe. Tous les faits obtenus au cours des enquêtes n’étaient interprétés que d’un seul point de vue - accusatoire - alors que ceux qui ne correspondaient pas à la version initiale étaient tout simplement rejetés, silencieusement ou sous des prétextes fallacieux. En même temps, on accuse la Russie de ne pas suffisamment coopérer avec les enquêtes et de créer des obstacles sur leur voie.
Tout le monde sait que ce n’est pas le cas. Conformément à la résolution 2166 du Conseil de sécurité de l’Onu, la Russie a toujours apporté et continuera d’apporter son soutien à l’établissement de la vérité et à la poursuite des responsables réels - et non désignés d’avance - de ces événements.
Même si l’on n’a pas permis à la Russie de participer à l’enquête, elle a coopéré dès le premier jour avec les Pays-Bas, le Conseil de sécurité néerlandais et le Groupe d’enquête conjoint (JIT). Nous avons notamment transmis les résultats d’une expérience grandeur nature menée par le groupe Almaz-Antei, les données radar primaires démentant la possibilité d’un lancement du missile depuis le territoire désigné par l’enquête technique et aujourd’hui par le JIT, nous avons pour la première fois de l’histoire déclassifié - à la demande des enquêteurs - les caractéristiques des missiles Bouk, avons prouvé l’origine ukrainienne du missile qui avait abattu l’avion, selon le JIT, etc. Malheureusement, toutes ces données uniques sont toujours obstinément ignorées dans le cadre des procédures d’investigation et ne sont pas mentionnées au cours des événements médiatiques du JIT, qui ressemblent de plus en plus à un show politique propagandiste.
La base de preuves sur laquelle repose l’enquête s’appuie pourtant sur des sources d’informations assez douteuses : les réseaux sociaux, des photos et des vidéos de mauvaise qualité, des données absolument infondées des services secrets ukrainiens, ou encore les enquêtes de blogueurs prétendument indépendants. Compte tenu de cette approche du JIT, il est peu étonnant que le groupe n’a pas décidé d’impliquer dès le début la Malaisie dans l’enquête, qui - comme on le constate dans les propos récents des responsables de ce pays et les réactions des experts - ne s’était pas empressée de faire des déclarations accusatoires. L’interdiction de publier des données sans l’approbation de tous les membres du groupe, y compris de l’Ukraine, nous rend également perplexe.
Cela explique facilement l’absence de versions alternatives de ces événements, ainsi que de résultats convaincants après cinq ans d’enquête, malgré les propos optimistes tenus récemment au cours d’une conférence de presse du JIT.
En même temps, personne n’a accusé Kiev de n’avoir pas fermé son espace aérien au-dessus de la zone du conflit armé. Cela a pourtant déjà fait l’objet de plaintes contre l’Ukraine à la Cour européenne des droits de l’homme.
Dans tous les cas, la Russie est toujours prête à coopérer malgré l’attitude biaisée dont elle fait l’objet. Nous sommes convaincus que le chemin vers la vérité passe par le dialogue et la coopération.
Nous voudrions souligner que si l’investigation avait fait preuve d’une approche similaire, avait fait attention à nos critiques et avait complètement pris en considération nos propositions, il aurait été possible d’améliorer considérablement la qualité de l’enquête technique et pénale.
La Russie connaît, de sa propre expérience, la dureté de ces pertes : nos citoyens ont plus d’une fois été victimes d’incidents aériens. Nous nous souvenons très bien de la tragédie survenue au-dessus de la mer Noire en 2001, quand un avion de la société Sibir avait été abattu par un missile sol-air lancé par les militaires ukrainiens.
Il est regrettable que les autorités néerlandaises abusent de plus en plus des émotions et de la douleur des familles des victimes du vol MH17 et - en proclamant les principes de justice et de punition des coupables - utilisent leurs associations et leurs réunions en tant que bélier visant à promouvoir dans l’opinion publique mondiale les thèses de la responsabilité de la Russie et de la nécessité de la charger du paiement des compensations.
Nous sommes convaincus que seule une approche réellement dépolitisée et professionnelle de l’enquête permettra d’établir définitivement la raison de la tragédie et de trouver la vérité.
Nous appelons le JIT à se focaliser sur son objectif principal, qui réside dans une analyse objective de toutes les données à sa disposition afin d’établir les raisons réelles de cet événement et de chercher les véritables coupables du drame. Le déroulement de l’enquête, par le passé et actuellement, ne nous permet pas de parler de son caractère objectif et indépendant. La qualité des "preuves" présentées au cours des conférences de presse du JIT témoigne plutôt du contraire, c’est-à-dire de sa volonté d’altérer les faits - ou plutôt de lancer des spéculations et des fakes, si l’on appelle les choses par leur nom - dans l’intérêt de la version initialement adoptée accusant la Russie.
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