Vendredi 13 décembre 2019, le Ministre nicaraguayen des Affaires étrangères Denis Moncada Colindres s’est rendu en visite officielle en Fédération de Russie à l’invitation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Cette visite était liée à la célébration du 75e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
Les deux ministres ont noté le renforcement successif des relations russo-nicaraguayennes dans un esprit de partenariat stratégique s’appuyant sur la confiance réciproque, la solidarité et l’entraide. Ils ont souligné que le renforcement des liens pluridimensionnels dans le domaine politique, commercial, économique, des investissements, militaro-politique, et social, ainsi que le renforcement de la coopération bilatérale sur la scène internationale, correspondaient entièrement aux intérêts des peuples russe et nicaraguayen.
Sergueï Lavrov a souligné en particulier que la Fédération de Russie soutenait le gouvernement légitime de la République du Nicaragua, et trouvait inadmissible l’ingérence dans les affaires intérieures d’un État souverain dont le peuple a prouvé sa capacité à déterminer lui-même ses voies de développement, à régler les questions intérieures, à s’opposer résolument à la pression extérieure, aux sanctions unilatérales illégitimes.
Sergueï Lavrov et Denis Moncada Colindres ont constaté avec satisfaction la coïncidence des positions de la Russie et du Nicaragua sur un large éventail de questions de l’ordre du jour et se sont prononcés pour la poursuite du travail conjoint sur la base du Mémorandum d’intention sur les consultations entre les ministères des Affaires étrangères de la Fédération de Russie et de la République du Nicaragua sur les plateformes internationales au niveau des représentations permanentes et des délégations des deux pays du 8 mai 2018.
Les ministres ont réaffirmé la disposition de leurs États à approfondir la coopération afin de bâtir un ordre mondial multipolaire juste et stable, de garantir un contrôle durable du développement mondial, de renforcer les initiatives collectives dans le règlement des problèmes internationaux s’appuyant sur le droit international, notamment la Charte de l’Onu.
Les deux interlocuteurs ont pointé le rôle destructif de la politique de certains États qui sapent par leurs actions l’intégrité du système du droit international et tentent d’imposer leurs propres règles comme étant universelles sans se concerter avec qui que ce soit.
Notant la nécessité de régler les différends entre les membres de la communauté internationale par des moyens politiques et diplomatiques, les ministres ont réaffirmé l’attachement aux principes d’égalité souveraine des États et de non-ingérence dans les affaires intérieures, ont fermement condamné l’application extraterritoriale illégitime de la législation nationale, le recours aux sanctions unilatérales sortant du cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Sergueï Lavrov et Denis Moncada Colindres ont souligné la priorité du maintien de la sécurité international, notamment le maintien et le renforcement de l’architecture internationale de maîtrise des armements, du désarmement et de la non-prolifération des armes de destruction massive. Ils se sont prononcés pour le renforcement de la stabilité mondiale en tant que fondement de la garantie d’une paix solide s’appuyant sur le principe de sécurité égale et indivisible pour tous les États.
Les deux chefs de diplomatie ont exprimé leur profonde préoccupation et inquiétude compte tenu de la suspension du Traité FNI suite au retrait de l’un des États parties sous un prétexte fallacieux. La destruction du Traité risque de saper la sécurité internationale et la stabilité stratégique, de renforcer l’atmosphère de tension et de méfiance, de faire chuter la prévisibilité dans le secteur balistique nucléaire, ainsi que d’accroître le potentiel de conflit dans plusieurs régions du monde. Les deux interlocuteurs ont mis l’accent sur la nécessité d’efforts collectifs afin de prévenir un nouveau cycle de course aux armements balistiques nucléaires.
Les deux ministres ont noté l’importance de renforcer le système actuel de non-prolifération de l’arme nucléaire, dont le Traité de non-prolifération est la pierre angulaire. Ils ont souligné la nécessité de ratifier au plus vite le Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires par tous les pays, dont dépend son entrée en vigueur réelle afin de renforcer la paix et la sécurité sur la planète.
Les deux chefs de diplomatie se sont mis d’accord sur la nécessité de poursuivre une coordination étroite sur le désarmement chimique dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations unies, ainsi que dans le cadre d’autres forums internationaux. Ils ont également parlé de l’importance de soutenir les efforts de la communauté internationale visant à préserver l’intégrité de la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’usage des armes chimiques et sur leur destruction, ainsi qu’à empêcher la politisation de l’activité de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).
Les deux interlocuteurs se sont prononcés pour le renforcement du régime de la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction (CABT), notamment en adoptant le protocole additionnel à celle-ci avec un mécanisme efficace de vérification de son accomplissement, ainsi que pour la lutte conjointe contre l’activité allant à l’encontre de la CABT. Les décisions relatives à la CABT doivent être discutées, préparées et adoptées avec la participation de plein droit de tous les États parties, y compris la Russie et le Nicaragua.
Dans le contexte de la résolution 73/31 de l’Assemblée générale des Nations unies du 5 décembre 2018, "Non déploiement en premier d’armes dans l’espace", ainsi que de la Déclaration conjointe de la Fédération de Russie et de la République du Nicaragua du 30 septembre 2016, Sergueï Lavrov et Denis Moncada Colindres ont souligné l’importance de maintenir l’espace exempt d’armes et accessible aux recherches et à l’usage à des fins pacifiques au profit de tous les États indépendamment de leur niveau de développement scientifique et économique. Les deux interlocuteurs ont exprimé leur profonde inquiétude quant à la perspective d’une réelle course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique et sa transformation en arène de confrontation militaire. Les États ont souligné de nouveau la nécessité grandissante de conclure un document multilatéral juridiquement contraignant prévoyant l’interdiction de déployer des armes dans l’espace, d’utiliser la force ou de menacer d’en faire usage contre des objets cosmiques. Les deux parties ont confirmé qu’elles ne déploieraient pas en premier des armes de tout type dans l’espace, et feraient tout pour empêcher la transformation de l’espace en arène de confrontation militaire ainsi que pour garantir la sécurité de l’activité spatiale. Elles ont appelé les États disposant d’un potentiel spatial à suivre leur exemple.
Les deux chefs de diplomatie ont souligné la nécessité primordiale de respecter rigoureusement les accords juridiques internationaux en vigueur prévoyant l’usage de l’espace extra-atmosphérique à des fins uniquement pacifiques dans le but de développer la coopération et l’entente internationales.
Les deux ministres se sont prononcés contre les manipulations et les mesures financières coercitives dans la coopération commerciale et économique internationale, ils ont condamné l’aspiration de certains pays à s’attribuer le droit de déterminer l’utilité et les paramètres admissibles de la coopération entre d’autres États, ainsi que de manipuler les exigences du régime global de non-prolifération des armes de destruction massive pour régler des comptes politiques et faire pression sur les États ayant un point de vue différent.
En l’absence d’alternative au Plan d’action global commun sur le nucléaire iranien, les deux ministres ont réaffirmé l’attachement immuable de la Russie et du Nicaragua à la mise en œuvre successive des accords conformément à la résolution 2231 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies et de l’article 25 de la Charte de l’Onu, ont exprimé leur rejet des sanctions unilatérales contre l’Iran, ont exprimé la détermination à poursuivre une coopération économique et commerciale mutuellement bénéfique avec l’Iran.
Les deux interlocuteurs se sont prononcés pour la consolidation des efforts de la communauté internationale pour lutter contre le terrorisme, et notamment contre son financement, la diffusion de la propagande et de l’idéologie terroriste et extrémiste, notamment sur internet, les déplacements transfrontaliers de combattants terroristes étrangers, avec un rôle de coordination central de l’Onu en respectant rigoureusement les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et en appliquant de bonne foi la Stratégie antiterroriste mondiale de l’Onu. Ils ont pointé l’inadmissibilité de la politisation et des doubles standards dans ce domaine.
Les deux ministres ont souligné la disposition de la Russie et du Nicaragua à développer la coopération dans la lutte contre le terrorisme, le crime organisé transnational et le trafic de stupéfiants.
Sergueï Lavrov et Denis Moncada Colindres ont exprimé leur inquiétude quant au fait que les technologies de l’information et des communications (TIC) modernes pouvaient être utilisées à des fins incompatibles avec les tâches de maintien de la paix internationale, de la sécurité et de la stabilité, notamment à des fins terroristes et autres fins criminelles. Les deux ministres ont reconnu la nécessité de poursuivre le travail sur les règles de conduite responsable des États dans l’espace de l’information fixant les principes de non-usage de la force, de respect de la souveraineté étatique, de non-ingérence dans les affaires intérieures des États et prévoyant l’usage des technologies de l’information et des communications uniquement à des fins pacifiques, ainsi que prévoyant l’orientation des efforts de la communauté internationale pour prévenir les conflits dans le milieu de l’information et empêcher l’approfondissement de la "fracture numérique".
Les deux ministres ont réaffirmé l’intérêt de leur gouvernement pour l’approfondissement de la coopération dans la protection de l’environnement et le renforcement de la résistance face aux conséquences des changements climatiques en promouvant et en intégrant les nouvelles technologies énergétiques, ainsi qu’en diminuant les émissions, en développant les sources d’énergie renouvelables et en élargissant l’usage du gaz naturel comme étant l’hydrocarbure le plus écologique.
Les deux chefs de diplomatie ont exprimé l’attachement à la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable adopté le 25 septembre 2015, y compris ses objectifs pour le développement durable.
Sergueï Lavrov et Denis Moncada Colindres ont réaffirmé la disposition de la Russie et du Nicaragua à poursuivre des efforts actifs visant à lutter contre la politisation de l’agenda international des droits de l’homme et l’utilisation des droits de l’homme en tant que prétexte pour s’ingérer dans les affaires intérieures d’autres États souverains et user contre eux de restrictions unilatérales sortant du cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi qu’à lutter contre les tentatives d’éroder le caractère intergouvernemental de l’activité des organisations universelles régionales et internationales, de falsifier et de réécrire l’histoire afin de saper le système actuel des relations interétatiques et du droit international.
Les deux ministres ont noté le caractère inadmissible des tentatives de déformer l’histoire et de réviser les résultats de la Seconde Guerre mondiale. La Russie tient en grande estime le soutien successif par le Nicaragua du projet de résolution de l’Assemblée générale des Nations unies relative à la lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée.
Les deux interlocuteurs ont rejeté la pratique de diffusion de fausses informations et de provocations dans l’espace médiatique, notamment dans le cadre de campagnes pour la discréditation internationale des États souverains et la déstabilisation de leur situation politique intérieure.
Les deux chefs de diplomatie se sont prononcés pour une Amérique latine unie, politiquement et économiquement stable, et ont souligné que c’est seulement dans ce cas que la région pourrait s’affirmer en tant que pilier du monde multipolaire en formation.
Sergueï Lavrov et Denis Moncada Colindres ont souligné l’inadmissibilité absolue de la renaissance dans le monde d’aujourd’hui de la philosophie coloniale dans l’esprit de la "Doctrine Monroe", des tentatives de saper les processus d’intégration régionaux en attisant artificiellement la polarisation politique, d’encourager les actions visant à écarter de manière anticonstitutionnelle du pouvoir les adversaires idéologiques, notamment au Venezuela, à Cuba et au Nicaragua.
Les deux ministres ont réaffirmé l’attachement de la Fédération de Russie et de la République du Nicaragua au règlement pacifique de la crise politique au Venezuela par les citoyens de ce pays grâce au dialogue national en parfaite conformité avec la Constitution, sans ingérence extérieure destructive et, qui plus est, par la force. Nous nous sommes prononcés pour la levée immédiate des sanctions unilatérales illégales et des mesures isolationnistes qui sapent les fondements du développement socioéconomique successif de ce pays.
Les deux ministres se sont prononcés pour la poursuite du travail commun afin de renforcer la coopération mutuellement bénéfique de la Russie avec les structures d’intégration des pays de l’Amérique latine et des Caraïbes, notamment avec la Communauté d’États latino-américains et caraïbes (CELAC) et du Système d’intégration centraméricain (SICA). Les deux interlocuteurs ont salué la décision prise en décembre 2018 par le Conseil des ministres des Affaires étrangères du SICA d’accorder à la Russie le statut d’observateur suite à la requête russe déposée en 2015.
Les deux ministres ont analysé l’état de la coopération bilatérale et ont exprimé leur satisfaction vis-à-vis de la mise en œuvre réussie des projets communs dans le domaine de la santé, de l’espace, de la préparation et de la formation des cadres, dans la lutte contre les conséquences des catastrophes naturelles.
Les deux parties ont reconnu la nécessité de poursuivre le travail visant à réaliser le grand potentiel pour renforcer la coopération entre la Russie et le Nicaragua dans le secteur commercial et économique. Ils sont réaffirmé la volonté de maintenir un commerce équilibré en élargissant et en diversifiant les échanges avant tout grâce aux produits à haute valeur ajoutée et aux hautes technologies.
Afin de profiter au maximum des possibilités de développer le commerce bilatéral et encourager les investissements réciproques, les deux ministres ont souligné l’importance des réunions régulières de la Commission intergouvernementale russo-nicaraguayenne pour la coopération commerciale, économique, scientifique et technique, dont la 5e réunion s’est tenue à Managua en avril 2019. Ils sont convenus de tout faire pour la réalisation pratique de l’agenda de la Commission.
Les deux chefs de diplomatie ont réaffirmé leur disposition à élargir la base contractuelle et juridique du partenariat bilatéral. Ils ont noté l’importance de terminer au plus vite la mise au point des documents bilatéraux dans les secteurs de la sécurité, de la douane, de l’éducation, militaro-technique, de la santé et du nucléaire civil.
Le Ministre Denis Moncada Colindres a remercié le Ministre Sergueï Lavrov pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé à Moscou, et a invité le Ministre russe des Affaires étrangères à se rendre en visite au Nicaragua. Cette invitation a été acceptée avec gratitude. La date sera convenue via les canaux diplomatiques.
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