M. Georis indique que le SGR s’est intéressé sporadiquement aux sectes et surtout aux buts qu’elles poursuivaient, dans le cadre du système d’habilitation de sécurité qui permet de définir le degré de confiance accordé à un individu en vue de lui confier certaines responsabilités au sein des forces armées. Les habilitations de sécurité donnent lieu à une appréciation de la fragilité psychologique des personnes, d’une part, et de leur appartenance éventuelle à des mouvements extrémistes, d’autre part. Les enquêtes portent non pas sur les sectes elles-mêmes, mais sur le danger que peut présenter un individu pour les forces armées, compte tenu de son appartenance à une secte et de son degré de dépendance vis-à- vis de celle-ci, y compris d’éventuels problèmes financiers qui pourraient l’entraîner à adopter des comportements engendrant une forme d’instabilité.
Par ailleurs, le SGR a parfois été amené à rassembler des informations sur certaines sectes à la demande des autorités militaires. Quant aux éventuelles menées subversives de certains groupes sectaires vis-à-vis de l’Etat, selon le témoin, cette question relève plutôt des services de la Sûreté de l’Etat.
Les agissements de la secte Aoum au Japon et les suicides ou assassinats liés à l’Ordre du Temple Solaire ont à nouveau attiré l’attention du SGR sur les dangers potentiels que pouvait présenter le phénomène des sectes, et plus particulièrement les manifestations de tendances extrémistes.
Concernant le risque éventuel de constitution de groupes sectaires au sein des forces armées et, concomitamment, les risques liés à l’utilisation abusive d’informations classifiées ou de pièces d’armement, M. Georis estime que le nombre de personnes susceptibles d’appartenir ou d’être en contact avec une secte est très marginal.
Il ajoute qu’il n’a eu connaissance d’aucun renseignement (y compris de la part de la Sûreté de l’Etat) permettant de croire que des militaires seraient membres de la secte Moon. Par contre, un militaire évolue dans la sphère de l’Eglise de Scientologie par l’intermédiaire de membres de sa famille.
Le témoin indique encore qu’à sa connaissance, il n’y a pas eu de contacts entre la secte Ecoovie et les services secrets.
A la question de savoir si l’appartenance d’un militaire à une secte qui pratique la déstabilisation mentale ne réprésente pas en soi un danger pour les forces armées, M. Georis répond que l’élément de risque est toujours présent à partir du moment où on confie certaines responsabilités à une personne. Si elle est membre d’un groupe sectaire, on essaye, dans le cadre des habilitations de sécurité, de déterminer quel est son degré de dépendance vis-à-vis de ce groupe. Ces informations sont transmises à la hiérarchie, qui peut toujours intervenir si elle constate une modification dans le comportement de l’individu en question.
M. Georis déclare, par ailleurs, que la coopération avec la Sûreté de l’Etat, notamment l’échange d’informations concernant les sectes considérées comme nuisibles, est insuffisante à l’heure actuelle.
La collaboration du SGR avec la plupart des services de renseignements étrangers est, par contre, excellente. A ce jour, le SGR ne leur a toutefois pas demandé d’informations à propos de sectes, étant donné qu’il s’intéresse prioritairement aux individus et non aux mouvements sectaires. Pour la même raison, le SGR estime qu’il n’est pas nécessaire de travailler avec des informateurs dans ce domaine.
Source : Chambre des Représentants de Belgique http://www.lachambre.be
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