(Résumé de la partie publique de l’audition)
Après avoir effectué une enquête rapide auprès des 20 comités concernés, le témoin constate que la plupart des cas signalés (des dizaines de dossiers) concernent les Témoins de Jéhovah, qui ne sont généralement pas perçus comme une secte. Il s’agit généralement de conflits opposant des jeunes à leurs parents, les premiers refusant d’être soumis plus longtemps aux normes et valeurs qui leur sont imposées. Ils font appel au comité afin d’assouplir les normes éducatives auxquelles ils sont soumis, certains souhaitant même rompre tout contact avec leurs parents. Dans certains des dossiers concernés, il est même question de maltraitance physique grave. Quelques dossiers ont été transmis au parquet mais le témoin ne s’en rappelle pas l’issue.
Plusieurs comités ont également fait état de dossiers concernant le satanisme. La police de la jeunesse de Gand signale que des locaux sont aménagés dans des immeubles inoccupés en vue d’y organiser des messes noires. La section de la jeunesse de Lierre semble également être confrontée à ce problème.
Le témoin reconnaît que le phénomène sectaire et les dangers qu’il représente pour les mineurs d’âge (notamment la déstabilisation mentale) ne sont pas suffisamment pris en compte par les services d’aide à la jeunesse. Le comportement inexplicable d’un jeune est généralement analysé sur un plan purement relationnel. Il n’est pas tenu compte d’une éventuelle influence extérieure, sauf s’il existe des indices manifestes d’une telle manipulation.
Les assistants sociaux, qui font rapport aux comités d’aide à la jeunesse ou au parquet, se sentent démunis et n’osent souvent pas faire le lien avec une activité sectaire, parce qu’ils craignent de n’être pas pris au sérieux et ne disposent pas des connaissances nécessaires à ce propos.
Il en va de même pour les services de police, et ce alors que le phénomène semble pourtant s’amplifier. En 1995, la police de Gand n’avait enregistré qu’un seul témoignage en la matière. En 1996, elle en a reçu dix. Il se pourrait même qu’un lien existe entre les récentes profanations de tombes et certaines activités satanistes. Selon le témoin, il existe une franche collaboration entre les comités d’aide à la jeunesse et la police de Gand. Toutefois, il y a lieu de remarquer que c’est seulement lorsque le comité a demandé expressément des informations que la police en a données. Peut-être considère-t-on, tant au sein de la police qu’au niveau des organismes privés de défense des victimes de pratiques sectaires, que les services du témoin ne sont pas suffisamment compétents en la matière pour intervenir dans ce type de dossier ?
Source : Chambre des Représentants de Belgique http://www.lachambre.be
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